Feuilles d’Olivier Jaunes ? Pas de Panique, Voici le Diagnostic d’un Passionné
J’ai passé une bonne partie de ma vie les mains dans la terre, à côtoyer ces arbres magnifiques. L’olivier, c’est un dur à cuire, un survivant qui encaisse la chaleur et la soif. Mais ne vous y trompez pas, c’est aussi un grand sensible qui communique à sa manière. Quand ses feuilles jaunissent, ce n’est pas juste pour faire joli. C’est un signal, un message qu’il vous envoie pour vous dire que quelque chose cloche dans son quotidien.
Contenu de la page
- Astuce n°1 : Le Geste Qui Sauve (à faire tout de suite)
- Est-ce Grave, Docteur ? Le Jaunissement Naturel
- L’Erreur la Plus Courante : Le Dossier de l’Eau
- Le Sol et le Rempotage : Le Logement de Votre Olivier
- Un Petit Coup de Sécateur Qui Change Tout
- Maladies et Parasites : L’Inspection Rapprochée
- Mon Plan d’Action : Le Récapitulatif du Pro
- Galerie d’inspiration
Franchement, j’en ai vu défiler des oliviers en détresse et des propriétaires paniqués. Le réflexe, c’est souvent de se jeter sur le premier produit miracle venu. Mais le vrai secret, celui que je transmets toujours, c’est d’abord d’observer. Comprendre la cause, c’est déjà avoir fait 90% du chemin vers la solution.
Alors, on va laisser tomber les solutions toutes faites. Je vais plutôt vous apprendre à devenir un peu détective, à lire les signes pour poser le bon diagnostic. C’est parti !

Astuce n°1 : Le Geste Qui Sauve (à faire tout de suite)
Avant même d’aller plus loin, un conseil express : si votre olivier est dans un cache-pot décoratif, sortez-le immédiatement. Dans bien des cas, une soucoupe d’eau stagnante se cache au fond, en train de noyer les racines sans que vous vous en rendiez compte. C’est un piège redoutable !
Est-ce Grave, Docteur ? Le Jaunissement Naturel
Avant de sonner l’alarme, respirez. L’olivier a un feuillage qu’on dit persistant, mais ça ne veut pas dire que ses feuilles sont éternelles. Chacune vit sa vie, environ deux à trois ans, puis elle jaunit et tombe pour laisser la place aux nouvelles. C’est le cycle normal de la vie.
Comment savoir si c’est juste ça ? C’est simple : regardez où ça se passe. Si ce sont quelques feuilles éparses, surtout les plus anciennes situées à la base des branches (près du vieux bois), et que l’arbre continue de faire de belles pousses vertes au bout, alors tout va bien. C’est un renouvellement naturel, surtout au printemps ou en fin d’été. Ne touchez à rien !

L’Erreur la Plus Courante : Le Dossier de l’Eau
Dans la grande majorité des cas, un jaunissement anormal est lié à l’eau. Et contrairement à ce qu’on pense, c’est presque toujours un excès d’arrosage. On pense bien faire, on a peur qu’il ait soif, et au final… on le noie. L’olivier, il déteste avoir les pieds qui baignent.
Les racines, pour bien bosser, ont besoin d’oxygène. Quand la terre est détrempée en permanence, elles s’asphyxient, pourrissent et ne peuvent plus nourrir l’arbre. Les feuilles jaunissent alors en signe de détresse.
Mon test infaillible : le test du doigt. Oubliez les calendriers. Enfoncez votre index dans la terre sur 4-5 cm. Si c’est sec à cette profondeur, arrosez. Si c’est encore humide, même un peu, attendez encore quelques jours.
SOS, j’ai trop arrosé ! Que faire MAINTENANT ? Pas de panique. Si la terre est vraiment gorgée d’eau, sortez délicatement la motte entière du pot. Laissez-la sécher à l’air libre sur un carton ou du papier journal pendant une demi-journée. Ensuite, rempotez-la dans un pot avec un bon drainage et un terreau neuf et sec. C’est un rempotage de sauvetage qui peut vraiment faire la différence.

Je me souviens d’un client à Paris dont le magnifique olivier dépérissait à vue d’œil. Son erreur ? Il l’arrosait chaque jour, comme un géranium ! On a fait ce rempotage d’urgence, et deux mois plus tard, il était méconnaissable, plein de vie.
Le Sol et le Rempotage : Le Logement de Votre Olivier
Un sol de mauvaise qualité, c’est comme une mauvaise alimentation. Pour un olivier en pot, le terreau universel seul est une catastrophe : il se tasse et devient une éponge. Voici le mélange que je recommande, facile à trouver en jardinerie type Castorama ou Leroy Merlin :
- 1/3 de bon terreau pour plantes méditerranéennes.
- 1/3 de terre de jardin (si elle n’est pas trop argileuse).
- 1/3 de matériau drainant : c’est le secret ! Utilisez de la pouzzolane, de la perlite ou du sable de rivière grossier. Un sac de pouzzolane coûte généralement entre 8€ et 15€ et c’est un investissement essentiel.
Et toujours, TOUJOURS, une couche de 5 cm de billes d’argile au fond du pot pour que l’eau s’évacue bien.

Quand rempoter ? Un olivier se sent à l’étroit tous les 2 ou 3 ans. Faites-le au printemps. Choisissez un pot juste un peu plus grand (5-10 cm de diamètre en plus, pas plus !). Un pot trop grand garde trop d’humidité, ce qui nous ramène au problème de l’excès d’eau.
Les Carences : Quand l’Arbre a Faim
Parfois, le jaunissement est un cri de famine. Le plus courant, c’est la chlorose ferrique, surtout en sol calcaire. Le symptôme est très clair : les jeunes feuilles deviennent jaune pâle, mais leurs nervures restent bien vertes. C’est un manque de fer. La solution ? Un produit anti-chlorose à base de chélate de fer. Vous en trouverez pour environ 10-15€ en jardinerie, et ça sauve littéralement votre arbre.
Une autre carence fréquente est celle en azote. Là, c’est un jaunissement plus général et uniforme, qui commence par les feuilles les plus anciennes. Un bon engrais pour agrumes ou plantes méditerranéennes au printemps, et le tour est joué. Mais attention, mollo sur l’engrais ! Une à deux fois par an, ça suffit amplement.

Un Petit Coup de Sécateur Qui Change Tout
On en parle peu, mais une bonne taille est préventive. On ne parle pas de le sculpter, mais de l’aérer. C’est ce qu’on appelle la taille d’éclaircie.
- Quand ? En mars, une fois les risques de fortes gelées passés.
- Quoi couper ? C’est simple : le bois mort, les branches qui se croisent ou qui poussent vers l’intérieur de l’arbre. Le but est de laisser l’air et la lumière circuler au cœur du houppier.
- Comment ? Avec un sécateur bien propre et désinfecté à l’alcool entre chaque arbre pour éviter de propager des maladies.
Cette aération est le meilleur moyen de prévention contre les maladies fongiques.
Maladies et Parasites : L’Inspection Rapprochée
Si le problème persiste, il faut jouer les inspecteurs et regarder l’arbre de très près, y compris sous les feuilles.
L’Œil de paon est un champignon qui adore l’humidité. Il crée des taches brunes circulaires avec un halo jaune. Si vous en voyez, en plus de la taille d’aération, ramassez les feuilles tombées et traitez préventivement à la bouillie bordelaise (un produit à base de cuivre, autorisé en bio) en automne et à la fin de l’hiver.

Les cochenilles noires sont aussi des classiques. Ce sont de petites carapaces noires ou brunes collées aux branches et sous les feuilles. Elles produisent un liquide collant (le miellat) sur lequel se développe un dépôt noir, la fumagine. Pour vous en débarrasser, pulvérisez un mélange simple : 1 litre d’eau, une cuillère à soupe de savon noir et une cuillère à soupe d’huile de colza. Ça les étouffe sans produits chimiques agressifs. Insistez bien partout et répétez une semaine plus tard.
Plus rarement, il y a la verticilliose, une maladie grave venue du sol qui fait sécher brutalement toute une branche. Là, honnêtement, il n’y a pas de remède. Il faut couper la branche atteinte très bas, bien désinfecter son outil, et croiser les doigts. C’est un cas où l’avis d’un pépiniériste local peut être utile.
Mon Plan d’Action : Le Récapitulatif du Pro
Alors, on résume ? Face à votre olivier qui jaunit, voici la marche à suivre :

- Votre premier réflexe : Le sol est-il sec ou détrempé ? Faites le test du doigt. C’est l’indice numéro un.
- Observez les feuilles : Le jaunissement est-il sur les vieilles feuilles (plutôt normal ou un souci d’arrosage/azote) ou sur les jeunes feuilles avec les nervures vertes (pensez carence en fer) ?
- Inspectez de près : Cherchez-vous des taches suspectes (œil de paon) ou des petits squatteurs (cochenilles) sous les feuilles ?
- Pensez à l’historique : Avez-vous rempoté récemment ? Changé l’arbre de place ? C’est peut-être juste un petit coup de stress passager.
En suivant cette logique, vous trouverez la cause neuf fois sur dix. L’olivier est un compagnon de longue date, il demande juste un peu d’écoute et d’observation. Avec ces quelques conseils, vous avez tout en main pour lui offrir une longue et belle vie. La patience est votre meilleur outil !
Galerie d’inspiration


Le secret d’un bon drainage, essentiel pour éviter l’asphyxie des racines, réside dans la composition du substrat. Pour votre olivier en pot, ne vous contentez pas d’un terreau universel.
- La base : Un terreau de qualité pour
Feuilles uniformément jaunes : Si le jaunissement est pâle et généralisé, y compris sur les jeunes pousses, il s’agit souvent d’une carence en azote. Un apport d’engrais organique équilibré au printemps devrait corriger le tir.
Feuilles jaunes, nervures vertes : Ce symptôme très distinctif est le signe d’une chlorose ferrique, où l’arbre n’arrive pas à assimiler le fer. Un traitement au chélate de fer (séquestrène), disponible en jardinerie, est la solution la plus rapide et efficace.
Plus de 90% des oliviers en pot meurent d’un excès d’arrosage, et non d’un manque d’eau.
Cette statistique de pépiniéristes le confirme : notre envie de bien faire est souvent le principal ennemi de l’olivier. Avant chaque arrosage, enfoncez votre doigt de plusieurs centimètres dans la terre. Si c’est encore humide, attendez. L’olivier préfère un bref épisode de soif à des racines qui baignent constamment dans l’eau.
Le choix du pot est-il si important ?
Absolument, c’est même crucial. Oubliez les pots en plastique sans trou de drainage. Le meilleur allié de votre olivier est un pot en terre cuite brute. Sa porosité naturelle permet au substrat de respirer et à l’excès d’humidité de s’évaporer à travers les parois. C’est une assurance vie contre le pourrissement des racines. Pour un style authentique, les terres cuites d’Impruneta en Italie sont une référence inégalée pour leur résistance au gel.
Au-delà du soin, l’olivier est un symbole. Il n’évoque pas seulement la Provence, mais toute la Méditerranée. Associez-le à des matières brutes pour sublimer son allure : un grand panier tressé en jonc de mer pour un esprit bohème, un contenant en zinc vieilli pour un contraste industriel chic, ou laissez-le simplement dans sa terre cuite posée sur des dalles de pierre. Il devient alors plus qu’une plante : un élément central de votre décor.