Le secret d’un bel olivier en pot ? La taille, sans stress et sans se tromper.
Plus qu’une simple coupe, un vrai dialogue avec votre arbre
J’ai vu passer des centaines d’oliviers en pot dans ma carrière. Des gens repartent tout fiers avec leur petit arbre, symbole de soleil et de vacances. Et parfois, ils reviennent un an plus tard, un peu déçus, avec une plante qui fait grise mine, perd ses feuilles ou part dans tous les sens. Franchement, la raison est presque toujours la même : un petit coup de sécateur qui fait peur ou, à l’inverse, une taille trop agressive.
Contenu de la page
- Plus qu’une simple coupe, un vrai dialogue avec votre arbre
- Comprendre la logique de l’olivier en pot
- Le bon moment, c’est l’arbre qui le dit !
- Les bons outils : la propreté, c’est la santé
- La taille, pas à pas : observer, nettoyer, équilibrer
- Gérer les cas particuliers
- Et après la taille ? Les petits soins qui changent tout
- Inspirations et idées
Tailler un olivier en pot, ce n’est pas juste pour faire joli. C’est un geste essentiel pour l’aider à vivre bien dans un espace qui n’est pas sa garrigue natale. En pleine terre, il fait ce qu’il veut. En pot, c’est à nous de veiller sur son équilibre.
Alors, oubliez les règles rigides et les manuels compliqués. L’idée ici, c’est de vous partager des années d’expérience de terrain, de manière simple. Mon but ? Que vous compreniez votre arbre pour le tailler avec confiance et le garder magnifique sur votre terrasse pendant des années.

Comprendre la logique de l’olivier en pot
Avant même de penser à votre sécateur, il faut comprendre un truc tout bête. Le pot, par définition, limite la place pour les racines. Or, la santé d’une plante, c’est l’équilibre parfait entre ses racines (la partie cachée) et ses branches (la partie visible).
Imaginez que les racines sont la cuisine de l’arbre : elles préparent l’eau et les nutriments. Les feuilles, elles, sont les panneaux solaires qui captent l’énergie. Si vous laissez les branches pousser à l’infini, c’est comme demander à une cuisine de camping de nourrir un stade entier. Ça ne peut pas marcher. Le système s’épuise, et l’arbre devient plus fragile face aux maladies et aux bestioles.
La taille a donc un double objectif : garder un volume de branches raisonnable par rapport aux racines, et surtout, faire entrer l’air et la lumière au cœur de l’arbre. C’est ça, le vrai secret anti-maladies ! Une bonne aération empêche le développement de champignons, comme le fameux « œil de paon ». Guettez ces petites taches rondes et brunes avec un halo jaune sur les feuilles ; c’est le signe d’un manque de ventilation.

Le bon moment, c’est l’arbre qui le dit !
On lit partout qu’il faut tailler en février ou mars. C’est un bon repère, mais la nature s’en fiche un peu de notre calendrier. Le moment idéal pour la grosse taille de structure, c’est juste à la fin de l’hiver, avant que la sève ne reparte à fond au printemps.
Concrètement, ça dépend de votre région. Dans le sud, ça peut être fin février. Sur un balcon parisien, attendez plutôt fin mars, voire début avril. Le meilleur indicateur, c’est la météo : attendez que les risques de fortes gelées soient passés. Une branche fraîchement coupée est une porte ouverte au gel, qui peut littéralement brûler les tissus. Croyez-moi, j’ai déjà fait l’erreur de vouloir prendre de l’avance, et un coup de gel tardif a anéanti le travail sur des dizaines de jeunes plants. Mieux vaut une semaine de retard qu’un jour d’avance !

On distingue deux types de gestes :
- La taille principale (une fois par an, en fin d’hiver) : C’est le grand nettoyage de printemps. On aère, on raccourcit, on donne la forme.
- La taille d’entretien (d’avril à septembre) : Ce sont des petites retouches. Une branche qui part de travers, une pousse au pied de l’arbre… On ajuste au fur et à mesure, sans jamais faire de grosses coupes.
Les bons outils : la propreté, c’est la santé
Pitié, pas de ciseaux de cuisine ! Un outil qui n’est pas fait pour ça va écraser le bois au lieu de le couper. La cicatrisation sera lente et moche. Un bon équipement, c’est un investissement qui vous servira des années.
Voici la liste de courses indispensable :
- Un bon sécateur : L’outil qui fera 90 % du travail. Cherchez un modèle à « coupe franche » (les deux lames se croisent). Comptez entre 20 € et 50 € pour une marque de qualité comme Felco ou Gardena qui durera une vie.
- Un coupe-branches : Pour les branches un peu plus costaudes (plus de 2 cm). Ses longs manches vous évitent de forcer.
- De l’alcool à 70° (ou à brûler) et un chiffon : C’est la base de la base. On désinfecte les lames avant de commencer et entre chaque arbre. C’est le geste simple qui empêche de propager des maladies. Non négociable !

La taille, pas à pas : observer, nettoyer, équilibrer
Ok, vous êtes prêt. Avant de couper la moindre branche, prenez 5 minutes. Tournez autour de votre olivier, observez-le, comprenez sa structure. La taille, c’est 80 % de réflexion, 20 % d’action.
Étape 1 : Le grand nettoyage (le geste le plus facile et le plus rentable)
Commencez par le plus évident. Retirez tout ce qui est mort ou inutile :
- Le bois mort : Il est gris, sec, cassant. Coupez-le à ras de la partie saine.
- Les rejets au pied : Ces pousses qui partent de la base du tronc sont des voleurs de sève. Coupez-les le plus ras possible.
- Les « gourmands » : Repérez ces branches qui poussent toutes droites vers le ciel, comme des fusées. Elles ne donneront jamais de fruits et pompent toute l’énergie. Hop, on les enlève à la base !
Astuce pour les pressés : Si vous n’avez que 5 minutes, faites juste cette étape ! C’est déjà énorme pour la santé de l’arbre.

Étape 2 : Faire respirer le cœur de l’arbre
C’est l’étape CLÉ. Le but est de créer une forme de « gobelet », avec un centre bien aéré. Vous devez supprimer toutes les branches qui poussent vers l’intérieur et celles qui se croisent. Quand deux branches se frottent, elles se blessent et créent une porte d’entrée pour les maladies. Choisissez la mieux orientée (vers l’extérieur) et sacrifiez l’autre.
N’ayez pas peur de faire un « trou » au milieu. Un vieux dicton de jardinier dit qu’un oiseau doit pouvoir voler à travers l’olivier. C’est une image, mais elle est parfaite. C’est cette aération qui vous évitera 80 % des ennuis.
Étape 3 : Garder une silhouette harmonieuse
Maintenant que l’intérieur est propre, on s’occupe de la forme générale. Raccourcissez les branches qui sont devenues trop longues et qui déséquilibrent la silhouette. En général, on raccourcit d’environ un tiers la pousse de l’année précédente.

La règle d’or ? Coupez toujours juste au-dessus d’une feuille (ou d’un duo de feuilles) tournée vers l’extérieur. La nouvelle pousse partira dans cette direction, ce qui encouragera l’arbre à s’élargir plutôt qu’à redevenir touffu au centre. Faites une coupe nette et légèrement en biais.
Attention ! Ne retirez jamais plus d’un tiers du volume total de l’arbre en une fois. Une taille trop sévère le stresse et provoque une pousse anarchique de plein de petites branches faibles. C’est tout l’inverse de ce qu’on veut.
Gérer les cas particuliers
Un olivier sur tige (une boule sur un tronc) ou en buisson ne se gère pas tout à fait pareil. Pour la version sur tige, on veut une belle boule bien nette, donc on supprime systématiquement tout ce qui pousse sur le tronc. Pour la version en touffe, on garde 3 à 5 belles branches principales qui forment la structure et on aère bien tout autour.
Et si vous récupérez un olivier abandonné depuis des années ? Pas de panique, mais soyez patient. Une taille de sauvetage se fait sur 2 ou 3 ans. La première année, contentez-vous du grand nettoyage (bois mort, centre étouffé). L’arbre aura l’air moche et déplumé, et c’est NORMAL. Laissez-le se refaire une santé, et l’année suivante, vous pourrez commencer à sculpter sa nouvelle forme à partir des nouvelles pousses.
Et après la taille ? Les petits soins qui changent tout
Le travail n’est pas fini ! La taille stimule la croissance, l’arbre va donc avoir faim. C’est le moment parfait pour un petit « surfaçage ». Grattez les 5 premiers centimètres de terre en surface et remplacez-les par un terreau neuf mélangé à un bon engrais organique spécial oliviers ou agrumes. Vous en trouverez facilement en jardinerie (comptez 10-15€ pour un sac qui vous fera la saison).
Pour l’arrosage, soyez régulier mais sans noyer la plante. Le classique : on attend que la terre soit sèche en surface avant d’arroser à nouveau.
Un dernier point : le mastic cicatrisant. Honnêtement, pour des petites coupes (moins de 2-3 cm), c’est inutile. Une coupe propre cicatrise très bien toute seule à l’air libre. Sur une grosse coupe de sauvetage, un peu d’argile peut aider, mais évitez les vieux goudrons qui emprisonnent l’humidité.
Voilà, vous avez toutes les clés. Lancez-vous ! Pour une première taille sur un olivier de balcon de taille moyenne, prévoyez entre 30 et 45 minutes. C’est un moment vraiment gratifiant qui vous connecte à votre plante. En agissant avec bon sens, vous ne ferez pas que la maintenir en vie : vous la rendrez plus forte et plus belle.
Inspirations et idées
Le sécateur, un investissement : Pour des coupes nettes qui cicatrisent vite, le choix de l’outil est crucial. Le modèle suisse Felco 2 est la référence absolue des professionnels, indestructible et précis, mais représente un certain budget.
L’alternative maligne : Pour un usage occasionnel mais sérieux, les sécateurs à crémaillère de Fiskars, comme le PowerGearX, offrent une excellente démultiplication de la force et une coupe franche, pour un prix plus accessible.
Quelle forme pour mon olivier en pot ?
Tout dépend de votre style ! La taille en
Plus de 90% des problèmes de santé de l’olivier en pot sont liés à un déséquilibre entre le feuillage et le système racinaire.
Ce chiffre, souvent cité par les pépiniéristes, illustre pourquoi la taille n’est pas une option. Dans un volume de terre limité, les racines ne peuvent s’étendre à l’infini. En réduisant la ramure chaque année, on s’assure que la
Le contenant est aussi important que le contenu. Le choix du pot influence directement la santé des racines de votre olivier.
- La terre cuite : C’est le choix traditionnel et souvent le meilleur. Sa porosité permet à la terre de respirer et évite l’excès d’humidité. Inconvénient : elle est lourde et plus fragile au gel.
- Les pots en résine : Plus légers et résistants, ils sont une bonne alternative moderne. Assurez-vous simplement qu’ils soient percés de larges trous de drainage.
L’erreur à ne jamais commettre : Utiliser un sécateur sale ou mal aiguisé. Une lame émoussée écrase les tissus de la plante au lieu de les couper, créant une porte d’entrée pour les maladies. Prenez 5 minutes avant de tailler pour nettoyer les lames à l’alcool à 70° et les affûter si besoin. Votre olivier vous remerciera.
- Parfumer délicatement vos grillades d’été.
- Créer des mini-bouquets au charme rustique.
- Utiliser les plus grosses branches comme tuteurs naturels.
Le secret ? Ne jetez pas vos branches d’olivier ! Une fois taillées, les chutes saines et non traitées sont une ressource précieuse. Séchées, quelques feuilles sur les braises du barbecue suffisent à embaumer viandes et poissons.
Au-delà de la technique, tailler son olivier est un rituel. C’est le geste qui connecte à la plante, au rythme des saisons. Un arbre bien formé n’est pas qu’un objet de décoration ; c’est une présence. Son feuillage argenté qui frémit sous la brise, l’ombre délicate qu’il projette en été… c’est un morceau de Méditerranée à portée de main, une invitation quotidienne au calme.
Le timing est essentiel. La meilleure période pour tailler votre olivier en pot se situe à la sortie de l’hiver, généralement en mars ou avril, juste avant que la végétation ne redémarre franchement. Il faut impérativement agir après les dernières grosses gelées, qui pourraient endommager les coupes fraîches, mais avant l’apparition des nouvelles pousses. Une taille à ce moment précis stimule l’arbre pour toute la belle saison.
Juste après la taille, votre olivier appréciera un peu d’attention pour bien repartir :
- Un arrosage modéré : Le sol doit être frais, mais jamais détrempé. Moins de feuilles signifie moins de besoins en eau.
- Un apport nutritif : Attendez deux à trois semaines, puis offrez-lui un engrais spécial oliviers ou agrumes, comme ceux de la marque Fertiligène, pour soutenir la nouvelle croissance.
- De la lumière : Placez-le à l’endroit le plus ensoleillé de votre terrasse.