Faire Rougir son Poinsettia : Le Guide Complet (Sans Prise de Tête)
Faites revivre votre poinsettia après les fêtes ! Découvrez les astuces essentielles pour lui redonner ses éclatantes feuilles rouges.

Dans ma quête pour faire fleurir mon poinsettia, j'ai découvert que chaque geste compte. Saviez-vous que cette plante délicate a besoin d'un équilibre parfait entre lumière et chaleur ? En prenant soin de lui comme d'un trésor, j'ai réussi à le voir renaître et illuminer ma maison de ses couleurs festives.
Chaque année, c’est la même histoire. On m’apporte des poinsettias un peu tristes après les fêtes avec la question fatidique : « Le mien a perdu ses belles feuilles rouges… Est-ce que je peux le sauver ou je le jette ? »
Contenu de la page
- D’abord, comprenons la bête
- Étape 1 : Le repos du guerrier (Janvier à Mars)
- Étape 2 : Le réveil et le relooking (Avril à Mai)
- Étape 3 : La phase de croissance (Juin à Septembre)
- Étape 4 : L’opération « Code Rouge » (Octobre à Décembre)
- Les erreurs à ne pas faire (je les ai toutes vues !)
- Alors, au final, ça vaut le coup ?
- Inspirations et idées
Ma réponse est toujours la même : OUI, vous pouvez absolument lui redonner ses couleurs éclatantes ! Mais, soyons honnêtes, ça ne se fait pas tout seul. Il faut un peu de méthode et de patience. C’est un projet super gratifiant, un peu comme un défi de jardinage d’intérieur. Alors, si ça vous dit de tenter l’aventure, je vous partage la méthode que j’ai peaufinée au fil des années dans les serres. C’est un mélange de science et de bon sens.
D’abord, comprenons la bête
Avant toute chose, un petit point essentiel. Ce que vous appelez les « fleurs rouges » ne sont pas des fleurs du tout. Ce sont en fait des feuilles qui ont changé de couleur, des bractées. Les vraies fleurs, ce sont les tout petits boutons jaunes au centre. Elles sont hyper discrètes.

Le poinsettia est ce qu’on appelle une plante « de jours courts ». Ça veut dire quoi ? Simplement qu’elle a besoin de longues nuits, bien noires, pour que ses bractées se colorent. Dans la nature, au Mexique d’où elle vient, ce cycle est naturel. Mais dans nos intérieurs chauffés et éclairés tard le soir, on la perturbe complètement. Elle reste en « mode été » permanent. Le secret, c’est donc de lui recréer artificiellement des conditions d’automne.
Étape 1 : Le repos du guerrier (Janvier à Mars)
Une fois les fêtes terminées, votre poinsettia va commencer à fatiguer. Les bractées colorées tombent, les feuilles vertes jaunissent… C’est tout à fait normal. Il ne meurt pas, il entre en dormance, un peu comme un ours qui hiberne. C’est une phase cruciale pour qu’il reprenne des forces.
Pendant cette période, oubliez-le (ou presque). Réduisez les arrosages au strict minimum. Laissez la terre devenir bien sèche entre deux petits verres d’eau, un arrosage toutes les deux ou trois semaines suffit amplement. Placez-le dans un endroit frais mais lumineux, idéalement entre 12 et 15°C. Une chambre d’amis peu chauffée, un garage hors gel, c’est parfait. Et surtout, zéro engrais. Laissez-le tranquille.

Étape 2 : Le réveil et le relooking (Avril à Mai)
Quand les jours commencent à bien rallonger, il est temps de sonner la fin de la sieste. C’est le moment de la taille. Je sais, ça fait peur de couper, mais c’est l’étape clé pour avoir une plante touffue et non pas trois longues tiges qui se battent en duel.
Prenez un sécateur propre et coupez les tiges assez court, à environ 10-15 cm du sol. Laissez juste deux ou trois bourgeons (des « yeux ») sur chaque branche. Oui, il aura l’air tout déplumé, mais c’est pour son bien. De là naîtront de nouvelles pousses pleines de vigueur.
Attention ! En coupant, vous verrez un liquide blanc laiteux s’écouler. C’est du latex, et il peut être un peu irritant. Un petit conseil : mettez des gants, c’est plus simple, et lavez-vous bien les mains après. Rien de grave, mais mieux vaut prévenir.

Après cette coupe, c’est le moment idéal pour le rempoter. Pour ça, il vous faudra un petit kit de base. Pensez à votre « liste de courses pour sauver mon poinsettia » :
- Un pot un peu plus grand que l’ancien, avec des trous de drainage (environ 5€ en jardinerie).
- Un bon terreau pour plantes d’intérieur (autour de 6-7€ le sac).
- Mon ingrédient secret : de la perlite (un sac coûte dans les 5€).
- Un engrais liquide pour plantes vertes (type 20-20-20), qui vous coûtera environ 8€ et vous durera longtemps.
Mélangez deux tiers de terreau avec un tiers de perlite. Ce mix garantit un sol léger et bien aéré que les racines adorent. Mettez votre plante dans son nouveau pot, comblez avec le mélange, et terminez par un bon arrosage.
Étape 3 : La phase de croissance (Juin à Septembre)
C’est l’été, votre poinsettia est en pleine croissance ! Il a besoin de lumière, d’eau et de nourriture. Placez-le à l’endroit le plus lumineux possible, mais sans soleil direct qui tape dessus aux heures les plus chaudes. Si vous avez un balcon ou une terrasse, il appréciera de passer l’été dehors, à l’abri du vent.

Pour l’arrosage, le test du doigt est infaillible : enfoncez votre index dans la terre. Si c’est sec sur 2 cm, arrosez généreusement jusqu’à ce que l’eau s’écoule, puis videz la soucoupe. Côté nourriture, donnez-lui de l’engrais liquide toutes les deux semaines. Il a faim !
Astuce de pro pour une plante touffue : Vers mi-juillet, puis une autre fois fin août, il faut « pincer » les nouvelles tiges. Ça vous angoisse ? Imaginez juste que vous coupez la tête de chaque tige principale. La plante va se dire « Aïe ! » et, en réaction, faire pousser deux nouvelles têtes juste en dessous. Malin, non ? C’est comme ça qu’on obtient un buisson dense et compact, prêt à se couvrir de bractées.
Étape 4 : L’opération « Code Rouge » (Octobre à Décembre)
On arrive au moment crucial, celui qui demande de la discipline. Pour que votre plante soit rouge pour Noël, il faut commencer ce traitement autour du 1er octobre. Le processus prend 8 à 10 semaines.

La règle d’or : le poinsettia a besoin de 14 à 16 heures d’obscurité TOTALE et ininterrompue chaque jour. Et quand je dis totale, c’est NOIR. Pas de lumière qui passe sous la porte, pas de veilleuse, rien. La plante est une vraie diva sur ce point, la moindre lumière et elle arrête tout pour la nuit.
À la maison, la méthode la plus simple est celle du placard. Chaque soir, disons vers 17h, mettez la plante dans un placard. Chaque matin, vers 8h, ressortez-la et placez-la à la lumière. Vous n’avez pas de placard ? Une grande boîte en carton ou une poubelle opaque retournée fera l’affaire.
Ça peut paraître contraignant, mais honnêtement, ça ne prend que deux minutes le soir et deux le matin. D’ailleurs, une question qu’on me pose souvent : « Et si je pars en week-end ? » Pas de panique. Mieux vaut laisser la plante dans le noir complet pendant 48h que de risquer un flash de lumière qui casserait tout le cycle.

Pendant cette période, continuez d’arroser normalement, mais arrêtez complètement l’engrais. Vers la fin novembre, vous devriez voir les bractées se colorer. Victoire ! Vous pouvez alors arrêter la routine de l’obscurité.
Les erreurs à ne pas faire (je les ai toutes vues !)
- « Ça ne rougit pas ! » : C’est quasi certain qu’il y a une fuite de lumière quelque part pendant la nuit. Vérifiez bien.
- « Il perd ses feuilles vertes ! » : Sûrement un problème d’arrosage. Soit trop (racines qui pourrissent), soit pas assez (stress hydrique). L’air trop sec de nos chauffages peut aussi être en cause.
- « Il est tout dégingandé ! » : Ah… C’est que vous avez sauté l’étape du pincement en été. Notez-le pour l’année prochaine !
- La fausse bonne idée : Un client a un jour utilisé un grand sac poubelle noir. Catastrophe ! La plante a suffoqué et surchauffé. Préférez un carton, qui respire.

Alors, au final, ça vaut le coup ?
C’est la grande question ! Franchement, si on parle purement d’argent, ce n’est pas forcément rentable la première année. Un poinsettia neuf en supermarché ou jardinerie, c’est entre 5€ et 10€. Le kit de démarrage (pot, terreau, perlite, engrais) vous coûtera plutôt entre 20€ et 25€. La bonne nouvelle, c’est que ce matériel vous servira pour plusieurs années et d’autres plantes.
Mais le vrai gain n’est pas là. La satisfaction de voir ces bractées rougir grâce à VOS soins… ça, ça n’a pas de prix. C’est le plaisir de comprendre et d’accompagner une plante.
Si vous vous lancez, ne vous découragez pas si ça ne marche pas du premier coup. L’important, c’est d’essayer. Et si vous préférez en acheter un magnifique chaque année, c’est parfait aussi ! Le but est de profiter de la magie que cette plante apporte pendant l’hiver.
Inspirations et idées
Le saviez-vous ? Le poinsettia doit son nom à Joel Roberts Poinsett, premier ambassadeur des États-Unis au Mexique, qui l’a introduit en Amérique du Nord en 1825 après l’avoir découvert dans la région de Taxco.
Quand et comment tailler mon poinsettia ?
Après sa période de repos, vers avril ou mai. C’est le moment idéal pour une coupe franche qui stimulera la croissance. Armez-vous d’un sécateur propre et taillez simplement les tiges de moitié, en veillant à laisser 3 ou 4 feuilles ou bourgeons sur chacune. Cette opération l’encourage à produire de nouvelles pousses bien denses, qui porteront les futures bractées colorées.
Pensez au-delà du rouge ! Le monde des poinsettias est riche en nuances. Explorez les cultivars aux bractées blanc pur (‘Cortez White’), rose fuchsia (la série ‘Princettia’ est sublime), ou même bicolores et mouchetées comme le ‘Jingle Bells’. Ces variétés sortent de l’ordinaire et s’intègrent parfaitement dans des décors contemporains, bien après les fêtes.
La règle d’or : L’obscurité doit être totale. Pendant sa cure de nuits longues (14h par jour), même la lumière d’un lampadaire filtrant par la fenêtre ou le témoin lumineux d’un appareil peut saboter le processus de coloration. Un grand placard, une boîte en carton posée sur la plante ou une pièce sans aucune source lumineuse sont vos meilleurs alliés pour un succès garanti.
Le poinsettia est gourmand, mais seulement pendant sa phase de croissance active (d’avril à septembre). C’est là qu’il a besoin de carburant pour développer son feuillage.
- Utilisez un engrais liquide équilibré pour plantes d’intérieur, comme ceux proposés par Algoflash ou Fertiligène.
- Diluez-le de moitié par rapport aux recommandations du fabricant pour éviter de brûler les racines.
- Nourrissez-le une à deux fois par mois, toujours sur un terreau déjà humide.
Contrairement à une croyance tenace, le poinsettia n’est que très légèrement toxique. Une étude de la Pet Poison Helpline le classe dans la catégorie
Arrosage par le dessus : Pratique, mais l’eau peut stagner à la base des tiges et provoquer une pourriture du collet, souvent fatale.
Bassinage (immersion) : La méthode des pros ! Plongez le pot percé dans une bassine d’eau à température ambiante pendant 15-20 minutes, puis laissez-le bien s’égoutter. Cela garantit une hydratation complète et homogène des racines, sans noyer le cœur de la plante.
Ne jetez pas les tiges coupées lors de la taille ! Vous pouvez facilement créer de nouvelles plantes :
- Prélevez des segments de tige de 10-15 cm.
- Passez l’extrémité coupée sous l’eau tiède pour stopper l’écoulement du latex blanc.
- Laissez sécher quelques heures à l’air libre.
- Plantez-les dans un pot rempli d’un mélange léger de terreau et de sable. Gardez humide, et à vous les bébés poinsettias !
- Vous économisez le prix d’une nouvelle plante chaque année.
- Vous réduisez significativement vos déchets verts.
- Vous ressentez l’immense satisfaction de réussir un vrai défi de jardinier.
Le secret ? Simplement écouter la plante et respecter son rythme. Faire refleurir un poinsettia, c’est avant tout un geste écologique, économique et profondément gratifiant.
Pour son rempotage au printemps, le poinsettia apprécie un substrat riche mais très drainant. Vous pouvez opter pour un bon terreau pour plantes fleuries du commerce, auquel vous ajouterez une poignée de perlite ou de sable grossier. Cette aération du sol est cruciale pour éviter l’asphyxie des racines, son principal point faible en pot.