Faire refleurir son amaryllis : le guide pour ne plus jamais le jeter
Ravivez la beauté de votre amaryllis chaque année avec des astuces simples. Ne laissez pas ce joyau floral se faner !

Il y a quelque chose de magique à voir un amaryllis fleurir. Je me souviens de la première fois où j'ai réussi à le faire refleurir après l'avoir presque abandonné. En réalité, il suffit de lui accorder un peu de temps et de soins. Découvrez comment, avec quelques gestes simples, vous pouvez prolonger son spectacle floral et en faire un incontournable de votre intérieur.
Je me souviens très bien de mon premier amaryllis. Un cadeau, reçu il y a bien longtemps. Sa floraison incroyable en plein cœur de l’hiver m’avait littéralement scotché. Une fois les fleurs parties, comme beaucoup, j’ai failli tout mettre à la poubelle. L’étiquette laissait entendre que c’était un spectacle unique. Heureusement, un horticulteur chevronné m’a intercepté juste à temps avec une phrase que je n’ai jamais oubliée : « Ne jette pas la force, apprends juste à l’écouter ».
Contenu de la page
- Avant tout, comprendre la bête
- Étape 1 : Après les fleurs, on recharge les batteries ! (La plus importante)
- Étape 2 : Le grand sommeil (La dormance obligatoire)
- Étape 3 : Le réveil et le rempotage (si besoin)
- Étape 4 : La nouvelle floraison, c’est reparti !
- SOS Amaryllis : les problèmes courants et leurs solutions
- Et ces amaryllis dans la cire, on en fait quoi ?
- Galerie d’inspiration
Aujourd’hui, je vois encore cette même hésitation partout. On jette des bulbes en parfaite santé simplement par manque d’information. Quel gâchis, franchement ! Un amaryllis n’est pas une plante jetable, c’est un être vivant avec un cycle bien à lui. Si vous pigez ce cycle, le faire refleurir n’est plus un défi, mais une évidence. C’est cette satisfaction que je veux vous aider à ressentir. Alors, oubliez les astuces miracles, on va suivre ensemble le processus complet, étape par étape.

Avant tout, comprendre la bête
Ce qu’on appelle « amaryllis » vient des régions tropicales et subtropicales d’Amérique. Pourquoi c’est important ? Parce que ça explique tout son comportement. Dans son milieu naturel, la plante vit une alternance de saisons bien tranchées : une saison des pluies, chaude et humide, où elle fait le plein d’énergie avec ses feuilles. Puis vient une saison sèche, plus fraîche, où elle se met en pause pour survivre. C’est cette période de repos forcé, cette dormance, qui est la clé de tout.
Le bulbe, c’est un peu comme une batterie externe. Chaque feuille qui pousse est un panneau solaire qui transforme la lumière en sucre, stocké ensuite dans les couches charnues du bulbe. C’est pour ça qu’un bulbe lourd et ferme est bon signe : il est plein à craquer d’énergie pour la prochaine floraison. Notre mission est donc simple : reproduire ce cycle de croissance puis de repos.

Étape 1 : Après les fleurs, on recharge les batteries ! (La plus importante)
C’est l’étape que tout le monde zappe, et pourtant, elle est cruciale. La floraison a vidé les réserves du bulbe. Votre objectif numéro un est de l’aider à se refaire une santé. Cette phase va durer tout le printemps et l’été.
Dès que les fleurs fanent, coupez la grande tige florale à 2-3 cm du bulbe avec un couteau propre. Ne la laissez surtout pas monter en graines, ça épuiserait la plante pour rien.
Attention, le point le plus important : Ne touchez JAMAIS aux feuilles. Je le répète car c’est l’erreur fatale. Ces feuilles sont l’usine à énergie de votre plante pour l’année à venir. Si vous les coupez, vous n’aurez qu’un bulbe vide et aucune fleur. Point.
Pendant les 4 à 6 mois qui suivent, votre amaryllis a besoin de deux choses :
- Lumière à gogo : Placez le pot devant la fenêtre la plus ensoleillée de la maison. Plus il y a de lumière, plus le bulbe se gorge d’énergie.
- Eau et nourriture : Maintenez le terreau légèrement humide (jamais détrempé !) et donnez-lui de l’engrais. Pas besoin de chercher des formules compliquées : un simple engrais liquide pour plantes fleuries ou pour géraniums, qu’on trouve partout, fait parfaitement l’affaire. Une dose diluée de moitié tous les 15 jours, c’est parfait. On trouve ce type d’engrais pour moins de 10€ et le flacon vous durera une éternité.
Une petite astuce : dès qu’il n’y a plus de risque de gel, vous pouvez sortir votre pot dehors. Le soleil direct est bien plus puissant et votre bulbe deviendra énorme. Pensez juste à l’habituer progressivement en le laissant à l’ombre quelques jours d’abord.

Étape 2 : Le grand sommeil (La dormance obligatoire)
Vers la fin de l’été (fin août, début septembre), il est temps de siffler la fin de la récré. C’est le signal que la saison sèche commence.
Le principe est simple : on arrête TOUT. Plus une goutte d’eau, plus d’engrais. Rentrez le pot et placez-le dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière. Une cave, un garage non chauffé… c’est l’idéal. La température parfaite se situe entre 10 et 15°C.
« Mais je vis en appartement, je n’ai pas de cave ! » C’est la question qui revient tout le temps. Pas de panique. Un placard dans la pièce la moins chauffée de la maison peut faire l’affaire. Et le frigo ? C’est une solution de dernier recours, vraiment. Le problème est double : c’est souvent très humide et les fruits et légumes dégagent un gaz qui peut nuire à la floraison. Si c’est votre seule option, placez le bulbe (sorti de son pot) dans un sac en papier et loin du bac à légumes, mais honnêtement, un coin sombre et frais est toujours préférable.

Vous verrez les feuilles jaunir puis sécher complètement. C’est normal ! La plante rapatrie les derniers nutriments dans le bulbe. Attendez qu’elles soient sèches comme du papier pour les enlever.
Cette période de repos doit durer au minimum 8 à 10 semaines. C’est non négociable. Mettez une petite étiquette avec la date sur le pot pour ne pas oublier. Pendant ce temps, ignorez-le totalement.
Étape 3 : Le réveil et le rempotage (si besoin)
Après 2 ou 3 mois de sieste, il est temps de réveiller la belle endormie. C’est le moment de vérifier l’état du bulbe.
Faut-il rempoter ? Les amaryllis aiment bien être un peu à l’étroit, ça les pousse à faire des fleurs plutôt que des racines. Mon truc pour savoir s’il est temps : si le bulbe touche les bords du pot ou si vous voyez plus de racines que de terre en surface, c’est le moment !

Si vous décidez de rempoter, voici la petite liste de courses :
- Un bon bulbe : Si vous partez de zéro, un bulbe de qualité coûte entre 8€ et 15€ en jardinerie.
- Un pot en terre cuite : C’est lourd et stable. Comptez 5€ à 10€ pour une taille adaptée. Il doit juste laisser 2-3 cm d’espace autour du bulbe.
- Du bon terreau : Un mélange pour plantes d’intérieur fera l’affaire. Un sac coûte environ 5-7€. Pour les puristes, un mix d’un tiers de terreau, un tiers de perlite (pour le drainage) et un tiers de compost, c’est le top.
Lors de la plantation, la règle d’or est de laisser le tiers supérieur du bulbe (ses « épaules ») hors de terre. C’est LA clé pour éviter la pourriture.
Une fois planté, arrosez une seule fois, très légèrement. Puis placez le pot dans un endroit chaud et lumineux. Et surtout, soyez patient. N’arrosez plus du tout tant qu’une pousse verte n’est pas apparue. Ça peut prendre plusieurs semaines.

Étape 4 : La nouvelle floraison, c’est reparti !
Dès que la pousse pointe le bout de son nez, reprenez les arrosages modérés. Tournez le pot régulièrement pour que la tige pousse bien droit. Quand les boutons commencent à s’ouvrir, déplacez le pot dans une pièce plus fraîche et moins ensoleillée. Vos fleurs dureront une bonne semaine de plus !
SOS Amaryllis : les problèmes courants et leurs solutions
Même en suivant tout à la lettre, on peut avoir des surprises. Voici les plus courantes :
- Que des feuilles, pas de fleurs : La déception… C’est presque toujours dû à une phase de recharge trop faible (manque de lumière/d’engrais l’été) ou une dormance trop courte ou trop chaude. Le contraste entre la phase de croissance (abondance de lumière, d’eau, de nourriture) et la dormance (le strict opposé : sec, sombre, frais) n’a pas été assez marqué.
- Mon bulbe devient mou : Très mauvais signe. C’est la pourriture, causée par un excès d’eau. Si seule une petite partie est atteinte, vous pouvez tenter de la couper au couteau propre jusqu’à la partie saine et laisser sécher à l’air libre quelques jours. Saupoudrez la plaie de cannelle en poudre, c’est un excellent antifongique naturel. Mais soyons honnêtes, si c’est très étendu, il est souvent trop tard.
- Des taches rouges sur les feuilles : C’est une maladie fongique courante, souvent sans gravité si le bulbe est en forme. Assurez une bonne aération et évitez de mouiller le feuillage.
- Des petits insectes blancs cotonneux : Ah, les cochenilles farineuses… Un vrai fléau des plantes d’intérieur ! La solution la plus simple et efficace : un coton-tige imbibé d’alcool à 70° (ou même de savon noir dilué) pour les enlever manuellement. Inspectez bien à la base des feuilles.

Et ces amaryllis dans la cire, on en fait quoi ?
On les voit partout à Noël. C’est joli, mais il faut savoir ce que c’est : un produit à usage unique. Le bulbe a été préparé pour contenir toute l’eau et l’énergie pour une seule floraison. La cire l’empêche de faire des racines ou d’être arrosé. Tenter de le sauver après ? C’est une mission quasi impossible. Considérez-le comme un bouquet de fleurs qui dure plus longtemps, mais ne vous attendez pas à un miracle.
Au final, faire refleurir un amaryllis, ce n’est pas avoir la main verte. C’est juste une question d’observation et de respect du rythme de la plante. C’est une routine simple qui apporte une satisfaction immense chaque hiver. Alors, cette année, ne jetez plus votre bulbe. Donnez-lui une chance, il vous le rendra au centuple !
Galerie d’inspiration


Le saviez-vous ? L’amaryllis que nous chérissons pour Noël n’est, botaniquement parlant, pas une véritable Amaryllis.
C’est une subtilité qui amuse les puristes ! Notre plante d’intérieur est en réalité un Hippeastrum, originaire d’Amérique du Sud. La vraie Amaryllis (Amaryllis belladonna) vient d’Afrique du Sud et fleurit en extérieur à la fin de l’été. Un petit détail qui ne change rien à sa splendeur, mais tout à votre culture botanique !
Quel contenant pour mon bulbe ?
Le choix du pot influence directement la santé du bulbe. Un pot en terre cuite, poreux, favorise l’évaporation et prévient le pourrissement des racines, idéal si vous avez tendance à trop arroser. À l’inverse, un pot en céramique vernissée ou en plastique retiendra l’humidité plus longtemps. Dans tous les cas, la règle d’or est un drainage impeccable (un trou est indispensable !) et un diamètre à peine plus large que le bulbe. Il aime se sentir à l’étroit pour mieux fleurir.