Votre Olivier en Pleine Forme : Le Guide Complet pour le Planter, le Tailler et le Chouchouter

Auteur Léa Bertrand

On se parle d’oliviers ? Cet arbre n’est pas juste une plante, c’est un véritable compagnon de route. Après des années passées les mains dans la terre, à observer, à tester (et parfois à me tromper, soyons honnêtes), j’ai appris à comprendre ce qu’il aime et ce qui le fait souffrir. Oubliez les recettes miracles d’internet. Ici, on va parler vrai, avec des conseils qui viennent du terrain.

Cultiver un olivier, c’est avant tout une histoire de patience et d’observation. C’est apprendre à lire le sol, le temps, et même les silences de l’arbre. Prêt à vous lancer ?

Le secret de l’olivier : tout se passe sous terre

Avant même de penser à votre pelle, il y a une chose essentielle à comprendre : l’olivier est un enfant du soleil, né sur des terres arides et caillouteuses. Son pire cauchemar n’est pas le froid, comme beaucoup le croient, mais l’humidité qui stagne. Il a une sainte horreur d’avoir les « pieds dans l’eau ».

comment faire pousser un olivier avec une branche

Pourquoi ? Son système de racines est fait pour puiser l’eau loin en profondeur. Si la terre est constamment trempée en surface, ses racines s’asphyxient et pourrissent. C’est la cause numéro un des échecs chez les débutants. L’arbre jaunit, perd ses feuilles et dépérit. Alors retenez bien ceci : un olivier pardonnera bien plus facilement un oubli d’arrosage qu’un excès d’eau. C’est non négociable.

Bien choisir son plant : le début de l’aventure

Tout commence à la pépinière. Ne vous jetez pas sur le premier venu, même s’il a l’air superbe. Prenez le temps d’inspecter votre futur compagnon.

Quelle variété pour votre jardin ?

Franchement, le choix est vaste. Pour un jardin d’agrément, certaines variétés sont des valeurs sûres. Si vous voulez de la robustesse avant tout, la Picholine est un excellent choix pour débuter ; elle résiste bien au froid et donne de belles olives de table. Pour une huile au goût plus marqué et une résistance au gel quasi équivalente (jusqu’à -15°C une fois bien installé), l’Aglandau est parfaite. Si vous rêvez d’un olivier en pot sur votre terrasse, la Tanche (la fameuse olive noire de Nyons) s’y adapte très bien, bien qu’un peu plus frileuse. Et pour les petits jardins ou pour créer une haie élégante, le port droit et étroit du Cipressino italien est un atout incroyable.

conseils pour reussir la culture de l olivier

L’inspection : regardez au-delà des apparences

Un tronc droit sans blessure et un feuillage bien vert, c’est la base. Mais le plus important est caché. Demandez à sortir délicatement la motte du pot. Si les racines forment un chignon dense et compact au fond, fuyez ! C’est le signe que l’arbre est là depuis trop longtemps et qu’il aura un mal fou à s’installer chez vous. Je me souviens d’un client qui avait acheté un olivier magnifique mais avec un chignon racinaire énorme… un an après, il n’avait pas bougé d’un poil. Les bonnes racines sont claires, blanchâtres, et sentent la terre fraîche.

Bon à savoir : la plupart des variétés sont auto-fertiles, ce qui signifie qu’un seul arbre suffit pour avoir des olives. Mais, petit conseil d’ami, planter une deuxième variété différente à proximité améliore toujours la pollinisation et donc la future récolte. Et la fameuse question : « J’aurai des olives quand ? » Soyez patient… Comptez 3 à 5 ans après la plantation pour voir les premiers fruits apparaître. C’est un marathon, pas un sprint !

reussir la culture de l olivier

La plantation en pleine terre : un geste pour l’avenir

Planter un olivier, c’est un moment quasi-solennel. Si vous le faites bien, il sera là pour des décennies.

L’emplacement parfait

Cherchez le point le plus ensoleillé de votre jardin, idéalement plein sud. Un mur à proximité est un vrai plus : il protège des vents froids et restitue la chaleur la nuit. Évitez les cuvettes où l’eau stagne et les couloirs venteux. J’ai vu des oliviers magnifiques végéter juste à cause d’un courant d’air permanent.

D’ailleurs, si vous habitez au nord de la Loire, la culture en pleine terre est un pari risqué. Sans une excellente exposition et une protection hivernale sérieuse, il vaut mieux opter pour un grand pot que vous pourrez abriter.

La préparation du sol : la clé du succès

Le printemps reste le moment idéal pour planter. Voici les étapes à ne pas rater :

  1. Creusez un trou XXL : La règle est simple, le trou doit faire au moins le double de la largeur de la motte. Pour un conteneur de 30 litres (qui coûte en général entre 50€ et 90€), visez un trou de 70 cm en tous sens. Ne soyez pas radin sur l’huile de coude, vous travaillez pour l’arbre de dans dix ans !
  2. Le drainage, encore et toujours : Au fond du trou, c’est l’étape non négociable. Déposez une couche de 15-20 cm de gravier, de cailloux ou, l’idéal, de la pouzzolane (un sac coûte environ 10-15€). Ça crée une poche d’air qui empêche les racines de baigner dans l’eau.
  3. Le mélange magique : Préparez un substrat sur mesure. Ma recette : un tiers de votre terre de jardin, un tiers de bon terreau de plantation (type agrumes, c’est parfait), et un tiers de sable de rivière grossier. Attention, jamais de sable de mer, le sel est un poison !
  4. La mise en place : Placez l’arbre dans le trou. Le haut de la motte (le collet) doit arriver juste au niveau du sol, voire un tout petit peu au-dessus. L’enterrer est une erreur fatale qui favorise la pourriture.
  5. Rebouchez, arrosez : Remplissez avec votre mélange, tassez doucement avec les mains (pas avec les pieds !), et formez une cuvette d’arrosage. Arrosez copieusement, même s’il pleut : au moins 20 litres pour bien tasser la terre et chasser les poches d’air.

Pour résumer, voici les 3 erreurs à ne JAMAIS commettre : trop arroser (le tueur n°1), enterrer le collet (asphyxie garantie), et négliger le drainage (la piscine à racines).

arrosage plantation soins exposition de l olivier

L’olivier en pot : la Méditerranée sur votre balcon

L’olivier en pot, c’est la solution parfaite pour les climats plus frais ou pour ceux qui n’ont pas de jardin. Mais c’est aussi plus exigeant.

Oubliez le plastique. Préférez un pot en terre cuite, qui respire et laisse l’eau s’évaporer. Assurez-vous qu’il y ait de grands trous de drainage. Ne voyez pas trop grand au début : un pot de 40-50 cm de diamètre est un bon départ. Mettre un petit arbre dans un pot immense est une erreur classique, car la terre non explorée par les racines reste humide trop longtemps.

Voici une petite liste de courses du débutant pour vous lancer :

  • Un jeune olivier (type Picholine ou Aglandau) : environ 30-60€
  • Un pot en terre cuite de 40cm : environ 30-40€
  • Un sac de billes d’argile ou de pouzzolane : 8-12€
  • Un sac de terreau pour agrumes ou plantes méditerranéennes : 10-15€
  • (Optionnel) Un sac de sable de rivière : 5-10€

En pot, l’arrosage est plus fréquent en été. La seule règle fiable : enfoncez votre doigt sur 5 cm. C’est sec ? Arrosez. C’est humide ? Attendez. Et videz TOUJOURS la soucoupe. De mars à septembre, un peu d’engrais spécial oliviers une fois par mois lui fera le plus grand bien.

olivier en pot conseils pour reussir la culture

Protéger son trésor du gel

En pot, les racines sont très exposées au gel. Dès que les températures descendent durablement sous -5°C, il faut agir. L’idéal est de le rentrer dans une pièce lumineuse mais non chauffée (véranda, garage avec fenêtre). Si ce n’est pas possible, emmitouflez le pot dans du papier bulle et couvrez l’arbre d’un voile d’hivernage.

La taille : un dialogue avec votre arbre

La taille fait souvent peur, mais c’est un geste essentiel. Pensez-y comme une conversation avec votre olivier. La meilleure période ? Juste après les grands froids, vers mars. Utilisez toujours des outils bien affûtés et désinfectés à l’alcool.

Pour faire simple, la taille annuelle consiste à :

  • Aérer le cœur : Tout ce qui pousse vers l’intérieur doit être coupé. L’idée est de faire entrer la lumière et l’air partout.
  • Nettoyer : Enlevez le bois mort et les branches cassées.
  • Éliminer les gourmands : Ce sont ces pousses très droites et vigoureuses qui partent du pied ou du tronc. Elles pompent l’énergie de l’arbre pour rien.
  • Équilibrer la silhouette : Une branche devient trop longue ? Raccourcissez-la d’un tiers, en coupant juste au-dessus d’une paire de feuilles orientée vers l’extérieur. Cela guidera la nouvelle pousse dans la bonne direction.

N’ayez pas peur. Une taille légère et annuelle est mille fois meilleure qu’une taille sévère tous les cinq ans qui traumatise l’arbre.

comment faire pousser un olivier plus vite conseils

Soins et surveillance : mieux vaut prévenir que guérir

Un olivier bien planté et bien taillé est un olivier résistant. Mais surveillez-le quand même.

L’œil de paon est facile à reconnaître : des petites taches brunes cerclées de jaune sur les feuilles, comme des mini-cibles, qui finissent par tomber. C’est un champignon qui adore l’humidité ; une bonne taille aérée est la meilleure prévention. La fumagine, ce dépôt noir qui ressemble à de la suie, n’est que la conséquence de la présence de cochenilles. Pour vous en débarrasser, pulvérisez une solution d’eau et de savon noir (une cuillère à soupe par litre) pour nettoyer les feuilles et étouffer les bestioles.

Contre la fameuse mouche de l’olivier, qui pond dans les fruits, la meilleure solution pour un amateur est d’installer des pièges à phéromones dès le mois de juin.

Multiplier son olivier : l’école de la patience

Le bouturage est la méthode la plus fiable. À la fin de l’été, prélevez des rameaux de 15-20 cm, laissez juste quelques feuilles en haut, et plantez-les dans un mélange léger de terreau et de sable. L’enracinement peut prendre des mois, et le taux de réussite n’est jamais de 100%. Visez 3 réussites sur 10 pour commencer, c’est déjà très bien !

faire pousse un olivier a partir d un noyau d olive

Et faire pousser un noyau ? C’est un projet amusant, mais sachez que l’arbre qui poussera sera un olivier sauvage. Ses fruits seront minuscules. C’est plus un exercice de patience qu’une vraie méthode de multiplication.

En plantez une histoire

Vous avez maintenant les vraies bases, celles du terrain. Le secret n’est pas dans un produit miracle, mais dans une succession de gestes justes et beaucoup d’observation. N’oubliez pas que l’olivier est un marathonien. Il prend son temps. En en plantant un, vous ne décorez pas seulement votre jardin. Vous plantez une histoire de soleil et de patience. Prenez-en soin, et il vous le rendra au centuple.

Galerie d’inspiration

combien de temps pour faire pousser un olivier
comment bien faire pousser un olivier en pot

La grande erreur : tailler son olivier en automne ?

C’est une tentation pour

Le saviez-vous ? Le feuillage de l’olivier contient de l’oléuropéine, un composé qui agit comme un répulsif naturel contre de nombreux insectes.

Cette protection naturelle explique en partie sa grande résistance. Pour la renforcer, rien de tel qu’une pulvérisation préventive de purin d’ortie au printemps. C’est un excellent moyen de stimuler ses défenses immunitaires et de le rendre encore moins appétissant pour les rares parasites qui oseraient s’y attaquer, comme la cochenille noire.

Léa Bertrand

Jardinière Passionnée & Cuisinière du Potager
Ses terrains de jeu : Potager bio, Culture en pots, Recettes du jardin
Léa a découvert sa vocation en cultivant son premier potager sur un balcon de 4m². Depuis, elle n'a cessé d'expérimenter et de partager ses découvertes. Issue d'une famille de maraîchers bretons, elle a modernisé les techniques traditionnelles pour les adapter à la vie urbaine. Sa plus grande fierté ? Réussir à faire pousser des tomates sur les toits de Lyon ! Quand elle n'a pas les mains dans la terre, elle concocte des recettes avec ses récoltes ou anime des ateliers de jardinage dans les écoles de son quartier.