Maison humide ? Et si les plantes étaient vos meilleures alliées (le guide sans blabla)

Auteur Gabrielle Lambert

On le sent tout de suite en entrant. Cet air un peu lourd, qui colle à la peau, avec cette petite odeur de renfermé qui traîne. C’est un problème que je vois tout le temps dans mon métier. Les gens me montrent la condensation sur les fenêtres en hiver, les petites taches noires qui pointent le bout de leur nez dans les coins de la salle de bain. La question est toujours la même : « Comment je m’en débarrasse ? ».

Et de plus en plus, on me parle des plantes. On a lu sur un blog ou vu sur les réseaux sociaux qu’une jolie plante pouvait, comme par magie, assainir toute la maison. Alors, mettons les choses au clair : oui, certaines plantes sont de formidables alliées pour aider à gérer l’humidité. Mais attention, ce ne sont pas des aspirateurs à flotte ! Elles ne remplaceront JAMAIS une bonne ventilation ou la réparation d’une infiltration. Penser le contraire, c’est s’assurer des problèmes bien plus graves plus tard.

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Mon but ici, ce n’est pas de vous balancer une liste de plantes miracles. C’est de vous donner les clés, celles qui viennent du terrain, pour comprendre comment ça marche vraiment, quand c’est utile, et comment intégrer ces merveilles vertes dans une vraie stratégie pour un logement sain.

Au fait, comment une plante « boit » l’humidité de l’air ?

Pour bien utiliser un outil, il faut savoir comment il fonctionne. C’est pareil pour une plante. Sa super-capacité repose sur un principe simple : la transpiration. Non, elle ne fait pas du sport ! La plante puise l’eau dans son pot par les racines, puis cette eau remonte jusqu’aux feuilles et s’évapore dans l’air par de minuscules pores. Ce processus crée un appel d’air : en tirant l’eau du pot, la plante incite le terreau à se comporter comme une petite éponge, qui va à son tour absorber un peu de l’humidité de la pièce. C’est un travail de fond, lent mais constant.

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Certaines, comme les « filles de l’air » (les Tillandsias), sont des championnes et absorbent l’humidité directement par leurs feuilles, car dans la nature, elles vivent accrochées aux arbres. Mais il faut rester réaliste : tenter de régler un gros problème d’humidité avec une plante, c’est un peu comme vouloir vider une baignoire qui déborde avec une petite cuillère. Efficace pour les finitions, pas pour l’inondation.

Le bon diagnostic : plante ou pro ?

C’est LE point crucial. Savoir quand une plante est une bonne idée, et quand il faut décrocher son téléphone pour appeler un spécialiste.

Un petit conseil avant tout : investissez dans un hygromètre digital. Ça coûte entre 10€ et 15€ chez Castorama, Leroy Merlin ou en ligne, et ça change tout. Ça rend le problème visible. Le taux d’humidité idéal dans une maison se situe entre 40% et 60%.

Les plantes sont une aide précieuse si votre hygromètre affiche entre 60% et 75% et que vous constatez :

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  • La buée saisonnière : les gouttelettes sur les fenêtres en hiver.
  • L’humidité post-douche : dans une salle de bain qui a une fenêtre ou une VMC qui fonctionne.
  • L’air un peu lourd dans la buanderie, à cause du linge qui sèche.
  • La vapeur dans la cuisine (en complément d’une bonne hotte, bien sûr).

En revanche, oubliez les plantes et appelez un pro si vous voyez :

  • Des taches de moisissure (noires, vertes…). C’est le signe que le mal est déjà fait.
  • Une odeur de moisi persistante, même après avoir aéré.
  • Des murs froids et humides au toucher ou des dépôts blanchâtres (salpêtre) à la base des murs.

Dans ces cas-là, ne jouez pas. Un diagnostic professionnel est la seule option pour protéger votre logement et, surtout, votre santé.

Mes championnes : le portrait de 3 alliées de choc

Je ne vais pas vous noyer sous une liste interminable. Je préfère me concentrer sur trois plantes que je connais par cœur, qui sont faciles à trouver et à entretenir.

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1. Le Spathiphyllum (ou Fleur de Lune) : La communicante

C’est ma préférée pour les débutants. Pourquoi ? Parce qu’elle parle ! Quand ses grandes feuilles s’affaissent, tout le monde comprend qu’elle a soif. C’est un super travailleur qui transpire beaucoup. Elle est parfaite pour une salle de bain lumineuse ou une cuisine. Son prix ? Entre 15€ et 30€ en jardinerie, selon la taille.
Le piège à éviter : ne JAMAIS laisser d’eau stagner dans la soucoupe. Le pot doit absolument avoir des trous de drainage.
Attention : elle est toxique si ingérée par les enfants, les chiens ou les chats. À placer en hauteur !

2. La Fougère de Boston : L’amoureuse de l’humidité

Elle, c’est la reine de la salle de bain. Elle adore la vapeur des douches, et ses longues frondes plumeuses semblent littéralement capturer l’humidité. Elle se plaît dans une lumière plus faible, suspendue dans un coin.
Son prix : souvent autour de 10€ à 20€.
Son secret : son terreau doit rester tout le temps légèrement humide (mais pas détrempé). C’est une plante qui ne pardonne pas les oublis d’arrosage.
La bonne nouvelle : elle n’est pas toxique pour nos amis à quatre pattes !

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3. La Sansevière (ou Langue de belle-mère) : L’indestructible

Celle-ci, c’est la force tranquille. Presque impossible à tuer, elle est moins spectaculaire pour absorber l’humidité que la fougère, mais elle est constante et ne demande rien. Son action est plus discrète, mais elle est aussi réputée pour filtrer certains polluants de l’air.
Son prix : comptez entre 15€ et 40€ pour une belle plante.
L’erreur fatale : trop l’arroser. C’est une plante grasse, il faut laisser la terre sécher complètement entre deux arrosages.
L’astuce pour la salle de bain SANS fenêtre : c’est la seule qui peut survivre dans ces conditions. Le truc de pro ? Ayez-en deux ! Faites une rotation chaque semaine : une dans la salle de bain et l’autre qui prend la lumière dans le salon. Un peu d’organisation, mais ça marche du tonnerre.

Alors, pour résumer le match… La plus puissante contre l’humidité ? Clairement la Fougère de Boston. Le meilleur indicateur pour un débutant ? Le Spathiphyllum. La survivante des situations impossibles (et parfaite pour les têtes en l’air) ? La Sansevière.

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Prêt à vous lancer ? Votre kit de démarrage anti-humidité

Se lancer, c’est le plus dur. Alors, pour vous simplifier la vie, voici la liste de courses idéale pour commencer.

  • Une plante au choix : disons un Spathiphyllum pour démarrer (environ 20€).
  • Un pot en terre cuite avec un trou de drainage : c’est non négociable ! (environ 5-10€).
  • Un petit sac de terreau pour plantes vertes de bonne qualité (environ 5€).
  • L’arme secrète (optionnel mais tellement utile) : un hygromètre digital (environ 15€).

Total pour démarrer : moins de 50€ pour un premier pas concret vers un air plus sain. Franchement, ça vaut le coup d’essayer.

Petit défi : cette semaine, achetez juste une Fougère de Boston et mettez-la dans votre salle de bain. Observez la différence sur le miroir après votre douche dans quelques jours. Vous risquez d’être surpris !

L’approche globale : les plantes ne font pas tout !

Je ne le répéterai jamais assez : vos plantes font partie d’une équipe. Si le reste de l’équipe ne joue pas le jeu, elles perdront le match. Les actions prioritaires, c’est :

1. AÉRER. C’est la règle d’or. Ouvrez grand les fenêtres 10 à 15 minutes chaque jour, même en hiver. C’est la base de tout.

2. GÉRER LES SOURCES. Mettez la hotte en cuisinant, couvrez les casseroles, et faites sécher le linge dehors si possible, ou dans une pièce bien aérée.

3. CHAUFFER MALIN. Une température stable autour de 19-20°C évite que l’humidité se condense sur les murs froids.

Les plantes, c’est la touche finale. Elles sont la partie vivante, belle et gratifiante de la solution. Elles ne vont pas résoudre un problème structurel, mais elles peuvent rendre le quotidien plus sain et plus agréable. Prenez soin d’elles, elles vous le rendront bien.

Inspirations et idées

Le bon pot fait toute la différence : Dans une pièce humide, le choix du contenant est crucial pour éviter que les racines ne pourrissent. Un pot en terre cuite (terracotta) est idéal. Sa porosité naturelle permet au substrat de respirer et à l’excès d’humidité de s’évaporer, créant un équilibre parfait pour des plantes comme la Fougère de Boston ou le Spathiphyllum.

Les Tillandsias, ou « filles de l’air », n’ont pas de racines traditionnelles. Elles absorbent l’humidité et les nutriments directement par leurs feuilles grâce à de minuscules écailles appelées trichomes.

Cela en fait des candidates parfaites pour les salles de bain très humides. Suspendez-les simplement près d’une source de lumière indirecte. Un ou deux vaporisages d’eau non calcaire par semaine suffisent, l’humidité ambiante fera le reste.

Ma salle de bain n’a pas de fenêtre, mission impossible ?

Pas du tout ! C’est le défi classique. Optez pour des guerriers de l’ombre qui adorent l’humidité. Le Zamioculcas (plante ZZ) est quasi indestructible et tolère une très faible luminosité. Le Sansevieria, bien que préférant la lumière, s’adapte aussi. L’astuce : offrez-lui un petit séjour près d’une fenêtre une semaine par mois pour qu’il recharge ses batteries.

  • Crée un microclimat humide bénéfique pour toutes.
  • Facilite l’arrosage groupé.
  • Offre un impact visuel luxuriant, effet « jungle urbaine ».

Le secret ? L’art du groupement. Associer plusieurs plantes tropicales ne fait pas que décorer ; cela augmente localement l’hygrométrie et favorise leur bien-être mutuel. Mariez un Calathea, un Philodendron et une Fougère pour un trio de choc.

Pour aller plus loin, pensez au substrat. Un terreau standard peut retenir trop d’eau dans un environnement déjà saturé.

  • L’écorce de pin : aère le mélange et prévient la compaction.
  • La perlite : assure un drainage impeccable.
  • La sphaigne : retient l’humidité juste ce qu’il faut, comme une éponge.

Un mélange maison avec ces trois composants est le luxe ultime pour vos plantes de milieu humide.

Selon une étude parue dans le Journal of Physiological Anthropology, interagir activement avec des plantes d’intérieur réduit significativement le stress.

Au-delà de l’aspect technique, intégrer du végétal dans une pièce d’eau transforme la perception de l’espace. Le vert des feuilles contrebalance la froideur du carrelage et transforme une pièce purement fonctionnelle en un sanctuaire de bien-être.

Attention à l’excès d’amour ! L’erreur la plus fréquente dans une pièce humide est de trop arroser. La plante profite déjà de l’hygrométrie ambiante. Avant de sortir l’arrosoir, enfoncez votre doigt de 2-3 cm dans le terreau. S’il est encore humide, attendez. C’est la règle d’or pour éviter le pourrissement des racines.

Option A – Le Spathiphyllum (Fleur de Lune) : Élégant, il fleurit même en condition de faible lumière et ses larges feuilles sont efficaces pour la transpiration. Un excellent indicateur : ses feuilles s’affaissent visiblement quand il a soif.

Option B – Le Chlorophytum (Plante Araignée) : Ultra-résistante et facile à bouturer, elle est parfaite pour les débutants. Elle se plaît suspendue, d’où ses stolons retombent gracieusement.

Verdict : Le Spathiphyllum pour une touche d’élégance, le Chlorophytum pour une solution simple et prolifique.

Observez les signaux. Des feuilles qui jaunissent à la base ? C’est souvent un signe d’excès d’eau. Des pointes de feuilles brunes et sèches ? L’air est peut-être paradoxalement trop sec (chauffage) ou l’eau d’arrosage trop calcaire. Des petites taches noires qui apparaissent sur les feuilles d’une orchidée ? Attention, c’est peut-être une maladie fongique favorisée par une humidité stagnante sans ventilation suffisante.

Gabrielle Lambert

Créatrice DIY & Adepte de la Récup'
Ses projets favoris : Transformations créatives, Récupération stylée, Déco fait-main
Gabrielle a toujours vu le potentiel caché des objets abandonnés. Petite, elle transformait déjà les cartons en châteaux et les bouteilles en vases colorés. Cette passion ne l'a jamais quittée. Après avoir travaillé dans l'événementiel, elle s'est tournée vers le partage de ses techniques créatives. Son appartement marseillais est un véritable laboratoire où chaque meuble raconte une histoire de transformation. Elle adore dénicher des trésors dans les vide-greniers du dimanche et leur donner une seconde vie surprenante.