Chaises de Jardin en Plastique : Le Guide pour leur Redonner Vie Sans se Ruiner
On a tous connu ça. Les belles chaises de jardin blanches ou colorées qui, après quelques étés, virent au grisâtre, se couvrent de taches noires et deviennent un peu… collantes. Franchement, ça ne donne pas envie de s’y asseoir. Beaucoup pensent alors qu’elles sont bonnes pour la déchetterie. Grosse erreur !
Contenu de la page
- Avant de foncer : 5 minutes pour un bon diagnostic
- Le coup de frais express : la solution en 15 minutes
- Mission anti-taches : quand le savon noir ne suffit plus
- La rénovation profonde : sauver les cas désespérés
- L’étape oubliée qui change tout : la protection
- Bon à savoir : le nettoyeur haute-pression et les limites
- Galerie d’inspiration
Avec plus de vingt ans à bichonner des extérieurs, je peux vous l’assurer : la plupart du temps, on peut faire des miracles avec un peu de méthode et les bons produits. Et quand je dis « bons produits », je ne parle pas de gadgets hors de prix. On va voir ensemble comment transformer ces mal-aimées, étape par étape, pour un résultat qui dure. Ce n’est pas de la magie, c’est juste du savoir-faire.
Avant de foncer : 5 minutes pour un bon diagnostic
Le premier réflexe, ce n’est pas l’éponge, c’est l’œil. On inspecte, on analyse. Ça évite de perdre son temps et, surtout, de prendre des risques.

1. La sécurité, c’est non négociable. Prenez la chaise, retournez-la, cherchez la moindre fissure, surtout près des pieds et de l’assise. Appuyez fermement dessus. Si ça craque, si le plastique semble cassant comme du vieux verre, stop. On arrête tout. Une chaise qui cède, c’est l’accident bête mais grave. Croyez-moi, j’en ai vu se briser net. Dans ce cas, direction le recyclage.
2. Identifier l’ennemi. Pourquoi vos chaises sont-elles sales ? En fait, le plastique, souvent du polypropylène, est attaqué par les UV du soleil. Il devient poreux, comme une peau avec des pores dilatés. Et là, tout s’incruste.
- Taches noires ou grises : C’est de la moisissure, bien installée dans les pores.
- Voile vert : Des algues, typiques si les chaises sont stockées dans un coin humide.
- Jaunissement ou couleur terne : Le coupable, c’est le soleil. La dégradation est plus profonde.
- Traces grasses : Crème solaire, huile de cuisson… Un simple savon ne suffira pas.
- Effet « farineux » : Vous passez la main et une poudre blanche ou colorée reste sur vos doigts ? C’est la couche superficielle du plastique qui est morte. C’est un cas avancé, mais pas désespéré !

Le coup de frais express : la solution en 15 minutes
Pour un entretien régulier ou si la saleté est superficielle, pas besoin de sortir l’artillerie lourde. C’est le geste à faire au début du printemps pour démarrer la saison sur de bonnes bases.
La liste de courses :
- Deux seaux
- Du savon noir liquide ou du savon de Marseille (environ 4-5€ le litre, ça dure une éternité)
- Une éponge douce (SURTOUT pas le côté vert qui raye !)
- Une brosse souple (une vieille brosse à vaisselle est parfaite)
Temps estimé : 10-15 minutes par chaise.
Alors, on y va. Un seau avec de l’eau tiède et une bonne giclée de savon noir. L’autre, avec de l’eau claire pour le rinçage. J’insiste sur le savon noir, c’est un dégraissant naturel fantastique qui n’abîme pas le plastique. On mouille d’abord la chaise au jet pour enlever la poussière, puis on frotte de haut en bas avec l’éponge savonneuse. Pour les recoins, la brosse est votre meilleure amie. Une erreur courante est d’utiliser une éponge abrasive ; vous créez des micro-rayures qui seront un nid à saleté pour plus tard. On rince abondamment et on laisse sécher à l’ombre. C’est simple, rapide et souvent suffisant.

Mission anti-taches : quand le savon noir ne suffit plus
Si des taches noires ou un voile gris persistent, il faut passer au niveau supérieur. On a deux options principales, une douce et une plus musclée.
Option 1 : Le duo Vinaigre Blanc & Bicarbonate (la solution écolo et économique)
C’est ma méthode favorite pour les plastiques colorés car elle ne risque pas de les décolorer. C’est quasi gratuit et vous avez sûrement déjà tout ça chez vous.
Dans un vaporisateur, mélangez moitié eau, moitié vinaigre blanc. Aspergez généreusement les taches, laissez poser un quart d’heure. Ensuite, saupoudrez du bicarbonate de soude sur une éponge humide et frottez doucement. Le bicarbonate est un abrasif très fin qui va déloger la saleté des pores sans rayer. On rince, et voilà !
Option 2 : Le Percarbonate de Soude (l’arme secrète pour le blanc)
Ici, on monte en puissance. Le percarbonate, c’est une poudre qui, au contact de l’eau chaude, libère de l’oxygène actif. C’est un blanchissant et un désinfectant redoutable, bien moins nocif que l’eau de Javel. Vous le trouverez en magasin de bricolage ou bio pour environ 5-8€ le kilo.

Attention ! Mettez des gants et des lunettes de protection. Ce n’est pas un produit anodin.
Dans un seau de 5 litres d’eau très chaude (pas bouillante, 60°C c’est parfait), versez une bonne demi-tasse de percarbonate (environ 10-15 cuillères à soupe). Ça va mousser, c’est normal. Appliquez ce mélange avec une brosse sur vos chaises, insistez sur les taches et laissez agir au moins 30 minutes, voire une heure si c’est très sale. Il faut que ça reste humide. Re-frottez un coup puis rincez très, très bien. Le résultat sur le plastique blanc qui a grisé est souvent spectaculaire.
Un mot sur l’eau de Javel : oubliez. Oui, ça blanchit sur le coup. Mais en réalité, ça ronge le plastique, le rend encore plus poreux et cassant. C’est la solution de facilité qui vous coûtera vos chaises à long terme. C’est un non catégorique pour moi.
La rénovation profonde : sauver les cas désespérés
Si votre chaise est terne et « farine », on entre en mode rénovation. Le but n’est plus de nettoyer, mais de retirer la couche abîmée.

La méthode chimique : le rénovateur plastique
C’est l’option la plus simple et souvent la plus bluffante. On trouve des produits spécifiques, souvent au rayon auto ou nautique, parfois sous le nom de « rénovateur pare-chocs » ou des produits comme le célèbre Polytrol. Ça coûte entre 15 et 25€ le flacon, mais un seul suffit pour plusieurs chaises.
La clé, c’est une préparation parfaite : la chaise doit être impeccablement propre, dégraissée et surtout complètement sèche. Attendez 24h après le lavage. Appliquez le produit avec un chiffon en une couche fine. Ne surchargez pas ! Laissez pénétrer quelques minutes (suivez les instructions), puis, et c’est CRUCIAL, essuyez TOUT l’excédent avec un chiffon sec non pelucheux. Si vous le laissez sécher, il laissera des traces brillantes et collantes quasi impossibles à enlever.
L’étape oubliée qui change tout : la protection
Voilà le secret des pros, l’étape que 99% des gens zappent. Une fois vos chaises propres ou rénovées, leurs pores sont ouverts, prêts à accueillir de nouveau la saleté. Il faut les protéger.

La meilleure solution ? Une cire de protection pour carrosserie de voiture. Oui, vous avez bien lu ! Cherchez une cire synthétique (on appelle ça un « sealant » en anglais), pas une cire naturelle. Elles contiennent des filtres anti-UV et durent plus longtemps. Vous en trouverez en centre auto pour 15-25€ le pot, qui vous servira des années.
Appliquez une fine couche avec un chiffon microfibre sur la chaise propre et sèche. Laissez sécher jusqu’à ce qu’un voile blanc apparaisse, puis lustrez avec une autre microfibre propre. L’eau va perler dessus et les UV seront bloqués. À faire une fois par an au printemps, et votre travail tiendra bien plus longtemps.
Bon à savoir : le nettoyeur haute-pression et les limites
« Et le Kärcher, je peux ? » C’est la question qui revient tout le temps. Ma réponse : oui, mais avec une grande prudence. Utilisez-le pour le prélavage et le rinçage, mais en restant à 40-50 cm de distance et avec la buse la plus large (le jet plat). Si vous vous approchez trop avec un jet puissant, vous allez « ouvrir » encore plus les pores du plastique et l’endommager. C’est une aide, pas une solution miracle.

Enfin, il faut savoir s’arrêter. Si le plastique est fissuré, cassant, et que le coût des produits et le temps passé dépassent le prix d’une chaise neuve (surtout pour les modèles d’entrée de gamme à 15€), il est plus sage de laisser tomber. Le but est de rénover intelligemment, pas de s’acharner.
Voilà, vous avez toutes les clés en main. Prendre soin de son mobilier de jardin, même en plastique, c’est gratifiant. C’est un petit effort pour de grandes récompenses : des étés à profiter d’un extérieur propre et accueillant !
Galerie d’inspiration


Vos chaises sont propres, mais leur couleur d’origine vous ennuie ? Peut-on vraiment repeindre du plastique ?
Absolument ! C’est le niveau supérieur de la rénovation. Le secret réside dans la préparation et le choix du produit. Oubliez la peinture classique qui s’écaillera en quelques semaines. La solution, ce sont les bombes de peinture spécifiques pour plastique, comme la gamme Rust-Oleum Spéciale Plastiques. Après un nettoyage parfait et un très léger ponçage au grain 240 pour créer une accroche, appliquez deux ou trois voiles fins. Laissez sécher 24h et voilà : des chaises non seulement propres, mais totalement personnalisées.
Plus de 90 % de la dégradation visible du plastique de jardin est due à l’exposition aux rayons UV, et non à l’usure mécanique.
C’est pourquoi, après un nettoyage en profondeur, l’application d’un protecteur est cruciale. Les rénovateurs plastiques pour l’automobile (type Meguiar’s Ultimate Black ou Holts) sont parfaits pour cet usage. Ils contiennent des agents anti-UV qui nourrissent le polypropylène et créent une barrière protectrice, ralentissant considérablement le retour du voile terne et des taches.