Mulots au Potager : Le Guide Serein pour Reprendre le Contrôle
On les trouve mignons deux minutes, et puis un matin, on découvre une rangée de jeunes salades coupées net, à la base. La sympathie laisse vite place à l’exaspération… Ça vous parle ? Après des années passées sur le terrain, des petits potagers de ville aux grands parcs, s’il y a bien une chose que j’ai comprise, c’est que déclarer la guerre totale aux mulots est une erreur. C’est épuisant, souvent inefficace, et franchement, pas très gratifiant.
La vraie clé, c’est de comprendre comment ils fonctionnent pour gérer leur présence intelligemment. Mon but n’est pas de vous vendre une solution miracle, mais de partager des techniques qui ont fait leurs preuves, pour retrouver un équilibre sain dans votre petit coin de verdure.
D’abord, qui est l’intrus ? Mulot ou campagnol ?
Avant de sortir l’artillerie (même la plus douce), il faut être sûr de sa cible. Beaucoup de gens confondent mulot, campagnol et souris, mais leurs habitudes sont très différentes. Une mauvaise identification, et c’est la stratégie entière qui tombe à l’eau.

Alors, comment on fait la différence ? C’est assez simple quand on sait quoi regarder. Le mulot sylvestre, notre invité le plus fréquent, est un peu l’athlète du groupe : de grands yeux noirs, de grandes oreilles, un pelage brun-roux et une longue queue. C’est un grimpeur et un sauteur hors pair. Le campagnol, lui, est plus costaud, plus trapu, avec des yeux et des oreilles discrets et une queue toute courte. Il a l’air un peu plus pataud.
La plus grosse différence se voit dans leurs dégâts. Le campagnol est un mineur de fond : il s’attaque surtout aux racines, créant des galeries souterraines souvent signalées par de petits monticules de terre (des
Galerie d’inspiration


Le piège-cage classique : Idéal pour une capture ponctuelle. Des marques comme Caussade proposent des modèles simples où l’on place un appât (un morceau de pomme fait des merveilles). Facile à utiliser, mais ne capture qu’un individu à la fois.
Le piège à captures multiples : Plus stratégique. Le modèle SuperCat de Swissinno, par exemple, permet d’attraper plusieurs mulots sans avoir à réarmer le piège. On le place directement sur le passage d’une galerie pour une efficacité redoutable et sans appât.
Notre conseil : commencez par le piège-cage pour confirmer l’intrus, puis passez au modèle multiple si l’infestation est avérée.

Une seule famille de chouettes effraies peut consommer jusqu’à 1000 rongeurs par an pour se nourrir.
Inviter la faune sauvage est la méthode de régulation la plus naturelle. En installant un nichoir spécifique pour chouette ou pour faucon crécerelle (les modèles de la marque Schwegler sont une référence), vous offrez un gîte à de précieux alliés. Placez-le en hauteur, à l’écart de l’agitation, et laissez la nature faire son travail. C’est l’investissement le plus serein pour l’équilibre de votre jardin.

J’ai installé des répulsifs, mais les mulots sont toujours là. Pourquoi ?
L’erreur la plus fréquente est de ne compter que sur une seule méthode. Les mulots sont intelligents et peuvent s’habituer à une odeur ou à un son. La clé est la rotation et la combinaison : alternez les répulsifs olfactifs (purin de sureau, ail) et les barrières physiques. Surtout, supprimez leurs \

Au-delà de la lavande, jouez avec les odeurs que les rongeurs détestent. La Couronne impériale (Fritillaria imperialis), avec son bulbe à l’odeur puissante, est une barrière olfactive redoutée. Plantez-en quelques-unes aux abords du potager. Moins esthétique mais tout aussi efficace, le purin de sureau en pulvérisation crée une atmosphère inhospitalière pour les mulots, tout en étant un excellent fertilisant pour vos sols.

Le mulot peut faire des sauts de près d’un mètre. Un simple muret ou le bord d’un carré potager ne constitue pas un obstacle suffisant pour cet athlète des jardins.

- Protège la base des jeunes plants avec une odeur forte.
- Le goût piquant décourage les grignotages.
- Le savon noir aide la solution à adhérer au feuillage.
Le secret ? Une macération maison à base d’ail et de piment. Hachez 10 gousses d’ail et 2 piments, laissez infuser 24h dans 1L d’eau, filtrez et ajoutez une cuillère de savon noir. À pulvériser généreusement !
La meilleure défense, c’est la prévention physique : Avant même de penser aux répulsifs, songez à protéger la zone. Un grillage à mailles très fines (6 mm maximum) enterré à 30 cm de profondeur et dépassant de 30 cm du sol autour de votre potager est une solution quasi infaillible. Pour les carrés potagers surélevés, agrafez simplement le grillage sous la structure avant de la remplir de terre. C’est un travail initial, mais une tranquillité d’esprit pour des années.