Piscine Verte ? Pas de Panique ! Le Guide Complet pour la Sauver (Sans se Ruiner)
C’est le cauchemar de tout propriétaire de piscine. Vous partez en week-end, le bassin est d’un bleu parfait, et à votre retour… c’est le drame. Un marécage verdâtre a pris sa place. Frustrant, n’est-ce pas ? On a alors le réflexe de foncer sur internet, à la recherche de la solution miracle. Et franchement, on y trouve de tout : des astuces de grand-mère, des produits magiques… Laissez-moi vous dire une chose, après des années à mettre les mains dans le cambouis : il n’y a pas de magie. Il y a une méthode, de la logique et un peu d’huile de coude.
Contenu de la page
- 1. Le Diagnostic : Pourquoi votre piscine fait-elle la tête ?
- 2. La Préparation : On se prépare au combat
- 3. Le Traitement Choc : La méthode pas à pas
- 4. Les « Solutions Miracles » à Bannir
- 5. La Finition : On rend l’eau cristalline
- 6. La Prévention : La clé pour une eau toujours bleue
- 7. Quand faut-il jeter l’éponge (et appeler un pro) ?
- Inspirations et idées
Oubliez les gommes magiques et autres solutions express. On va faire ça bien. On va comprendre le pourquoi du comment, traiter le problème à la racine et, surtout, s’assurer que ça ne recommence pas de sitôt. C’est parti !
1. Le Diagnostic : Pourquoi votre piscine fait-elle la tête ?
Avant de verser quoi que ce soit dans l’eau, on enfile notre casquette de détective. Une eau verte, c’est quasi systématiquement une invasion d’algues. Ce sont des petites plantes microscopiques, et comme toutes les plantes, elles adorent un cocktail simple : de la lumière (merci le soleil), de la nourriture (nitrates, phosphates présents dans l’eau) et de la chaleur. Si votre désinfectant est aux abonnés absents, c’est open bar pour elles.

Mais au-delà de l’aspect peu engageant, une eau verte est un bouillon de culture où les bactéries peuvent s’éclater, rendant la baignade risquée. Voici les coupables que je croise le plus souvent sur le terrain.
Le déséquilibre chimique : l’ennemi public n°1
La chimie de l’eau, c’est votre garde du corps. Si elle flanche, la porte est grande ouverte aux envahisseurs.
Le manque de chlore : C’est le désinfectant le plus commun. Pour qu’il soit efficace, son taux de « chlore libre » (celui qui est actif et prêt à combattre) doit être entre 1 et 3 mg/L. En dessous de 1 mg/L, il ne fait plus peur à personne. D’ailleurs, petite astuce : si votre piscine sent très fort « le chlore », c’est souvent le signe… qu’il n’y en a pas assez ! Cette odeur est celle des chloramines, un chlore qui a déjà combattu et qui est maintenant inefficace. Une piscine bien équilibrée, ça ne sent quasiment rien.

Un pH dans les choux : C’est l’erreur du débutant par excellence. Le pH, c’est l’acidité de l’eau. Il doit être entre 7,2 et 7,6, et ce n’est pas négociable. Pourquoi ? Parce que l’efficacité de votre chlore en dépend directement. À un pH de 8,0, votre chlore n’est efficace qu’à 20% ! Vous pourriez vider des seaux entiers de pastilles, ça ne servirait à rien.
Trop de stabilisant : Le stabilisant, c’est un peu la crème solaire de votre chlore, il le protège des UV. C’est bien, mais il y a un piège. Le stabilisant ne s’évapore pas et s’accumule à chaque fois que vous mettez des galets de chlore stabilisé. Quand son taux dépasse 75 mg/L, on parle de sur-stabilisation. Le chlore est comme « prisonnier », présent mais incapable d’agir. C’est un grand classique sur les piscines qui ont quelques années. La seule solution dans ce cas est de vider une partie du bassin pour diluer tout ça.

La filtration en panne : le rein de la piscine
Si la chimie est le système immunitaire, la filtration, c’est le rein. Elle doit tourner assez longtemps. La règle d’or des pros est simple : divisez la température de l’eau par deux pour obtenir le temps de filtration quotidien en heures. Pour une eau à 28°C, c’est 14h de filtration, point. Tenter d’économiser sur ce poste, c’est la garantie d’avoir des ennuis.
Un filtre sale, c’est comme un rein bouché. Regardez le manomètre de votre filtre : si la pression a augmenté de 0,3 à 0,5 bar par rapport à la normale (juste après un nettoyage), il est temps de faire un lavage à contre-courant (on y revient plus bas). D’ailleurs, le sable d’un filtre a une durée de vie. Tous les 5 ans environ, il est bon de le changer, car il finit par se colmater de calcaire et de gras.

2. La Préparation : On se prépare au combat
Ok, on a notre diagnostic. Mais avant de sortir l’artillerie lourde, un peu de préparation s’impose. C’est 50% du succès !
Astuce motivation : Prenez une photo du « marécage ». Vous serez tellement fier de la comparer à l’eau cristalline que vous allez retrouver !
La sécurité d’abord (ne zappez pas ce paragraphe !)
On parle de produits chimiques puissants. Croyez-moi sur parole, un accident est vite arrivé. Un ami a voulu faire vite et a reçu une projection de pH Moins sur la main… ça brûle vraiment, ne jouez pas les héros.
- Gants et lunettes de protection, c’est non négociable.
- NE JAMAIS mélanger les produits entre eux, surtout pas le chlore et un acide (pH Moins). Ça dégage un gaz toxique, hyper dangereux.
- TOUJOURS verser le produit dans l’eau, et JAMAIS l’inverse. Dans un seau d’eau, on verse la poudre. Pas l’eau sur la poudre, qui peut réagir violemment.

Le grand nettoyage manuel
C’est LE truc à faire tout de suite, même avant d’aller au magasin. Ça ne coûte rien et c’est la moitié du travail de fait. Les algues se couvrent d’une pellicule visqueuse qui les protège. Il faut la casser !
- Sortez les gros débris à l’épuisette.
- Brossez, brossez et brossez encore ! Murs, fond, escaliers, derrière l’échelle… partout. Utilisez une brosse adaptée (nylon pour liner/coque, métal pour béton/carrelage). L’eau va devenir encore plus verte et opaque. C’est normal et c’est même bon signe ! Ça veut dire que les algues sont en suspension, prêtes à être exterminées.
- Videz les paniers du skimmer et de la pompe.
3. Le Traitement Choc : La méthode pas à pas
On passe à l’action. Pour ça, il vous faudra un petit « kit de survie anti-algues ». Vous le trouverez en grande surface de bricolage (Castorama, Leroy Merlin) ou chez un pisciniste. Prévoyez un budget d’environ 50€ à 80€ pour l’ensemble de l’opération.

Votre liste de courses :
- Du chlore choc (hypochlorite de calcium en poudre/granulés, non stabilisé). Comptez entre 25€ et 40€ pour un seau de 5 kg.
- Du pH Moins (ou pH Plus si besoin). Environ 10-15€.
- Une bonne trousse d’analyse (les gouttes sont plus précises que les bandelettes).
- Optionnel mais recommandé : un floculant (en chaussette ou liquide).
Étape 0 : Calculez le volume de votre piscine ! C’est la base pour tous les dosages. C’est simple : Longueur (m) x largeur (m) x profondeur moyenne (m). Pour une piscine avec un fond en pente, prenez (profondeur max + profondeur min) / 2. Par exemple, une piscine de 8m x 4m avec une profondeur moyenne de 1,5m fait 48 m³.
Étape 1 : Corriger le pH Analysez votre eau. Si le pH est au-dessus de 7,6, ajoutez du pH Moins en suivant les instructions. Visez 7,2 pour maximiser l’effet du chlore.

Étape 2 : Le Traitement Choc Utilisez du chlore choc non stabilisé pour ne pas aggraver un éventuel problème de sur-stabilisation. La règle de base est de 20 grammes par mètre cube (m³). Pour une piscine de 50 m³, il vous faut donc 1 kg de produit. Pour un bassin de 30 m³, 600g suffiront.
Mettez la filtration en marche. Dans un grand seau rempli d’eau de la piscine, diluez le chlore choc. Versez ensuite le mélange lentement devant les buses de refoulement pour bien le diffuser.
Étape 3 : La filtration non-stop Maintenant, patience. Laissez la filtration tourner en continu pendant 24 à 48 heures. C’est un marathon, pas un sprint ! Ne bâchez pas la piscine. Progressivement, l’eau va passer du vert au blanc laiteux ou au bleu trouble. C’est gagné, les algues sont mortes.
Bon à savoir : Pas de baignade pour l’instant ! Il faut attendre que le traitement soit terminé et que le taux de chlore redescende sous les 3 mg/L avant de piquer une tête. Prévoyez un retour à la normale complet sous 3 à 5 jours.

4. Les « Solutions Miracles » à Bannir
Je me dois de démonter quelques mythes qui ont la vie dure. Ils sont au mieux inutiles, au pire dangereux pour votre installation.
Le sulfate de cuivre : C’est la fausse bonne idée par excellence. Oui, c’est un algicide puissant. Mais le cuivre ne s’élimine pas, il s’accumule et finit par tacher votre liner ou votre coque de façon indélébile. Je me souviens d’un client qui avait suivi ce « conseil »… Six mois plus tard, on a dû changer son liner à cause de taches noires partout. Une erreur qui lui a coûté des milliers d’euros. À fuir !
L’éponge magique : C’est un abrasif. La mettre dans le skimmer, c’est comme envoyer du papier de verre microscopique dans votre pompe et votre filtre. Une catastrophe annoncée.
La balle de tennis : Elle absorbe le gras en surface (crèmes solaires). Utile, mais contre des algues, c’est comme vouloir éteindre un incendie avec un pistolet à eau.

5. La Finition : On rend l’eau cristalline
L’eau est laiteuse, c’est normal. Les cadavres d’algues sont si fins qu’ils passent à travers le filtre. On va l’aider avec un floculant. Il va agglomérer ces particules pour qu’elles soient assez grosses pour être capturées.
Si vous avez un filtre à sable, mettez une « chaussette » de floculant dans le skimmer et laissez filtrer. Simple et efficace.
Attention ! N’utilisez JAMAIS de floculant avec un filtre à cartouche ou à diatomées, vous le colmateriez de façon irréversible.
Après 24h de floculation, votre filtre est plein de saletés. Il est temps de faire un bon nettoyage. C’est ce qu’on appelle un contre-lavage ou « backwash ». C’est facile :
- Éteignez la pompe de filtration.
- Placez la manette de la vanne 6 voies sur la position LAVAGE (ou BACKWASH).
- Rallumez la pompe et laissez tourner 3 à 5 minutes (l’eau qui sort vers l’égout doit devenir claire).
- Éteignez la pompe à nouveau.
- Mettez la vanne sur RINÇAGE (ou RINSE) et faites tourner 30 secondes.
- Éteignez la pompe, remettez la vanne sur FILTRATION et c’est reparti !
Pensez à compléter le niveau d’eau du bassin après cette opération.

6. La Prévention : La clé pour une eau toujours bleue
Récupérer une eau verte, c’est bien. Ne plus jamais avoir à le faire, c’est mieux. Le secret ? La régularité.
- Testez l’eau 2 fois par semaine en été (chlore et pH).
- Respectez le temps de filtration (température/2).
- Nettoyez la piscine chaque semaine : un coup de brosse, l’épuisette, les paniers… ça prend 30 minutes et ça évite 90% des soucis.
- Après un gros orage ou une fête avec beaucoup de baigneurs, faites un petit traitement de choc préventif (moitié dose).
7. Quand faut-il jeter l’éponge (et appeler un pro) ?
Le but est que vous soyez autonome. Mais parfois, il faut savoir passer la main. Ce n’est pas un échec, c’est une décision sage.
Si après tout ça, l’eau reste trouble, si vous avez des algues bizarres (jaunes type « moutarde » ou des points noirs incrustés), ou si vous ne le sentez tout simplement pas, n’hésitez pas. Un professionnel posera le bon diagnostic (filtre HS, algues résistantes, présence de métaux…) et vous fera gagner du temps, de l’argent et de la sérénité. C’est aussi ça, notre métier.

En résumé, une eau verte est juste un signal que votre piscine a besoin d’un peu d’amour. Avec cette méthode, vous avez toutes les cartes en main pour gérer la situation. Et le plaisir de plonger dans une eau saine et limpide n’a pas de prix !
Inspirations et idées
Le saviez-vous ? Sans stabilisant, jusqu’à 90% du chlore libre peut être détruit par les rayons UV du soleil en seulement deux heures.
C’est la raison pour laquelle un traitement choc doit impérativement être effectué à la tombée de la nuit. Vous laissez ainsi au produit le temps d’agir à pleine puissance contre les algues, sans être neutralisé par le soleil. Le lendemain, la différence sera flagrante.
Votre eau redevient verte sans cesse malgré des traitements corrects ?
Le problème est peut-être invisible : les phosphates. Apportés par la pluie, les débris végétaux ou même les baigneurs, ils sont le principal nutriment des algues. Au-delà d’un certain seuil, ils nourrissent les algues plus vite que le chlore ne peut les tuer. Envisagez un traitement anti-phosphates, comme le Nophos de Bayrol ou le Phos-Out de Mareva, pour couper l’herbe sous le pied des futures invasions.
- Une eau plus douce, qui n’irrite ni la peau ni les yeux.
- Fini la corvée de manipulation et de stockage des galets de chlore.
- Une désinfection continue et auto-régulée pour une tranquillité d’esprit.
Le secret de ce confort ? L’électrolyseur au sel. Il transforme une légère salinité de l’eau (inférieure à celle des larmes) en chlore actif directement dans votre bassin.
Attention au sur-dosage de stabilisant ! L’acide cyanurique protège le chlore des UV, mais en excès (au-delà de 75 mg/L), il bloque son action désinfectante. C’est le piège classique des galets multifonctions utilisés en continu. Si votre eau est instable malgré un taux de chlore élevé, faites tester votre taux de stabilisant. Une vidange partielle est souvent la seule solution pour le réduire.
Le traitement choc tue les algues, mais c’est votre filtration qui fait le ménage. Après avoir traité une eau verte, il est crucial de faire fonctionner la filtration en continu pendant 24 à 48 heures. N’oubliez pas d’effectuer des contre-lavages (backwash) du filtre dès que la pression indiquée sur le manomètre augmente, signe qu’il est saturé d’algues mortes.
Une eau à 30°C peut consommer deux fois plus de désinfectant qu’une eau à 20°C pour rester saine.
L’action mécanique est aussi importante que l’action chimique. Avant de verser votre produit choc, brossez méticuleusement toutes les parois, les escaliers et le fond du bassin.
- Utilisez une brosse spéciale liner pour ne pas l’abîmer.
- Cette action met les algues en suspension dans l’eau, les exposant directement au traitement pour une efficacité maximale.
Floculant : Idéal pour une eau très chargée. Il agglomère les algues mortes en paquets lourds qui tombent au fond. Il faut ensuite les aspirer avec un balai manuel, en positionnant la vanne sur