Ne jetez plus votre Bégonia Dragon Wing ! Le guide pour le garder d’une année sur l’autre
Vous aussi, votre bégonia ‘Dragon Wing’ a été la star de votre balcon ou de vos massifs tout l’été ? Avec ses cascades de fleurs qui n’en finissent pas, c’est une plante franchement spectaculaire. Mais voilà, l’automne arrive, et le voir décliner, ça fend un peu le cœur. La question se pose alors : on laisse faire la nature et on en rachète un au printemps, ou on tente de le sauver du gel ?
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La bonne nouvelle, c’est que OUI, vous pouvez tout à fait le conserver. Et ce n’est pas si compliqué, à condition de suivre la bonne méthode. D’ailleurs, parlons budget. Racheter un nouveau pied en jardinerie au printemps vous coûtera entre 10 et 15 €. Tenter de le sauver ? Si vous avez déjà quelques pots qui traînent, ça vous coûtera simplement le prix d’un sac de terreau. Le vrai gain, au-delà de l’économie, c’est la fierté de le voir repartir de plus belle grâce à vos soins.

La règle d’or à connaître absolument
Avant même de penser à sortir le sécateur, il y a une chose capitale à comprendre. Attention, c’est vraiment le point le plus important : le bégonia ‘Dragon Wing’ n’est PAS un bégonia tubéreux. Je le répète, car c’est l’erreur la plus commune. Vous n’allez pas trouver de gros « bulbe » à déterrer pour le stocker au sec dans du papier journal. Cette technique, parfaite pour d’autres types de bégonias, est une condamnation à mort pour le ‘Dragon Wing’.
Lui, c’est un bégonia aux racines fibreuses, fines et délicates. Elles n’ont pas la capacité de stocker de l’énergie comme un tubercule. Comprendre ça, c’est déjà avoir fait 80% du chemin pour réussir.
Pourquoi a-t-il si peur du froid ?
Pour bien le protéger, il faut savoir à qui on a affaire. Ce bégonia est une plante d’origine tropicale, programmée pour la chaleur et l’humidité. Chez nous, il se comporte comme une annuelle, mais ce n’en est pas une. Le gel est son ennemi mortel. Une seule nuit à -1°C, et c’en est fini.

Concrètement, l’eau dans ses tiges et ses feuilles gèle, forme des cristaux de glace qui déchirent les cellules de l’intérieur. C’est irréversible. Quand le dégel arrive, la plante devient molle, noircit et s’effondre. Notre mission n’est donc pas de l’endurcir, c’est impossible, mais de le soustraire complètement au gel.
Pour ça, deux grandes stratégies s’offrent à vous :
- Conserver la plante entière (le pied-mère) : On rentre la grosse potée à l’intérieur pour qu’elle passe l’hiver au chaud.
- Faire des boutures : On prélève des morceaux pour créer de nouvelles plantes, plus petites et faciles à stocker.
Alors, quelle méthode choisir ? Honnêtement, ça dépend de votre situation. Garder le pied-mère est super si vous avez de la place (une véranda, une buanderie lumineuse) et que vous voulez retrouver votre magnifique potée dès le printemps. C’est un peu plus de surveillance. À l’inverse, si vous manquez de place ou si l’idée d’avoir plein de nouvelles plantes gratuitement vous séduit, le bouturage est la solution idéale. C’est quasi inratable, ça prend juste un coin de rebord de fenêtre, et c’est une excellente assurance-vie pour votre plante préférée.

La préparation : le secret, c’est d’anticiper
Le succès se joue bien avant l’annonce des premières gelées à la météo. N’attendez pas le dernier moment, quand la plante est déjà stressée par le froid.
Quand agir ?
La période idéale se situe entre fin septembre et mi-octobre. Le meilleur signal, c’est quand les températures nocturnes commencent à passer régulièrement sous la barre des 10°C. C’est le moment où la plante ralentit sa croissance. C’est le top départ !
L’inspection et le nettoyage : l’étape à ne jamais sauter
Avant de rentrer quoi que ce soit chez vous, une inspection minutieuse est obligatoire. Vous n’avez aucune envie d’inviter une colonie de pucerons ou de mouches blanches à passer l’hiver au chaud dans votre salon. Regardez bien sous les feuilles et à la base des tiges. Si vous voyez des indésirables, une pulvérisation d’eau savonneuse (une cuillère à soupe de savon noir pour un litre d’eau) suivie d’un bon rinçage fera l’affaire. Profitez-en pour enlever toutes les feuilles jaunes et les fleurs fanées pour limiter les risques de pourriture.

La petite liste de courses
Un petit tour en jardinerie ou en magasin de bricolage s’impose peut-être. Voici ce qu’il vous faut :
- Un bon terreau pour plantes fleuries (comptez 5-10 € le sac).
- De la perlite. C’est la clé d’un bon drainage ! Ça ressemble à des petites billes de polystyrène et ça se trouve au rayon terreaux (environ 5-8 € le petit sac).
- Des pots en terre cuite si vous n’en avez pas de la bonne taille.
- De l’alcool à 70° ou de l’eau de Javel pour bien désinfecter votre sécateur. Un outil propre évite de transmettre des maladies. C’est un réflexe de pro !
Méthode 1 : Hiverner la plante entière
C’est la méthode parfaite pour conserver une belle potée déjà bien établie. Si elle est en pleine terre, utilisez une fourche-bêche pour l’extraire délicatement avec une grosse motte.
Rempotez-la dans un pot à peine plus grand que la motte. Un pot trop grand retient trop d’eau, ce qui est dangereux en hiver. Utilisez un mélange drainant : moitié terreau, moitié perlite, c’est simple et super efficace. Taillez ensuite les tiges d’environ un tiers. Si votre plante est vraiment très grande et un peu déséquilibrée, n’hésitez pas à couper de moitié pour l’aider à concentrer son énergie sur ses racines. Arrosez une bonne fois, laissez bien l’eau s’écouler, et c’est parti pour l’hivernage.

L’entretien pendant l’hiver
Une fois à l’intérieur, la plante entre en mode « pause ». Ses besoins changent radicalement.
Lumière : Il lui en faut un maximum. Une fenêtre plein sud ou ouest, c’est l’idéal. Si c’est un peu sombre chez vous, une simple lampe de bureau avec une ampoule LED « lumière du jour » peut vraiment aider. Pour un résultat encore meilleur, une petite lampe horticole d’entrée de gamme (on en trouve dès 20-30 € en ligne) fera une différence énorme.
Arrosage : C’est LE point critique. L’erreur classique est de trop arroser. N’arrosez que lorsque la terre est sèche sur plusieurs centimètres. Enfoncez votre doigt pour vérifier. Un arrosage toutes les 2 ou 3 semaines est souvent suffisant. Mieux vaut un oubli qu’un excès !
Température : Une pièce fraîche, entre 10 et 15°C, est parfaite. Une chambre d’ami peu chauffée, une véranda hors-gel… Évitez juste de la coller à un radiateur.

Le look de l’hiver : pas de panique !
Bon à savoir : ne vous inquiétez pas si votre bégonia a l’air un peu triste en février. C’est normal ! Il va certainement perdre des feuilles, paraître un peu dégarni… Il ne meurt pas, il se repose. D’ailleurs, si vous voyez une petite moisissure blanche à la surface du terreau, c’est juste le signe qu’il y a un peu trop d’humidité ambiante. Grattez la surface avec une fourchette et espacez encore plus les arrosages.
Méthode 2 : Le bouturage, l’assurance-vie économique
Ma méthode préférée, franchement. Elle est fiable, ne prend pas de place et vous offre plein de nouvelles plantes au printemps.
À la fin de l’été, choisissez des tiges saines. Une « tige saine », c’est une tige bien verte, ferme au toucher, sans taches, et qui n’a pas encore de fleurs. Coupez une extrémité de 10-15 cm juste sous un nœud. Retirez les feuilles du bas, ne gardez que les 2-3 du haut (si elles sont grandes, coupez-les en deux).

Ensuite, deux options :
- Dans un verre d’eau : Le plus simple. Mettez vos boutures dans l’eau, changez-la tous les 2-3 jours. En quelques semaines, des racines apparaissent. Quand elles font 2-3 cm, hop, en pot !
- Dans du terreau : Remplissez des petits pots avec un mélange 50% terreau / 50% perlite. Faites un trou, plantez la bouture, tassez, arrosez un peu. Pour accélérer, couvrez le pot avec un sac plastique transparent pour faire une mini-serre. Aérez 5 minutes par jour.
Ces petites boutures passeront l’hiver tranquillement sur un rebord de fenêtre, avec très peu d’arrosage.
Le retour au jardin : l’étape à ne pas rater
Au printemps, que ce soit le pied-mère ou les boutures, le retour dehors doit être progressif. La règle d’or est d’attendre la fin des fameux « Saints de Glace » (mi-mai) pour éviter toute mauvaise surprise.
J’ai moi-même appris cette leçon à la dure… Une année, un mois d’avril superbe m’a rendu trop optimiste. J’ai tout sorti. Grosse gelée surprise la nuit suivante, et le lendemain, tout était grillé. J’ai tout perdu. Ça apprend la patience !

Pendant une semaine ou deux, acclimatez vos plantes. Sortez-les quelques heures à l’ombre, puis un peu au soleil du matin, puis de plus en plus longtemps, avant de les installer définitivement. Cette transition douce est la clé d’une reprise spectaculaire.
Galerie d’inspiration


Le bon substrat, l’assurance anti-asphyxie : Pour son séjour hivernal, votre bégonia ne pardonnera pas un terreau lourd et gorgé d’eau. Ses racines fibreuses ont besoin de respirer ! Oubliez la terre de jardin et préparez un mélange sur-mesure pour éviter la pourriture.
- La base : Un bon terreau pour plantes d’intérieur ou géraniums (type Or Brun ou Fertiligène).
- L’aérateur : Incorporez environ 1/4 de perlite ou de pouzzolane fine pour garantir un drainage parfait.
- Le petit plus : Une fine couche de billes d’argile au fond du pot. C’est le secret d’un hivernage réussi.
Et si le ‘Dragon Wing’ n’était que le début de l’aventure ?
Ce bégonia hybride est une porte d’entrée vers une famille végétale incroyablement diverse. Une fois son hivernage maîtrisé, pourquoi ne pas explorer ses cousins ? Les Bégonias Rex vous séduiront avec leurs feuillages texturés et psychédéliques, parfaits en plantes d’intérieur toute l’année. Les Bégonias tubéreux (ceux qu’il ne faut pas confondre !) offrent des fleurs opulentes, grosses comme des pivoines, mais demandent un repos total au sec. Chaque type a son propre mode d’emploi, une véritable collection en perspective !