Hiverner son Dipladenia : Mes secrets pour le sauver et garantir une floraison incroyable
On me demande souvent comment je fais pour avoir de si beaux Dipladenias (ou Mandevillas, c’est la même chose) chaque année. Franchement, la magie n’a rien à voir là-dedans. C’est juste une question de méthode, surtout pendant l’hiver. Après plus de 30 ans à travailler avec les plantes, j’en ai vu défiler des centaines… Certains magnifiques, et d’autres, disons-le, à l’article de la mort. Presque toujours, le coupable était le même : un hiver mal géré.
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Les gens pensent que c’est une plante compliquée, mais pas du tout ! Elle demande juste de piger un truc essentiel : son besoin de repos. Oubliez les conseils vagues. Je vais vous donner ma méthode, étape par étape, celle que j’applique pour mes propres plantes. C’est du concret, du testé et approuvé, sans chichis.
Avant tout, comprendre votre plante
Pour bien s’occuper d’une plante, il faut penser comme elle. Le Dipladenia vient des zones tropicales d’Amérique du Sud. Là-bas, pas de neige ni de gel, mais une alternance de saisons sèches et humides. C’est ce rythme qu’on va essayer de recréer à la maison.

Le gel, c’est son ennemi juré. Pourquoi ? C’est purement physique. La sève, pleine d’eau, gèle sous 0°C. En gelant, elle prend plus de place et fait littéralement exploser les cellules de la plante. C’est fatal. Mais attention, même une température de 5°C prolongée peut l’abîmer sérieusement et la rendre vulnérable à toutes les maladies.
Et puis il y a la lumière. En hiver, chez nous, elle chute drastiquement. Moins de lumière, c’est moins d’énergie pour la plante. Vouloir la forcer à pousser dans ces conditions, c’est comme lui demander de courir un marathon en dormant : elle va juste s’épuiser. Elle a donc besoin d’une pause, une sorte de sommeil végétal où tout son métabolisme ralentit. Notre mission, c’est de lui offrir ce repos contrôlé.
L’hivernage, pas à pas : ma méthode infaillible
Tout commence bien avant les premières gelées. Il faut un peu d’observation et quelques gestes précis. Suivez le guide !

1. Le bon timing pour rentrer le Dipladenia
Ne vous fiez pas à une date précise sur le calendrier, fiez-vous à la météo. C’est elle qui commande. Le signal de départ ? Dès que les températures nocturnes commencent à passer régulièrement sous la barre des 10°C. N’attendez SURTOUT PAS la première gelée blanche. À 5°C, votre plante est déjà en train de souffrir. En général, ça se joue entre fin septembre et fin octobre selon votre région.
L’inspection sanitaire : l’étape que tout le monde oublie !
Avant de rentrer le pot, inspectez-le sous toutes les coutures. C’est crucial si vous ne voulez pas infester toutes vos plantes d’intérieur. Cherchez les squatteurs :
– Les cochenilles : ces petits amas blancs cotonneux, souvent à la base des feuilles.
– Les pucerons : généralement sur les jeunes pousses tendres.
– Les araignées rouges : quasi invisibles, mais on repère leurs toiles ultra-fines et le feuillage qui devient terne, un peu grisâtre.

Si vous trouvez du monde, traitez dehors ! Une pulvérisation d’eau mélangée à du savon noir (comptez une cuillère à soupe pour un litre d’eau) est souvent très efficace. Une bouteille de savon noir liquide coûte environ 5€ et vous durera des années. Laissez agir 20 minutes, rincez, et vérifiez à nouveau quelques jours plus tard.
2. L’emplacement : le choix qui change tout
C’est ici que votre succès se joue. Il y a deux options principales : la version idéale, et la version « on fait avec ce qu’on a », qui est la plus courante.
Le top du top : la dormance fraîche
C’est la méthode pro, celle qui donne les meilleurs résultats. On cherche à provoquer une vraie dormance. L’idéal, c’est une pièce lumineuse mais non chauffée : une véranda, un garage avec une fenêtre, une cage d’escalier… La température parfaite se situe entre 8°C et 15°C. Dans ces conditions, la plante va perdre pas mal de feuilles. Pas de panique, c’est tout à fait normal ! Elle se met en mode économie d’énergie.

Le plan B : l’hivernage en pièce de vie
C’est votre cas si vous vivez en appartement. Il faudra trouver la pièce la plus fraîche et la plus lumineuse possible. La température tournera autour de 18-20°C. Ce n’est pas une vraie dormance, mais un gros ralentissement. Placez la plante près d’une fenêtre, mais sans soleil direct qui la grillerait.
Action immédiate que vous pouvez faire MAINTENANT : vérifiez si votre pot est près d’un radiateur ou d’une bouche d’air chaud. Si oui, déplacez-le. C’est un geste de 30 secondes qui peut littéralement lui sauver la vie. Cet air sec est le meilleur ami des parasites.
3. L’arrosage : l’art de ne (presque) rien faire
J’insiste : 90% des Dipladenias qui meurent en hiver sont noyés. L’excès d’eau fait pourrir les racines, c’est radical. Je me souviens d’une cliente qui avait tellement arrosé son pot que ça sentait le marécage en s’approchant… On a dû faire un sauvetage d’urgence !

La règle d’or est simple : laissez la terre sécher. Enfoncez votre doigt sur 4-5 cm. Si c’est sec, vous pouvez arroser un peu. Si c’est ne serait-ce qu’un peu humide, attendez. N’ayez pas peur, un oubli est bien moins grave qu’un excès.
- En pièce fraîche (dormance idéale) : un petit verre d’eau toutes les 3 à 6 semaines suffit.
- En pièce de vie (plus chaude) : peut-être toutes les 2 à 3 semaines.
Utilisez de l’eau à température ambiante et videz toujours la soucoupe après 15 minutes. Et bien sûr, c’est une règle absolue : ZÉRO engrais en hiver. On ne nourrit pas quelqu’un qui dort.
La taille : le secret d’une floraison explosive
Tailler, ce n’est pas agresser la plante, c’est la stimuler. Il y a deux tailles à ne pas manquer.
1. La taille de nettoyage en automne
Juste avant de la rentrer, faites un petit brin de toilette. Coupez les fleurs fanées, les branches mortes et raccourcissez un peu les longues lianes pour que ce soit moins encombrant. Ne coupez pas plus d’un tiers, le but est juste de la rendre plus « propre ».

2. La taille de printemps, la plus importante !
C’est elle qui va conditionner toute la floraison de l’été. Elle se fait vers février-mars, juste avant la reprise. Le Dipladenia fleurit sur le bois de l’année, il faut donc tailler l’ancien pour l’encourager à produire de nouvelles pousses pleines de fleurs. Taillez les branches de l’année passée assez court, en laissant seulement 2 ou 3 paires de bourgeons (les petits renflements sur la tige). Ça paraît sévère, mais croyez-moi, c’est le meilleur service à lui rendre.
Astuce de pro : En février, votre plante a l’air morte ? Pour vérifier, grattez tout doucement un bout d’écorce sur une tige principale avec votre ongle. Si c’est vert en dessous, elle est bien vivante ! Elle dort, c’est tout.
Attention en taillant : un latex blanc va couler. Il peut être irritant. Mettez des gants ! Le saviez-vous ? Ce latex n’est pas juste là pour vous embêter, c’est une défense naturelle de la plante contre les insectes et les prédateurs. Malin, non ?

Et si mon Dipladenia est un monstre ?
Parfois, la plante a tellement bien poussé qu’elle a envahi un treillage de 2 mètres. Pas de panique ! Vous ne pourrez évidemment pas rentrer le tout. Dans ce cas, la taille d’automne sera plus radicale. Il faudra patiemment démêler les lianes et couper tout ce qui est secondaire pour ne garder que la structure principale et pouvoir la rentrer en pot. L’objectif est de sauver le pied mère.
Le rempotage : construire de bonnes fondations
Un rempotage se fait au printemps (mars-avril) tous les deux ou trois ans. C’est le moment de lui donner un substrat de qualité. Les terreaux universels premier prix sont souvent une catastrophe.
Ma recette de terreau maison :
- 40% d’un bon terreau horticole (environ 8-12€ le sac de 20L)
- 30% de compost bien mûr
- 30% de matériau drainant (le secret !)
Pour le drainage, utilisez de la perlite, de la pouzzolane ou des billes d’argile. Comptez 5-10€ pour un sac qui vous servira pour plein d’autres plantes. Vous trouverez tout ça en jardinerie (type Gamm Vert, Jardiland) ou sur des sites spécialisés en ligne. C’est non négociable pour éviter que les racines ne baignent dans l’eau.

Le grand jour : la sortie au printemps
Vous avez réussi ! Mais ne gâchez pas tout en sortant la plante trop vite. Attendez que tout risque de gel soit passé (la mi-mai et les fameux « Saints de Glace » sont un bon repère). Il faut ensuite l’acclimater. C’est comme nous au soleil après un long hiver : on y va doucement ! Sortez-la à l’ombre quelques heures par jour pendant une semaine, puis augmentez progressivement l’exposition au soleil. C’est un peu de travail, mais ça évite de brûler toutes les feuilles.
Une fois qu’elle est bien réhabituée, vous pouvez reprendre les arrosages normaux et la fertilisation. Votre Dipladenia est prêt pour une saison de splendeur. Ça demande un petit effort hivernal, c’est vrai, mais la récompense de ces cascades de fleurs tout l’été en vaut tellement la peine !
Galerie d’inspiration

Un seul grand Dipladenia peut abriter discrètement des dizaines d’hôtes indésirables : pucerons, aleurodes ou araignées rouges.
Les faire entrer, c’est risquer une invasion sur vos plantes d’intérieur. La parade ? Une