Store Banne : Le Guide Complet pour une Pose Réussie (et qui Dure !)
Vous rêvez d’un store banne sur votre terrasse, mais l’idée de le fixer au mur vous angoisse un peu ? C’est tout à fait normal. En tant que professionnel, j’ai vu de tout : des installations impeccables qui défient le temps, mais aussi de vraies catastrophes. Des stores arrachés par un coup de vent, emportant un bout de façade avec eux… Ça fait réfléchir.
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Mon but ici, ce n’est pas de vous vendre un modèle plutôt qu’un autre. C’est de vous donner les clés, les vraies astuces de terrain pour faire le bon choix et, surtout, pour garantir une pose en béton. Pensez à ce guide comme à une discussion avec un expert qui vous ouvre les portes de son savoir-faire. On va parler technique, astuces de pose et, bien sûr, des erreurs à ne surtout pas commettre.
La première étape : comprendre votre mur
Avant même de penser à la couleur de la toile, il faut parler physique. C’est la partie invisible, mais la plus cruciale. Un store banne, surtout un grand modèle, exerce une force de levier monstrueuse sur le mur. Imaginez tenir une longue perche avec un poids au bout : plus elle est longue, plus c’est difficile pour votre poignet. Pour le store, votre mur, c’est le poignet.

Un store de 5 mètres de large avec une avancée de 3,50 mètres peut peser plus de 80 kg. Déplié, il offre une prise au vent énorme. Une simple rafale qui s’engouffre dessous, et la force de traction sur les fixations se compte en centaines de kilos. Si le mur ou la fixation lâche, c’est le drame. Voilà pourquoi analyser le support est LE point de départ.
À chaque mur sa solution de fixation
C’est un domaine où l’amateurisme ne pardonne pas. Voici les cas de figure les plus courants :
- Le béton plein : Le rêve ! C’est le support idéal, dense et solide. On utilise des chevilles métalliques à expansion ou des goujons d’ancrage. C’est fiable et direct.
- Le parpaing creux : Le plus fréquent… et le plus piégeux. Les parois sont fines et une cheville classique risque de tout faire éclater. Ici, il n’y a qu’une seule solution pro et sécuritaire : le scellement chimique.
- La brique creuse : Assez similaire au parpaing, mais souvent encore plus fragile. Le scellement chimique est également obligatoire, en perçant sans percussion pour ne pas détruire les alvéoles.
- Le mur en pierre : Un cas d’expert. Il faut sonder le mur pour trouver des pierres porteuses et éviter les joints. On utilise souvent de très longues tiges filetées avec un scellement chimique pour aller chercher un ancrage profond et solide.
- Façade avec isolation par l’extérieur (ITE) : De plus en plus courant. Interdiction de fixer le store dans l’isolant ! Il faut utiliser des kits de fixation spéciaux qui traversent l’isolant (parfois 15-20 cm) pour s’ancrer dans le mur porteur derrière. C’est technique et ça demande une grande précision.
Bon à savoir : Le scellement chimique, ça peut faire peur, mais ce n’est pas si sorcier si on est méticuleux. Voici le protocole à suivre à la lettre : 1. Percer (sans percussion dans le creux). 2. Nettoyer le trou PARFAITEMENT avec une soufflette puis un écouvillon (c’est non négociable !). 3. Insérer le tamis. 4. Injecter la résine. 5. Insérer la tige filetée. Ensuite, et c’est capital, il faut respecter le temps de séchage indiqué sur le produit (souvent plusieurs heures) avant de fixer le store. Un kit complet de scellement se trouve dans n’importe quel magasin de bricolage (Castorama, Leroy Merlin…) pour environ 20€ à 30€.

L’armature et le coffre : le squelette de votre store
Une fois la question du mur réglée, on peut s’intéresser à la structure. L’armature, c’est ce qui fait la différence entre un store qui dure 5 ans et un autre qui en dure 20.
On trouve principalement trois grandes familles. Le store monobloc est le plus simple : la toile et les bras sont fixés sur une barre. C’est l’option la plus économique, parfaite si le store est déjà abrité sous un large rebord de toit. Comptez entre 300€ et 800€ pour une taille standard. Le store semi-coffre est un excellent compromis. Une fois repliée, la toile est protégée dans un carter en alu, mais les bras restent visibles en dessous. C’est une bonne protection pour un budget maîtrisé, généralement entre 700€ et 1500€. Enfin, il y a le store coffre intégral. Honnêtement, c’est la Rolls-Royce des stores. Tout est protégé des intempéries : toile, bras, mécanisme. C’est plus cher, souvent entre 1000€ et plus de 2500€, mais sur le long terme, c’est l’option la plus durable et la plus esthétique.

D’ailleurs, pour l’armature, l’aluminium thermolaqué est le standard. Mais si vous habitez en bord de mer, exigez une armature avec un traitement spécifique « bord de mer » (parfois labellisé Qualimarine) pour résister à l’air salin, qui est très corrosif. Et un dernier détail : jetez un œil aux bras. Ceux avec un système de tension à chaîne en inox sont bien plus robustes que les systèmes à câbles, qui peuvent finir par s’effilocher.
La toile : bien plus qu’une question de couleur
La toile, c’est l’âme de votre store. Une toile de mauvaise qualité va se décolorer, se détendre et même se déchirer en quelques saisons.
La référence absolue, c’est la toile acrylique « teint masse ». Le terme est important : cela signifie que la couleur est injectée au cœur de la fibre. Résultat, les couleurs ont une tenue exceptionnelle face aux UV. C’est un investissement, mais c’est un gage de longévité. Le polyester est l’option économique, mais il faut être conscient de ses limites : il résiste moins bien aux UV et a tendance à se déformer. Enfin, la toile micro-perforée est une solution technique géniale pour les zones ventées, car elle laisse passer l’air et réduit la pression sur la structure.

Quant à la couleur, elle influe sur le confort. Les teintes foncées (gris, noir) protègent mieux de l’éblouissement mais peuvent rayonner un peu de chaleur. Les couleurs claires (beige, ivoire) préservent une belle luminosité, mais sont plus salissantes et moins efficaces contre l’éblouissement.
Manuelle ou motorisée : la question du confort
La manœuvre manuelle, avec une manivelle, est économique et fiable. Pas de panne électrique ! Mais pour un store de plus de 4 mètres, ça devient vite une corvée. On finit par moins l’utiliser… ce qui est un comble !
La motorisation, franchement, ça change la vie. La motorisation filaire, avec un interrupteur au mur, est la solution motorisée la moins chère. Elle ajoutera environ 200€ à 400€ au prix du store, sans compter l’intervention d’un électricien. La motorisation radio (sans fil) avec télécommande est la plus populaire. Elle coûte peut-être 100€ de plus à l’achat, mais on économise sur les travaux. C’est plus propre et plus simple.

Petit conseil : ne faites pas l’impasse sur les automatismes ! Le capteur de vent (anémomètre) est pour moi une sécurité OBLIGATOIRE. Pour 100€ à 200€, il repliera automatiquement votre store en cas de vent fort, même si vous êtes absent. J’ai vu un client perdre un store à 6000€ lors d’un orage d’été parce qu’il avait trouvé cette option trop chère… L’anémomètre aurait tout sauvé.
L’installation étape par étape
Une bonne installation est aussi importante que la qualité du produit. Comptez une bonne demi-journée, soit entre 3 et 5 heures, pour une pose réalisée par un ou deux professionnels.
- Repérage et traçage : On vérifie les obstacles et on trace l’emplacement au niveau laser. La perfection est de mise.
- Perçage : Avec la bonne technique (avec ou sans percussion) et le bon matériel.
- Fixation : L’étape critique. Pour un scellement chimique, on suit le protocole à la lettre et on attend que ça sèche !
- Mise en place du store : C’est un travail d’équipe. Un store, c’est lourd et encombrant, on ne fait jamais ça seul.
- Réglages : On ajuste l’inclinaison et les fins de course du moteur. Pour la pente, visez au moins 15% pour l’écoulement de l’eau. Astuce de terrain : pour une avancée de 3 mètres, cela signifie que le bout du store doit être environ 45 cm plus bas que sa fixation au mur. Facile à vérifier avec un mètre !
Le petit plus : entretien, pannes et questions à poser
Un store, ça s’entretient un minimum. Une fois par an, un coup de brosse douce avec de l’eau savonneuse (savon de Marseille), et on rince bien. Surtout, JAMAIS de nettoyeur haute pression ! Et ne repliez jamais une toile trempée pour une longue durée, au risque de voir apparaître des moisissures.
SOS : Pannes et solutions rapides
- Mon store grince ? Un peu de lubrifiant silicone dans les articulations. Jamais de graisse, qui attire la poussière !
- Une poche d’eau se forme ? Votre pente est sûrement trop faible. Il faut la régler pour améliorer l’écoulement.
Avant de vous lancer, vérifiez le règlement de votre copropriété qui peut imposer des couleurs. Pour une maison individuelle, une déclaration préalable de travaux en mairie est parfois nécessaire. Vous trouverez toutes les infos en cherchant « déclaration préalable de travaux » sur le site service-public.fr.
Enfin, avant de signer un devis, n’hésitez pas à cuisiner un peu l’installateur. Ça vous donnera une bonne idée de son sérieux. Demandez-lui : « Quel type de fixation allez-vous utiliser pour mon mur en parpaing ? », « La visserie est-elle bien en inox ? », « Quelle est la marque du moteur et la durée de la garantie ? ». Un vrai pro saura vous répondre avec précision.
Voilà, vous avez maintenant toutes les cartes en main. Choisir et faire installer un store banne est un vrai projet. Mais en ne faisant aucun compromis sur la qualité de la fixation et en posant les bonnes questions, vous vous assurez des années de tranquillité, à l’ombre et en toute sécurité.
Inspirations et idées
La couleur de votre toile n’est pas qu’un choix esthétique. Une teinte foncée offrira une meilleure protection contre l’éblouissement, mais absorbera plus de chaleur. À l’inverse, une toile claire préservera la luminosité sous le store et renverra la chaleur, créant une sensation de fraîcheur plus marquée. Pensez à l’orientation de votre terrasse avant de vous décider.
Saviez-vous qu’une toile de store de haute qualité peut bloquer jusqu’à 99% des rayons UV ?
Cette performance, certifiée par des labels comme OEKO-TEX®, transforme votre terrasse en une véritable bulle de protection solaire. C’est bien plus efficace qu’un simple parasol. Un critère essentiel pour profiter de l’extérieur en toute sécurité, notamment avec des enfants.
Le store est posé, et maintenant ?
Pensez à la motorisation ! Un moteur de qualité, comme ceux de la marque Somfy, n’est pas un gadget. Il assure une ouverture et une fermeture fluides, sans à-coups, ce qui préserve le mécanisme et la toile sur le long terme. De plus, il ouvre la porte à des options de confort indispensables comme la détection de vent ou de soleil pour un pilotage entièrement automatisé.
- Nettoyez la toile avec une brosse douce et de l’eau savonneuse (savon de Marseille) avant les pluies d’automne.
- Assurez-vous qu’elle soit parfaitement sèche avant de la replier pour une longue période afin d’éviter les moisissures.
- Si votre store est motorisé, coupez l’alimentation électrique pour éviter toute ouverture accidentelle pendant une tempête hivernale.
Un entretien minimal pour une longévité maximale.
Option A : Coffre intégral. La toile et les bras sont entièrement protégés dans un caisson en aluminium. C’est la solution la plus durable et la plus esthétique, car tout est masqué une fois le store replié.
Option B : Semi-coffre. Seule la toile est protégée par le haut et les côtés, les bras restent visibles en dessous. C’est un excellent compromis entre protection et budget.
Le choix dépend de l’exposition de votre façade aux intempéries et de vos exigences esthétiques.
Le détail qui change tout : L’anémomètre. Ce petit capteur de vent, fixé sur la barre de charge ou en façade, est votre meilleure assurance vie. Dès que les rafales dépassent un seuil que vous avez défini (généralement autour de 40-50 km/h), il commande automatiquement la fermeture du store. C’est un investissement minime pour éviter le scénario catastrophe d’un store arraché du mur.
Toile acrylique ou micro-perforée, quelle est la différence ?
La toile acrylique teintée dans la masse (type Dickson Orchestra) est la référence : elle offre une protection solaire et une imperméabilité excellentes. La toile micro-perforée (type Soltis de Serge Ferrari) est différente : elle laisse l’air circuler, évitant l’effet de serre sous le store, et permet de voir à travers sans être vu. Idéale pour les situations ventées ou si vous souhaitez conserver une vue sur le jardin.
- Une ambiance tamisée pour vos dîners d’été.
- Un éclairage fonctionnel qui évite d’installer des appliques murales.
- Une intégration parfaite, sans câbles apparents.
Le secret ? Les bandeaux LED intégrés directement dans les bras ou le coffre du store. Une option à envisager dès l’achat pour une finition impeccable, pilotable avec la même télécommande que le moteur.
La norme de résistance au vent EN 13561 classe les stores bannes en plusieurs catégories. Une classe 2 garantit une tenue jusqu’à des vents de 38 km/h.
Cette classification est un gage de sécurité et de qualité. Lors de votre achat, demandez systématiquement la classe de résistance au vent du modèle. Ne vous contentez pas d’une simple affirmation, exigez la preuve de conformité à la norme européenne. C’est un critère aussi important que la nature de votre mur.
Ne négligez pas le lambrequin, cette petite bande de toile qui pend à l’extrémité du store. Droit pour un look moderne, à vagues pour un style plus classique… il personnalise votre store. Certains modèles proposent même un lambrequin enroulable, qui se déploie verticalement pour une protection supplémentaire contre le soleil rasant du soir. Une astuce deux-en-un très maline.