Secrets d’Atelier : Créer avec la Nature d’Automne (et que ça tienne !)
L’automne, c’est maintenant que tout commence !
Chaque année, c’est un peu la même histoire. Les jours raccourcissent, une petite fraîcheur s’installe… Certains y voient une fin, une sorte de mélancolie. Franchement, pour moi, c’est tout l’inverse. C’est le début de ma saison préférée, la plus créative.
Contenu de la page
- L’automne, c’est maintenant que tout commence !
- Chapitre 1 : La Récolte, la base de tout
- Chapitre 2 : L’Art de Conserver les Couleurs et la Souplesse
- Chapitre 3 : Projet Phare – La Couronne d’Automne qui ne s’effrite pas
- Chapitre 4 : Centre de Table et la Règle d’Or des Bougies
- Chapitre 5 : Niveau Expert – Créer sa Bougie Parfumée d’Automne
- Et l’année prochaine, on en fait quoi ?
- Le mot de la fin
- Galerie d’inspiration
Je suis un artisan dans l’âme, et mon fournisseur principal, c’est la nature. Et en automne, autant vous dire qu’elle est généreuse ! Elle nous déroule un tapis de trésors aux couleurs, textures et odeurs incroyables. Il suffit de se baisser pour ramasser.
J’ai passé des années à apprivoiser ces matériaux : feuilles, branches, fruits sauvages… J’ai fait toutes les erreurs possibles. J’ai vu des créations magnifiques, dont j’étais si fier, partir en poussière en quelques jours à peine. Mais à force d’expérimenter et d’écouter les conseils des anciens, j’ai fini par maîtriser quelques techniques qui changent tout. Aujourd’hui, je vous partage tout ça.

L’idée, ce n’est pas de faire un simple bricolage qui finira à la poubelle à la Toussaint. Non, on va apprendre à créer des décors qui durent, qui ont une âme et qui respectent la beauté de la matière. Une approche patiente, réfléchie, et durable. Vous me suivez ?
Chapitre 1 : La Récolte, la base de tout
Un projet réussi, ça ne commence pas sur la table de l’atelier, mais bien avant : en forêt, dans un parc, ou même dans votre jardin. Une bonne récolte, c’est 50% du travail. Il faut savoir quoi chercher et, surtout, comment le préparer pour éviter les mauvaises surprises comme la moisissure, les couleurs qui virent au marron triste ou… les invasions d’insectes.
Les feuilles : toutes ne se valent pas
Les feuilles de chêne ou de hêtre, c’est du solide. Elles sont robustes, bien structurées et tiennent superbement une fois sèches. Celles de l’érable, avec leurs couleurs de feu, sont spectaculaires mais beaucoup plus délicates. Je les garde pour des techniques de conservation bien précises qu’on verra plus bas.

Le bon timing est crucial : ramassez les feuilles juste après leur chute. Elles doivent encore être souples et colorées. Si vous attendez trop, elles deviennent cassantes. Pensez à inspecter les deux faces, surtout le dos, pour déloger les éventuels petits insectes ou leurs œufs. Un simple coup d’œil attentif vous évitera de ramener des colocataires chez vous.
Pommes de pin, glands & co : la sécurité d’abord
Les pommes de pin et les glands, c’est la touche automnale par excellence. Mais attention, ils peuvent être de vrais nids à larves ou à humidité. J’ai appris ça à mes dépens avec une de mes premières couronnes, qui s’est retrouvée infestée de bestioles quelques semaines après sa création… la honte !
Depuis, j’applique une méthode infaillible. D’abord, on brosse délicatement tout ça pour enlever la terre. Ensuite, direction le four ! Disposez-les sur une plaque recouverte de papier alu et enfournez à 90°C pendant environ 45 minutes. Cette chaleur douce va tuer tous les indésirables et faire sécher l’humidité. En prime, les pommes de pin vont s’ouvrir joliment. Une légère odeur de résine se dégagera, c’est tout à fait normal.

Attention ! Ne quittez JAMAIS le four des yeux. On parle de matériaux naturels, donc inflammables. Assurez-vous que rien ne touche les résistances du four.
Les branches, le squelette de vos créations
Pour les structures, comme la base d’une couronne, privilégiez des bois souples comme le saule, le noisetier ou le bouleau. Il faut pouvoir les courber sans qu’ils cassent. Pour des éléments de déco plus rigides, le chêne est parfait. Vérifiez toujours que le bois n’est pas pourri et laissez-le sécher quelques jours dans un lieu aéré avant de l’utiliser.
Chapitre 2 : L’Art de Conserver les Couleurs et la Souplesse
Une feuille simplement séchée à l’air libre ? En trois jours, c’est mort : marron, cassante, bonne pour la poubelle. Pour des créations qui tiennent toute la saison (et même plus), il faut passer par la case conservation. Voici trois techniques professionnelles, chacune avec ses avantages.
Technique 1 : Le bain de glycérine, pour des feuilles éternellement souples
C’est ma technique chouchou pour les belles feuilles colorées. La glycérine remplace l’eau dans la feuille, la rendant souple et résistante pour des années. Le résultat est bluffant.

- La recette magique : Mélangez une part de glycérine végétale (on la trouve facilement en pharmacie ou en ligne, pour moins de 10€ le flacon qui vous durera une éternité) pour deux parts d’eau très chaude. L’eau chaude aide à bien dissoudre la glycérine.
- Le processus : Plongez vos feuilles fraîches dans le mélange. Assurez-vous qu’elles soient complètement immergées (une petite assiette par-dessus fait l’affaire). Laissez-les tremper dans un coin frais, à l’abri de la lumière.
- La patience… : Ça peut prendre de 3 jours à 2 semaines selon l’épaisseur des feuilles. On sait que c’est prêt quand la feuille est douce, un peu huileuse au toucher, et que sa couleur est devenue plus profonde. Il suffit alors de l’essuyer délicatement.
- Bon à savoir : Pour une vingtaine de feuilles de taille moyenne, un mélange de 100ml de glycérine pour 200ml d’eau chaude suffit amplement pour remplir un plat creux.

Technique 2 : Le cirage, pour un effet vitrail express
Plus rapide, cette méthode donne un superbe effet translucide, comme un vitrail. C’est parfait pour les feuilles aux formes très découpées.
- Le matériel : Des pastilles de cire d’abeille ou de paraffine (dispo en magasin de loisirs créatifs), une vieille casserole pour un bain-marie, et du papier sulfurisé.
- La méthode : Faites fondre la cire au bain-marie. Ne la chauffez JAMAIS directement sur le feu, c’est très inflammable. Tenez une feuille sèche par la tige avec une pince et trempez-la rapidement dans la cire chaude. Laissez l’excès s’égoutter une seconde et posez-la à plat sur le papier sulfurisé pour qu’elle refroidisse.
- Point sécurité crucial : La cire chaude provoque de graves brûlures. Et c’est un point non négociable : on ne fait JAMAIS ça avec les enfants ou le chat qui vous tourne autour des jambes. Isolez-vous !
Technique 3 : Le vernis-colle, la solution simple et efficace
C’est l’option la plus accessible. Elle rigidifie la feuille et la protège. Idéal pour des projets qui demandent de la tenue.

- Le bon produit : Prenez un vernis-colle de qualité (type Mod Podge ou équivalent, un pot coûte entre 5 et 8€) avec une finition mate pour un rendu naturel. Le brillant peut vite faire « plastique ».
- L’application : Une couche fine sur une face, on laisse sécher. Puis une couche fine sur l’autre face. C’est tout ! Deux couches fines valent mieux qu’une seule couche épaisse qui risque de craquer.