Le Métal Déployé en Façade : Le Guide Complet de l’Atelier

Transformez votre espace avec le métal déployé, une solution à la fois esthétique et écologique pour vos projets architecturaux.

Auteur Gabrielle Lambert

Vous songez au métal déployé pour habiller une façade ? Excellente idée. Ça fait des années que je travaille ce matériau dans mon atelier, et je l’ai vu passer de simple grille industrielle à véritable star de l’architecture contemporaine. Au début, franchement, on l’utilisait pour des trucs fonctionnels, robustes, mais pas forcément très sexy.

Et puis, les mentalités ont évolué. Des professionnels audacieux ont commencé à comprendre son potentiel incroyable pour jouer avec la lumière et les volumes. Mon premier grand projet du genre, c’était de créer une seconde peau pour un bâtiment, un filtre qui protège du soleil sans plonger les bureaux dans le noir. Une vraie révélation. Alors aujourd’hui, j’ai envie de vous partager ce qu’on ne trouve pas dans les brochures : les astuces, les pièges et les secrets de ce matériau fascinant.

C’est quoi au juste, le métal déployé ?

Avant de penser à la pose, il faut comprendre le produit. Ce n’est ni un treillis soudé, ni un grillage. Son processus de fabrication est unique. Imaginez une feuille de métal pleine (en acier, alu, ou inox). Une machine spéciale vient la cisailler par endroits, puis l’étire. C’est cet étirement qui crée les mailles en losange si caractéristiques.

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Le gros avantage, c’est qu’il n’y a aucune perte de matière. On ne fait pas de trous, on étire le métal. Ça donne une structure 3D à la fois très rigide et étonnamment légère. Pour s’y retrouver, voici quelques mots de jargon à connaître :

  • La maille : L’ouverture en losange, définie par sa grande et sa petite diagonale.
  • La lanière : La largeur du brin de métal qui forme la maille.
  • L’épaisseur : L’épaisseur de la tôle de départ, avant étirement.
  • Le nœud : La jonction entre deux mailles, c’est le cœur de la solidité.

Acier, alu, inox : le grand choix (et le budget qui va avec)

Alors, quel métal choisir ? C’est LA grande question. Chacun a ses avantages et ses inconvénients, et ça se ressent directement sur le portefeuille.

D’abord, l’acier. C’est le plus costaud et le plus abordable. Parfait pour les structures qui demandent de la résistance. Mais attention, il rouille ! Il faudra donc impérativement le protéger. Côté poids, c’est le plus lourd, on est autour de 20-25 kg/m² pour des panneaux de façade classiques. Pour un projet clé en main (matériau, fabrication, pose), comptez entre 150 et 250 €/m².

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Ensuite, l’aluminium. C’est le bon compromis. Il est très léger (environ 7-8 kg/m²), ce qui facilite la pose et met moins de contrainte sur la structure du bâtiment. Et surtout, il ne rouille pas. C’est souvent le choix privilégié pour les grandes surfaces. Le budget est plus élevé, on se situe plutôt entre 250 et 400 €/m².

Enfin, l’inox. C’est le top du top en termes de durabilité et de résistance à la corrosion, surtout en bord de mer. Il est magnifique, mais il est aussi plus cher et plus technique à souder. Là, on entre dans le haut de gamme : prévoyez un budget qui peut facilement dépasser les 500 €/m².

La finition : la touche qui change tout

Ne zappez pas cette étape, c’est ce qui va garantir la longévité de votre façade. Pour l’acier, deux options principales s’offrent à vous :

  • La galvanisation à chaud : On plonge l’acier dans un bain de zinc en fusion. C’est ultra-résistant à la rouille, mais l’aspect est assez industriel, un peu pailleté. Parfait pour un look brut.
  • Le thermolaquage : On applique une peinture en poudre (de la couleur de votre choix) qui est ensuite cuite au four. Le rendu est très propre, lisse et moderne. C’est la finition la plus courante.

Bon à savoir : l’aluminium et l’inox n’ont pas besoin de protection, mais on peut tout à fait les thermolaquer pour des raisons esthétiques et obtenir des couleurs originales.

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Comment on installe ça ? La technique des « cassettes »

Une belle façade en métal déployé, ce n’est pas juste une plaque vissée au mur. Le secret, c’est un système de « cassettes ». En gros, on crée des cadres métalliques (souvent en tube carré) sur lesquels on vient souder le panneau de métal déployé. Ce cadre assure une planéité parfaite et une bonne rigidité.

Attention à la soudure ! Si le métal déployé est fin, un pro règlera son poste à souder avec une faible intensité pour ne pas percer ou déformer la maille. On fait des points de soudure discrets mais réguliers pour bien répartir la tension.

Ces cassettes sont ensuite fixées sur une ossature secondaire, elle-même ancrée dans le mur porteur. Cette ossature est capitale : elle permet de rattraper les éventuels défauts du mur et de créer un vide d’air pour la ventilation. C’est grâce à des pattes de fixation réglables qu’on obtient un alignement parfait sur toute la longueur de la façade. Un décalage, même minime, se verrait immédiatement.

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Petit conseil de pro qui peut vous sauver un projet : attention à la corrosion galvanique ! Ne mélangez jamais les métaux sans précaution. Par exemple, des vis en inox sur une structure en acier nu, c’est la catastrophe assurée. La réaction chimique entre les deux va « manger » l’acier. Utilisez toujours des rondelles d’isolation ou des fixations adaptées.

Le détail qui tue : l’orientation des mailles

C’est LE piège classique. Les mailles du métal déployé ont un sens. Selon l’angle de vue, elles paraissent plus ou moins ouvertes. Si vous montez un panneau à l’envers par rapport aux autres, la lumière ne se reflétera pas de la même façon. Vous aurez une « tache » visuelle sur votre façade qui ruinera tout l’effet.

D’ailleurs, ça me rappelle une histoire… Sur un chantier, un jeune avait monté une cassette à l’envers. De face, ça ne se voyait presque pas. Mais avec le soleil rasant de fin de journée, on ne voyait que ça ! On a perdu une demi-journée à tout démonter et remonter. Depuis, c’est double, voire triple vérification avant la fixation finale. Une petite flèche au marqueur à l’arrière de chaque panneau, et on n’en parle plus !

Et l’entretien dans tout ça ?

C’est l’un des grands avantages : c’est très simple. La pluie fait déjà une bonne partie du travail. Pour un nettoyage plus en profondeur, un simple coup de nettoyeur basse pression une fois par an suffit amplement à enlever les poussières et les pollutions.

Et si un panneau est abîmé par un choc ? Grâce au système de cassettes, pas de panique. On peut démonter et remplacer uniquement le panneau endommagé sans avoir à toucher au reste de la façade. C’est un vrai plus pour la maintenance à long terme.

Pour résumer, avant de vous lancer…

Si je devais synthétiser, il y a trois points clés à graver dans le marbre :

  1. Choisissez le bon trio métal/finition/budget. Ne sous-estimez pas le coût des finitions et de la pose, c’est un tout.
  2. La structure, c’est la base. Une bonne ossature secondaire et un système de cassettes bien conçus sont la garantie d’un résultat impeccable et durable.
  3. Le diable est dans les détails. L’orientation des mailles et la prévention de la corrosion sont des points non négociables.

Voilà, vous avez les bases pour aborder votre projet plus sereinement. C’est un matériau qui offre une liberté créative immense, alors n’hésitez pas à vous lancer !

Inspirations et idées

  • Intimité préservée durant la journée.
  • Protection solaire efficace sans assombrir.
  • Vision vers l’extérieur quasi parfaite.

Le secret ? L’orientation de la lanière de métal. Inclinée vers le bas, elle bloque les regards montants et les rayons du soleil zénithal, tout en laissant le champ libre à votre regard descendant. C’est le principe du

L’acier brut est une fausse bonne idée en extérieur. Pour le rendre quasi éternel, deux traitements dominent le marché :

  • La galvanisation à chaud : Le panneau est plongé dans un bain de zinc en fusion. C’est la protection anti-corrosion la plus robuste, idéale pour les environnements agressifs (bord de mer).
  • Le thermolaquage : Une peinture en poudre polyester (type Axalta ou AkzoNobel) est appliquée puis cuite au four. Elle offre un fini parfait et un choix infini de couleurs (toute la gamme RAL), souvent sur acier galvanisé pour une double protection.

Erreur de débutant : Oublier la dilatation. Le métal, surtout l’aluminium, se dilate avec la chaleur et se rétracte avec le froid. Sans prévoir un jeu de quelques millimètres dans les fixations, vos panneaux risquent de se déformer (gondoler) dès les premières grosses chaleurs. Un détail qui change tout !

Où voir le métal déployé dans un projet d’envergure en France ?

Regardez du côté de l’hippodrome de ParisLongchamp, rénové par l’architecte Dominique Perrault. Il a utilisé des panneaux de métal déployé couleur bronze pour créer des auvents qui filtrent la lumière avec une élégance incroyable, rappelant le feuillage des arbres du Bois de Boulogne voisin.

Finition alu anodisé : Une couche protectrice est créée par électrolyse. Elle fait corps avec le métal, résiste aux UV et sublime l’aspect métallique. Idéal pour des teintes argent, bronze ou champagne.

Finition alu thermolaqué : Une peinture en poudre est cuite sur le métal. Elle offre une palette de couleurs illimitée (nuancier RAL) et des finis variés (mat, texturé…).

Le choix dépend de l’esthétique : le brut sublimé de l’anodisation ou la liberté créative du laquage.

Si l’inox brossé et l’alu naturel restent des classiques, la tendance est aux couleurs qui signent une identité. Les teintes Corten apportent une touche industrielle chaleureuse, les verts sombres (RAL 6007) se fondent dans le paysage, et les finitions dorées ou cuivrées transforment la façade en bijou architectural.

Saviez-vous que passer d’une maille standard à une maille sur-mesure peut augmenter le coût au mètre carré de 30% à 50% ?

Avant de dessiner une maille unique, explorez les catalogues des fabricants comme FILS ou MEVACO. L’originalité se trouve souvent dans la manière de poser une maille standard plutôt que dans la création d’une nouvelle.

Le métal déployé n’est pas qu’un filtre visuel, c’est aussi un correcteur acoustique. Sa structure 3D et ses multiples ouvertures permettent de briser les ondes sonores, réduisant la réverbération des bruits environnants. Un atout majeur en milieu urbain.

La fixation des panneaux conditionne le rendu final. Trois grandes familles existent :

  • En pose tendue : La feuille de métal est vissée sur une ossature. Simple et économique.
  • En cassettes : Les panneaux ont des bords pliés et s’accrochent sur des rails. Fixations invisibles et rendu impeccable.
  • Sur cadres rapportés : Le panneau est soudé dans un cadre, qui est ensuite fixé au mur. Parfait pour les brise-soleil.
Gabrielle Lambert

Créatrice DIY & Adepte de la Récup'
Ses projets favoris : Transformations créatives, Récupération stylée, Déco fait-main
Gabrielle a toujours vu le potentiel caché des objets abandonnés. Petite, elle transformait déjà les cartons en châteaux et les bouteilles en vases colorés. Cette passion ne l'a jamais quittée. Après avoir travaillé dans l'événementiel, elle s'est tournée vers le partage de ses techniques créatives. Son appartement marseillais est un véritable laboratoire où chaque meuble raconte une histoire de transformation. Elle adore dénicher des trésors dans les vide-greniers du dimanche et leur donner une seconde vie surprenante.