Construire sa Terrasse en Bois : Le Guide Complet Pour un Résultat Pro (et Durable !)
Vous rêvez d’une belle terrasse en bois pour profiter des beaux jours ? Excellente idée ! Mais attention, sur internet, on vous vend souvent du rêve : une terrasse montée en un week-end pour trois fois rien. Franchement, la réalité est un peu différente.
Contenu de la page
Une terrasse en bois, ce n’est pas juste un meuble qu’on pose. C’est un vrai petit chantier. Si c’est bien fait, c’est un pur bonheur qui va durer des décennies. Si c’est bâclé… eh bien, vous risquez de voir votre investissement se tordre et pourrir en quelques saisons. J’ai vu tellement de projets magnifiques et d’autres virer au cauchemar, et la différence, ce n’est jamais le hasard. C’est la méthode.
Alors, oublions le marketing et parlons concret. Je vais vous partager les vrais secrets de chantier, ceux qui font qu’une terrasse reste belle et solide, année après année.
La base de tout : Le sol, la pente et l’eau
Avant même de choisir la couleur de votre bois, il faut penser à ce qu’il y a en dessous. L’ennemi juré de votre terrasse, ce n’est pas le soleil, c’est l’eau qui stagne. Elle s’infiltre, fait gonfler le bois, attire les champignons… Bref, c’est le début de la fin.

La pente, votre meilleure alliée
Une erreur de débutant, c’est de vouloir une terrasse parfaitement plate. CATASTROPHE assurée ! Il faut impérativement une légère pente pour que l’eau de pluie s’évacue loin de la maison. Les pros appliquent une règle d’or : une pente de 1,5 %. C’est totalement invisible à l’œil nu, mais ça change tout.
Concrètement, comment on fait ? C’est simple. Pour chaque mètre de profondeur de votre terrasse, vous devez descendre de 1,5 cm. L’astuce, c’est d’utiliser une grande règle de maçon (2 mètres, c’est idéal) et de placer une petite cale de 3 cm sous une des extrémités pour vérifier l’inclinaison. Simple, mais vital.
Sur quoi poser votre terrasse ? Dalle ou plots ?
Votre structure doit reposer sur une base stable. Il y a deux grandes écoles :
1. La dalle en béton : C’est la méthode traditionnelle, la plus robuste. On creuse, on met un géotextile (pour éviter les mauvaises herbes), une couche de gravier compacté, et on coule une dalle de béton de 10-12 cm. C’est du lourd, ça demande du travail, mais une fois que c’est fait, ça ne bouge PLUS. Idéal pour les terrains en pente ou un peu instables.

2. Les plots en PVC réglables : C’est la solution moderne, bien plus rapide et moins physique. On pose ces plots sur un sol bien stabilisé et on règle leur hauteur au millimètre près pour créer la pente. Gros avantage : ça assure une ventilation parfaite sous la terrasse, ce qui est excellent pour la durée de vie du bois. Par contre, attention ! Ne posez jamais de plots sur de la terre non préparée. Elle se tassera avec le temps et votre terrasse finira par ressembler à des montagnes russes. Je les recommande surtout sur un sol déjà dur ou une vieille terrasse carrelée que vous voulez recouvrir.
J’ai vu des gens économiser sur cette étape en posant leurs poutres (les lambourdes) sur de simples parpaings posés à même la terre. Un an plus tard, tout avait bougé à cause du gel et de l’humidité. L’économie de départ leur a coûté le double au final. Ne faites pas cette erreur.

Le choix des matériaux : Le portefeuille face à la raison
Le choix du bois et des vis, c’est le cœur de votre projet. C’est ce qui va déterminer le look, l’entretien et surtout, le budget.
Quel bois pour ma terrasse ?
Pour l’extérieur, il faut un bois dit de « classe 4 », c’est-à-dire qu’il supporte le contact permanent avec l’humidité.
- Les résineux traités (Pin, Douglas) : C’est l’option la plus économique. Le bois passe dans une machine qui injecte un traitement pour le rendre résistant. Bien posé, un pin traité peut tenir 15 ans. C’est un excellent rapport qualité-prix. Budget : comptez entre 30€ et 50€ le m².
- Les bois exotiques (Ipé, Cumaru…) : On passe dans la cour des grands. Ces bois sont naturellement ultra-denses, stables et résistants. Une terrasse en Ipé, c’est pour la vie (plus de 30 ans sans souci). En revanche, le prix est à la hauteur de la qualité. Pensez aussi à vérifier les certifications (FSC, PEFC) pour être sûr que le bois vient de forêts gérées durablement. Budget : on est plutôt entre 80€ et plus de 150€ le m².
- Les bois composites : Un mélange de fibres de bois et de plastique. L’argument principal, c’est le quasi-zéro entretien (pas d’huile à passer). Mais attention, il y a de tout sur le marché ! Les composites bas de gamme se décolorent, gondolent et deviennent des vraies plaques de cuisson en plein été. Un bon composite, de marque reconnue (cherchez des noms comme Fiberon, Silvadec, etc.), est une super option, mais il coûte cher. Budget : méfiez-vous des offres sous les 60€/m². Un bon produit se situe plutôt entre 70€ et 120€ le m².

Les vis : le détail qui change tout
C’est LE point souvent négligé qui peut ruiner une terrasse. Des vis bas de gamme vont rouiller en deux ans, tacher le bois, puis casser. Résultat : les lames grincent et se soulèvent. DANGER.
La règle est simple : visserie en INOX OBLIGATOIRE.
- Inox A2 : parfait pour la plupart des situations.
- Inox A4 (qualité marine) : indispensable si vous êtes près de la mer (à moins de 20-30 km) ou d’une piscine traitée au chlore/sel. L’air salin et les produits chimiques sont hyper corrosifs. C’est plus cher, mais c’est une assurance tranquillité.
Petit conseil d’ami : achetez toujours 10% de vis en plus. Entre celles qu’on fait tomber, celles qu’on perd et celles dont la tête s’abîme, ça vous évitera un aller-retour au magasin de bricolage en plein chantier.
Au boulot ! La construction étape par étape
Ok, la théorie c’est bien, mais on s’y met quand ? Avant ça, un dernier point : l’outillage. Avoir le bon matériel, ça ne fait pas tout, mais ça aide énormément.

L’arsenal indispensable du terrassier : Une bonne perceuse-visseuse (avec DEUX batteries, croyez-moi, ça sauve la vie), une scie circulaire (avec un rail de guidage pour des coupes parfaites), une scie à onglets (pour des angles nickels), un grand niveau à bulle, un cordeau à tracer, des serre-joints et, bien sûr, tout le nécessaire de sécurité (gants, lunettes).
Étape 1 : La structure (le lambourdage)
Les lambourdes, ce sont les poutres qui vont soutenir vos lames. Prenez une section de bois solide (un 60x80mm est un bon standard). L’écart entre chaque lambourde est crucial : pour des lames classiques de 21mm d’épaisseur, ne dépassez pas 50 cm d’entraxe. Si vous espacez trop, votre terrasse sera souple, ce qui est très désagréable. Astuce de pro : collez une bande bitumineuse sur le dessus de chaque lambourde. L’eau ne stagnera pas dessus et vous gagnerez des années de vie.
Étape 2 : La pose des lames
La toute première lame doit être PARFAITEMENT droite. C’est elle qui donne le la pour tout le reste. Prenez votre temps. Laissez toujours un espace de 1 à 2 cm contre le mur de la maison pour la dilatation. Ensuite, pour l’espacement entre les lames, utilisez des cales (5 mm, c’est la norme) pour avoir un résultat régulier. Ne serrez JAMAIS les lames les unes contre les autres. Avec l’humidité, elles vont gonfler et pourraient faire sauter les vis.

Étape 3 : Le vissage
Deux vis par lame, à chaque intersection avec une lambourde. Avec les bois durs, le pré-perçage est obligatoire pour ne pas fendre le bois. Pensez aussi à fraiser légèrement le trou pour que la tête de vis arrive juste à fleur de la lame. Si elle est trop enfoncée, elle créera une petite cuvette où l’eau stagnera.
Et après ? Entretien et réglementations
L’entretien : laisser griser ou garder la couleur ?
Tous les bois finissent par prendre une teinte gris argenté avec les UV. Ce n’est qu’esthétique, ça ne change rien à leur solidité.
- Laisser griser : C’est la solution facile ! Un bon coup de brosse avec de l’eau et du savon noir au printemps, et c’est tout. Surtout, PAS de nettoyeur haute pression trop près, ça abîme les fibres du bois.
- Garder la teinte : Il faut nourrir le bois avec un saturateur (une sorte d’huile non filmogène). C’est un petit travail à faire une à deux fois par an. Un pot de 5L d’un bon saturateur coûte entre 60€ et 80€ et permet de traiter environ 25 m².

Les règles à connaître avant de commencer
Attention, une terrasse n’est pas toujours vue comme une simple installation. Selon sa taille, il faut des autorisations.
- Moins de 5 m² : Rien à faire.
- Entre 5 m² et 20 m² : Une déclaration préalable de travaux en mairie est obligatoire.
- Plus de 20 m² : Il faut un permis de construire.
Un petit tour au service d’urbanisme de votre commune avant d’acheter la première vis, c’est non négociable. Ça vous évitera bien des ennuis.
Alors, on se lance ?
Construire sa terrasse soi-même, c’est tout à fait possible si on est un peu bricoleur et surtout, très méticuleux. Mais soyons réalistes : pour une terrasse de 20 m² bien faite, en partant de zéro, un amateur motivé doit prévoir au moins 4 à 5 jours complets de travail. Soit deux bons week-ends, si tout se passe bien.
Si le terrain est compliqué ou si vous n’avez tout simplement pas le temps, faire appel à un artisan est une sage décision. Il engage sa responsabilité et vous bénéficiez de sa garantie décennale. C’est une tranquillité d’esprit qui a un prix, mais qui est parfois justifiée.

Ce que vous pouvez faire dès ce soir : Prenez une feuille à carreaux, un crayon, et dessinez le plan de votre future terrasse. Pensez à ses dimensions, où mettre l’escalier, comment l’orienter… C’est la toute première étape, elle est gratuite et c’est la plus importante pour que votre rêve devienne une réalité solide et durable.
Galerie d’inspiration


Le choix de la visserie est aussi crucial que celui du bois. Pour une terrasse durable, optez systématiquement pour des vis en inox. L’inox A2 suffit pour la plupart des régions, mais si vous êtes en bord de mer ou près d’une piscine (chlore), l’inox A4 (qualité marine) est non négociable pour éviter la corrosion.


Plus de 70% de la durabilité d’une terrasse en bois ne dépend pas du bois lui-même, mais de la qualité de la structure invisible qui le supporte : les lambourdes.


Faut-il laisser sa terrasse griser naturellement ?
Absolument ! Le grisaillement est un processus de protection naturel du bois face aux UV. Il n’altère en rien la solidité structurelle des bois de classe 4 ou des exotiques comme l’Ipé ou le Cumaru. C’est un choix purement esthétique. Si vous aimez cet aspect argenté et contemporain, vous vous épargnerez l’application annuelle d’un saturateur.


Pin traité classe 4 : L’option économique et locale. Couleur traitée (verte ou marron), il grisera avec le temps. Durée de vie : 10-15 ans. Idéal pour les budgets maîtrisés.
Bois exotique (Ipé) : Le luxe de la durabilité. Naturellement dense et imputrescible, sa couleur va du brun rouge au brun foncé. Durée de vie : plus de 25-30 ans. Un investissement initial plus élevé, mais une tranquillité inégalée.


- Une ventilation parfaite sous les lames.
- Un espacement régulier et esthétique.
- Aucune vis apparente pour une finition épurée.
Le secret ? Les clips de fixation invisibles. Des systèmes comme ceux de la marque Grad permettent de poser les lames sans une seule vis traversante, garantissant un rendu impeccable et une meilleure longévité du bois.


Pensez au-delà des lames. Intégrer des spots LED encastrés dans votre terrasse transforme complètement l’ambiance nocturne. Voici comment :
- Prévoyez le passage des câbles sous les lambourdes avant de poser les lames.
- Utilisez des modèles IP67, spécialement conçus pour l’extérieur et l’immersion temporaire.
- Placez-les en périphérie pour délimiter l’espace ou de manière stratégique pour éclairer un passage ou un escalier.


Le détail qui change tout : Le pré-perçage. Surtout avec les bois exotiques très denses comme l’Ipé, pré-percer chaque trou de vis évite que le bois ne se fende au vissage ou avec les variations de température. C’est une étape laborieuse, mais c’est le gage d’une finition professionnelle sans fissures.


Un mètre cube de bois exotique comme l’Ipé peut se contracter ou se dilater de plusieurs centimètres en largeur selon l’humidité ambiante.
C’est pour cette raison qu’un espacement de 4 à 7 mm entre les lames est vital. Il ne sert pas qu’à l’évacuation de l’eau, il absorbe les mouvements naturels du bois au fil des saisons, évitant ainsi le tuilage (bombement) ou le soulèvement des lames.


Le bois composite, une bonne alternative ?
Oui, mais attention à la qualité. Les composites d’entrée de gamme peuvent chauffer intensément au soleil et se décolorer. Optez pour des marques reconnues comme Fiberon ou TimberTech, qui proposent des lames


- Ne jamais poser les lambourdes directement sur la terre ou la dalle béton.
- Ne jamais utiliser un nettoyeur haute pression qui défibre le bois.
- Ne jamais visser une lame à moins de 2 cm de son extrémité pour éviter qu’elle ne fende.


Votre sol n’est pas parfaitement plat ? La solution moderne, ce sont les plots réglables. Des marques comme Jouplast ou Buzon proposent des plots en polymère qui se règlent en hauteur au millimètre près. Ils permettent de créer une structure parfaitement plane, assurent une ventilation idéale et facilitent le passage de câbles ou de tuyaux sous la terrasse.


Saturateur : Huile non filmogène qui pénètre le bois pour le nourrir en profondeur. Il ne s’écaille pas et met en valeur le veinage naturel. Application annuelle nécessaire pour conserver la teinte. Idéal pour un aspect mat et naturel. Les produits de la gamme Textrol de chez Owatrol sont une référence.
Lasure : Produit filmogène qui crée une couche de protection en surface. Offre une protection UV plus longue, mais peut s’écailler avec le temps, nécessitant un ponçage avant une nouvelle application.


Ne jetez pas les chutes ! Les lames de terrasse restantes sont parfaites pour créer des éléments coordonnés. Avec quelques découpes, vous pouvez facilement fabriquer :
- Une petite jardinière sur mesure.
- Un banc intégré à la structure.
- La surface d’une petite table basse d’extérieur.


L’essence de bois française Douglas, naturellement de classe 3, est une excellente alternative écologique et économique aux bois exotiques. Une fois traité en autoclave pour atteindre la classe 4, il offre une très bonne durabilité pour un budget maîtrisé.


La tendance est aux lames larges (plus de 18 cm). Elles donnent une impression d’espace et un look très contemporain à la terrasse. Attention cependant : qui dit lame plus large dit plus de contraintes de dilatation. Assurez-vous d’utiliser un système de fixation robuste et de respecter scrupuleusement les recommandations du fabricant pour l’espacement.


Qu’est-ce qu’un bois thermo-traité ?
C’est un bois local (comme le frêne ou le peuplier) chauffé à très haute température (plus de 200°C) dans un four, sans aucun produit chimique. Ce processus modifie sa structure moléculaire, le rendant aussi stable et résistant à la pourriture que certains bois exotiques. Le résultat : une belle couleur caramel et une option écologique performante.


Pour un style unique, osez la pose en diagonale. Elle agrandit visuellement les petits espaces et apporte une dynamique originale. Le revers de la médaille ? Elle engendre environ 15% de chutes de bois en plus et demande une découpe précise des extrémités de chaque lame le long du cadre de la terrasse.


- Une stabilité dimensionnelle accrue.
- Une belle couleur chaude et uniforme.
- Une légèreté surprenante qui facilite la manipulation.
Le secret ? Le bois thermo-chauffé. Au toucher, un bois comme le frêne thermo-traité est incroyablement doux et ne produit quasiment pas d’échardes, ce qui en fait un choix de confort exceptionnel pour marcher pieds nus.


Erreur de débutant : Coller la première lame de la terrasse directement contre le mur de la maison. Il est impératif de laisser un joint de dilatation d’au moins 1 cm. Cet espace assure la ventilation derrière la lame et empêche l’eau de stagner contre la façade, prévenant ainsi les problèmes d’humidité à long terme.


Selon le FCBA (Institut Technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement), une bonne conception de la ventilation sous la terrasse peut augmenter sa durée de vie de plus de 50%.
Assurez-vous qu’il y ait au moins 5 cm d’air entre le sol et le dessous des lambourdes, et que l’air puisse circuler librement sur les côtés de la terrasse.


Inspirée des ‘engawa’ japonaises, ces vérandas en bois qui entourent les maisons traditionnelles, une terrasse basse et large crée une transition douce et harmonieuse entre l’intérieur et le jardin. Elle invite à s’asseoir au ras du sol, à se connecter à la nature environnante. Le cèdre rouge, avec son parfum subtil et sa résistance naturelle, est un bois parfait pour cet esprit zen.


Pour un nettoyage annuel efficace sans abîmer votre investissement, oubliez le jet à haute pression. La meilleure méthode reste simple :
- Un balai-brosse à poils durs (non métalliques).
- De l’eau tiède mélangée à un savon doux comme le savon noir.
- Toujours brosser dans le sens des fibres du bois.


L’astuce de pro : Même les meilleures lames de bois peuvent être légèrement cintrées. Pour les aligner parfaitement lors de la pose, utilisez un outil appelé


- Vérifier la classe d’emploi du bois (Classe 4 minimum pour le contact avec le sol).
- Calculer précisément la surface (longueur x largeur) et ajouter 10% pour les coupes.
- Demander si le bois est certifié FSC ou PEFC, garantissant une gestion forestière durable.

N’oubliez pas le film géotextile ! Placé sur le sol nu (sous le gravier ou les plots), ce tissu empêche la repousse des mauvaises herbes à travers les espacements de votre terrasse. C’est une étape peu coûteuse et rapide qui vous évitera des heures de désherbage fastidieux par la suite.