Laissez-moi vous confier un secret : une baignoire ronde peut métamorphoser votre salle de bains en un véritable sanctuaire de bien-être. En l’observant, je me rappelle des moments de détente inoubliables, lorsque je m’installais dans une eau chaude, bercée par la lumière douce d’une fenêtre. Les possibilités de décoration sont infinies, et même un petit espace peut devenir un coin de paradis.
Ça me rappelle une histoire… Un couple est arrivé un jour dans mon atelier, les yeux brillants, une page de magazine à la main. Dessus, une sublime baignoire ronde trônant au milieu d’une chambre avec vue sur la forêt. Ils voulaient ça. Exactement ça. Le rêve, quoi !
Je les ai écoutés, bien sûr. Puis j’ai regardé leurs plans et j’ai commencé à poser les questions qui fâchent. Le poids sur le plancher de l’étage ? L’arrivée de l’eau au milieu de la pièce ? L’évacuation avec la bonne pente ? Et l’humidité dans une chambre qui n’est pas faite pour ça ? D’un coup, leur rêve semblait un peu moins simple. Après des années à monter des salles de bain, je peux vous le dire : la baignoire ronde, c’est magnifique, mais c’est un projet qui ne pardonne pas l’improvisation.
Alors oubliez les photos de magazine. Ici, c’est le carnet de bord d’un pro. On va parler des vrais sujets, ceux qui font la différence entre un projet réussi et une catastrophe coûteuse. Poids, matériaux, plomberie… C’est parti !
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Le Poids : l’Éléphant au Milieu de la Pièce
La toute première chose à vérifier, avant même de craquer pour un modèle, c’est votre sol. Pas sa couleur, mais ce qu’il a dans le ventre. Le poids, c’est le facteur le plus critique et, honnêtement, le plus souvent zappé.
Allez, on fait un petit calcul rapide ensemble. Prenons une baignoire standard de 150 cm de diamètre :
L’eau : Facile, ça représente environ 880 litres, donc 880 kg.
La baignoire elle-même : Une en acrylique pèse dans les 60 kg, mais une en fonte peut vite taper les 200 kg. Prenons une moyenne à 120 kg.
Et vous : Ajoutons une personne de 80 kg.
Total ? Plus de 1000 kg ! Tout ça concentré sur moins de 2 m². C’est souvent le double, voire le triple de ce pour quoi un plancher d’appartement ou d’étage est conçu.
Au rez-de-chaussée sur une dalle béton, ça passe. Mais à l’étage, sur un plancher en bois, c’est une autre limonade. J’ai déjà vu des carrelages se fissurer quelques semaines après la pose parce que le plancher n’avait pas été renforcé. Résultat : tout démonter et tout refaire.
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Petit conseil qui vaut de l’or : Avant tout, faites appel à un bureau d’études structure. Oui, c’est un coût (comptez entre 500 € et 1500 € selon la complexité), mais c’est votre assurance vie contre les dégâts. L’expert vous dira si le sol peut tenir ou s’il faut le renforcer. C’est la base absolue.
Le Choix du Matériau : une Histoire de Toucher, de Budget et d’Entretien
Le matériau, c’est ce qui va définir le confort de votre bain, son look et la galère (ou non) de l’entretien. Voici un petit résumé pour y voir plus clair.
Matériau
Prix Indicatif
Poids
Garde la Chaleur
Entretien
Acrylique
800 – 2500 €
Léger
Moyen
Facile, mais attention aux rayures
Fonte Émaillée
2000 – 5000 €+
Très Lourd
Excellent
Très résistant, quasi indestructible
Solid Surface
2500 – 6000 €+
Lourd
Bon
Réparable, mais demande des produits doux
L’acrylique, c’est le choix pragmatique. Il est léger, agréable au contact et abordable. Mon astuce en magasin : appuyez sur le fond. S’il s’enfonce facilement, fuyez ! Un bon acrylique est bien rigide, renforcé de fibre de verre.
La fonte, c’est le tank de la salle de bain. C’est lourd, c’est cher, ça demande quasi obligatoirement un renfort de plancher, mais ça garde la chaleur comme rien d’autre. Un bain dans une baignoire en fonte reste chaud une éternité. C’est un choix pour la vie.
Le Solid Surface (on le trouve sous plein de noms de marques) est ce matériau composite très tendance, souvent avec une finition mate et douce. Son gros plus : il est teinté dans la masse, donc les petites rayures peuvent se poncer. C’est un super compromis design et durabilité, mais le budget grimpe vite.
Et puis, il y a les matériaux d’exception comme le bois, le cuivre ou la pierre. C’est magnifique, mais on entre dans une autre dimension en termes de prix, de poids et d’entretien. Ce sont des projets qui se préparent dès la construction de la maison.
La Plomberie : le Vrai Casse-Tête de l’Îlot
Poser une baignoire au milieu d’une pièce, ça veut dire que l’eau chaude, l’eau froide et l’évacuation doivent… sortir du sol. Ça ne s’improvise pas au dernier moment.
Pour la robinetterie, la version sur pied est la plus chic. Mais attention ! Les tuyaux doivent être placés au millimètre près et la colonne doit être ancrée dans du solide (directement dans la chape, pas juste dans le carrelage). Une colonne qui bouge, même un peu, c’est le signe d’une future fuite.
L’évacuation, c’est le point le plus technique. Pour que l’eau s’écoule bien et pour éviter les mauvaises odeurs, il faut une pente constante d’au moins 1 cm par mètre. À l’étage, ça signifie souvent devoir surélever la baignoire sur une petite estrade pour cacher le siphon et garantir cette fameuse pente.
L’erreur de débutant que je vois partout : une pente trop faible. Ça a l’air de rien, mais c’est la garantie d’une eau qui stagne et de problèmes à long terme.
D’ailleurs, si vous faites une estrade, il y a une chose non négociable : la trappe de visite. Et pitié, pas une trappe de 20×20 cm ! Prévoyez au moins 40×40 cm pour qu’un plombier puisse y passer la tête et les bras en cas de pépin. C’est votre seule porte de sortie sans avoir à tout casser.
Avant d’Appeler un Pro : Votre Petite Check-list
Pour préparer votre projet et avoir l’air moins perdu face à l’artisan, voici quelques devoirs à faire vous-même. Ça prend 10 minutes et ça peut vous sauver la mise.
Vérifiez votre chauffe-eau. Allez voir la capacité écrite dessus (150L, 200L, 300L…). Si vous rêvez d’une baignoire de 400L et que votre ballon fait 150L, vous prendrez des bains tièdes. C’est le premier point bloquant à vérifier, et c’est gratuit !
Identifiez votre sol. Est-ce du béton (souvent au rez-de-chaussée) ou un plancher en bois (souvent à l’étage) ? La réponse change tout pour la question du poids.
Faites le test du balai. Prenez un balai ou un aspirateur et mimez le geste de nettoyer autour de l’emplacement futur de la baignoire. Si vous devez vous contorsionner, c’est que l’espace est trop juste. Prévoyez au moins 50-60 cm de passage libre pour ne pas maudire votre installation à chaque ménage.
Sécurité et Humidité : les Angles Morts du Projet
La tendance de la baignoire dans la chambre, c’est très joli, mais ça ouvre une boîte de Pandore. Parlons électricité : autour d’un point d’eau, il y a des règles de sécurité ultra strictes. En gros :
Dans la baignoire : Rien d’électrique, jamais.
Juste au-dessus et autour : Seuls des équipements spéciaux (luminaires 12V protégés, etc.) sont autorisés.
Un peu plus loin (à 60 cm) : Toujours pas de prise de courant !
Installer une baignoire dans la chambre veut donc dire que la lampe de chevet, le chargeur de téléphone, tout ça doit être à bonne distance. C’est non négociable, la sécurité avant tout.
Et puis il y a l’humidité. Un bain chaud, c’est une machine à vapeur. Dans une chambre mal ventilée, c’est la porte ouverte aux moisissures, à la peinture qui cloque et au parquet qui gondole. Une VMC performante et un sol parfaitement étanchéifié sont indispensables.
un Projet de Passion, mais Surtout de Raison
La baignoire ronde, c’est un vrai kiff. Elle peut transformer une pièce et devenir votre cocon de décompression. Mais c’est un projet exigeant qui demande de penser d’abord à la technique avant de penser à la déco.
Structure, plomberie, budget, sécurité… discutez de tout ça avec des professionnels qualifiés. Leurs conseils sont un investissement, pas une dépense. Un projet réussi, c’est l’équilibre parfait entre le coup de cœur et la raison. Si vous gardez ça en tête, alors oui, vous pourrez buller en toute sérénité pendant des années. Et franchement, c’est bien ça le but, non ?
Galerie d’inspiration
Le point sur la robinetterie : Le choix du robinet est aussi crucial que celui de la baignoire. Pour un modèle en îlot, une robinetterie sur pied est spectaculaire mais exige une plomberie parfaitement anticipée dans la chape. Une alternative ? Les modèles muraux à long bec, ou une robinetterie directement intégrée sur la margelle de la baignoire, si celle-ci est assez large.
Plus qu’une baignoire, c’est une pièce d’eau. Son diamètre généreux, souvent autour de 150 cm, invite au partage. C’est l’un des rares modèles où l’on peut confortablement prendre un bain à deux, face à face, sans se contorsionner.
Acrylique : Léger, abordable et chaud au toucher. C’est le choix le plus courant, mais attention aux rayures sur les modèles d’entrée de gamme.
Solid Surface : Des matériaux comme le Corian® ou le Cristalplant® offrent un fini mat et velouté, une résistance supérieure et la possibilité de réparer les impacts. Le budget est cependant bien plus élevé.
Acier émaillé : Extrêmement durable et hygiénique, comme chez des marques telles que Kaldewei. Il est plus froid au premier contact et peut être glissant sans traitement antidérapant.
Le secret ? Penser au toucher. La sensation du matériau sur la peau fait partie intégrante de l’expérience du bain.
Comment gérer l’inévitable
Saviez-vous que l’ancêtre de la baignoire ronde est le bain japonais
L’erreur classique : Oublier la trappe de visite ! Pour une baignoire encastrée, une trappe d’accès discrète mais suffisamment grande est non négociable. Elle doit permettre un accès facile au siphon et à toute la plomberie en cas de fuite ou de bouchon. La cacher derrière un panneau aimanté carrelé est une solution élégante.
Pensez au temps de remplissage. Une baignoire ronde de 150 cm de diamètre peut contenir plus de 400 litres d’eau (sans compter le volume de l’occupant). Avec un débit standard de 12 litres/minute, il faudra plus de 30 minutes pour la remplir. Un robinet à grand débit ou un système de remplissage par le trop-plein peut grandement améliorer le confort.
Option A : Pose libre (îlot). Spectaculaire, elle devient la sculpture de votre pièce. Idéale pour les grands espaces, elle requiert des arrivées d’eau et une évacuation par le sol.
Option B : Encastrée. Plus discrète, elle s’intègre dans une estrade ou une niche. Elle facilite le rangement sur les margelles et limite les éclaboussures. Parfait pour optimiser l’espace.
Le choix dépend purement de l’effet architectural souhaité et de la configuration de votre pièce.
La tendance est aux finitions audacieuses. Oubliez le blanc immaculé et osez le noir mat pour un look graphique et contemporain. Des marques comme Agape ou Bette proposent des modèles bicolores (extérieur coloré, intérieur blanc) qui transforment la baignoire en une véritable pièce de design.
Nettoyez les parois avec une éponge douce et un nettoyant non abrasif.
Pour atteindre le centre sans effort, utilisez une brosse à long manche.
Rincez abondamment pour éviter que le calcaire et les résidus de savon ne s’incrustent.
Une baignoire ronde dans une chambre, est-ce une bonne idée ?
C’est le fantasme absolu, mais il faut être pragmatique. L’humidité est l’ennemi numéro un. Il faut impérativement une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) surpuissante, un revêtement de sol adapté et idéalement un déshumidificateur d’air. Sans cela, bonjour les moisissures et le papier peint qui se décolle.
Selon une étude du fabricant Villeroy & Boch, ses baignoires en Quaryl (un mélange de quartz et d’acrylique) peuvent conserver la chaleur de l’eau plus longtemps que l’acrylique seul, grâce à la densité du matériau. Un point à considérer pour les amateurs de longs bains.
L’éclairage scénarise votre baignoire. Pensez à un éclairage principal fonctionnel et à des sources de lumière d’ambiance.
Un lustre suspendu au-dessus (attention aux normes électriques IP44 minimum).
Des spots orientables pour souligner ses courbes.
Un bandeau LED intégré sous la margelle d’une baignoire encastrée pour un effet flottant.
Une isolation thermique supérieure.
Une sensation de robustesse et de silence au remplissage.
La possibilité de créer des formes précises et des parois fines.
Le secret ? Les matériaux composites minéraux. Ils combinent les avantages de plusieurs matières pour un résultat haut de gamme, durable et esthétique.
Point budget : Le prix affiché de la baignoire n’est que la partie émergée de l’iceberg. N’oubliez pas de chiffrer : le renforcement potentiel du plancher, la création d’une plomberie spécifique, le coût de la robinetterie sur pied (souvent chère) et le tarif de pose par un artisan qualifié, qui sera plus élevé que pour un modèle standard.
Peut-on installer un système de balnéothérapie ?
Absolument. La plupart des fabricants proposent des options avec des buses d’hydromassage (air, eau, ou air+eau). Le format rond se prête particulièrement bien à une répartition homogène des jets pour un massage enveloppant. Assurez-vous simplement que le local technique (moteur, pompe) soit accessible et bien ventilé.
La bonne hauteur : Pour une baignoire à poser, la hauteur standard est d’environ 60 cm. C’est esthétique, mais l’enjamber peut être difficile pour les enfants ou les personnes à mobilité réduite. Une baignoire semi-encastrée dans une estrade de 20-30 cm peut être un excellent compromis entre design et accessibilité.
Une baignoire en Solid Surface de 150 cm de diamètre peut peser jusqu’à 150-180 kg à vide. C’est plus lourd que l’acrylique (50-70 kg) mais souvent moins que la fonte (plus de 200 kg). Ce poids doit être ajouté à celui de l’eau pour le calcul de charge au sol.
Cela explique pourquoi ce matériau est souvent privilégié au rez-de-chaussée ou dans des constructions neuves où le plancher a été calculé en conséquence.
Ne sous-estimez pas l’espace de circulation. Une règle d’architecte simple : laissez au minimum 60 à 70 cm de passage libre tout autour d’une baignoire en îlot. C’est l’espace nécessaire pour circuler aisément, mais aussi pour nettoyer le sol et les parois extérieures de la baignoire.
L’acoustique est un détail qui change tout. Le bruit de l’eau remplissant une grande cuve ronde est très différent de celui d’une baignoire classique. Le son est plus ample, plus sourd. Les matériaux comme l’acier émaillé peuvent être plus sonores que les composites minéraux, qui ont tendance à étouffer l’impact de l’eau.
Le coût du renforcement du sol.
Le prix de la baignoire elle-même.
Le tarif de la robinetterie (sur pied ou murale).
Le budget pour la plomberie (déplacement des arrivées/évacuations).
La main d’œuvre pour l’installation complexe.
Finition mate ou brillante ? Le brillant est classique, facile à nettoyer et réfléchit la lumière, agrandissant visuellement l’espace. Le mat, très tendance, offre un toucher velouté et un look plus design. Il est cependant plus sensible aux traces de gras et demande un entretien avec des produits spécifiques pour ne pas le lustrer.
Pour une intégration parfaite dans un style rustique ou wabi-sabi, mariez votre baignoire ronde avec des matériaux bruts. Imaginez-la encastrée dans un podium en tadelakt ou posée sur un parquet en bois brut, entourée de murs en pierre apparente. L’harmonie naît du contraste entre la perfection de sa courbe et l’imperfection de la nature.
« La baignoire ronde n’est pas un objet fonctionnel, c’est une déclaration. Elle impose de penser toute la pièce autour d’elle. Elle ne se cache pas dans un coin, elle crée le centre. » – Propos d’un architecte d’intérieur.
Comment choisir le bon diamètre ?
Ne vous fiez pas qu’aux dimensions extérieures. Asseyez-vous (à sec !) dans les modèles en showroom. Un diamètre de 130-140 cm peut suffire pour une personne, offrant une sensation de cocon. Les modèles de 150 cm et plus sont idéaux pour un usage à deux ou pour ceux qui aiment avoir beaucoup d’espace pour s’étendre.
Architecte d'Intérieur & Passionnée de Rénovation Ce qui l'anime : Mobilier sur mesure, Projets cuisine & bain, Solutions gain de place
Marion a grandi entourée d'artisans – son père était ébéniste et sa mère décoratrice. Cette immersion précoce lui a donné un regard unique sur l'aménagement intérieur. Aujourd'hui, elle partage son temps entre la conception de projets pour ses clients et l'écriture. Sa spécialité ? Transformer les contraintes en opportunités créatives. Chaque petit espace cache selon elle un potentiel insoupçonné. Les week-ends, elle restaure des meubles anciens dans son atelier niçois, toujours accompagnée de son chat Picasso.