5 appareils en veille qui gonflent votre facture la nuit

En tant que chef, je suis obsédé par l’efficacité. Chaque geste, chaque ingrédient, chaque minute compte. Mais il y a une chose que l’on oublie souvent de maîtriser : l’énergie. Vous pensez que votre cuisine se repose la nuit ? Détrompez-vous. De petits vampires d’énergie, silencieux et discrets, continuent de grignoter des kilowattheures, alourdissant inutilement votre facture. Comme pour une recette, le secret est dans les détails. Apprenons à traquer ces consommations fantômes pour alléger la note et adopter des réflexes de pro.
1. Le petit-électroménager : les faux endormis du plan de travail
Votre machine à café dernier cri avec son bel écran digital, votre micro-ondes affichant l’heure, ou même votre robot cuiseur connecté en Wi-Fi… Ils semblent en sommeil, mais ils sont en réalité en veille active. Ils attendent vos ordres, maintiennent une connexion, et gardent leurs circuits sous tension. C’est pratique, mais cela a un coût non négligeable.
Individuellement, leur consommation semble dérisoire. Mais additionnez-les, et sur une année, la facture grimpe. Une machine à café moderne en veille peut consommer jusqu’à 15 kWh par an, juste pour être prête à vous servir votre expresso matinal. C’est l’équivalent de plusieurs cycles de lave-vaisselle ! Imaginez le total avec le grille-pain, la bouilloire et l’enceinte connectée.
L’astuce du chef pour reprendre le contrôle :
Dans une cuisine professionnelle, à la fin du service, on coupe tout au disjoncteur. À la maison, l’équivalent est la multiprise avec interrupteur. C’est mon meilleur allié. Regroupez tous les appareils de votre « coin petit-déjeuner » (machine à café, grille-pain, bouilloire) sur une seule et même multiprise. Le soir, avant de vous coucher, un seul geste sur l’interrupteur suffit à tout couper réellement. Vous pouvez ainsi économiser facilement entre 15 et 30 euros par an, juste sur ce poste.
2. Le four et la plaque à induction : les géants silencieux

On n’y pense jamais, mais nos appareils de cuisson sont de grands consommateurs de veille. Le four moderne, avec son horloge digitale, ses programmes pré-enregistrés et sa connectivité Wi-Fi, consomme de l’énergie en permanence. Idem pour la plaque à induction dont les voyants lumineux restent souvent allumés ou en attente.
Ces appareils peuvent représenter une consommation de veille allant jusqu’à 25 kWh par an. C’est l’énergie nécessaire pour faire rôtir une dizaine de poulets ! C’est un gaspillage pur, car cette énergie ne sert absolument pas à la cuisson.
L’astuce du chef pour une cuisson plus économe :
Au-delà de la veille, optimisez la cuisson elle-même. La chaleur résiduelle est votre meilleure amie ! Sur une plaque vitrocéramique ou à induction, coupez le feu 5 minutes avant la fin de la cuisson des pâtes ou d’un plat mijoté. La chaleur emmagasinée par la plaque suffira amplement à terminer la cuisson. Pour le four, éteignez-le 10 minutes avant la fin pour un gratin ou un rôti ; la porte fermée, il conservera une chaleur intense. C’est une technique que nous utilisons constamment en cuisine pour maîtriser les cuissons et… la facture d’électricité.
3. La télévision, le décodeur et la box Internet dans la cuisine

De plus en plus de cuisines s’ouvrent sur le salon ou intègrent un petit coin TV pour suivre une recette ou se détendre. C’est là que se cache un trio de choc en matière de consommation passive. La smart TV, même éteinte avec la télécommande, reste en veille profonde pour pouvoir se rallumer instantanément et télécharger des mises à jour. Le décodeur TV et la box Internet, eux, ne dorment quasiment jamais.
Ce trio peut facilement représenter plus de 150 kWh par an en consommation de veille, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’un petit réfrigérateur ! Pour la box Internet, il est souvent difficile de la couper si vous avez des objets connectés ou un téléphone fixe qui en dépendent. Mais pour la TV et le décodeur, il n’y a aucune excuse.
L’astuce du chef pour une soirée tranquille :
Comme pour les petits appareils, branchez votre télévision et votre décodeur sur une multiprise à interrupteur. En un seul clic, vous coupez leur alimentation pour la nuit. Pour la box Internet, si vous n’en avez pas l’utilité la nuit, envisagez d’investir dans une simple prise programmable (trouvable pour moins de 10 € chez Bricomarché ou Leroy Merlin). Programmez-la pour qu’elle coupe le courant à minuit et le remette à 6h du matin. Vous économiserez de l’énergie sans même y penser.
4. Les chargeurs : les petits suceurs d’énergie disséminés
La cuisine est souvent le point de ralliement des chargeurs : celui du téléphone, de la tablette utilisée pour les recettes, du mixeur plongeant sans fil, de la balance de cuisine rechargeable… Le problème ? Un chargeur branché à vide, sans appareil au bout, continue de consommer un peu d’électricité. C’est ce qu’on appelle la consommation à vide.
Un seul chargeur ne consomme presque rien, mais multipliez cela par 3, 4 ou 5 chargeurs branchés en permanence dans la maison, et vous gaspillez jusqu’à 10 kWh par an. C’est peu, mais c’est l’énergie la plus simple à économiser. C’est comme jeter une cuillère de sucre à chaque fois que vous ouvrez le bocal : à la fin de l’année, le paquet est vide.
L’astuce du chef pour l’organisation :
Créez une « station de charge ». Dédiez un coin de votre cuisine ou de votre entrée à la recharge. Branchez tous vos chargeurs sur une seule multiprise (oui, encore elle !) et prenez l’habitude de l’éteindre quand rien ne charge. Vous éviterez ainsi de laisser des chargeurs orphelins branchés aux quatre coins de la maison et vous ferez des économies sans effort.
5. Le deuxième réfrigérateur ou congélateur : l’oublié de la cave
C’est un classique dans de nombreux foyers français : le vieux réfrigérateur ou congélateur qui a été relégué à la cave ou au garage. On s’en sert pour les boissons en été ou pour stocker les surplus. Le problème est que ces appareils sont souvent anciens, énergivores et fonctionnent 24h/24, souvent à moitié vides.
Un vieux congélateur peut consommer plus de 400 kWh par an, soit un coût de près de 100 euros ! C’est souvent le poste de dépense « caché » le plus important de la maison. Demandez-vous s’il est vraiment indispensable.
L’astuce du chef pour optimiser le froid :
- Faites l’inventaire : Un congélateur plein consomme moins d’énergie qu’un congélateur vide (l’inertie thermique des aliments congelés aide à maintenir la température). Si le vôtre est souvent vide, il vous coûte de l’argent pour refroidir de l’air. Pensez au batch cooking pour le remplir intelligemment.
- Vérifiez les joints : Passez une feuille de papier entre la porte et le corps de l’appareil. Si vous pouvez la retirer sans résistance, le joint n’est plus étanche et laisse entrer la chaleur. Il est temps de le changer.
- Dégivrez régulièrement : Une couche de givre de seulement 3 millimètres peut augmenter la consommation de 30% ! Un dégivrage deux fois par an est un minimum.
En cuisine comme à la maison, la maîtrise des coûts passe par une attention aux détails. En adoptant ces quelques réflexes simples, vous réduirez non seulement votre facture d’électricité, mais vous prolongerez aussi la durée de vie de vos appareils. C’est ça aussi, l’art de la cuisine : ne rien gaspiller.