Cette ville va devenir la capitale allemande du bijou en 2025

Quand on prépare un voyage en Allemagne, on pense à Berlin, Munich ou Hambourg. Pforzheim ? Je dois avouer que, lors de ma première visite, cette ville n’était pour moi qu’un nom sur la carte entre Stuttgart et Karlsruhe. Et pourtant, quelle erreur ! J’ai découvert une destination fascinante, un secret bien gardé qui s’apprête à briller de mille feux. On l’appelle la « Goldstadt », la ville de l’or, et ce n’est pas une simple formule marketing. Depuis des décennies, plus de 50% des bijoux allemands sont fabriqués ici. Mais Pforzheim est bien plus qu’un simple atelier géant ; c’est une ville de contrastes, où l’histoire tragique a donné naissance à une beauté inattendue.
La capitale de l’or, bien plus qu’un slogan
Les chiffres mentionnés dans l’article original sont impressionnants, mais ils ne traduisent pas l’atmosphère qui règne en ville. En se baladant, on sent cette fierté, on voit des vitrines qui scintillent plus qu’ailleurs. Pour vraiment comprendre, il faut absolument visiter deux lieux emblématiques. Le premier, c’est le Schmuckmuseum, le musée du bijou. Pour environ 8€ l’entrée (un excellent rapport qualité-prix), on voyage à travers 5 000 ans d’histoire de la parure. J’y ai passé plus de deux heures, fasciné par la finesse des pièces Art Nouveau et l’audace des créations contemporaines. Conseil : le musée est fermé le lundi, planifiez votre visite en conséquence !
L’autre incontournable, ce sont les Schmuckwelten. Il faut être honnête : c’est une expérience bien plus commerciale. Imaginez un mélange entre un grand magasin de luxe, un musée et un parc d’attractions sur le thème des minéraux et des bijoux. Certains trouveront ça un peu kitsch, mais j’ai trouvé l’expérience unique pour voir des artisans à l’œuvre et comprendre tout le processus, de la pierre brute au joyau étincelant. C’est aussi une excellente visite si vous voyagez en famille, les enfants adorent la galerie des minéraux.
Le choc architectural : la beauté inattendue du béton

C’est là que Pforzheim m’a le plus surpris. La ville a été presque entièrement détruite par un bombardement en février 1945. En sortant de la gare principale (Hauptbahnhof), on n’est pas accueilli par des maisons à colombages, mais par un chef-d’œuvre de l’architecture cubique des années 50. Au début, ça peut dérouter. Ce n’est pas la beauté classique de Fribourg ou Heidelberg. C’est une esthétique plus brute, plus honnête, celle d’une ville qui a dû se réinventer à partir de rien.
Je vous conseille de faire une balade architecturale. Levez les yeux ! Observez les façades du théâtre (Stadttheater), de l’hôtel de ville (Rathaus) ou de l’église Stadtkirche. Vous découvrirez des mosaïques, des jeux de fenêtres, des détails typiques des années 50 et 60. Cette architecture n’est pas juste un style, c’est le symbole d’une ville qui a refusé de mourir et qui a regardé vers l’avenir. C’est une leçon d’histoire à ciel ouvert, et c’est ce qui rend Pforzheim si attachante.
Conseils pratiques pour votre escapade à Pforzheim

Pforzheim est une destination parfaite pour un week-end, surtout pour nous, Français de l’Est. Depuis Strasbourg, le trajet en train dure moins d’une heure et demie avec un changement à Karlsruhe. Pensez au Baden-Württemberg-Ticket si vous êtes plusieurs, il permet de voyager en illimité sur les trains régionaux pour une journée à un prix très avantageux.
Pour le logement, il y a des options pour tous les budgets. On trouve des hôtels très corrects près de la gare pour environ 80-100€ la nuit. Pour une occasion spéciale, le Parkhotel Pforzheim, au bord de la rivière Enz, est une valeur sûre avec des chambres autour de 150-200€.
Côté gastronomie, voici mon plus grand conseil : fuyez les restaurants trop centraux et touristiques. Pour un déjeuner authentique et pas cher, allez au marché sur la Marktplatz (les mardis, jeudis et samedis). J’y ai mangé des Maultaschen (sortes de ravioles locales) délicieuses pour moins de 10€. Le soir, je vous recommande le Wirtshaus im Kesselhaus. C’est une ancienne chaufferie magnifiquement transformée en restaurant. L’ambiance est incroyable et on y déguste une cuisine badoise moderne et savoureuse. Comptez environ 40-50€ par personne pour un repas complet, un excellent souvenir garanti.
L’autre visage de Pforzheim : la porte de la Forêt-Noire
Ce que beaucoup ignorent, et ce qui fait le charme secret de la ville, c’est que Pforzheim est la porte d’entrée nord de la Forêt-Noire. C’est ici que commence le fameux sentier de grande randonnée « Westweg ». Après une journée passée à admirer l’or et le béton, rien de tel qu’une escapade dans la nature. À quelques minutes en bus du centre-ville, on se retrouve au calme, au milieu des sapins. C’est ce contraste qui est si puissant : une ville industrielle et créative, nichée au seuil d’une des plus belles forêts d’Europe.
L’automne 2025, comme le suggère l’article, est effectivement une période idéale. La lumière dorée de la saison sublime les façades modernistes et fait flamboyer les couleurs de la Forêt-Noire. La ville est aussi moins fréquentée qu’en été. Pforzheim n’est peut-être pas une ville « Instagrammable » au premier regard. C’est une destination qui se mérite, qui se découvre avec curiosité. On y vient attiré par la réputation de la « ville de l’or », on est surpris par son architecture audacieuse, et on finit par être charmé par son authenticité et son cadre naturel. Une vraie belle découverte, loin des sentiers battus.