Le Lierre Envahit Votre Mur ? Ma Méthode Complète Pour Vous en Débarrasser Pour de Bon

Auteur Sandrine Morel

Après des décennies passées les mains dans la terre, j’ai appris un truc : il faut respecter chaque plante. Même le lierre, oui. D’ailleurs, dans la nature, il est super utile, offrant un gîte et le couvert aux oiseaux et aux insectes. Mais… quand il commence à s’incruster sur une façade, à étrangler un pommier ou à annexer un massif de fleurs, le respect doit céder la place à l’action. Et par action, je ne parle pas d’une attaque chimique à l’aveugle.

Franchement, je vois trop souvent des gens se jeter sur des solutions miracles trouvées sur internet. Le résultat est presque toujours le même : un lierre qui fait semblant de mourir avant de revenir en force, et parfois un mur ou un sol bien amoché au passage. Mon approche est différente. Elle repose sur une idée toute simple : comprendre l’ennemi pour le maîtriser durablement. C’est ce que je vais partager avec vous aujourd’hui.

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Avant de sortir la scie, comprenez son double jeu

Stop ! Avant de vous ruer sur votre sécateur, prenez deux minutes pour observer ce lierre. C’est une plante incroyablement maligne qui ne se contente pas de survivre, elle prospère grâce à une double stratégie. C’est LA clé pour gagner la partie.

Ses deux types de racines : le cœur du problème

Le lierre a un super-pouvoir : deux systèmes de racines totalement différents. C’est là que tout le monde se fait avoir.

  • Les racines dans le sol : Celles-là, ce sont ses racines nourricières. Comme n’importe quelle plante, c’est par là qu’il boit et qu’il mange. C’est sa ligne de vie. Si vous ne vous en occupez pas, tout ce que vous ferez en hauteur ne sera que du bricolage temporaire.
  • Les crampons sur le mur : Ce sont les milliers de petites ventouses qui lui permettent de s’agripper partout. Contrairement à une idée reçue, elles ne nourrissent PAS la plante. Leur seul but est de la fixer. Attention, si elles ne percent pas un mur sain, elles adorent s’infiltrer dans la moindre fissure et peuvent dégrader les joints anciens. En les arrachant brutalement, vous risquez de faire de gros dégâts.

La règle d’or est donc simple : pour tuer le lierre en hauteur, il faut lui couper les vivres en le séparant de ses racines au sol.

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D’ailleurs, si vous voyez des fleurs jaunâtres en automne suivies de baies noires en hiver, c’est un signe. Cela veut dire que le lierre est là depuis très, très longtemps. Ses racines au sol seront énormes, et le travail, disons-le, sera plus costaud.

Ma méthode d’éradication, étape par étape

Oubliez les pulvérisations hasardeuses. La méthode que j’utilise est manuelle, logique et respectueuse de votre maison. Elle demande de la patience, c’est vrai, mais c’est la seule qui garantit un résultat vraiment propre et durable.

Étape 1 : Couper les vivres (L’action décisive)

C’est l’étape la plus importante, celle qui change tout. L’objectif : isoler complètement la partie aérienne de sa source de vie dans le sol.

Le bon moment ? Idéalement à la fin de l’automne ou en hiver, quand il ne gèle pas trop fort. La plante est au repos, et il y a moins de feuilles pour vous gêner dans votre travail. C’est plus propre.

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Votre kit de survie anti-lierre :

  • Pour les jeunes tiges : Un bon sécateur de force. Comptez entre 40€ et 70€. C’est un investissement, mais ça vous change la vie par rapport au modèle à 10€ qui vous détruit la main.
  • Pour les troncs moyens (jusqu’à 5 cm) : Une petite scie d’élagage japonaise. Ça se trouve dans les bonnes jardineries ou en ligne pour 20€ à 40€, et ça coupe comme dans du beurre, sans forcer.
  • Pour les gros troncs : Une serpe bien affûtée ou une petite hachette, en faisant bien attention au mur derrière !

La technique du pro : Ne vous contentez pas d’une seule coupe ! Coupez toutes les tiges au ras du sol. Ensuite, faites une deuxième coupe environ 50 cm plus haut. Retirez complètement le morceau de tige entre les deux coupes. Vous créez une bande vide, une sorte de « no man’s land » végétal. C’est une vérification visuelle imparable : si c’est bien net, vous avez condamné à mort tout ce qui se trouve au-dessus.

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L’astuce pour les plus pressés : Si vous n’avez qu’une heure ce week-end, faites au moins ça ! C’est le geste le plus rentable en temps. Voir le lierre commencer à dépérir tout seul est une excellente motivation pour la suite.

Étape 2 : La patience stratégique (Ne touchez plus à rien !)

Et maintenant… on attend. C’est le plus dur, je sais, mais c’est VITAL pour votre mur. Laissez le lierre accroché mourir sur pied. Privé d’eau, il va se dessécher.

Combien de temps ? Plusieurs mois. Visez entre 6 mois et un an pour être tranquille. Vous saurez que c’est bon quand les feuilles seront brunes et tomberont toutes seules. Les tiges, avant souples, doivent craquer comme du bois mort sous vos doigts, sans plier.

Pourquoi attendre ? J’insiste, mais c’est crucial. En séchant, les crampons perdent leur super-pouvoir adhésif. Arracher du lierre vivant, c’est la recette parfaite pour emporter la peinture, le crépi ou les joints avec. J’ai vu un client mettre à nu un pan de mur entier pour avoir été trop impatient… une réparation qui lui a coûté une petite fortune.

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Étape 3 : L’arrachage final (Le travail de finition)

Une fois le lierre bien sec, le retirer devient presque un plaisir. Presque.

Commencez par le haut et tirez doucement vers le bas, bien parallèlement au mur. Ne tirez jamais vers vous ! Normalement, il devrait venir par grandes plaques. S’il résiste, n’insistez pas comme un forcené. Aidez-vous d’une spatule en plastique pour décoller les tiges sans rayer le support.

Pour les traces de crampons qui restent, utilisez une brosse métallique dure sur de la brique ou de la pierre solide, mais allez-y doucement. Sur un crépi, préférez une brosse en nylon, bien plus douce. Honnêtement, le nettoyeur haute pression est à réserver aux surfaces en béton très saines. Sur des joints anciens, c’est une interdiction formelle !

Étape 4 : Le dessouchage (Éliminer la source du mal)

Le lierre sur le mur est mort, mais ses racines sont bien vivantes et prêtes à repartir. C’est maintenant qu’on s’attaque au cœur du réacteur.

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Mon astuce de pro : La veille, arrosez copieusement la zone au pied du mur. Une terre humide est beaucoup plus facile à travailler, et les racines viendront sans trop se battre.

Avec une bonne bêche, creusez tout autour des souches. Suivez les racines principales, qui peuvent être étonnamment longues. Soulevez-les avec une fourche-bêche. C’est un travail physique, ne nous mentons pas. Pour nettoyer une façade de 10m², comptez facilement 2 à 3 heures de travail rien que pour cette étape. Le but est de retirer le maximum, même si vous n’aurez jamais 100% des radicelles.

Étape 5 : La surveillance (La guerre d’usure)

Dans les mois qui suivent, inspectez la zone. Des petits fragments de racine vont tenter de lancer de nouvelles pousses. Dès qu’une feuille verte pointe son nez, arrachez-la. Immédiatement. En l’empêchant de faire sa photosynthèse, vous épuiserez la racine qui finira par abandonner. C’est une guerre d’usure, et si vous êtes régulier, c’est vous qui gagnez.

Les remèdes de grand-mère : on fait le tri ?

On lit tout et son contraire sur les désherbants « maison ». Soyons clairs sur leur efficacité réelle.

Le vinaigre blanc ? Il brûle les feuilles, c’est tout. Sur un lierre bien installé, c’est comme couper une mèche de cheveux en espérant devenir chauve. La racine, indemne, renverra de nouvelles pousses en quelques jours. En plus, il acidifie le sol et tue tout ce qu’il touche.

Le gros sel ou l’eau salée ? C’est encore pire. C’est la technique de la terre brûlée. Oui, ça peut tuer le lierre, mais ça stérilise aussi votre sol pour des années. Plus rien ne poussera. À proscrire absolument dans un jardin. C’est uniquement pour une allée en gravier, et encore…

L’eau bouillante, elle, est efficace sur une toute petite pousse qui vient de germer. Mais sur une souche établie, l’eau refroidit avant d’atteindre les racines profondes. C’est beaucoup d’efforts et de risques de brûlure pour un résultat quasi nul.

Alors, une alternative naturelle qui fonctionne VRAIMENT ? Si vous avez une grande surface de lierre au sol, essayez l’occultation. Couvrez toute la zone avec une bâche totalement opaque et épaisse (une bâche de chantier noire, pas un simple géotextile). Bloquez-la bien avec des pierres. Laissez-la en place pendant au moins un an, voire deux. Privé de lumière, le lierre va s’épuiser et mourir jusqu’à la racine. C’est lent, mais terriblement efficace et sans effort.

Quelques cas particuliers

Sur un arbre : Le lierre n’est pas un parasite, mais il concurrence l’arbre pour la lumière et l’eau. N’arrachez JAMAIS le lierre d’un tronc, vous blesseriez l’écorce. Appliquez juste l’étape 1 : coupez les tiges à la base de l’arbre. Le lierre mourra et tombera tout seul avec le temps.

Sur un mur fragile (vieux joints, pisé…) : Prudence maximale. La méthode « couper, attendre, retirer doucement » est non négociable. N’utilisez aucun outil métallique. Si vous avez un doute, l’intervention d’un maçon spécialisé après le retrait du lierre peut vous éviter une catastrophe.

Le lierre du voisin : La loi vous autorise à couper ce qui dépasse chez vous. Mais avant de sortir les outils, allez discuter. Une bonne entente est toujours la meilleure solution.

Un dernier mot sur la sécurité et les déchets

Pensez à vous ! Le lierre peut être irritant pour la peau. Portez toujours des gants robustes, des manches longues et des lunettes.

Si le lierre monte très haut, ne jouez pas les héros sur une échelle bancale. C’est le travail d’un professionnel équipé (élagueur, nacelle…). Une chute vous coûtera bien plus cher que les 300 à 600€ que peut facturer un pro pour une intervention sécurisée.

Et pour les déchets, ne mettez jamais le lierre frais au compost, il pourrait y repartir de plus belle ! Laissez-le sécher complètement au soleil sur une bâche. Une fois sec et cassant, vous pourrez le broyer, le composter ou l’emmener à la déchetterie.

Voilà, vous avez tout en main. Se débarrasser du lierre, ce n’est pas une question de produit miracle, mais de méthode, de logique et d’un peu d’huile de coude. C’est un travail exigeant, c’est sûr, mais la satisfaction de retrouver un mur propre et un arbre qui respire, ça, ça n’a pas de prix.

Inspirations et idées

Pour un travail efficace et propre, l’équipement est clé. Ne vous lancez pas sans une panoplie minimale mais bien choisie :

  • Un sécateur de force, comme le modèle à enclume de chez Fiskars ou un classique Felco, pour sectionner les tiges principales au ras du sol.
  • Une scie d’élagage (japonaise de préférence) pour les troncs les plus épais qui résistent au sécateur.
  • Une brosse métallique rigide pour éliminer les résidus de crampons sur le mur une fois le lierre desséché.
  • Des gants de jardinage épais et montants pour protéger vos mains et avant-bras des irritations.

Une fois le lierre arraché, comment effacer les traces fantômes laissées par ses crampons sur le mur ?

La patience est votre meilleure alliée. Laissez d’abord les crampons sécher complètement pendant plusieurs semaines. Ensuite, frottez énergiquement avec une brosse dure (pas métallique sur un enduit fragile !). Pour les murs résistants, un nettoyeur haute pression utilisé avec précaution peut aider. Si les marques persistent, notamment sur un crépi peint, la solution la plus nette reste de poncer légèrement la surface avant d’appliquer une nouvelle couche de peinture de façade, type pliolite, qui masquera définitivement ces souvenirs tenaces.

Le saviez-vous ? Le lierre (Hedera helix) est l’une des très rares plantes en Europe à fleurir et fructifier en automne et en hiver.

Ses fleurs tardives sont une source de nectar cruciale pour les abeilles, les guêpes et les syrphes avant l’hiver. Ses baies noires, toxiques pour l’homme, constituent un garde-manger vital pour de nombreux oiseaux comme les merles et les grives durant la saison froide. Un argument pour le laisser vivre… mais uniquement là où il ne fait pas de dégâts !

Alternative douce : Le Chèvrefeuille grimpant (Lonicera). Ses tiges volubiles s’enroulent autour d’un support (treillage, câble) sans jamais s’y incruster. Son parfum enivrant en été est un bonus incomparable.

Alternative spectaculaire : La Clématite ‘montana’. Elle offre une croissance rapide et une floraison printanière explosive. Comme le chèvrefeuille, elle a besoin d’un support pour grimper et n’abîmera pas votre façade.

Le choix dépend de l’effet recherché, mais ces deux options embellissent un mur sans le menacer.

L’erreur à proscrire : utiliser un désherbant chimique sur les feuilles en pensant régler le problème. Les feuilles cireuses du lierre sont presque imperméables, rendant le traitement peu efficace. De plus, les produits systémiques puissants (souvent à base de glyphosate, désormais interdit aux particuliers) peuvent contaminer le sol, nuire à la faune et endommager les plantes voisines que vous souhaitiez conserver. La méthode manuelle, bien que plus exigeante, reste la plus sûre et la plus respectueuse de votre jardin.

  • Un mur qui reste impeccable d’une année sur l’autre.
  • Plus besoin de la corvée annuelle d’arrachage.
  • La certitude que la structure du mur n’est plus menacée.

Le secret pour une tranquillité durable ? La prévention active. Après un nettoyage complet, inspectez la base de votre mur deux fois par an (printemps et automne) et arrachez immédiatement toute jeune pousse. Si le lierre provient d’un terrain voisin, l’installation d’une barrière anti-rhizome enterrée sur 30-40 cm le long de la limite de propriété est la solution la plus radicale.

« Le lierre n’est pas un vandale, c’est un opportuniste. Il ne crée jamais la fissure, mais si elle existe, il s’y engouffre et l’élargit par sa croissance. Sur un mur parfaitement sain et lisse, son impact est avant tout esthétique. » – Propos rapportés d’un artisan façadier.

Savoir quand renoncer au « fait maison » est une sagesse. Si le lierre atteint des hauteurs vertigineuses (au-delà du premier étage), s’il a colonisé une toiture ou si votre mur présente des signes évidents de fragilité (joints qui s’effritent, pierres descellées), n’insistez pas. Faire appel à un élagueur-grimpeur ou à un façadier n’est pas un luxe, mais une assurance contre les accidents et des dégâts bien plus coûteux à réparer.

  • Sur un mur en briques : Risque modéré. Les crampons peuvent à terme fragiliser les joints, surtout s’ils sont anciens et à base de chaux.
  • Sur un mur en pierre avec joints anciens : Risque élevé. Le lierre adore s’infiltrer dans les mortiers friables, pouvant provoquer le descellement des pierres lors de l’arrachage.
  • Sur un crépi moderne (ciment) : Risque faible. Les dommages sont surtout esthétiques (traces), le support étant trop dur pour être pénétré.

Et si ce combat contre le lierre devenait une opportunité ?

Une fois les racines principales extraites, le sol à la base de votre mur est probablement fatigué et compacté. Profitez-en pour le décompacter à la grelinette, l’amender généreusement avec un bon compost mûr et y planter un massif de vivaces. Hostas, fougères ou heuchères pour l’ombre, géraniums vivaces ou graminées pour le soleil. Vous transformerez une ancienne zone de conflit en un nouvel espace de vie et de couleur.

Sandrine Morel

Styliste Beauté & Adepte du Bien-être Naturel
Ses expertises : Coiffure créative, Soins naturels, Équilibre intérieur
Sandrine a commencé sa carrière dans les salons parisiens avant de s'orienter vers une approche plus naturelle de la beauté. Convaincue que le bien-être intérieur se reflète à l'extérieur, elle explore constamment de nouvelles techniques douces. Ses années d'expérience lui ont appris que chaque personne est unique et mérite des conseils personnalisés. Grande amatrice de yoga et de méditation, elle intègre ces pratiques dans sa vision holistique de la beauté. Son mantra : prendre soin de soi devrait être un plaisir, jamais une corvée.