Anthurium : mes astuces pour le multiplier sans stress (même si vous débutez)

Découvrez les secrets pour bouturer un anthurium avec succès et faites fleurir votre passion pour cette plante unique.

Auteur Léa Bertrand

Je me souviens encore de mon tout premier anthurium. Un classique, avec sa grande feuille (qu’on appelle spathe) d’un rouge éclatant. Un passionné m’avait dit : « Prends-en soin, et il te le rendra ». C’est exactement ce qui s’est passé. Au fil du temps, cette seule plante m’a offert des dizaines de nouvelles pousses. Je les ai offertes, échangées, et j’ai bien sûr agrandi ma propre petite jungle d’intérieur.

Multiplier un anthurium, franchement, c’est bien plus qu’une simple technique de jardinage. C’est une façon de prolonger la vie d’une plante qu’on aime, de la partager. Ça demande un peu d’observation, quelques gestes simples et surtout, de la patience. J’ai vu des gens échouer en voulant aller trop vite. J’en ai vu réussir en prenant simplement le temps de comprendre comment la plante fonctionne. C’est ce savoir-faire, acquis au fil des saisons, que je veux partager avec vous. Pas de formules magiques, juste des conseils qui marchent.

comment faire pousser l anthurium a partir d une tige

Avant toute chose : on se protège !

Ok, avant même de sortir le sécateur, parlons sécurité. C’est hyper important. L’anthurium est sublime, mais sa sève est irritante. Elle contient de minuscules cristaux qui, au contact de la peau, peuvent provoquer des rougeurs et des démangeaisons. Croyez-moi sur parole, j’ai fait l’erreur une fois d’oublier mes gants… plus jamais !

La règle d’or est donc simple : on met toujours des gants de jardinage. C’est non négociable. Si vous avez des enfants ou des animaux curieux à la maison, soyez doublement vigilant. Un chat ou un chien qui mâchouille une feuille pourrait vraiment souffrir. Placez vos plantes hors de leur portée, surtout juste après une taille. Et après chaque manipulation, hop, on se lave les mains et on nettoie ses outils. C’est une habitude à prendre, un petit rituel qui vous protège, vous et vos plantes.

Comprendre sa plante pour mieux la dupliquer

Pour réussir, il faut juste observer. Regardez bien votre anthurium. Vous voyez ces petites racines un peu beiges ou marron qui sortent de la tige, bien au-dessus de la terre ? Ce sont des racines aériennes. Pour nous, c’est une mine d’or ! Elles sont le signal que la plante est prête à s’enraciner ailleurs. C’est comme si elle nous disait : « Je suis prête pour une nouvelle vie ! »

quand et commebt arroser l anthurium pour le faire fleurir

D’ailleurs, petite info : la partie colorée, qu’on prend pour la fleur, est en fait une feuille modifiée (la spathe). La vraie fleur, c’est la petite tige jaune au centre (le spadice). Comprendre ça aide à se concentrer sur la santé globale de la plante – ses feuilles, sa tige, et surtout ses racines – plutôt que sur sa seule « fleur ».

Le bon timing et le bon matériel

Le calendrier est votre meilleur ami. On ne touche pas à un anthurium en plein hiver, il est en mode hibernation. Le moment parfait ? Le printemps, entre mars et juin. La nature se réveille, les jours rallongent, et la plante est pleine d’énergie pour cicatriser et créer de nouvelles racines.

Côté matériel, pas besoin de se ruiner. Voici ma liste de courses de base :

  • Un sécateur ou un couteau bien aiguisé : Une coupe nette est essentielle pour une bonne cicatrisation. Un bon sécateur coûte entre 15€ et 30€ et c’est un investissement qui dure des années.
  • De l’alcool à 70° : Pour désinfecter la lame avant chaque coupe. Un geste rapide qui évite de propager des maladies.
  • Des gants de jardinage : On en a déjà parlé, c’est indispensable.
  • Des pots propres : Si vous réutilisez des pots, un bon coup de brosse à l’eau savonneuse s’impose.
  • Un bon substrat : C’est LE point clé. N’utilisez JAMAIS de terreau universel pur, c’est la noyade assurée.

Après des années d’essais, voici mon mélange préféré : 40% de terreau de qualité, 30% d’écorce de pin (calibre pour orchidées), 20% de perlite, et 10% de sphaigne ou fibre de coco. Vous trouverez tout ça en jardinerie ou dans les grands magasins de bricolage comme Leroy Merlin ou Castorama. Comptez environ 5-8€ pour un petit sac de perlite, par exemple. Ce mélange est aéré, drainant, bref, tout ce que l’anthurium adore.

quand et comment bouturer un anthurium conseils

Astuce pour les pressés : Pas le temps de jouer à l’apprenti chimiste ? Pas de panique. Achetez simplement un sac de terreau pour orchidées et mélangez-le avec un tiers de terreau pour plantes vertes. C’est une excellente alternative, bien meilleure que le terreau universel seul !

Alors, quelle méthode choisir ?

Franchement, tout dépend de votre plante et de votre niveau de confiance. Si vous débutez ou si votre anthurium est déjà bien touffu, avec plusieurs pieds dans le même pot, foncez sur la division. C’est la méthode la plus simple, la plus rapide et avec un taux de réussite proche de 100%. Si votre plante a développé une longue tige qui se dégarnit à la base, alors le bouturage est parfait. C’est un peu plus technique, ça demande un peu plus de patience, mais c’est incroyablement gratifiant de voir une nouvelle plante naître d’un simple morceau de tige.

ou placer l anthurium dans la maison astuces

Méthode 1 : La division, la plus simple et la plus sûre

Je la recommande à tous les débutants. Votre anthurium est à l’étroit dans son pot ? Allez, vous avez votre projet pour le week-end !

  1. Préparation : La veille, arrosez bien votre plante. Ça rendra les racines plus souples.
  2. Dépoter : Sortez délicatement la motte du pot. Si ça coince, tapotez sur les côtés ou passez une lame fine le long de la paroi.
  3. Séparer : Une fois la motte sortie, démêlez doucement les racines avec vos doigts. Vous sentirez naturellement où les touffes se séparent. Chaque nouvelle plante doit avoir ses propres racines et au moins 3-4 feuilles. N’hésitez pas à utiliser votre couteau désinfecté pour trancher si c’est trop emmêlé. Mieux vaut une coupe nette qu’une racine arrachée !
  4. Rempoter : Rempotez chaque morceau dans un pot juste un peu plus grand que la motte de racines (2-3 cm de diamètre en plus, pas plus !). Un pot trop grand retient trop d’eau, c’est le piège. Tassez légèrement et arrosez modérément.
  5. Convalescence : Placez vos nouveaux bébés dans un endroit lumineux sans soleil direct. Pas d’engrais pendant deux mois. Le signe de la réussite ? Une nouvelle feuille qui pointe le bout de son nez après 4 à 6 semaines.
quels soins pour un anthurium nouvellement plante

Méthode 2 : Le bouturage de tige, pour aller plus loin

C’est idéal pour rajeunir une vieille plante qui a une longue tige nue. C’est un peu plus délicat, mais très accessible.

D’abord, repérez une section de tige saine de 10-15 cm, avec 2 ou 3 feuilles et, surtout, quelques racines aériennes. Coupez net juste en dessous d’un nœud avec des racines. Sur la plante mère, vous pouvez saupoudrer un peu de cannelle en poudre sur la plaie, c’est un excellent antifongique naturel.

Ensuite, il faut faire raciner votre bouture. Deux options s’offrent à vous :

  • Dans l’eau : Mettez la base de la tige dans un verre d’eau. Les feuilles doivent rester hors de l’eau. Changez l’eau tous les 2-3 jours. Petit conseil : si vous utilisez l’eau du robinet, laissez-la reposer 24h à l’air libre avant. Ça permet au chlore de s’évaporer, et votre bouture appréciera ! En quelques semaines, vous verrez de nouvelles racines apparaître. Attendez qu’elles fassent 3-4 cm avant de planter.
  • En substrat : Ma méthode préférée. Plantez directement votre bouture dans un petit pot avec votre mélange spécial anthurium. Pour garder une bonne humidité, vous pouvez coiffer le pot avec un sac plastique transparent percé de trous. C’est une mini-serre maison !

Quelle que soit la méthode, la patience est la clé. Si une feuille jaunit et tombe, pas de panique, la bouture utilise son énergie pour faire des racines. Le seul vrai signe d’échec, c’est une tige qui devient molle et noire.

comment extraire des graines de l anthurium pour le multiplier

Et le semis, on en parle ?

Honnêtement, le semis d’anthurium, c’est pour les plus passionnés d’entre nous. C’est un projet fascinant mais très long. Il faut polliniser la fleur, attendre des mois que les fruits mûrissent, récolter les graines… et patienter ensuite plusieurs années avant d’avoir une plante capable de fleurir. C’est une belle aventure, mais si votre but est juste d’avoir une nouvelle plante, la division et le bouturage sont bien plus directs !

Les soins après l’opération

Les premières semaines sont cruciales. Vos nouvelles plantes sont fragiles. Donnez-leur une lumière vive mais sans soleil direct, et surtout, une atmosphère humide (en les regroupant, par exemple). Pour l’arrosage, attention à ne pas trop en faire ! Laissez sécher les premiers centimètres de terre avant d’arroser à nouveau. L’excès d’eau est l’ennemi numéro un. Mon astuce : je soupèse le pot. S’il est léger, j’arrose. S’il est lourd, j’attends.

quel terreau pour planter un anthurium conseils

Et l’engrais ? On se calme ! Attendez de voir une nouvelle feuille se dérouler, signe que la reprise est bien là. Ensuite, vous pourrez commencer avec un engrais liquide pour plantes fleuries, dilué de moitié, une fois par mois au printemps et en été.

Problèmes courants et solutions maison

Même avec l’habitude, des pépins peuvent arriver.

  • Ma bouture ne fait rien : Si la tige est toujours ferme et verte, soyez patient. Assurez-vous qu’elle a assez chaud.
  • Les feuilles jaunissent : Après une multiplication, c’est à 90% un signe d’arrosage excessif. Laissez bien sécher la terre. (Attention, si votre plante n’a pas été fertilisée depuis des lustres, ça peut aussi être une carence, mais c’est plus rare dans ce contexte).
  • La base de la bouture noircit : C’est la pourriture. Malheureusement, c’est perdu. La prochaine fois, utilisez un substrat encore plus aéré.
  • Des petites mouches autour du pot : Ce sont des mouches de terreau. Leurs larves aiment les sols toujours humides. C’est un signe clair que vous arrosez trop. Espacez les arrosages !

Voilà, vous avez toutes les cartes en main. N’ayez pas peur d’essayer, de couper, de diviser. Le plus grand risque n’est pas d’échouer, mais de ne jamais tenter. Chaque nouvelle plante que vous créerez sera une immense satisfaction et un pas de plus dans votre belle aventure avec le monde végétal.

comment multiplier son anthurium guide detaille

Inspirations et idées

L’erreur fatale du débutant : l’excès d’eau. Une jeune bouture d’anthurium est fragile et ses nouvelles racines peuvent pourrir en un clin d’œil dans un substrat détrempé. Le secret est de maintenir une humidité constante mais légère. Touchez la terre : si elle colle à votre doigt, attendez encore un peu avant d’arroser.

Pour recréer l’humidité tropicale dont votre bouture raffole, transformez une simple bouteille en plastique en mini-serre. C’est facile et redoutablement efficace :

  • Coupez une grande bouteille d’eau transparente aux deux tiers de sa hauteur.
  • Placez la partie supérieure, sans le bouchon, au-dessus du pot de votre bouture.
  • L’ouverture du goulot permet une aération suffisante tout en conservant un taux d’humidité élevé autour de la jeune plante.

Le nom Anthurium vient du grec

Et si le plus beau dans la multiplication, c’était de pouvoir offrir un cadeau vivant ?

Absolument. Offrir une bouture de son propre anthurium, c’est bien plus qu’un simple présent. C’est transmettre une part de son jardin, une histoire qui a commencé avec une seule plante mère. Chaque nouvelle feuille qui apparaîtra chez votre ami ou proche sera un rappel de ce lien. C’est un cadeau qui grandit, qui respire, et qui symbolise la patience et le soin partagés.

Si la multiplication de l’anthurium rouge classique est une porte d’entrée formidable, le véritable Graal pour les collectionneurs est de dupliquer des variétés plus rares. Pensez à l’Anthurium Clarinervium, avec ses feuilles de velours aux nervures argentées, ou au Crystallinum. Réussir à multiplier ces spécimens, c’est non seulement agrandir sa collection, mais aussi posséder une monnaie d’échange précieuse au sein de la communauté des

  • Un terreau pour orchidées comme base aérée.
  • Une poignée de perlite pour garantir un drainage parfait.
  • Un peu de sphaigne à la base de la tige pour maintenir l’humidité.
  • Quelques morceaux de charbon de bois horticole pour prévenir les bactéries.

Le secret ? Un substrat qui imite le sol léger et aéré des forêts tropicales, favorisant un enracinement rapide et sain.

Après avoir prélevé une bouture, la plante mère entre dans une phase de cicatrisation. Évitez de la rempoter ou de la fertiliser pendant les 3 à 4 semaines suivantes pour lui laisser toute l’énergie nécessaire à sa guérison.

Sécateur de précision : Idéal pour les tiges épaisses. Un modèle comme le Felco 6 assure une coupe nette qui écrase moins les tissus végétaux.

Scalpel ou cutter stérilisé : Parfait pour un geste chirurgical, notamment pour prélever une section de tige avec des racines aériennes délicates sans abîmer la plante mère.

Notre conseil ? Le scalpel offre plus de contrôle pour la multiplication, mais un bon sécateur reste indispensable pour l’entretien général.

Une fois votre bouture bien enracinée, le choix du pot est crucial pour la mettre en valeur. C’est le moment de jouer avec les styles.

  • Terre cuite brute : Pour un look naturel et bohème, qui assure en plus une excellente respiration des racines. Les pots de la marque italienne Deroma sont une référence.
  • Céramique émaillée : Un pot blanc ou noir brillant, comme ceux proposés par Serax, crée un contraste saisissant avec le vert profond des feuilles.
  • Pots sur pieds : Ils donnent de la hauteur et un air design à votre nouvelle plante, l’intégrant parfaitement dans un décor contemporain.
  • Une collection de plantes sans se ruiner.
  • Des cadeaux uniques et personnalisés à offrir.
  • La fierté de créer la vie à partir d’une simple tige.

L’astuce ? Un seul anthurium bien entretenu. Il devient une source quasi inépuisable de nouvelles plantes, transformant un achat unique en un investissement vert et durable.

Léa Bertrand

Jardinière Passionnée & Cuisinière du Potager
Ses terrains de jeu : Potager bio, Culture en pots, Recettes du jardin
Léa a découvert sa vocation en cultivant son premier potager sur un balcon de 4m². Depuis, elle n'a cessé d'expérimenter et de partager ses découvertes. Issue d'une famille de maraîchers bretons, elle a modernisé les techniques traditionnelles pour les adapter à la vie urbaine. Sa plus grande fierté ? Réussir à faire pousser des tomates sur les toits de Lyon ! Quand elle n'a pas les mains dans la terre, elle concocte des recettes avec ses récoltes ou anime des ateliers de jardinage dans les écoles de son quartier.