Lavabo bouché ? Le guide complet pour en finir avec les galères (et les mauvaises odeurs)

On est d’accord, la plomberie sous un lavabo, c’est un peu la zone oubliée de la maison. On s’en préoccupe uniquement quand ça va mal : l’eau qui stagne, des odeurs bizarres qui remontent… et bien sûr, ça arrive toujours un dimanche matin. Franchement, après des années à dépanner les gens, j’ai vu ce qui se trame là-dessous. Des nœuds de cheveux et de savon qui pourraient faire une perruque, des restes de cuisine qui forment une pâte grisâtre, du calcaire dur comme du béton… Une chose est sûre : un peu d’entretien préventif vous évitera bien des tracas et des appels en urgence.

L’idée ici, ce n’est pas de vous vendre un produit miracle. C’est de vous filer les bons gestes, ceux qu’on apprend sur le terrain, pour que vous compreniez la mécanique et que vous puissiez agir sans stress et sans tout inonder.

Petit tour d’horizon sous l’évier

Avant de mettre les mains dans le cambouis, un petit topo rapide. C’est tout simple, mais chaque pièce a son rôle. Imaginez un petit parcours :

• La bonde : C’est la grille métallique ou en plastique au fond de votre lavabo. C’est la porte d’entrée. Son job est de filtrer les plus gros trucs. C’est là que les cheveux adorent s’enrouler et que le savon commence son œuvre.
• Le siphon : Juste en dessous, ce tuyau en forme de « U » (ou de « S ») est une invention géniale. Son rôle principal n’est pas de se boucher, mais d’empêcher les odeurs d’égout de remonter dans votre salle de bain. Comment ? Il garde toujours un peu d’eau propre en réserve, ce qui crée un « bouchon » liquide qui bloque les gaz. Malin ! Le problème, c’est que cette courbe est aussi un piège parfait pour les débris un peu lourds. La partie basse, qu’on peut souvent dévisser, s’appelle le culot.
• Le trop-plein : Vous voyez le petit trou en haut de la cuve du lavabo ? C’est lui. C’est une sécurité anti-débordement. Comme l’eau y passe rarement, c’est un coin sombre et humide… un vrai paradis pour les moisissures et les bactéries, souvent responsables des odeurs de renfermé.

D’ailleurs, il y a une vraie différence entre les bouchons de salle de bain et ceux de la cuisine. Dans la salle de bain, le coupable est souvent un mélange d’acides gras (le savon) et de cheveux, qui forment une sorte de feutre collant. En cuisine, c’est plutôt la graisse de cuisson qui refroidit, se fige et emprisonne les petits restes alimentaires. Rien que de savoir ça, on comprend pourquoi verser régulièrement de l’eau très chaude est un super réflexe préventif : ça aide à liquéfier tout ça avant que ça ne durcisse.

La solution express : le geste de 5 minutes pour les plus pressés

Pas le temps pour un grand nettoyage ? Voici un rituel ultra-rapide qui peut faire des merveilles et éviter le pire :

1. Faites bouillir de l’eau et laissez-la refroidir une minute. Versez-la doucement dans l’évier pour dissoudre les graisses récentes (attention sur les installations en PVC très anciennes, n’utilisez pas d’eau bouillante).
2. Avec une pince à épiler, retirez les cheveux et débris visibles sur la grille de la bonde. C’est bête, mais ça change tout.
3. Versez un grand verre de vinaigre blanc chaud dans le trou du trop-plein pour assainir et limiter les odeurs.

C’est déjà un excellent début !

Le vrai nettoyage en profondeur : la méthode pro

Pour un entretien qui tient la route, il n’y a pas de secret : il faut démonter le siphon. Ça fait un peu peur la première fois, mais honnêtement, c’est plus simple que de monter un meuble suédois. Prévoyez une petite demi-heure, le temps de prendre vos marques.

La liste de courses du parfait petit plombier :

• Une bassine ou un seau : Indispensable pour ne pas inonder votre meuble (environ 5€ chez Bricomarché).
• Des gants en caoutchouc : Non négociable, ce que vous allez toucher est un nid à bactéries (2-3€).
• Un goupillon long et fin : Pour récurer l’intérieur. Prenez-en un d’au moins 40 cm pour bien atteindre le conduit du trop-plein (entre 5€ et 15€).
• Un joint de rechange pour le culot : Ça ne coûte rien (1-2€ en magasin de bricolage) et ça vous sauvera d’une fuite au remontage. Prenez l’ancien avec vous pour être sûr du diamètre !
• Une pince multiprise : Au cas où les bagues seraient bloquées par le calcaire (autour de 15€ pour une qualité correcte).

C’est parti, on démonte !

Petit conseil avant de commencer : prenez une photo du montage avec votre téléphone. Ça peut paraître idiot, mais ça a sauvé la mise à plus d’un débutant au moment de tout remonter !

1. Placez votre seau juste sous le siphon.
2. Desserrez le culot, la partie la plus basse du siphon. Tournez dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. L’eau stagnante et les saletés vont tomber dans le seau. Oui, ça sent fort et ce n’est pas très joli à voir, c’est normal.
3. Nettoyez ce culot avec une vieille brosse et du liquide vaisselle. Jetez le contenu à la poubelle, surtout pas dans un autre évier !
4. Examinez le joint en caoutchouc. S’il est sec, craquelé ou déformé, changez-le. C’est LA cause n°1 des petites fuites après un nettoyage.
5. Passez le goupillon à l’intérieur du corps du siphon pour décoller tout ce qui est accroché aux parois.
6. Revissez le culot. Serrez bien à la main, c’est souvent suffisant. Astuce de pro : passez une goutte de liquide vaisselle sur le joint avant de le remettre. Ça aide à bien le positionner et améliore l’étanchéité.
7. Test final : faites couler l’eau pendant une minute et vérifiez qu’aucune goutte ne perle au niveau des raccords.

Bon à savoir : certains siphons, notamment les modèles plus design ou gain de place, n’ont pas de culot dévissable. Dans ce cas, il faut dévisser les deux grandes bagues qui le relient à la bonde (en haut) et à l’évacuation (sur le côté) pour retirer tout le bloc en forme de « U ».

En cas de bouchon tenace : on monte en puissance

Si l’eau ne s’écoule plus du tout, il faut passer à l’étape supérieure. L’idée est d’y aller crescendo, du plus doux au plus musclé.

D’abord, la bonne vieille ventouse. C’est un outil redoutable si on l’utilise bien. L’astuce que tout le monde oublie : bouchez le trou du trop-plein avec un chiffon bien humide ! Sinon, l’air s’échappe par là et vous perdez toute la pression. Laissez un fond d’eau, plaquez la ventouse et pompez avec des mouvements secs. Ça déloge la majorité des bouchons de savon et de cheveux.

Si ça ne suffit pas, on sort le furet domestique. C’est une longue tige métallique flexible. Pour être efficace, démontez le siphon et insérez le furet directement dans la canalisation murale. Avancez jusqu’à sentir le bouchon, puis tournez la manivelle pour l’accrocher et le décomposer. Un modèle de 5 à 9 mm de diamètre est parfait pour un lavabo. Allez-y doucement, sans forcer comme un fou.

Et les déboucheurs chimiques ? Franchement, c’est la solution de la dernière chance. Ils sont ultra-corrosifs, dangereux pour vous (portez TOUJOURS des lunettes et des gants), mauvais pour vos tuyaux (surtout les anciens) et une catastrophe pour l’environnement. Si vous en utilisez un, aérez la pièce au maximum et ne mélangez JAMAIS deux produits différents. Si ça ne marche pas, l’eau stagnante est devenue un bain d’acide. N’insistez pas et appelez un pro en le prévenant du produit utilisé.

Quand faut-il appeler un professionnel ?

Savoir bricoler, c’est super. Savoir s’arrêter à temps, c’est encore mieux. Un petit souci peut vite virer au dégât des eaux.

Appelez un pro si :

• Le bouchon résiste à la ventouse et au furet.
• Plusieurs équipements sont bouchés en même temps (douche, lavabo…). Le problème est plus loin dans la canalisation principale.
• Vous avez des tuyaux très anciens (gris mat, un peu mous… potentiellement du plomb) et vous ne voulez pas risquer de les percer.
• Ou tout simplement, si vous ne le sentez pas ! Payer une intervention, qui coûte généralement entre 100€ et 180€, sera toujours moins cher que de refaire un plafond abîmé par une fuite.

Voilà ! Garder ses canalisations en bonne santé, c’est surtout une question de régularité. Avec ces quelques conseils, vous devriez être tranquille pour un bon moment. C’est un petit savoir-faire qui rend de grands services !

Galerie d’inspiration

Et si le siphon devenait un atout déco ?

Visible sous une vasque suspendue ou un meuble minimaliste, ce mal-aimé de la plomberie se réinvente. Loin du classique PVC blanc, il s’expose et signe le style de la salle de bains. C’est le détail qui montre que rien n’a été laissé au hasard.

• L’option noir mat : Terriblement tendance, il apporte une touche graphique et industrielle. Parfait avec une robinetterie assortie et un plan en bois brut ou en béton ciré.
• L’option laiton brossé : Pour une ambiance rétro-chic ou Art déco, il réchauffe l’atmosphère et se marie superbement avec le marbre ou des carreaux de zellige.

Des marques comme Wirquin ou Ideal Standard proposent des modèles design qui allient esthétique et performance, prouvant que technique et élégance peuvent parfaitement cohabiter.