Le blues de janvier, ce n’est pas dans votre tête : Mon guide de pro pour retrouver la pêche
Le Blue Monday vous pèse-t-il ? Découvrez comment surmonter cette journée sombre avec des astuces simples et efficaces.

Le mois de janvier peut sembler interminable, avec ses jours gris et son manque de lumière. Je me souviens d'un hiver où chaque matin était un défi. Mais il existe des moyens de retrouver le sourire ! Des gestes simples, comme s’exposer à la lumière naturelle ou ajouter des touches de couleur à son quotidien, peuvent faire toute la différence.
Chaque année, c’est un peu la même chanson, n’est-ce pas ? Une fois que l’agitation des fêtes retombe, janvier débarque avec ses journées qui n’en finissent plus d’être courtes et son ciel couleur béton. Franchement, beaucoup de gens qui viennent me voir décrivent la même chose : cette fatigue lourde qui s’installe, une motivation qui s’évapore, et ce petit voile de mélancolie qui plane.
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On entend souvent parler du fameux « Blue Monday », soi-disant le jour le plus déprimant de l’année. Alors, mettons les choses au clair tout de suite : c’est une pure invention marketing. Une astuce publicitaire créée il y a quelques années pour une agence de voyages qui voulait vendre des séjours au soleil. C’est une simplification un peu absurde qui colle une étiquette commerciale sur un mal-être qui, lui, est bien réel pour beaucoup de monde.
Après plus de quinze ans de pratique, j’ai appris à me méfier de ces formules toutes faites. La baisse de moral en hiver, elle n’attend pas un lundi précis pour pointer le bout de son nez. C’est un phénomène bien plus subtil et personnel, que les spécialistes appellent le trouble affectif saisonnier (TAS), ou plus simplement, la déprime saisonnière. Mon but ici, ce n’est pas de vous vendre du rêve, mais de partager avec vous ce que je vois sur le terrain. Je veux vous expliquer, sans jargon, ce qui se trame dans votre corps et votre tête, et surtout, vous donner les outils concrets que je conseille pour traverser cette période. L’idée, ce n’est pas de subir, mais de comprendre pour mieux agir.

Comprendre la mécanique : pourquoi votre corps rame en hiver
Pour trouver les bonnes solutions, il faut d’abord comprendre le problème. Et la première chose que je dis toujours, c’est : déculpabilisez ! La déprime saisonnière n’a rien à voir avec un manque de volonté. C’est une réaction tout à fait normale de votre corps face à un changement d’environnement.
Le grand coupable : le manque de lumière
Le principal responsable, c’est le manque de lumière naturelle. Nos yeux ont des capteurs qui ne servent pas qu’à voir ; ils sont directement connectés à notre horloge biologique interne, une petite zone du cerveau qui gère nos cycles. En hiver, surtout dans la moitié nord de la France, cette stimulation lumineuse s’effondre.
Et ça, ça a deux conséquences directes :
- Votre production de mélatonine est chamboulée. C’est l’hormone du sommeil. Normalement, le corps en produit le soir pour nous endormir et stoppe le matin pour nous réveiller. Mais quand le matin est aussi sombre que la nuit, le corps continue d’en sécréter. Résultat ? On se sent vaseux, dans le brouillard, avec l’impression de démarrer la journée en mode avion.
- Votre taux de sérotonine chute. On la surnomme souvent « l’hormone du bonheur » car elle régule notre humeur. Sa production est directement boostée par la lumière. La logique est implacable : moins de lumière = moins de sérotonine. Ça peut expliquer l’humeur maussade, l’irritabilité et ces fameuses envies de sucre (les glucides donnent un petit coup de pouce temporaire au cerveau pour utiliser la sérotonine qu’il lui reste).

La vitamine D, le facteur aggravant qu’on oublie trop souvent
La vitamine D, ce n’est pas juste une vitamine, c’est une sorte d’hormone que notre corps fabrique quand la peau est exposée au soleil. Le hic, c’est que d’octobre à avril en métropole, le soleil est trop bas pour que notre peau puisse en produire assez. Les études sont formelles : une très grande partie de la population est en déficit pendant l’hiver. Or, on sait que la vitamine D joue un rôle clé dans nos fonctions cérébrales et notre humeur. Un manque peut donc vraiment empirer les symptômes. C’est un point que je vérifie systématiquement, en lien avec le médecin traitant.
Mes stratégies concrètes pour contrer la grisaille
Une fois qu’on a compris la mécanique, on peut passer à l’action avec des stratégies ciblées. Ce ne sont pas des remèdes miracles, mais des habitudes qui, pratiquées régulièrement, ont vraiment fait leurs preuves.

La luminothérapie : une cure de soleil à la maison
C’est l’outil numéro un, sans hésiter. Mais attention, je ne parle pas des petites lampes d’ambiance design. Il faut une vraie lampe de luminothérapie médicale certifiée.
Comment bien la choisir (et ne pas se faire avoir) ?
Oubliez les modèles à 30€ sur les grandes plateformes en ligne, ils sont rarement efficaces. Pour un bon modèle, comptez entre 80€ et 250€. Cherchez ces trois critères :
- Intensité de 10 000 lux : C’est la mesure de la puissance lumineuse. Pour vous donner une idée, un bureau bien éclairé, c’est à peine 500 lux.
- Certification médicale (CE) : C’est le gage de sécurité et d’efficacité.
- Filtre UV : Elle doit impérativement filtrer les UV pour ne pas abîmer vos yeux.
Comment l’utiliser ? C’est simple. Chaque matin, dans l’heure qui suit le réveil, pendant 20 à 30 minutes. Placez la lampe sur le côté, à environ 40 cm de votre visage. Pas besoin de la fixer, la lumière doit juste entrer dans votre champ de vision pendant que vous prenez votre café, lisez vos mails ou déjeunez. Surtout, JAMAIS le soir, sinon c’est la nuit blanche assurée !

Attention ! La luminothérapie est déconseillée pour certaines pathologies oculaires ou en cas de trouble bipolaire. Demandez toujours un avis médical avant de vous lancer.
L’activité physique : le bon mouvement, au bon moment
Juste dire « faites du sport », ça ne sert à rien. Pour un vrai impact sur le moral, il faut être un peu plus stratégique.
- La marche matinale : Essayez de sortir 30 minutes à l’extérieur avant 10h, même si le ciel est couvert. La lumière du jour, même voilée, est des centaines de fois plus puissante que celle de votre salon. Petit conseil : même 15 minutes, c’est infiniment mieux que zéro ! L’important est de lancer la machine.
- L’endurance modérée : Visez 3 séances de 45 minutes par semaine (vélo, course, natation…). L’astuce pour savoir si vous êtes à la bonne intensité ? Vous devez pouvoir parler, mais pas chanter. C’est à ce rythme que le corps libère des endorphines, nos antidépresseurs naturels.
La régularité est la clé. Vingt minutes tous les jours valent bien mieux que deux heures le dimanche.

La structure : votre meilleure alliée contre le chaos intérieur
Quand on a le moral dans les chaussettes, l’envie de rester sous la couette est énorme. C’est un piège, car l’inaction nourrit la déprime. La solution la plus efficace, c’est de s’imposer un cadre, même minimal.
- Levez-vous et couchez-vous à heures fixes, même le week-end. Ça stabilise votre horloge biologique.
- Planifiez vos repas. Ça évite de grignoter n’importe quoi et de subir les montagnes russes de la glycémie, qui déstabilisent l’humeur.
- Programmez une activité plaisir chaque jour. Notez-la dans votre agenda comme un rendez-vous pro. Quand on est au fond du trou, on manque d’idées. Voici quelques exemples ultra-simples : écouter un podcast de 20 min, arroser sa plante verte, faire 5 minutes d’étirements en pyjama, appeler un ami juste pour dire bonjour. L’idée est de casser l’inertie.
Des solutions pratiques pour votre boîte à outils
Au-delà des grandes stratégies, des petites actions au quotidien peuvent faire une vraie différence.

Ma liste de courses anti-grise mine
Sans vous lancer dans un régime compliqué, voici quelques aliments qui peuvent vous donner un coup de pouce :
- Les poissons gras (sardines, maquereaux…) : Ils sont bourrés d’oméga-3, essentiels pour nos neurones. Une boîte de sardines sur une tartine, c’est facile et efficace.
- Le chocolat noir (70% minimum) et les amandes : Un duo gagnant pour l’après-midi. Ils apportent du magnésium (anti-stress) et du tryptophane (le précurseur de la sérotonine).
- Les œufs, la volaille, les bananes, les légumineuses : D’autres excellentes sources de tryptophane.
Le contact avec la nature (même en ville)
Le simple fait de s’occuper de plantes a un effet anti-stress prouvé. Quelques herbes aromatiques sur le rebord de la fenêtre, ça suffit ! Voir quelque chose grandir, c’est un rappel puissant que les cycles existent et que le printemps finit toujours par revenir.
Le point crucial : savoir quand il faut passer le relais
Tous ces conseils sont très efficaces pour une déprime saisonnière passagère. Mais il faut être honnête et savoir reconnaître quand ça devient plus sérieux. Il est vital de ne pas confondre ce « coup de mou » avec une véritable dépression.

Les signaux d’alerte à ne JAMAIS ignorer
Si vous ressentez plusieurs de ces symptômes depuis plus de deux semaines, n’attendez pas : consultez votre médecin.
- Une tristesse profonde qui ne vous quitte pas.
- Une perte totale d’envie et de plaisir (même pour les choses que vous adoriez).
- De gros troubles du sommeil (vous ne dormez plus ou, au contraire, beaucoup trop).
- Une perte ou un gain de poids important et involontaire.
- Un sentiment de ne valoir rien, une culpabilité écrasante.
- Des pensées sombres ou des idées suicidaires.
Ceci n’est plus un simple « blues », c’est une maladie qui se soigne. Tenter de s’en sortir seul à ce stade, c’est comme essayer de soigner une fracture avec un pansement.
En cas de pensées suicidaires, n’attendez pas une seconde : appelez le 3114. C’est un numéro national, gratuit, confidentiel et disponible 24h/24.
Qui aller voir ?
- Votre médecin généraliste : C’est votre premier point de contact. Il posera un premier diagnostic et vous orientera.
- Un psychologue ou un psychothérapeute : Pour un accompagnement par la parole et des outils concrets. Pour en trouver un, des sites comme l’annuaire de l’AFTCC (pour les thérapies comportementales et cognitives) ou Doctolib sont de bons points de départ.
- Un psychiatre : C’est un médecin spécialiste qui peut poser un diagnostic précis et prescrire un traitement médicamenteux si nécessaire.
Demander de l’aide, ce n’est jamais un signe de faiblesse. Au contraire, c’est une preuve de force et de lucidité. Alors, soyez bienveillant avec vous-même cet hiver. Utilisez ces outils, expérimentez, et surtout, n’ayez pas peur de tendre la main si le poids devient trop lourd.