L’astuce du sel contre l’humidité : le guide complet pour que ça marche VRAIMENT
On va parler d’un truc que je connais par cœur pour l’avoir combattu sur des chantiers pendant des années : l’humidité. Ce n’est pas juste une sensation de froid ou une mauvaise odeur, ça peut vraiment abîmer une maison. Et souvent, on cherche la solution miracle, rapide et pas chère. C’est là qu’on tombe sur le fameux déshumidificateur au sel.
Contenu de la page
- Comment un peu de sel peut-il absorber l’eau ?
- Fabriquer son absorbeur : la méthode du double seau
- Surveillance, entretien et sécurité
- L’option pro : le chlorure de calcium (avec précautions !)
- Les signaux d’alarme : quand le sel ne suffit PLUS
- Les questions qu’on me pose tout le temps
- Pour conclure : un allié, pas un sauveur
Alors, mettons les choses au clair tout de suite : oui, cette technique de grand-mère fonctionne, mais ce n’est pas de la magie. C’est un coup de pouce génial pour gérer l’humidité ambiante, celle qui crée de la buée sur les fenêtres l’hiver ou qui fait sentir le renfermé à votre penderie. Par contre, si vos murs suintent ou que vous avez des auréoles au plafond, n’espérez pas régler ça avec une bassine de sel. Là, le problème est plus sérieux.
Comment un peu de sel peut-il absorber l’eau ?
Pas besoin d’être un génie pour comprendre, c’est assez simple. Le sel est ce qu’on appelle « hygroscopique ». En gros, ça veut juste dire qu’il adore l’eau et qu’il l’attire comme un aimant. Imaginez que les petites molécules d’eau en suspension dans l’air de votre pièce sont attirées par les cristaux de sel. Elles viennent s’y coller.

Quand assez de molécules d’eau se sont accumulées, le sel commence à se dissoudre et se transforme en eau très salée, qu’on appelle la saumure. C’est ce liquide que vous allez retrouver au fond de votre système. C’est un processus lent, complètement passif. Son efficacité dépend de deux choses : la surface de sel en contact avec l’air et le taux d’humidité. Plus il y a d’air qui passe sur le sel, et plus cet air est humide, mieux ça marche.
Quel sel choisir ? Non, ils ne sont pas tous pareils !
C’est LA question qui revient tout le temps. Et le choix est vraiment important pour l’efficacité.
Franchement, le sel fin de cuisine, oubliez tout de suite. C’est une très mauvaise idée. Les grains sont si petits qu’ils se tassent, forment une croûte dure et l’air ne passe plus. Résultat : ça ne marche pas. Je l’ai vu un paquet de fois, c’est toujours une déception.

Le gros sel de mer, là on commence à discuter. C’est le choix standard et malin pour la maison. Ses cristaux sont plus gros, ce qui laisse l’air circuler entre eux. L’absorption est bien meilleure et plus durable. On le trouve partout en supermarché pour un prix dérisoire.
Ensuite, il y a le sel gemme, qu’on connaît mieux sous le nom de sel de déneigement. C’est mon préféré pour les gros volumes comme une cave ou un garage. Il est ultra-efficace, se présente en gros cailloux et c’est souvent le moins cher. On trouve facilement des sacs de 10 ou 25 kg dans les magasins de bricolage (type Brico Dépôt, Castorama) pour moins de 10 euros. Il peut être un peu gris ou rose à cause des impuretés, mais ça ne change rien à son pouvoir absorbant.
Enfin, pour les cas difficiles, on a l’artillerie lourde : le chlorure de calcium. Attention, ce n’est plus du sel de table. C’est un produit chimique bien plus puissant, capable d’absorber une quantité d’eau impressionnante. C’est ce qu’il y a dans les absorbeurs d’humidité du commerce. C’est sans commune mesure en termes d’efficacité, mais c’est aussi plus cher. Comptez plutôt entre 20 et 25 € pour un seau de 5 kg. On y reviendra, car son utilisation demande des précautions.

Fabriquer son absorbeur : la méthode du double seau
Pour une pièce comme une chambre ou un salon, oubliez les petites coupelles. Il faut voir plus grand. Voici la technique la plus simple et la plus efficace, celle que j’utilise tout le temps.
Le matériel nécessaire :
- Deux seaux en plastique qui s’emboîtent (10-20 litres, c’est parfait). Surtout pas de métal, la saumure est corrosive !
- Une perceuse avec une petite mèche (5-6 mm).
- Du sel ! Gros sel ou sel de déneigement.
Les étapes, pas à pas :
- Percez le premier seau. Prenez celui qui ira à l’intérieur et faites une dizaine de trous dans le fond. Pas trop gros, juste pour laisser passer l’eau. J’ajoute toujours quelques trous sur le côté, à 2-3 cm du fond, pour assurer la circulation de l’air.
- Emboîtez-les. Mettez le seau percé dans le seau intact. Il doit y avoir un petit espace au fond pour que l’eau s’accumule.
- Remplissez de sel. Versez votre gros sel ou sel gemme dans le seau du haut. Ne le remplissez pas à ras bord, laissez 5-10 cm de marge. Surtout, ne tassez pas le sel.
- Placez le dispositif. Mettez-le là où c’est le plus humide, souvent dans un angle ou contre un mur froid. L’erreur de débutant n°1, c’est de le poser directement sur un parquet ou une moquette. Mettez-le TOUJOURS sur un grand plateau en plastique ou une serpillière épaisse. Un renversement est vite arrivé.

Et combien de sel, au juste ?
C’est la question pratique ! Voici quelques repères basés sur mon expérience :
- Pour un petit placard ou un dressing (1-2 m²) : un sachet en tissu (type vieille chaussette) avec environ 300g de gros sel suffira.
- Pour une chambre ou un bureau (environ 12 m²) : un seau avec 1,5 à 2 kg de sel gemme est un bon point de départ.
- Pour une cave ou un sous-sol humide (plus de 20 m²) : n’hésitez pas à placer deux seaux, chacun avec au moins 2 kg de sel.
Surveillance, entretien et sécurité
Ce n’est pas un appareil qu’on branche et qu’on oublie. Allez jeter un œil tous les 2-3 jours au début. Vous verrez l’eau s’accumuler. Dans une pièce très humide, ça peut aller vite !
Quand le seau du bas est à moitié plein, il faut vider la saumure. Vous pouvez la jeter dans les toilettes. Si le sel dans le seau du haut est devenu un bloc de pierre humide, c’est qu’il est saturé. Il est temps de le changer.

Attention, point sécurité important ! La saumure, même celle de sel de cuisine, n’est pas anodine. Elle est corrosive et peut être toxique si un animal la boit en grande quantité. Assurez-vous donc de placer votre installation hors de portée des enfants et des animaux de compagnie. C’est du bon sens, mais ça va mieux en le disant.
Petite astuce express : Vous avez de la buée dans la voiture tous les matins ? Prenez une vieille chaussette propre, remplissez-la de gros sel, faites un nœud solide et glissez-la sous un siège. C’est radical !
L’option pro : le chlorure de calcium (avec précautions !)
Quand le sel de déneigement ne suffit plus, on peut passer à la vitesse supérieure avec le chlorure de calcium. C’est une solution hyper efficace, mais qui demande d’être rigoureux.
C’est non-négociable : portez toujours des gants et des lunettes de protection. Ce produit peut irriter la peau et une projection dans l’œil, c’est vraiment dangereux. La saumure qu’il produit est extrêmement corrosive pour le métal et peut brûler les plantes. Donc, on ne la jette JAMAIS dans le jardin. En petite quantité, on peut la diluer avec énormément d’eau dans les toilettes ; pour de plus gros volumes, renseignez-vous auprès de votre déchetterie.

Les signaux d’alarme : quand le sel ne suffit PLUS
C’est le point le plus important. Le sel est un pansement, pas un chirurgien. Si vous observez l’un de ces signaux, il faut arrêter de bricoler et appeler un vrai pro du diagnostic humidité :
- Des dépôts blancs cotonneux à la base des murs (salpêtre) : C’est le signe de remontées capillaires. L’eau monte du sol dans vos murs.
- De la moisissure noire qui s’étend sur les murs, surtout derrière les meubles.
- Du bois qui pourrit (plinthes, bas de cloisons…).
- Des murs toujours froids et humides au toucher, même par temps sec.
Dans ces cas-là, seul un diagnostic avec des appareils de mesure (humidimètre, caméra thermique) permettra de trouver la VRAIE cause du problème. Ne vous laissez pas vendre une solution toute faite sans ce diagnostic. C’est la seule façon de protéger durablement votre maison.
Les questions qu’on me pose tout le temps
Est-ce que ça laisse une odeur ? Non, le sel est inodore. Si vous voulez parfumer la pièce en même temps, vous pouvez ajouter quelques gouttes d’huile essentielle sur le sel. L’huile d’arbre à thé (tea tree) est intéressante car elle a aussi des propriétés antifongiques.

Je peux régénérer le sel en le passant au four ? Techniquement, oui. En pratique, c’est une galère qui consomme beaucoup d’électricité pour un résultat moyen. Franchement, vu le prix d’un sac de sel de déneigement, le jeu n’en vaut absolument pas la chandelle.
Combien d’eau je devrais récolter ? Il n’y a pas de règle ! Ça peut être quelques gouttes par jour ou un demi-litre par semaine. Dites-vous que la quantité d’eau récoltée est surtout un bon indicateur du niveau d’humidité de votre pièce. Si le seau se remplit très vite, c’est que vous avez un vrai problème à régler.
Pour conclure : un allié, pas un sauveur
Le déshumidificateur au sel est un outil fantastique. C’est économique, écologique et simple à mettre en œuvre pour lutter contre la condensation et les odeurs de renfermé. J’en utilise personnellement dans ma cave et mon abri de jardin.
Mais gardez toujours en tête que ce n’est qu’un régulateur. La vraie solution durable à l’humidité, c’est toujours de traiter la cause : aérer, ventiler, isoler, réparer. Utilisez le sel comme un allié intelligent, et votre maison vous dira merci.