Bouturer ses Géraniums ? Le Guide pour ne Plus JAMAIS les Rater

Auteur Sandrine Morel

J’ai une confession à faire : j’ai une tendresse particulière pour les pélargoniums. Oui, ceux que tout le monde appelle à tort « géraniums » et qui débordent de nos balcons tout l’été. Ce n’est pas seulement pour leurs couleurs éclatantes, mais pour la promesse qu’ils renferment : celle de se multiplier à l’infini. D’une seule plante, on peut en faire naître des dizaines. C’est un savoir-faire presque magique, une transmission de jardinier à jardinier.

Aujourd’hui, on va décortiquer ensemble la méthode, la vraie. Pas celle des tutos express, mais celle qui marche à tous les coups, avec les astuces de terrain et les erreurs à éviter. Le bouturage, franchement, c’est simple. Mais pour transformer la chance en compétence, il y a quelques secrets à connaître.

D’ailleurs, avant de commencer, le conseil N°1 qui prend 10 secondes et qui peut sauver 90% de vos futures boutures : prenez votre sécateur ou votre couteau et nettoyez la lame avec un coton imbibé d’alcool à 70°. C’est tout. Ce simple geste évite de transmettre des maladies qui pourraient tout ruiner. Faites-le maintenant, on n’en parle plus.

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Comprendre sa bouture : la petite minute botanique

Une bouture, c’est une tige coupée qui se retrouve en mode survie. Son unique mission ? Créer des racines pour pouvoir boire et manger à nouveau. Notre rôle, c’est de lui rendre la vie facile.

Au cœur de cette mission, il y a des hormones de croissance naturelles, les auxines, super concentrées au niveau des « nœuds » (ces petits renflements sur la tige d’où partent les feuilles). C’est pour ça qu’on coupe toujours juste en dessous d’un nœud. On donne à la bouture une rampe de lancement hormonale !

Alors, la fameuse poudre d’hormones qu’on trouve en jardinerie, indispensable ? Non, le pélargonium est assez doué pour s’enraciner seul. Est-ce que ça aide ? Oh que oui. Ça booste le processus et augmente drastiquement le taux de réussite. Pour quelques euros (comptez environ 8€ pour un pot qui vous durera des années), c’est une super assurance.

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Une bouture sans racines ne peut pas boire, mais ses feuilles, elles, continuent de transpirer et de perdre de l’eau. Pour éviter la déshydratation, on enlève donc la majorité des feuilles. On en garde juste deux ou trois au sommet pour qu’elle puisse quand même faire un peu de photosynthèse et produire l’énergie nécessaire à la fabrication de ses nouvelles racines. Logique, non ? On vire aussi toutes les fleurs et les boutons, qui sont de vraies pompes à énergie.

La technique pro, geste par geste

Ici, chaque détail compte. On laisse l’à-peu-près de côté et on se concentre.

1. Le bon timing et la bonne plante

La période idéale, c’est de fin août à début octobre. Les tiges de la plante sont alors « aoûtées » : ni trop molles (elles pourriraient), ni trop dures comme du vieux bois (les racines peineraient à sortir). Le test ? Pliez une tige. Si elle casse net comme un haricot vert frais, c’est parfait.

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Choisissez une plante mère en pleine forme, sans la moindre trace de maladie. Une bouture issue d’une plante faiblarde donnera… une plante faiblarde. Prélevez-la le matin, quand elle est encore gorgée de la fraîcheur de la nuit.

2. La préparation, ou « l’habillage »

C’est l’étape cruciale que les débutants oublient souvent. Prenez une tige de 10-15 cm et, avec votre outil propre :

  • Retirez les feuilles du bas, en ne gardant que les 2 ou 3 du haut.
  • Enlevez les fleurs et boutons s’il y en a. On redirige l’énergie !
  • Supprimez les petites peaux (les stipules) à la base des feuilles restantes, car elles adorent pourrir.

Astuce de pro peu connue : Une fois votre bouture prête, laissez-la sécher à l’air libre, à l’ombre, pendant une heure ou deux. Oui, je sais, ça semble contre-intuitif, on a l’impression de l’abandonner ! Mais faites-moi confiance, cette étape permet à la plaie de coupe de cicatriser légèrement. Ce petit cal qui se forme est la meilleure barrière naturelle contre la pourriture noire qui attaque la base de la bouture. C’est LE secret pour réussir.

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Adapter la méthode à votre climat

Que vous jardiniez dans le Nord ou près de la Méditerranée, quelques ajustements s’imposent.

Dans le Sud, vous pouvez bouturer un peu plus tard, jusqu’à fin octobre. Le substrat doit être très drainant (ajoutez plus de sable) pour contrer l’humidité des pluies d’automne. Vos boutures pourront souvent passer l’hiver dehors dans un coin abrité.

Dans les régions plus fraîches ou en montagne, lancez-vous dès la fin août. La lumière devient vite limitée. Vos boutures devront passer l’hiver à l’intérieur, dans une pièce lumineuse mais non surchauffée (une véranda, une serre froide ou derrière une fenêtre sont parfaits). La clé ici, c’est la ventilation pour éviter que l’humidité ambiante ne favorise les maladies.

Eau ou terre : le match est vite plié

On voit partout cette image de la bouture dans un verre d’eau. Ça peut marcher, c’est joli à regarder, mais honnêtement, ce n’est pas la meilleure approche. Les racines qui se forment dans l’eau sont fragiles, cassantes et pas du tout habituées à l’environnement de la terre. Le choc du rempotage est souvent fatal. C’est un peu comme apprendre à nager en piscine puis être jeté dans l’océan…

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La méthode en terre est bien plus fiable et donne des plants robustes dès le départ. C’est la seule utilisée par les professionnels. Point final.

La méthode en terre : on se lance !

La liste de courses du boutureur :

Pas de panique, pas besoin de casser votre tirelire. Vous trouverez tout en jardinerie (type Castorama, Gamm Vert) ou en ligne pour moins de 25 €.

  • Des contenants : Des petits pots en terre cuite de 8-10 cm sont top car ils respirent. Des godets en plastique avec des trous feront aussi l’affaire.
  • Le substrat : C’est le plus important. Ma recette idéale : 50% de terreau de bouturage (léger et pauvre), 30% de perlite (pour l’aération) et 20% de sable de rivière. Bon à savoir : si vous n’avez que du terreau universel, allégez-le au maximum avec du sable et, surtout, ayez la main TRÈS légère sur l’arrosage !
  • Facultatif mais recommandé : la poudre d’hormones de bouturage.

La marche à suivre :

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  1. Remplissez vos pots de substrat, tassez un peu, puis arrosez une bonne fois. Laissez l’excédent s’écouler.
  2. Avec un crayon, faites un petit trou au centre. Ça évite de blesser la bouture en l’enfonçant.
  3. Si vous utilisez des hormones, trempez la base de la bouture (sèche !) sur 1-2 cm, tapotez pour enlever l’excédent.
  4. Placez la bouture dans le trou et tassez doucement la terre autour.
  5. Mettez vos pots dans un endroit très lumineux, mais sans soleil direct qui les grillerait. Une température autour de 18-20°C est parfaite.

Surveillance et dépannage

Les 3 à 6 prochaines semaines sont un test de patience. L’erreur N°1, c’est de trop arroser. Le pélargonium déteste avoir les pieds dans l’eau. Attendez que la terre soit sèche en surface avant de remettre un peu d’eau, de préférence par le bas (en laissant le pot tremper 10 min dans une soucoupe).

Et surtout, ne couvrez PAS la bouture d’un plastique. Contrairement à d’autres plantes, le pélargonium a horreur de l’air confiné, qui attire la pourriture grise.

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  • Elle jaunit et ramollit ? Trop d’eau. C’est souvent fichu.
  • La base noircit ? Pourriture. On jette la bouture et le terreau pour ne pas contaminer les autres.
  • De nouvelles petites feuilles apparaissent ? BINGO ! C’est gagné, elle a fait des racines.

Ça a marché ! Et maintenant ?

Victoire ! Votre bouture est devenue une jeune plante. Mais attention, on ne la traite pas encore comme une adulte.

Attendez que la plante soit bien vigoureuse. Un bon signe, c’est quand vous commencez à voir de fines racines blanches par les trous de drainage du pot. C’est le signal pour le premier rempotage. Choisissez un pot juste un peu plus grand (2-3 cm de diamètre en plus, pas plus) et utilisez cette fois un bon terreau pour géraniums ou plantes fleuries.

Et pour l’engrais ? Doucement ! On ne nourrit pas un nouveau-né avec un plat de pâtes. Attendez au moins un mois après ce premier rempotage avant de penser à l’engrais liquide, et commencez toujours par une demi-dose pour ne pas brûler les jeunes racines fragiles.

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Voilà, vous avez toutes les clés. Le bouturage, c’est plus qu’une technique, c’est une façon de préserver une plante qu’on aime, de la partager et de s’émerveiller du cycle de la vie. Chaque bouture qui prend est une petite fierté.

Alors, défi du week-end : cap ou pas cap de vous lancer et de créer trois nouveaux pélargoniums ? Racontez-moi vos essais en commentaire !

Galerie d’inspiration

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Terreau universel : C’est la solution de facilité, mais elle a ses limites. Souvent trop dense, il peut retenir l’excès d’eau et asphyxier les jeunes racines en formation, favorisant la pourriture.

Terreau

Sandrine Morel

Styliste Beauté & Adepte du Bien-être Naturel
Ses expertises : Coiffure créative, Soins naturels, Équilibre intérieur
Sandrine a commencé sa carrière dans les salons parisiens avant de s'orienter vers une approche plus naturelle de la beauté. Convaincue que le bien-être intérieur se reflète à l'extérieur, elle explore constamment de nouvelles techniques douces. Ses années d'expérience lui ont appris que chaque personne est unique et mérite des conseils personnalisés. Grande amatrice de yoga et de méditation, elle intègre ces pratiques dans sa vision holistique de la beauté. Son mantra : prendre soin de soi devrait être un plaisir, jamais une corvée.