Votre Bromélia a Fini de Fleurir ? Ne le Jetez Surtout Pas !
Ravivez votre bromélia ! Découvrez les secrets pour le faire refleurir et illuminez votre intérieur de couleurs vibrantes.

Il y a quelques années, j'ai découvert que faire refleurir un bromélia était un véritable art. Après des mois d'attente, j'ai enfin vu ces magnifiques couleurs éclore. Les conseils que je vais partager avec vous pourraient transformer votre plante en une œuvre d'art vivante. Ne laissez pas votre bromélia dépérir sans lui donner une seconde chance !
On a tous connu ça. On craque pour un bromélia en jardinerie, attiré par cette fleur spectaculaire, une véritable sculpture vivante aux couleurs éclatantes. Elle trône fièrement dans le salon pendant des mois… et puis, un jour, elle fane. La plante mère, elle, semble entamer un lent déclin. C’est souvent à ce moment-là que, par dépit, on s’en débarrasse. Quelle erreur ! Croyez-en mon expérience, après plus de vingt ans les mains dans la terre, je peux vous dire que c’est précisément là que l’aventure commence vraiment.
Contenu de la page
Ce n’est pas la fin, mais le début d’un nouveau cycle. Votre plante n’est pas en train de mourir pour rien ; elle met toute son énergie à créer sa descendance.
Le secret des bromélias : comprendre leur cycle de vie
Alors, que se passe-t-il exactement ? La plupart des bromélias sont ce que les botanistes appellent des plantes « monocarpiques ». Un mot un peu savant pour dire une chose toute simple : elles ne fleurissent qu’une seule fois. Une fois leur mission de reproduction accomplie (même sans pollinisation), la plante mère se concentre sur la production de « rejets », des bébés plantes qui apparaissent à sa base. Ce sont eux, et uniquement eux, qui vous offriront de nouvelles fleurs.

Pendant que ces rejets grandissent, la plante mère va doucement s’affaiblir, ses feuilles centrales peuvent brunir. C’est tout à fait normal. Elle nourrit littéralement ses petits. Laissez-la faire, ne la gavez pas d’engrais pour la « sauver ». Vous pouvez juste couper les feuilles les plus sèches pour que ça reste joli.
D’ailleurs, le saviez-vous ? Le plus célèbre des bromélias que l’on consomme tous est… l’ananas ! Et oui, c’est un membre de cette grande famille.
Préparer la relève : chouchouter les rejets
La clé de votre succès futur réside entièrement dans ces petits rejets. La patience est ici votre meilleure amie. Séparer un rejet trop tôt, c’est l’échec quasi assuré.
Quand et comment séparer les bébés ?
La règle d’or est simple : attendez que le rejet fasse au moins un bon tiers de la taille de la plante mère. Certains experts, plus prudents, attendent même qu’il atteigne la moitié. Pour être sûr, grattez doucement la terre à sa base. Vous devriez sentir de petites racines bien formées. S’il n’y a rien, c’est qu’il dépend encore entièrement de sa mère.

Franchement, si vous n’êtes pas pressé, vous pouvez même laisser les rejets attachés. Ils formeront une magnifique touffe et fleuriront naturellement quand ils seront prêts. Il suffira de couper la plante mère une fois qu’elle sera complètement sèche.
Si vous décidez de les séparer pour multiplier les plantes, l’hygiène est primordiale. Avant de vous lancer, voici votre petite liste de courses :
- Un petit pot en terre cuite de 10-12 cm de diamètre (pas plus !).
- Un substrat adapté : du terreau pour orchidées fait très bien l’affaire. Vous en trouverez facilement chez Castorama, Truffaut ou Gamm Vert.
- (Optionnel) Pour les puristes : un mélange maison d’écorce de pin, de fibre de coco et de perlite.
- De l’alcool à 70° ou 90° pour désinfecter votre outil.
Comptez un petit budget, entre 10€ et 20€ pour tout le matériel, un investissement minime pour des années de floraisons à venir !
Une fois équipé, l’opération est simple. Dépotez la plante, et avec un couteau propre et désinfecté à l’alcool, coupez le rejet au plus près de la base de la mère. Faites une coupe nette, sans tirer. L’astuce de pro : laissez sécher le rejet à l’air libre une journée. Sa petite blessure va cicatriser (former un cal), ce qui réduit drastiquement le risque de pourriture au rempotage.

Ensuite, rempotez-le dans son nouveau pot avec le substrat spécial. Enfoncez-le juste assez pour qu’il tienne droit, et attendez un jour ou deux avant le premier arrosage léger.
Le coup de pouce magique : provoquer la floraison
Votre rejet a bien grandi. Il est devenu une belle plante, presque aussi grande que sa mère l’était. Cela a pu prendre un an, deux, voire trois pour certaines variétés… Ce n’est que MAINTENANT que vous pouvez penser à forcer la floraison.
La méthode de la pomme : simple et sans risque
C’est la technique la plus connue, et pour une bonne raison : elle fonctionne ! Elle utilise un gaz naturel, l’éthylène, dégagé par les fruits mûrs.
- Penchez délicatement la plante pour vider l’eau au cœur de sa rosette.
- Placez une pomme bien mûre (ou une banane) à côté du pot.
- Enfermez le tout dans un grand sac plastique transparent (un sac-poubelle transparent est parfait). Nouez-le lâchement sur le dessus.
- Placez la plante à l’ombre ! Attention, c’est crucial. Jamais au soleil, sinon l’effet de serre la transformerait en soupe. Croyez-en mon expérience, j’ai littéralement cuit une plante comme ça à mes débuts…
- Laissez-la dans son sac pendant 7 à 10 jours.
- Retirez le sac, remettez la plante à sa place habituelle et remplissez de nouveau sa rosette avec de l’eau fraîche.
Et maintenant ? On attend. Si tout s’est bien passé, vous devriez voir les premiers signes de la fleur entre 6 et 14 semaines plus tard. Un beau jour, en scrutant le cœur de la plante, vous verrez ce que vous attendiez : un petit point de couleur vive, souvent rouge ou rose, qui émerge tout au fond de la rosette. C’est le début du spectacle !

La méthode pro : à manipuler avec précaution
Dans les serres de production, on utilise un produit chimique appelé éthéphon. C’est un liquide qui, dilué, libère de l’éthylène. Honnêtement, je le déconseille aux amateurs. Un mauvais dosage peut brûler le cœur de votre plante de façon irrémédiable. La méthode de la pomme est bien plus sûre et donne d’excellents résultats.
Les conditions de base pour une plante heureuse
Le forçage ne fonctionnera jamais si votre plante n’est pas en pleine forme. C’est 90% du travail.
- Lumière : Vive mais sans soleil direct qui brûle les feuilles. Un bon repère : si vous pouvez lire un livre confortablement dans la pièce, la lumière est bonne. Bon à savoir : tous les bromélias n’ont pas les mêmes besoins. Un Aechmea ou un Neoregelia supportera beaucoup plus de lumière qu’un Guzmania ou un Vriesea, plus délicats.
- Arrosage : L’erreur numéro un ! On arrose le réservoir central (la rosette) et on le vide une fois par semaine pour le remplir d’eau fraîche (de l’eau de pluie, c’est le top). Le terreau, lui, ne doit être arrosé que lorsqu’il est sec. Si la base de votre plante devient molle, un peu marronnasse et qu’elle sent le compost, c’est le signal d’alarme : vous l’avez noyée.
- Engrais : Ayez la main légère. Un engrais pour orchidées, dilué au quart de la dose recommandée, une fois par mois au printemps/été, c’est amplement suffisant. On arrête tout en hiver.
- Température : Ce sont des plantes tropicales, elles aiment la chaleur de nos intérieurs (entre 18°C et 25°C) et détestent le froid sous 15°C. L’air sec de nos chauffages est leur ennemi ; brumisez le feuillage ou posez le pot sur une soucoupe de billes d’argile humides.

SOS : Mon bromélia me fait des misères
Parfois, on a l’impression de tout bien faire, et pourtant… rien.
« Mon rejet ne grandit pas, que faire ? »
Le plus souvent, c’est un manque de lumière. Essayez de le rapprocher d’une fenêtre (sans soleil direct). Et surtout, soyez patient, certains sont très lents !
« J’ai tenté le coup de la pomme il y a 4 mois, mais toujours rien… »
C’est possible ! Soit la plante n’était pas encore assez mature, soit c’est une variété qui prend son temps. Ne perdez pas espoir. Assurez-vous qu’elle est en pleine forme et retentez l’expérience dans six mois.
« Le bout des feuilles devient brun et sec. »
C’est un signe typique d’un air trop sec. Vaporisez le feuillage plus souvent le matin, ou placez un humidificateur à proximité. Ce n’est pas grave en soi, juste inesthétique.
Finalement, faire refleurir un bromélia, c’est un projet incroyablement gratifiant. Ça nous apprend la patience et la beauté des cycles naturels. La satisfaction que vous ressentirez en voyant cette nouvelle fleur, née d’un rejet que vous avez soigné, est immense. Ce ne sera plus une simple plante achetée, mais le fruit de votre attention. Et ça, c’est l’essence même du jardinage.

Galerie d’inspiration


Une fois votre rejet prêt à être rempoté, le choix du substrat est décisif. Oubliez le terreau universel, trop compact, qui ferait pourrir ses jeunes racines fragiles. La plupart des bromélias sont épiphytes : ils ont besoin d’air. Recréez leur milieu naturel avec un mélange spécifique.
- 50% d’écorce pour orchidées : La base pour un excellent drainage.
- 25% de perlite : Pour alléger l’ensemble et éviter que le substrat ne se tasse.
- 25% de fibre de coco ou de tourbe : Pour retenir juste ce qu’il faut d’humidité sans saturer.
Le secret ? Un pot à peine plus grand que la base du rejet pour favoriser un enracinement rapide.
Saviez-vous que la couleur de la fleur d’un bromélia n’est pas une fleur ? Il s’agit en réalité de bractées, des feuilles modifiées très colorées conçues pour attirer les pollinisateurs vers les vraies fleurs, bien plus petites et discrètes, qui se trouvent au centre.
Cette particularité explique leur incroyable longévité décorative. Tandis qu’une fleur classique fane en quelques jours ou semaines, ces bractées peuvent conserver leur éclat pendant 3 à 6 mois, voire plus, offrant un spectacle durable dans nos intérieurs.