Fabriquer ses Engrais Liquides Maison : Le Guide pour un Potager au Top (Sans se Ruiner !)
Transformez vos déchets en trésors pour votre jardin ! Découvrez des engrais liquides bio maison qui boosteront vos plantes.

Il est fascinant de penser que ce que nous jetons chaque jour peut nourrir notre jardin. En utilisant des ingrédients simples, comme des épluchures de pommes de terre ou des pelures de banane, j'ai découvert comment revitaliser mon potager. En fait, même les restes de café peuvent devenir un précieux allié pour une terre fertile.
J’ai les mains dans la terre depuis que je suis gamin. Mon grand-père avait cette phrase qui m’est restée : « On ne nourrit pas la plante, on nourrit le sol. C’est lui qui fait tout le boulot. » Franchement, cette idée simple, c’est la base de tout. Préparer mes propres engrais liquides, ce n’est pas juste pour économiser quelques euros. C’est surtout pour savoir exactement ce que je donne à ma terre et, au final, à ce que je mange. C’est une façon de boucler la boucle, en transformant les « déchets » du jardin en véritable or liquide.
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Alors non, je ne vais pas vous vendre une solution miracle. Le jardinage, c’est avant tout de la patience et de l’observation. Je vais juste partager avec vous les recettes qui marchent vraiment, celles que j’ai testées (et parfois ratées !) au fil des ans. L’objectif ? Apprendre à lire vos plantes et leur donner le bon coup de pouce, au bon moment.

Mais au fait, comment ça marche ?
Avant de se lancer dans les mélanges, c’est bien de comprendre ce qu’on fait. Un engrais liquide, c’est un peu comme un smoothie pour vos plantes : les nutriments sont déjà dissous dans l’eau, donc les racines les absorbent direct. C’est un « coup de fouet » immédiat, très différent du compost qui, lui, est un repas à digestion lente pour le sol. Les deux sont indispensables, mais ils n’ont pas le même rôle.
Vous avez sûrement déjà entendu parler du fameux trio N-P-K. C’est le repas de base de toute plante :
- N (Azote) : C’est la protéine. Elle booste la croissance des feuilles et des tiges. Pensez salades, épinards, choux… ils en raffolent.
- P (Phosphore) : C’est l’énergie pour les racines, les fleurs et les graines. Super important au démarrage de la plante.
- K (Potassium) : Lui, c’est le chef d’orchestre. Il aide la sève à circuler, développe les fruits et les légumes-racines (comme les carottes ou les patates) et, surtout, il renforce la plante contre les maladies et le froid. Indispensable pour les tomates, les courges et les pommes de terre.

Les grands classiques : des recettes qui ont fait leurs preuves
Certaines recettes sont de véritables piliers au jardin bio. Je les utilise chaque année. Avant de commencer, un petit conseil sur l’eau : l’idéal, c’est l’eau de pluie. Elle est douce, sans chlore, et les micro-organismes adorent. Si vous n’en avez pas, pas de panique : remplissez vos arrosoirs avec l’eau du robinet et laissez-la reposer 24 à 48h. Le chlore s’évaporera tout seul.
Le purin d’ortie : le roi des stimulants
Si je ne devais en garder qu’un, ce serait lui. Le purin d’ortie est une bombe d’azote (N) et de minéraux. C’est le coup de fouet parfait pour démarrer la saison et voir vos plantes exploser de verdure.
La préparation, c’est simple : D’abord, la récolte ! Enfilez de bons gants et cueillez les orties avant qu’elles ne fassent leurs graines, c’est là qu’elles sont le plus concentrées. La règle de base, c’est 1 kg d’orties fraîches pour 10 litres d’eau. Vous n’avez pas de balance au fond du jardin ? Pas de souci. Imaginez un grand sac de courses bien rempli d’orties, ça correspond à peu près à 1 kg.

Hachez-les grossièrement et mettez tout ça dans un grand seau en plastique. Attention ! N’utilisez jamais de contenant en métal, car la fermentation est acide et pourrait dissoudre des particules métalliques pas top pour le sol. Je couvre avec un simple tissu pour laisser l’air passer mais pas les moustiques, et je touille tous les jours avec un bâton. Au bout de 2-3 jours, des petites bulles apparaissent : ça y est, la magie opère ! Quand les bulles disparaissent (après 10 à 15 jours selon la chaleur), c’est prêt. Oui, ça sent fort… très fort. Une petite anecdote : la première fois, j’avais mis mon fût près de la terrasse. Erreur de débutant que ma famille m’a vite fait corriger ! Mettez-le au fond du jardin, loin des fenêtres et des voisins.
Comment l’utiliser ? Une fois filtré (avec un vieux drap, c’est parfait), il faut absolument le diluer.
- En arrosage (dilué à 10%) : 1 litre de purin pour 10 litres d’eau. Idéal aux pieds des jeunes plants de tomates, courgettes, salades… toutes les deux semaines au printemps.
- En pulvérisation (dilué à 5%) : 1 litre de purin pour 20 litres d’eau. Ça renforce le feuillage et ça a un petit effet répulsif contre les pucerons.
J’arrête les apports dès que les fleurs apparaissent pour que la plante se concentre sur les fruits et non sur les feuilles. D’ailleurs, n’en mettez pas sur les légumineuses (pois, haricots, fèves), elles n’en ont pas besoin.

Bon à savoir : Le tas d’orties qui reste après filtrage ? Ne le jetez surtout pas ! C’est un activateur de compost phénoménal. Mettez-le au cœur de votre tas, il va booster la décomposition. Quant au purin filtré, je le garde dans des bidons opaques (type bidons d’eau déminéralisée) à la cave. Il se conserve plusieurs mois, mais il est au top de son efficacité dans les 2-3 premiers mois.
Le purin de consoude : le champion des fruits et des fleurs
La consoude, c’est la plante alliée des récoltes abondantes. Son purin est plein de potassium (K), l’élément clé pour la fructification. C’est le relais parfait après le purin d’ortie.
La recette est la même : 1 kg de feuilles pour 10 litres d’eau. L’odeur est aussi… mémorable. Je l’utilise dilué à 10% en arrosage dès que les premières fleurs apparaissent sur mes tomates, poivrons, fraisiers ou courges, environ tous les 15 jours. Ça fait une vraie différence sur la quantité et le goût des fruits.

Petit conseil : Si vous avez un coin de jardin, plantez de la consoude ! La variété ‘Bocking 14’ est géniale car elle ne se ressème pas partout. Vous pouvez la trouver dans des pépinières spécialisées ou en ligne sur des sites de jardiniers. C’est un petit investissement pour des années d’engrais gratuit.
La décoction de prêle : le bouclier anti-maladies
La prêle n’est pas vraiment un engrais, c’est plutôt un traitement préventif. Sa grande richesse en silice renforce les tissus des plantes, les rendant plus résistantes aux maladies comme le mildiou ou l’oïdium. C’est comme un vaccin naturel.
La recette est différente : on fait une décoction. Je fais sécher la prêle (celle qu’on trouve dans les fossés humides) et j’en utilise 100g pour 10 litres d’eau. On laisse tremper 24h, puis on fait mijoter à feu doux 30-45 minutes. Une fois refroidi et filtré, je dilue ce « thé » à 10% et je le pulvérise sur le feuillage des plantes sensibles (tomates, courges, rosiers) tous les 15 jours, par temps sec. C’est préventif, ça ne guérit pas une maladie installée, mais ça évite bien des misères !

Valoriser les trésors de la cuisine
Votre cuisine est une mine d’or pour le jardin, mais il faut savoir l’utiliser correctement. Oubliez certains mythes tenaces.
- Le marc de café : Riche en azote à libération lente et un peu acide. Faites-le toujours bien sécher pour éviter la moisissure. Le mieux ? Mettez-le au compost, il est génial pour l’activer. Vous pouvez aussi en saupoudrer une TRÈS fine couche au pied des plantes qui aiment l’acidité (tomates, rhubarbe), mais n’en faites pas une croûte qui empêcherait l’eau de passer.
- Les coquilles d’œufs : C’est du calcium, super pour éviter le « cul noir » des tomates. Le problème, c’est qu’il est très peu soluble. Laisser tremper des coquilles dans l’eau ne sert quasiment à rien. La seule méthode efficace : lavez, séchez, puis broyez les coquilles en une poudre la plus fine possible (un vieux moulin à café est parfait pour ça). Mélangez cette poudre directement à la terre lors de la plantation. C’est un amendement de fond, pas un coup de fouet.
- Les peaux de banane : Une bonne source de potassium. Coupez 2-3 peaux en morceaux dans un bocal d’un litre d’eau, laissez infuser 48h, filtrez et arrosez (sans diluer) vos plantes à fleurs ou à fruits. C’est un petit plus sympa.
- L’eau de cuisson des légumes : Le geste anti-gaspi par excellence ! Laissez-la refroidir et arrosez vos plantes avec. Mais ATTENTION, la règle d’or absolue : utilisez UNIQUEMENT de l’eau non salée. Le sel est un poison pour le sol.

Petits pépins et questions fréquentes
Se lancer, c’est aussi parfois rencontrer des petits soucis. Pas de panique, voici les réponses aux questions les plus courantes.
« Mon purin ne fait pas de bulles, c’est raté ? »
Probablement pas ! Soit il fait trop froid (la fermentation est plus lente sous 15°C), soit… il est déjà prêt ! Si ça fait plus d’une dizaine de jours et que l’odeur caractéristique est là, vous pouvez filtrer. Si vous voulez le réactiver un peu, une cuillère de sucre peut aider, mais c’est rarement nécessaire.
« Aïe, j’ai utilisé un seau en métal… »
C’est une erreur classique de débutant. Pour une fois, ce n’est pas la fin du monde, mais ne le refaites pas. L’acidité du liquide peut dissoudre des particules métalliques indésirables. Le plastique reste votre meilleur ami pour ces préparations.
Et n’oubliez jamais quelques règles de bon sens. Toujours diluer ! Dans le doute, mieux vaut moins que trop, car un engrais trop concentré peut brûler les racines. N’appliquez jamais d’engrais sur une terre sèche et une plante qui a soif ; arrosez la veille. Enfin, étiquetez vos bidons avec le contenu et la date. Ça évite les mauvaises surprises !

Au final, ces engrais liquides sont des compléments, des « coups de pouce ». Ils ne remplaceront jamais la base d’un jardinage sain : un sol vivant, riche en compost et bien paillé. Prenez soin de votre sol, et il prendra soin de vos plantes.
Galerie d’inspiration


Le bon timing est crucial : N’appliquez jamais d’engrais liquide sur une terre sèche ou en plein soleil. Les racines, stressées par la soif, pourraient être

Le sel d’Epsom, mentionné dans de nombreuses recettes, n’est pas du sel de table mais du sulfate de magnésium. Un composant essentiel de la chlorophylle.
Concrètement, cela signifie qu’il aide vos plantes à optimiser la photosynthèse, rendant leur feuillage plus vert et plus vigoureux. Il est particulièrement apprécié des poivrons, des aubergines et des tomates, souvent sujets à des carences en magnésium qui se manifestent par un jaunissement des feuilles entre les nervures.

Mon purin sent très fort, est-ce un mauvais signe ?
Au contraire ! Une odeur puissante, terreuse, voire proche de l’ammoniac, est le signe que la fermentation se déroule bien et que les micro-organismes travaillent. C’est la signature d’un engrais riche et actif. Inquiétez-vous plutôt d’une odeur de pourriture nauséabonde (type œuf pourri), qui indique une fermentation anaérobie (sans oxygène) non désirée. Dans ce cas, il faut brasser plus souvent votre préparation.

Pour aller plus loin, enrichissez vos préparations de base avec des oligo-éléments spécifiques :
- La mélasse noire non sulfurée : Une cuillère à soupe par arrosoir nourrit les bactéries bénéfiques du sol et apporte du potassium.
- La poudre de consoude : Très riche en potassium (K), elle est l’alliée des plantes à fruits (tomates, courges).
- Le lithothamne (poudre d’algue) : Une pincée corrige l’acidité et fournit un cocktail de plus de 30 minéraux et oligo-éléments.

Seau en plastique classique : Idéal pour débuter. C’est l’option la plus simple et économique pour faire macérer des purins végétaux comme celui d’ortie. Facile à trouver, facile à nettoyer.
Brasseur de thé de compost (type
- Des légumes aux saveurs plus intenses.
- Une meilleure résistance naturelle aux maladies et aux pucerons.
- Un sol plus aéré, vivant et fertile d’année en année.
Le secret ? Combiner l’effet