J'ai toujours été fascinée par le jardinage, surtout en automne, lorsque l'air se rafraîchit et que les couleurs commencent à changer. Saviez-vous que semer des fleurs vivaces à cette période peut vous donner une longueur d'avance au printemps ? Laissez-vous surprendre par la beauté durable que ces plantes peuvent apporter à votre jardin, année après année.
Quand les feuilles roussissent et que l’air se fait plus frais, beaucoup rangent leurs outils en pensant que la saison du jardinage est finie. Grosse erreur ! Pour moi, c’est là que le vrai travail de préparation commence. Après des années à créer des jardins, je peux vous l’assurer : l’automne, c’est le moment secret des jardiniers pour s’offrir un printemps spectaculaire. C’est une astuce de pro que je vous partage aujourd’hui.
Planter des vivaces en automne, ce n’est pas juste pour gagner du temps. C’est une stratégie qui suit le rythme de la nature. Vous donnez aux plantes une longueur d’avance incroyable. Elles s’installent pépère, développent leurs racines dans un sol encore tiède et profitent des pluies douces. Résultat ? Au printemps, elles sont plus robustes, plus touffues et fleurissent plus tôt et bien plus généreusement. Allez, je vous montre comment faire, pas à pas.
Pourquoi ça marche si bien ? Un peu de bon sens horticole
Pas de magie ici, juste de la pure biologie. En automne, la terre a stocké toute la chaleur de l’été. Même si l’air pique un peu, le sol en profondeur reste accueillant. C’est le cocon parfait pour que les racines se développent.
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La plante, elle, passe en mode « veille ». Plus besoin de dépenser de l’énergie pour faire des fleurs ou des feuilles. Toute sa force est dirigée vers le bas, pour construire un système racinaire solide. Franchement, c’est un avantage énorme. Une plante mise en terre en automne a des mois pour s’ancrer, alors que celle plantée au printemps doit tout faire en même temps : racines, feuilles, fleurs… C’est un stress monstre pour elle.
D’ailleurs, pour certaines graines, le froid est même indispensable. C’est ce qu’on appelle la stratification. Sans un bon coup de gel, certaines graines d’ancolies ou de pavots vivaces ne germeront jamais. En semant à l’automne, on ne fait qu’imiter la nature.
Godets, racines nues ou semis : Que choisir ?
Alors, sous quelle forme acheter vos futures protégées ? Honnêtement, tout dépend de votre budget, de votre patience et de ce que vous voulez planter. J’utilise les trois, car chacune a ses points forts.
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Le godet, c’est la valeur sûre, l’option parfaite si vous débutez. Vous achetez une plante déjà bien partie dans son pot en plastique, souvent entre 5€ et 15€ selon la rareté. Le succès est quasi garanti. Petit conseil de pro : quand vous êtes en pépinière, sortez délicatement la motte du pot. Si les racines forment un chignon tout serré, c’est qu’elle est à l’étroit depuis un moment. Pas grave, mais il faudra bien les démêler avant de planter.
Les racines nues, c’est le bon plan économique, surtout si vous voulez planter en masse. On parle souvent d’un coût 30 à 50% inférieur à celui des godets. C’est la méthode traditionnelle pour les pivoines, les hémérocalles ou les rosiers. Les plantes arrivent en dormance, elles ont l’air un peu tristounes, mais ne vous y fiez pas. Il faut juste les planter vite après réception. Mon truc : je les fais tremper quelques heures dans un seau d’eau avant de les mettre en terre.
Enfin, le semis direct en automne, c’est pour les poètes et les patients. Pour le prix de quelques sachets de graines (2€ à 5€), vous pouvez créer un effet de prairie fleurie hyper naturel. C’est parfait pour les coquelicots, bleuets ou nigelles.
Attention ! Celles qu’il vaut mieux éviter de planter en automne
C’est une info capitale pour ne pas jeter son argent par les fenêtres ! Certaines vivaces, surtout les plus frileuses ou celles qui détestent l’humidité hivernale, ont besoin de la chaleur du printemps pour bien s’installer. Planter celles-ci en automne, c’est souvent les condamner.
Dans mon expérience, voici celles à garder pour le printemps :
Les Agapanthes : Leurs racines charnues pourrissent facilement dans un sol froid et humide.
Certaines Sauges (Salvia) : Notamment les variétés arbustives comme la sauge de Graham.
Les Gauras : Elles sont magnifiques, mais très sensibles à l’humidité stagnante en hiver.
Les Penstemons et les Lavatères : Mieux vaut attendre que la terre se réchauffe.
Je me souviens d’une année où, trop optimiste, j’ai planté tout un massif d’agapanthes en octobre dans le nord de la France… Je n’en ai pas revu une seule au printemps. Ça arrive, même après des années de pratique, et ça apprend l’humilité !
La plantation : Les gestes qui changent tout
Avant même de prendre votre pelle, préparez votre « liste de courses du jardinier » : des gants solides, un bon sécateur (autour de 20-30€ pour un qui dure), un arrosoir de 10L, un sac de compost de qualité (environ 5-8€ les 20L) et du paillis. Ça vous évitera des allers-retours.
Étape 1 : Préparer le terrain (c’est 90% du boulot)
Observez votre terre. Est-elle lourde, collante ? Ou légère et sableuse ? Astuce simple : prenez une poignée de terre humide et essayez d’en faire un boudin. S’il se forme facilement sans se casser, votre terre est argileuse. C’est important, car la plupart des vivaces ont horreur d’avoir les pieds dans l’eau en hiver. Le drainage est LA priorité. Si votre sol est lourd, incorporez généreusement du compost. Pour un sol vraiment compact, visez un mélange d’un tiers de compost pour deux tiers de terre de jardin dans votre trou de plantation. Un peu de sable de rivière peut aussi aider.
Profitez-en pour faire un désherbage impeccable. Retirez toutes les racines de liseron ou de chiendent. Croyez-moi, vous vous remercierez plus tard.
Étape 2 : Mettre en terre, pas à pas
Creusez un trou large : La règle d’or, c’est un trou au moins deux fois plus large que la motte. Ça décompacte la terre autour et invite les racines à s’explorer.
Coiffez les racines : Si vous plantez un godet, démêlez le chignon de racines avec vos doigts. N’ayez pas peur de couper un peu ce qui est emmêlé. C’est un stress bénéfique !
Placez-la au bon niveau : C’est ici que survient l’erreur la plus commune ! Le haut de la motte doit être exactement au même niveau que le sol. Ne l’enterrez surtout pas plus profondément, car le collet (la base des tiges) pourrirait. Utilisez le manche de votre râteau posé en travers du trou comme repère.
Rebouchez et arrosez : Remplissez avec votre terre amendée, tassez doucement avec les mains, puis arrosez copieusement. Et quand je dis copieusement, c’est au moins un arrosoir de 10 litres par plante, même s’il pleut. C’est essentiel pour chasser les poches d’air.
Paillez, paillez, paillez : Terminez toujours par une bonne couche (5-7 cm) de feuilles mortes, de paille ou de copeaux de bois (BRF). C’est le manteau d’hiver de votre plante. Ça protège du gel, limite les mauvaises herbes et nourrit le sol.
Le cas particulier de la plantation en pot
En pot, le drainage est encore plus critique. Choisissez un pot avec un trou d’évacuation (non négociable !) et mettez une couche de billes d’argile ou de graviers au fond. N’utilisez jamais de terre de jardin pure. Mon mélange fétiche : 1/3 terreau, 1/3 compost, 1/3 perlite ou sable grossier. En hiver, un pot gèle plus vite. Surélevez-le sur des cales et entourez-le de toile de jute ou de papier bulle si vous êtes dans une région très froide.
Composer son jardin : quelques idées d’associations
Planter, c’est aussi peindre avec le vivant. L’automne est parfait pour réfléchir à ces associations.
Le duo gagnant, c’est de planter des vivaces et des bulbes de printemps en même temps. Les tulipes et narcisses assurent le show en début de saison. Quand leur feuillage jaunit, le feuillage des géraniums vivaces ou des heuchères prend le relais et masque tout ça avec élégance.
Pour créer un massif d’environ 1m², vous pourriez par exemple prévoir 3 graminées (type Pennisetum), 2 belles échinacées, et une vingtaine de bulbes de tulipes ou d’ails d’ornement. Le coût total d’un tel projet ? Estimez entre 40€ et 60€ pour un résultat bluffant au printemps.
J’aime beaucoup le style « jardin de prairie », inspiré par certains paysagistes visionnaires. L’idée est de créer un massif à l’allure naturelle, beau toute l’année, même en hiver. On mélange des graminées pour le mouvement et des vivaces robustes qui gardent une belle silhouette une fois défleuries, comme les cônes sombres des rudbeckias ou les ombelles couleur rouille des sedums.
Le mot de la fin : prudence et plaisir
Le jardinage doit rester un plaisir. Portez des gants, utilisez des outils propres et affûtés, et faites attention à votre dos. Renseignez-vous aussi sur les plantes : certaines, comme la digitale, sont superbes mais toxiques si ingérées. Bon à savoir si des enfants ou des animaux se promènent dans le jardin.
Et surtout, acceptez que tout ne réussisse pas du premier coup. Perdre une plante, ça fait partie du jeu. Ça nous apprend à observer, à comprendre et à faire mieux la fois d’après. Le jardinage, c’est une formidable école d’humilité.
Alors cet automne, ne rangez pas vos outils trop vite. Le sol vous attend, prêt à accueillir les promesses du printemps prochain. Chaque vivace plantée est un investissement sur l’avenir, un geste de confiance. Et c’est l’un des plus beaux cadeaux que vous puissiez vous faire.
Galerie d’inspiration
Un bon départ, c’est un sol bien préparé. Avant même de déballer vos plantes, offrez à leur futur emplacement un véritable traitement de faveur :
Amendez généreusement : Incorporez du compost mûr ou du fumier décomposé. Les vivaces sont gourmandes et cela leur donnera des réserves pour le printemps.
Assurez le drainage : Si votre terre est lourde, ajoutez un peu de sable grossier au fond du trou. L’ennemi N°1 en hiver n’est pas le froid, mais l’humidité stagnante.
Pensez en peintre : L’automne est le moment idéal pour composer votre tableau printanier. Associez les floraisons hâtives comme les Géraniums vivaces ‘Havana Blue’ (pour le bleu-mauve) avec des textures fortes comme la graminée Sesleria autumnalis. Le contraste entre la douceur des pétales et le graphisme des feuilles crée un intérêt visuel qui dure bien au-delà de la floraison.
L’erreur la plus fréquente lors de la plantation d’automne ?
Enfoncer la plante trop profondément. On a tendance à vouloir la
Le mouvement du
Protège les racines des fortes gelées tardives.
Limite la pousse des mauvaises herbes au printemps.
Maintient une humidité constante sans détremper le sol.
Enrichit la terre en se décomposant lentement.
Le geste clé après la plantation ? Un bon paillage ! Une couche de 5 à 7 cm de feuilles mortes broyées ou de BRF (Bois Raméal Fragmenté) est la meilleure assurance-vie pour vos nouvelles plantations.
Opter pour des vivaces en racines nues, c’est l’astuce budget par excellence. Souvent vendues par correspondance chez des pépiniéristes spécialisés comme Promesse de Fleurs ou Le Jardin du Pic Vert, elles coûtent jusqu’à 50% moins cher que les plantes en godet. L’astuce : préparez une
Transplantoir classique : Efficace pour creuser, mais l’estimation de la profondeur se fait à l’œil.
Transplantoir gradué : Des marques de mesure sont gravées sur la lame, comme sur les modèles de la gamme Xact de Fiskars. C’est le détail qui change tout pour planter des bulbes ou des jeunes vivaces à la profondeur exacte sans sortir un mètre ruban.
Pour la plantation en série, le gain de temps et de précision est indéniable.
Le secret d’un massif réussi, c’est la conversation entre les formes. Une fleur en ombelle comme l’Astrantia répond à une verticale comme la Salvia nemorosa ‘Caradonna’, tandis qu’un feuillage fin comme celui d’une graminée vient adoucir le tout.
Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.