Spa Gonflable ou Rigide ? Le Vrai Duel : Les Secrets d’un Pro pour ne Pas se Tromper
Ça fait des années que j’installe des spas. J’ai commencé en portant des coques de 300 kilos sous la flotte, et aujourd’hui, j’ai ma propre petite affaire. J’ai vu passer toutes les modes, des modèles de luxe en cèdre aux petits gonflables sur des balcons d’appart. Et la question qui revient sans cesse, c’est : « Franchement, un spa gonflable, ça vaut vraiment le coup ? »
Contenu de la page
- La mécanique sous le capot : ce qui les différencie vraiment
- Installation et Entretien : les conseils du terrain
- Le facteur météo : on n’installe pas le même spa à Lille qu’à Nice
- Le vrai coût : achat, conso et durée de vie
- Dépannage express : les pannes les plus courantes
- Alors, lequel est fait pour vous ?
Alors, mettons les choses au clair tout de suite : la réponse n’est pas un simple « oui » ou « non ». C’est une question de projet, de budget, et surtout, de ce que vous attendez VRAIMENT. Un spa gonflable n’est pas juste un spa rigide en moins bien. C’est un produit complètement différent, avec sa propre logique et ses propres contraintes. Mon but ici, c’est de vous donner les clés que j’ai apprises sur le terrain, sans le blabla commercial, pour que vous fassiez le bon choix pour vous.

La mécanique sous le capot : ce qui les différencie vraiment
Pour bien choisir, il faut comprendre comment ces deux engins sont fichus. Leurs différences de conception expliquent tout le reste : le confort, la facture d’électricité, la durée de vie…
Structure et Isolation : la grande bataille contre le froid
D’un côté, le spa gonflable. Oubliez l’image de la piscine pour enfants. Aujourd’hui, les parois sont en PVC laminé hyper résistant, un peu comme sur certains bateaux semi-rigides. À l’intérieur, des milliers de fils tendus maintiennent la structure, ce qui fait que vous pouvez vous asseoir sur le bord sans que tout s’affaisse. C’est solide, oui, mais ça reste une fine membrane remplie d’air.
Et c’est là son plus gros défaut : l’isolation. L’air dans les parois n’isole pas grand-chose. La chaleur s’échappe à toute vitesse par les côtés, et surtout par le sol. La petite bâche fournie avec protège le vinyle, mais n’a quasiment aucun pouvoir isolant. La couverture gonflable que l’on met dessus est donc OBLIGATOIRE. Sans elle, vous chauffez littéralement le jardin. C’est sa plus grande faiblesse.

De l’autre, le spa rigide. Là, on change de dimension. La coque est en acrylique, moulée pour offrir de vrais sièges ergonomiques (personne n’est assis par terre, ça change tout !). Cette coque est ensuite renforcée de fibre de verre et posée sur un châssis solide. Mais la vraie magie, c’est l’isolation. Les bons fabricants injectent une mousse de polyuréthane haute densité entre la coque et l’habillage. Un spa rigide bien isolé perdra peut-être un ou deux degrés durant une nuit froide. Un gonflable ? Attendez-vous à en perdre dix.
Chauffage et Filtration : le cœur du système
Dans un spa gonflable, tout est regroupé dans un seul bloc technique externe : la pompe, le souffleur pour les bulles et le réchauffeur. Ce dernier, c’est comme une grosse bouilloire de 2200 watts. Il gagne environ 1,5 à 2 degrés par heure… dans des conditions parfaites. S’il fait un peu frais dehors, tablez plutôt sur 1 degré par heure. Il faut donc une bonne journée pour atteindre les 38°C, pendant laquelle le réchauffeur tourne à fond. La filtration, elle, est assurée par une minuscule cartouche en papier qu’il faut nettoyer au jet tous les deux jours et changer toutes les deux semaines. C’est non négociable.

Sur un rigide, les composants sont séparés et bien plus costauds. Le réchauffeur fait au moins 3000 watts. Une petite pompe de circulation très économe fait tourner l’eau 24h/24 pour la filtration, et une ou plusieurs pompes de massage surpuissantes ne s’activent qu’à la demande. Les filtres sont immenses en comparaison, se nettoient une fois par mois et durent un an. Beaucoup de modèles intègrent aussi un ozonateur ou une lampe UV qui désinfectent l’eau, réduisant ainsi le besoin en produits chimiques.
Jets ou Bulles : la différence entre détente et thérapie
C’est un point CRUCIAL. Un spa gonflable fait des bulles. Un souffleur envoie de l’air (à température ambiante, donc froid) dans l’eau. Ça pétille, c’est sympa, mais ça ne masse pas. Et en plus, ça refroidit l’eau. Certains modèles haut de gamme proposent quelques hydrojets, mais la pression reste faible.
Dans un spa rigide, on parle de vrais hydrojets. Une pompe dédiée propulse de l’eau chaude sous pression à travers des buses orientables et réglables. Certains jets sont rotatifs, d’autres ciblent les lombaires, les cervicales… C’est de l’hydrothérapie. Pour être honnête, la sensation n’a absolument rien à voir. C’est la différence entre prendre un bain moussant et recevoir un massage sportif.

Au fait, et le bruit ? Ce détail qui n’en est pas un…
Personne n’en parle jamais, et pourtant ! Le bloc technique d’un spa gonflable, quand le souffleur des bulles est en marche, fait un bruit très présent, un peu comme un vieil aspirateur. C’est sympa pour l’ambiance, mais ça peut vite devenir lassant et surtout, agacer les voisins si vous vivez en lotissement. Le spa rigide, lui, est bien mieux insonorisé. La pompe de circulation principale émet un léger ronronnement quasi inaudible. Un vrai plus pour la tranquillité.
Installation et Entretien : les conseils du terrain
Une bonne installation, c’est 80% des problèmes évités. J’ai vu des installations parfaites et de vraies catastrophes…
Préparer le terrain : la fondation de tout
Pour un gonflable, le sol doit être parfaitement plat et propre. Utilisez une grande règle de maçon et un niveau à bulle. Le moindre caillou peut, à terme, percer le fond. Mon conseil de pro : ne vous contentez pas de la bâche de sol. Allez chez Brico Dépôt ou Gifi et achetez des dalles emboîtables en mousse, celles pour les aires de jeux d’enfants. Ça coûte une trentaine d’euros, ça protège le liner et ça ajoute une couche d’isolation thermique contre le froid du sol. C’est le meilleur investissement que vous puissiez faire.
Pour un rigide, pas de discussion : il faut une dalle en béton armé de 10 à 15 cm d’épaisseur. Un spa rempli avec ses occupants, ça pèse facile 1,5 à 2 tonnes. C’est le poids d’une voiture ! Ne posez JAMAIS ça sur une terrasse en bois sur plots sans l’avis d’un ingénieur en structure. La dalle garantit une base qui ne bougera jamais. Pensez aussi à la livraison : une anecdote que j’adore raconter, c’est que pour faire passer un spa par-dessus une maison et le poser dans le jardin, il faut parfois louer une grue. C’est un coût de 300 à 600€ que personne n’anticipe !
Le branchement électrique et les coûts cachés
Un spa rigide nécessite une ligne électrique dédiée tirée depuis votre tableau, protégée par un disjoncteur différentiel adapté. C’est un travail d’électricien qualifié, point final. Pour la dalle et ce raccordement électrique, prévoyez une enveloppe de 1000€ à 3000€ selon la complexité du chantier. C’est à ajouter au prix d’achat du spa.
L’entretien : la discipline, c’est la clé
L’eau chaude d’un spa est un paradis pour les bactéries. Dans le petit volume d’un gonflable (800-1000L), l’équilibre est fragile. Je conseille le brome (plus stable à haute température et moins odorant que le chlore). Testez l’eau tous les deux jours, ajustez le pH et le brome, et nettoyez le filtre après chaque grosse baignade. Une vidange complète toutes les 4 à 6 semaines est indispensable.
Astuce pour les débutants, voici votre kit de démarrage (vous trouverez tout ça en grande surface de bricolage ou sur Amazon) :
- Pastilles de brome : environ 25€ la grosse boîte
- Bandelettes de test (pH/Brome/Alcalinité) : 15€
- pH+ et pH- en poudre : environ 10€ chaque
- Un pack de 4 ou 6 cartouches de rechange : 20€
Le rigide, avec son plus grand volume et sa meilleure filtration, est beaucoup plus stable. On teste l’eau une fois par semaine, on nettoie les filtres une fois par mois, et on vidange tous les 3-4 mois. C’est bien moins contraignant.
Le facteur météo : on n’installe pas le même spa à Lille qu’à Nice
C’est une évidence, mais on l’oublie souvent. Dans la moitié nord de la France, un spa gonflable en extérieur l’hiver, c’est non. Le réchauffeur n’arrivera pas à suivre, votre facture d’électricité va exploser pour une eau à peine tiède. Le gonflable, c’est un plaisir de mai à septembre.
Bon à savoir : pour hiverner votre gonflable, suivez ces 4 étapes. Videz, nettoyez, et surtout, séchez PARFAITEMENT l’intérieur et l’extérieur (j’ai vu des clients ressortir un spa plein de moisissures, une horreur !). Ensuite, pliez-le délicatement et stockez-le dans un endroit sec et à l’abri du gel.
Dans le Sud, on peut en profiter 8 à 9 mois par an. Mais attention au soleil qui tape fort ! Les UV dégradent le PVC. Mettez-le à l’ombre ou sous une tonnelle pour le protéger.
Le vrai coût : achat, conso et durée de vie
Parlons argent, le vrai. Pas juste l’étiquette en magasin.
Le spa gonflable s’achète entre 400€ et 1500€ chez des enseignes comme Intex, Bestway ou Netspa. C’est tentant. Mais le coût d’usage est élevé. Sur la base d’un kWh à 0,25€, un gonflable utilisé 3 fois par semaine en été vous coûtera facilement 70€ par mois en électricité, plus 20-30€ de produits et filtres. Sa durée de vie, si vous êtes soigneux, est de 3 à 5 ans.
Le spa rigide, c’est un autre budget : de 4 000€ à plus de 15 000€ chez des revendeurs spécialisés. Ajoutez-y le coût de la dalle et de l’électricien. Par contre, à l’usage, c’est bien plus économique. Grâce à son isolation, la même utilisation vous coûtera plutôt 35€ par mois en électricité. Et la durée de vie ? 15 à 20 ans, voire plus, car toutes les pièces se remplacent.
Dépannage express : les pannes les plus courantes
- Fuite sur un gonflable ? Le kit de réparation marche bien. Dégonflez, nettoyez à l’alcool, collez, pressez fort.
- Erreur E90 ou « Flow » ? C’est à 99% le filtre qui est sale. Nettoyez-le ou changez-le.
- Eau verte ou trouble ? C’est LE problème n°1. Eau verte = algues. Faites un traitement choc au brome ou chlore. Eau laiteuse/trouble ? C’est souvent un pH mal réglé ou, encore une fois, un filtre encrassé.
- Mon spa rigide ne chauffe plus ? Vérifiez le disjoncteur. Si ça ne marche toujours pas, il y a peut-être une poche d’air dans le circuit après une vidange. Il faut alors desserrer très légèrement un raccord de la pompe pour laisser l’air s’échapper jusqu’à ce que l’eau coule.
Alors, lequel est fait pour vous ?
Au final, il n’y a pas de mauvais choix, juste un choix qui n’est pas adapté à votre situation. Le gonflable est une super porte d’entrée dans cet univers, à condition de savoir ce qu’on achète.
Le spa gonflable est parfait pour vous si :
- Vous êtes locataire : il s’installe et se démonte sans laisser de traces.
- Vous voulez tester l’idée : c’est un bon moyen de voir si vous l’utiliserez vraiment avant de casser la tirelire.
- Votre usage est saisonnier : vous voulez juste buller pendant les beaux jours.
- Votre budget est très serré : c’est la seule option pour avoir un spa à la maison sans investir des milliers d’euros.
Le spa rigide, lui, est un investissement sur le long terme. C’est un choix de confort, de performance et de tranquillité d’esprit. J’espère que mon expérience vous aidera à faire le vôtre, avec toutes les cartes en main !