Bordures de Jardin en Récup’ : Le Guide pour un Résultat Pro (Même si vous Débutez)
J’ai passé un temps fou les mains dans la terre et la pierre. J’ai vu des jardins magnifiques et d’autres, franchement, qui manquaient de quelque chose. Souvent, la différence ne se joue pas sur le budget, mais sur la colonne vertébrale du projet : ses bordures.
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Une bordure bien pensée, c’est ce qui donne une structure claire. Elle dessine les espaces, sépare la pelouse d’un massif fleuri, ou délimite le potager de l’allée. C’est elle qui retient la terre et le paillage, et qui, au final, vous facilite grandement la tonte et l’entretien. C’est un travail de base, mais absolument essentiel.
Bien sûr, on peut se tourner vers des matériaux neufs, mais honnêtement, le charme des matériaux de récupération est incomparable. Ils apportent une âme, une histoire à votre extérieur. Mais attention, « récupération » ne doit jamais rimer avec improvisation. Pour qu’une bordure tienne la route pendant des années, il y a quelques règles d’or à respecter. Allez, je vous partage mes techniques, celles qui font la différence entre un bricolage qui s’affaisse au premier hiver et un aménagement qui embellira votre jardin pour des décennies.

La Préparation : L’Étape Invisible qui Change Tout
Avant même de penser au matériau, le plus gros du travail se passe au sol. Poser une bordure sur une terre non préparée, c’est une perte de temps garantie. Le gel, la pluie, le tassement… tout ça aura raison de votre travail en moins d’un an. La fondation, c’est invisible, mais c’est elle qui porte tout.
1. Tracer et Creuser : On Pose les Bases
Commencez par visualiser votre future bordure. Pour une ligne droite, rien de mieux qu’un cordeau tendu entre deux piquets. Pour une courbe, pas la peine de se compliquer la vie : un simple tuyau d’arrosage posé au sol donne une forme naturelle et harmonieuse. Une fois le tracé validé, on sort la bêche pour creuser une tranchée (on appelle ça le décaissement).
La profondeur ? Ça dépend de votre matériau. Pour des briques ou des tuiles, 10-15 cm suffisent. Pour des rondins ou des pierres plus imposantes, visez plutôt 20-25 cm. La largeur doit correspondre à celle de votre matériau, en ajoutant 5 cm de chaque côté pour être à l’aise. Une bêche plate vous donnera des bords bien nets. Comptez une bonne demi-journée pour préparer 10 mètres de tranchée si vous travaillez à un rythme tranquille.

2. Le Lit de Pose : Le Secret de la Stabilité
Ne posez JAMAIS vos éléments directement sur la terre. C’est la garantie qu’ils bougeront. Il faut créer une assise stable et drainante, qu’on appelle le lit de pose. Pour la plupart des projets en récup’, un simple lit de sable est la solution parfaite.
Au fond de votre tranchée, étalez une couche de 3 à 5 cm de sable de rivière. Attention, surtout pas de sable de mer, il est plein de sel et néfaste pour vos plantes ! On en trouve facilement en grande surface de bricolage (comptez entre 3€ et 5€ le sac de 25 kg).
Astuce pour savoir combien de sable acheter : Le calcul est simple. Faites : Longueur de la tranchée (en m) x Largeur (en m) x Profondeur du sable (en m). Par exemple, pour 10 m de long, 20 cm de large (0.2 m) et 5 cm de sable (0.05 m), ça donne : 10 x 0.2 x 0.05 = 0.1 m³. Sachant qu’un sac de 25 kg représente environ 0.015 m³, il vous faudra à peu près 7 sacs.

Une fois le sable étalé, tassez-le bien avec une dame de maçon ou le dos d’un râteau. Puis, nivelez-le parfaitement avec une règle de maçon. C’est cette étape minutieuse qui assurera que votre bordure soit bien droite.
Petit conseil d’ami : Humidifiez légèrement le sable avant de le tasser. Il se compactera bien mieux et ne bougera pas pendant que vous poserez vos éléments.
Et si mon jardin est en pente ?
Ah, la grande question ! Si votre terrain n’est pas plat, ne paniquez pas. L’astuce est de travailler par paliers. Creusez votre tranchée en suivant la pente, mais créez des « marches d’escalier » horizontales dans le fond de la tranchée avec votre sable. Chaque section de bordure sera ainsi parfaitement de niveau, et l’ensemble suivra la pente de façon harmonieuse.
Les Matériaux de Récup’ : Techniques et Astuces
Chaque matériau a son caractère et ses exigences. On ne pose pas du bois comme on pose de la pierre. Voici un tour d’horizon des options les plus courantes, avec leurs avantages et les pièges à éviter.

La Bordure en Bois : Chaleureuse mais Périssable
Le bois, c’est l’assurance d’un rendu naturel et chaleureux. Mais c’est un matériau vivant, et son principal ennemi est le pourrissement au contact de la terre.
Où en trouver ? Regardez sur les sites de petites annonces comme Leboncoin (section « don »), demandez les chutes de planches sur des chantiers, ou récupérez de vieilles bûches ou poteaux.
Votre liste de courses :
- Bois de récup’
- Sable de rivière
- Protection pour bois enterré (goudron de pin, feutre bitumé…)
- Bêche, maillet en caoutchouc, niveau à bulle, gants épais
La technique : Il faut absolument protéger la partie qui sera enterrée. Badigeonnez-la généreusement de goudron de pin (un produit naturel efficace) ou emballez-la dans du feutre bitumé. Pour des rondins verticaux, enterrez au moins un tiers de leur hauteur pour une bonne stabilité. Pour des planches, fixez-les sur des piquets solides plantés tous les 80 cm, côté terre.

Attention aux palettes ! N’utilisez que celles marquées « HT » (Heat Treated – traité à la chaleur). Fuyez comme la peste celles marquées « MB » (Bromure de Méthyle), un produit chimique vraiment toxique qu’on ne veut pas dans son potager.
La Bordure en Pierre Sèche : Le Choix de la Durabilité
Une bordure en pierre, c’est pour la vie. C’est physique, c’est vrai, mais le résultat est authentique et inégalable. Sa durée de vie est quasi infinie et son coût peut être nul si vous avez des pierres sur votre terrain.
Où en trouver ? Dans un champ (demandez TOUJOURS l’autorisation au propriétaire !), sur un chantier de démolition, ou simplement en creusant votre propre jardin.
Votre liste de courses :
- Pierres de différentes tailles
- Sable de rivière
- Bêche, massette, lunettes de protection, gants solides
La technique : C’est tout un art. Triez vos pierres par taille. Les plus grosses et plates iront à la base. La règle d’or est de toujours croiser les joints : une pierre doit reposer sur deux pierres en dessous, jamais sur une seule. Chaque pierre doit aussi être légèrement inclinée vers la terre pour contrer la poussée.

Astuce de pro : Quand vous posez une grosse pierre de base sur le sable, faites-la pivoter un peu sur elle-même. Vous la sentirez se caler et trouver sa place. C’est seulement après qu’il faut la bloquer avec des petites pierres de calage bien enfoncées sur les côtés.
La Bordure en Briques ou Tuiles : Le Charme Rustique
Les vieilles briques pleines ou les tuiles canal de démolition apportent une touche de couleur et un cachet incroyable. C’est une de mes options préférées pour le style.
Où en trouver ? Chantiers de démolition (avec autorisation), sites de dons, ressourceries.
Votre liste de courses :
- Briques ou tuiles
- Sable de rivière
- Bêche, cordeau, maillet en caoutchouc, niveau à bulle
La technique : La pose en « dents de scie » est magnifique. Les briques sont plantées en biais à 45° dans le lit de sable. C’est un peu plus long car l’alignement est délicat, mais le résultat en vaut la peine. Une fois tout posé, comblez les joints avec du sable fin, balayez pour bien le faire pénétrer, puis arrosez légèrement pour tout bloquer.

Les Objets Détournés : Originalité… et Prudence !
Certains imaginent des bordures avec des bouteilles en verre ou des assiettes. C’est créatif, mais je dois être honnête avec vous.
Je me souviens d’un client qui tenait absolument à faire une bordure avec de jolies bouteilles de vin vertes. Six mois plus tard, son chien s’est gravement coupé la patte en jouant un peu trop près. Un coup de tondeuse malheureux, et c’est le même drame. Le verre éclaté dans un jardin, c’est un vrai danger, surtout avec des enfants ou des animaux. Franchement, je le déconseille vivement.
Lancez-vous !
Créer une bordure en récup’, ce n’est pas si compliqué. Le secret, vous l’avez compris, ne réside pas dans la valeur du matériau, mais dans le soin apporté à la préparation. Prenez le temps de bien faire les choses, et vous serez récompensé.
Pas besoin de tout faire d’un coup ! Pourquoi ne pas vous lancer un petit défi ce week-end ? Essayez de réaliser juste un ou deux mètres de bordure avec la technique de votre choix. C’est le meilleur moyen de se faire la main et de ressentir l’immense satisfaction de voir une ligne nette et durable prendre forme sous vos mains. C’est ça, le vrai plaisir du jardinage.

Galerie d’inspiration


Le saviez-vous ? Une simple bordure peut augmenter la perception de la taille de votre jardin. En créant des lignes claires et des zones définies, l’œil est guidé, donnant une impression d’ordre et d’espace plus vaste.


Pour les amoureux du style cottage anglais, la brique de récupération est un incontournable. Posée à plat, en dents de scie ou sur la tranche, elle apporte une patine chaleureuse et authentique. Associez-la à des plantes foisonnantes comme les alchémilles ou les géraniums vivaces pour un effet romantique garanti.


Votre bordure en bois s’affaisse après un hiver ?
C’est souvent dû à un contact direct avec la terre humide. Avant de poser vos rondins ou planches, même traités, pensez à tapisser le fond de votre tranchée d’une fine couche de gravier (5 cm suffisent). Ce drainage améliorera considérablement leur durée de vie en évitant le pourrissement par la base.


- Stabilité accrue pour les éléments hauts.
- Meilleure résistance au gel et au déchaussement.
- Fondation invisible une fois le paillage ajouté.
Le secret ? Une petite semelle de béton maigre (1 volume de ciment pour 6 de sable/gravier) coulée au fond de la tranchée avant de poser vos pierres ou briques les plus lourdes.


Un trésor caché : les ardoises de toiture.
Si vous avez la chance de récupérer de vieilles ardoises, elles font des bordures graphiques et élégantes. Plantées à la verticale, elles créent un rythme visuel très moderne. Elles sont parfaites pour délimiter un potager ou un massif de graminées, et leur couleur sombre met magnifiquement en valeur le vert des feuillages.


Pour stabiliser les éléments fins comme les assiettes ou les tuiles canal, l’astuce est de les enterrer d’au moins la moitié de leur hauteur. Ensuite, tassez bien la terre de chaque côté et arrosez abondamment. La terre humide se compactera en séchant, créant un maintien solide et durable.


Option A : Bois non traité. Aspect très naturel, économique, mais durée de vie limitée à 3-5 ans, surtout pour les bois tendres comme le pin.
Option B : Bois traité à l’huile de lin. Un peu plus d’effort au départ, mais la protection naturelle double la longévité du bois. Une application tous les deux ans suffit.
Pour un projet durable, l’huile de lin est le meilleur compromis entre écologie et efficacité.

Selon une étude de l’ADEME, le secteur du bâtiment génère plus de 224 millions de tonnes de déchets par an en France. Réutiliser briques, tuiles ou bois pour son jardin est un geste concret pour réduire cette montagne.
Chaque brique ou planche sauvée de la benne est une petite victoire. Votre jardin devient ainsi le témoin d’une démarche plus respectueuse, où rien ne se perd et tout se transforme.


Pensez au son ! Une bordure n’est pas que visuelle. Le crissement des pas sur une allée de graviers contenue par des traverses de chêne, le cliquetis léger d’une bordure en bambou agitée par le vent… Ces détails sonores participent pleinement à l’ambiance et à la magie de votre jardin.


Le défi des courbes parfaites.
Pour dessiner une courbe harmonieuse, oubliez les outils rigides. Utilisez un tuyau d’arrosage souple posé au sol. Vous pouvez ajuster sa forme à l’infini jusqu’à obtenir le tracé idéal. Une fois satisfait, marquez le sol le long du tuyau avec du sable ou de la farine avant de creuser.


- Les chantiers de démolition : demandez poliment l’autorisation, on y trouve souvent des briques, tuiles et poutres.
- Leboncoin & Geev : la section
Comment gérer la tonte le long de la bordure ?
La clé est de créer une
Ne sous-estimez pas le pouvoir des bouteilles en verre. Enfoncées goulot vers le bas, elles créent une bordure lumineuse et colorée. Les bleues et les vertes sont particulièrement belles lorsque le soleil les traverse. Un projet quasi gratuit pour un effet spectaculaire, surtout pour délimiter un petit massif de fleurs annuelles.
Point crucial : Le traitement du métal. Pour éviter que vos trouvailles (jantes, tôles, vieux outils) ne se dégradent en un tas de rouille disgracieux, un bon décapage suivi de deux couches d’un vernis antirouille type Rustol ou d’une peinture pour fer extérieur est indispensable. Cela préservera leur aspect brut tout en stoppant la corrosion.
Envie d’un style bohème et naturel ? Essayez le plessis.
- Plantez des piquets de noisetier ou de châtaignier tous les 40 cm.
- Tissez des branches souples (saule, cornouiller) entre les piquets, en alternant devant et derrière.
Cette technique ancestrale donne une bordure vivante et pleine de charme, parfaite pour un jardin de campagne ou un potager au carré.
Erreur fréquente : Choisir un matériau juste pour son look sans penser à sa fonction. Une simple rangée de galets est jolie, mais ne retiendra jamais la terre d’un massif surélevé. Pour retenir la terre, il faut une bordure solide et bien ancrée, comme des planches épaisses ou des briques maçonnées.
- Crée une démarcation forte entre la pelouse et le massif.
- Met en valeur la couleur de vos fleurs par contraste.
- Facilite l’entretien en stoppant net l’avancée du gazon.
Le secret ? Utiliser un matériau d’une couleur radicalement opposée à celle de votre pelouse, comme des ardoises sombres ou des briques rouges bien vives.
La tendance est à l’acier Corten pour son aspect rouillé mais stable. Pour une version récup’, cherchez de vieilles tôles d’acier épaisses. Laissez-les rouiller naturellement pendant quelques semaines, puis appliquez un vernis fixateur de rouille pour stopper le processus et éviter les coulures sur les dalles adjacentes.
Une bordure qui vit ?
Certaines plantes font d’excellentes bordures naturelles et demandent peu d’entretien. Pensez aux touffes d’hakonechloa, aux coussins de thym serpolet ou aux lignes de lavande. Elles adoucissent les angles et créent une transition fluide entre l’allée et les massifs, tout en ajoutant de la texture et du parfum.
Harmonie des styles : Votre bordure doit dialoguer avec votre maison. Pour une façade moderne, optez pour des lignes épurées avec des blocs de béton de récupération ou des profilés métalliques. Pour une vieille bâtisse en pierre, privilégiez des matériaux bruts comme le granit ou des traverses de chemin de fer (attention, choisissez des traverses non traitées à la créosote, toxique pour le sol).
Ne jetez pas votre vaisselle ébréchée ! C’est le point de départ d’une bordure en mosaïque.
- Cassez les morceaux en toute sécurité dans un sac en tissu.
- Préparez une petite semelle de béton.
- Incrustez les morceaux de faïence colorée avant que le béton ne sèche.
Une solution créative, personnelle et totalement unique pour un petit muret de soutènement ou le contour d’un bassin.
Pensez au rythme. Une bordure n’a pas à être monotone. En alternant la hauteur de vos éléments (comme des rondins de bois de différentes tailles) ou en créant des séquences (deux briques à plat, une brique debout), vous donnez du mouvement et du dynamisme à votre composition. Cela attire l’œil et rend le jardin plus vivant.
La solution la plus minimaliste : la bordure