Le Style Années 70 Sans Faute de Goût : Le Guide Ultime (Matières, Coupes & Astuces de Pro)
On me demande souvent ce qui définit vraiment le style des années 70. Franchement, la plupart des gens s’arrêtent aux pantalons « pattes d’eph » et aux couleurs flashy. C’est un bon début, mais c’est un peu comme juger un livre à sa couverture. Dans mon atelier, quand je redonne vie à une pièce de cette époque ou que je crée un patron inspiré par ce style, je vois bien plus que ça.
Contenu de la page
- La guerre des tissus : synthétique flashy ou retour à la nature ?
- Les coupes qui ont tout changé : le B.A.-ba d’un look réussi
- Le Top 5 des pièces pour adopter le style 70s sans se tromper
- Comment intégrer le style seventies sans avoir l’air déguisé
- un héritage de liberté à s’approprier
- Galerie d’inspiration
Je vois une véritable révolution dans les matières. Je sens la texture si particulière du polyester double-knit, je comprends la logique d’une coupe pensée pour être simple et efficace. C’est une décennie de contrastes incroyables, où le luxe côtoyait l’anticonformisme du mouvement punk. J’ai passé des années à décortiquer ces vêtements, pas dans les livres, mais en les décousant pour saisir leur âme. C’est ce savoir-faire, ce vécu, que je veux partager avec vous. L’idée ? Vous aider à choisir les bonnes pièces et à les porter avec style, sans jamais tomber dans le piège du déguisement.

La guerre des tissus : synthétique flashy ou retour à la nature ?
Pour piger le style seventies, il faut d’abord piger les tissus. C’est la base de tout. La silhouette d’un vêtement dépend entièrement de sa matière. Et à cette époque, c’était un vrai champ de bataille textile.
L’âge d’or (un peu collant) du polyester
Le polyester était le roi incontesté. Pas cher à produire, infroissable, et capable de prendre des couleurs d’une intensité folle, il était parfait pour la mode disco et les imprimés psychédéliques. Le jersey de polyester, ce fameux « double-knit », avait une certaine lourdeur qui donnait un tombé droit et impeccable aux robes et aux pantalons. Son atout majeur : on lave, on sèche, on porte. Zéro repassage. Un rêve !
Mais, car il y a un mais, ce tissu avait de gros défauts. Il ne respirait absolument pas. Porter une chemise en polyester en plein été, c’était un peu comme s’envelopper dans du film plastique. Et l’électricité statique… J’ai vu des robes de cette époque qui collaient littéralement à la peau, ce n’est pas toujours très agréable. L’acrylique était aussi très courant pour les pulls, imitant la laine en version plus légère mais souvent plus rêche.

Bon à savoir : Une astuce de pro pour rafraîchir un vêtement en polyester vintage qui sent un peu le renfermé ? Avant de le passer en machine, laissez-le tremper une petite heure dans une bassine d’eau froide avec un grand verre de vinaigre blanc. Ça neutralise les odeurs et limite l’électricité statique. C’est quasi magique !
Attention tout de même ! Un détail qu’on oublie souvent : ces premiers synthétiques étaient hyper inflammables. Une cigarette mal placée, une bougie un peu trop proche, et le vêtement pouvait s’embraser en une seconde. C’est un point important si vous portez des pièces authentiques : gardez vos distances avec le feu.
Le contre-courant : le triomphe des fibres naturelles
En réaction à cette avalanche de plastique, le mouvement hippie a prôné un retour à la terre et aux matières nobles. Le coton était partout : en voile léger pour les robes longues et fluides, ou en denim brut pour les jeans. Au fait, les jeans de l’époque n’avaient aucune élasticité. Un jean neuf, c’était une épreuve de patience, il fallait des semaines pour qu’il se fasse à votre corps.

Le velours côtelé était un autre must-have, donnant une texture unique aux vestes et pantalons. Et bien sûr, le daim (ou la suédine, son alternative synthétique et plus abordable) était la star des manteaux à franges et des jupes. Travailler du vrai daim, c’est un métier à part entière. La matière ne pardonne aucune erreur, chaque trou d’aiguille est définitif.
Concrètement, si on compare : le polyester est votre allié pour une pièce forte et pas chère (entre 15€ et 40€ pour un chemisier vintage en ligne) mais au confort discutable. Le coton et le denim sont des valeurs sûres, durables et agréables à porter. Le daim, c’est le summum du chic, mais prévoyez un budget plus conséquent et un entretien exclusivement au pressing.
Les coupes qui ont tout changé : le B.A.-ba d’un look réussi
La silhouette des seventies est très reconnaissable grâce à quelques coupes maîtresses. Si vous les comprenez, vous saurez repérer une pièce de qualité, qu’elle soit d’époque ou d’inspiration moderne.

Le pantalon flare : tout est une question d’équilibre
Le fameux « patte d’eph » n’est pas juste un pantalon qui s’élargit. C’est une construction précise. Il est ajusté, voire moulant, sur les hanches et les cuisses, avec une taille souvent haute pour allonger la jambe. L’évasement démarre de manière nette juste au niveau du genou. C’est cette transition qui crée tout le style.
Petit conseil : La longueur est CRUCIALE. Un bon flare doit frôler le sol et couvrir presque toute la chaussure. La question qui tue est donc : quelles chaussures mettre avec ? Il faut absolument de la hauteur pour que ça fonctionne ! Des bottines à talons carrés, des sandales à plateforme… Oubliez les ballerines, ça tasserait la silhouette. Si vous trouvez une perle vintage, une retouche pour l’ourlet vous coûtera entre 10€ et 15€, un investissement indispensable.
La robe portefeuille : le coup de génie
Rendue iconique par une célèbre créatrice, la robe portefeuille (ou « wrap dress ») est un cas d’école. Son secret ? L’alliance d’une coupe ultra-simple et d’un tissu intelligent, le jersey de soie ou de polyester. Elle s’enroule autour du corps, s’adapte à plein de morphologies différentes, sans pinces compliquées ni fermetures éclair. C’est une pièce intemporelle que je recommande toujours. Aujourd’hui, on trouve des versions superbes en jersey de viscose ou de Tencel, qui respirent bien mieux que le polyester d’antan.

La jupe : du mini au maxi, tout est permis
Cette période a vu cohabiter toutes les longueurs. La mini-jupe, héritage de la décennie précédente, se portait en jean ou en suédine avec des bottes hautes. On a aussi vu la jupe-culotte, ce pantalon large qui s’arrêtait à mi-mollet, assez audacieux. La jupe midi, s’arrêtant sous le genou, était souvent plissée ou trapèze. Et bien sûr, la jupe longue jusqu’aux chevilles, symbole du style bohème, ample et souvent ornée d’imprimés floraux.
Le Top 5 des pièces pour adopter le style 70s sans se tromper
Vous voulez vous lancer mais ne savez pas par où commencer ? Voici 5 valeurs sûres pour une touche seventies réussie :
- Un pantalon flare taille haute : La base. Choisissez-le en jean brut ou en velours côtelé.
- Une blouse fluide imprimée : Motifs cachemire, floraux, géométriques… à porter rentrée dans votre jean.
- Des lunettes de soleil oversize : L’accessoire qui change tout, pour un look de star instantané.
- Un foulard en soie : À nouer dans les cheveux, autour du cou ou à l’anse de votre sac. Simple et efficace.
- Une veste en peau retournée (ou imitation) : La pièce forte qui vous tiendra chaud avec style.

Comment intégrer le style seventies sans avoir l’air déguisé
C’est l’art de l’équilibre. Le but est de s’inspirer, pas de faire un copier-coller. Voici quelques règles d’or issues de mon expérience.
La règle de la pièce unique
Pour éviter l’effet « soirée à thème », le secret est de choisir UNE seule pièce forte et de la mixer avec des basiques modernes. Par exemple, votre super pantalon flare avec un simple t-shirt blanc bien coupé et des baskets. Ou une blouse psychédélique avec un jean droit sobre et des bottines. La pièce seventies devient l’accent de votre tenue, pas le plat principal.
Les erreurs de débutant à ne pas commettre
- Acheter un pantalon trop court : Comme on l’a vu, c’est l’erreur qui casse toute la silhouette du flare.
- Le total look : Évitez d’associer le pantalon à pattes d’eph, la chemise à col pelle à tarte et les lunettes à facettes. C’est trop !
- Ignorer les odeurs : Une pièce vintage peut avoir une odeur tenace. Si l’astuce du vinaigre ne suffit pas, direction le pressing avant de la porter.

Où dénicher ces pépites ?
Pour du vintage, fouillez en ligne sur Vinted, Vestiaire Collective ou des sites spécialisés comme Imparfaite Paris. Les friperies et les marchés aux puces de votre ville sont aussi des mines d’or. Pour du neuf d’inspiration seventies, des marques comme Sézane ou Rouje proposent souvent de très belles pièces. Comptez entre 30€ et 80€ pour un beau pantalon ou une robe vintage en bon état.
L’anecdote qui fait mal : ma leçon sur le daim
Laissez-moi vous raconter une histoire… ma toute première veste en daim vintage. Une splendeur. Jeune et naïf, j’ai voulu nettoyer une petite tache avec un chiffon humide. ERREUR FATALE. Une auréole immonde est apparue, la couleur a dégorgé… la veste était ruinée. Ça m’a coûté une pièce magnifique et une leçon : le daim, c’est pour les professionnels du pressing, un point c’est tout. Ne faites jamais la même bêtise que moi !

un héritage de liberté à s’approprier
La mode des années 70, c’était bien plus qu’une liste de tendances. C’était l’expression d’une soif de liberté, de contestation et de joie de vivre. Des ateliers parisiens aux plages californiennes, elle a exploré des univers radicalement différents.
En connaissant ses matières, en comprenant ses coupes et en maîtrisant ses codes, vous pouvez piocher dans cet héritage avec intelligence et modernité. Ne cherchez pas à copier un look figé dans le temps, mais plutôt à capturer un peu de cet esprit audacieux et créatif. C’est le plus bel hommage que vous puissiez lui rendre.
Galerie d’inspiration




L’équilibre est la clé pour ne pas tomber dans le déguisement. Un pantalon flare ou « pattes d’eph » impose un volume en bas. La règle d’or ? Structurez le haut. Un simple t-shirt ajusté, un pull fin près du corps ou une blouse rentrée dans le pantalon suffisent à moderniser la silhouette et à allonger la ligne.




« Le polyester a été créé en 1941, mais sa production de masse dans les années 70 a atteint plus de 3,5 millions de tonnes par an, rien qu’aux États-Unis. »
Cette explosion explique pourquoi on trouve encore autant de pièces vintage en parfait état. Le polyester est quasi indestructible. Le revers de la médaille ? Cherchez les étiquettes de composition ! Les mélanges avec du coton ou de la viscose sont souvent bien plus agréables à porter que le 100% synthétique.



Peut-on vraiment porter des chaussures à plateforme aujourd’hui ?
Absolument, mais avec nuance. Oubliez les modèles de déguisement. Cherchez plutôt l’inspiration chez des marques comme Chloé ou Sézane qui réinterprètent la plateforme avec subtilité. Associez-les à un jean large ou une robe longue fluide pour un look assumé mais élégant. L’astuce est de faire de la chaussure la pièce forte, en gardant le reste de la tenue plus sobre.




- Une paire de lunettes de soleil oversize à verres teintés (jaune, brun, rose).
- Un foulard en soie à imprimé graphique ou paisley, noué au cou ou au poignet.
- Une ceinture en cuir large à boucle travaillée, portée sur une robe ou une tunique.
Le secret ? Ces trois accessoires suffisent à insuffler l’esprit 70s à n’importe quelle tenue contemporaine.




Daim véritable : Matière noble, respirante mais fragile et coûteuse. Demande un entretien rigoureux (imperméabilisation, brossage). Offre un tombé souple et luxueux incomparable.
Suédine (ou microsuede) : Alternative synthétique, plus abordable et facile d’entretien (lavable en machine). Moins respirante, elle peut avoir un aspect plus uniforme. Parfaite pour une pièce forte à budget maîtrisé.



« J’ai créé la robe portefeuille quand j’ai voulu être une femme et faire mes propres affaires, sans dépendre d’un homme. » – Diane von Furstenberg




Le velours côtelé (corduroy) est une texture emblématique de la décennie, plus douce et moins formelle que le jean. Pour un look authentique :
- Les couleurs : Misez sur les teintes terreuses comme le rouille, le camel, le vert bouteille ou le bordeaux.
- Les côtes : Préférez des côtes moyennes à larges, plus caractéristiques que les fines « milleraies » des années 90.




Le détail qui fait la différence : Le « Dagger Collar » ou col pelle à tarte. Ces cols longs et pointus qui se déploient sur les revers d’une veste sont la signature d’une chemise seventies. Portez-la seule, légèrement décolletée, ou laissez les pointes dépasser d’un pull à col rond pour une touche subtile mais experte.



Bien avant le streetwear, le tissu éponge (terry cloth) était utilisé pour des tenues décontractées chic. Des polos zippés aux petits shorts de sport, cette matière douce et absorbante incarnait une certaine nonchalance estivale, très Riviera. Une pièce facile à intégrer dans un vestiaire d’été moderne.




Le crochet, trop cliché « festival de musique » ?
Pas forcément. Pour le rendre plus urbain, jouez sur les contrastes. Un top en crochet blanc se marie parfaitement avec un jean brut droit, un blazer structuré ou un pantalon de tailleur noir. L’idée est de l’éloigner de son contexte hippie en l’associant à des pièces citadines et épurées.




Jane Birkin ne quittait jamais son panier en osier, même en soirée. Bianca Jagger maîtrisait le tailleur-pantalon blanc comme personne. Cher osait les transparences et les sequins avec une audace folle.
S’inspirer d’une icône, ce n’est pas copier sa tenue, mais comprendre son attitude. Choisissez celle qui vous parle le plus et appropriez-vous un élément de son style.



L’erreur à éviter : Le total look. Porter un pantalon flare, une blouse à fleurs, des plateformes et un bandeau, c’est basculer dans la caricature. L’élégance du style 70s en 2024 réside dans le dosage. Une seule pièce forte suffit. Associez votre pantalon flare à un cachemire moderne, ou votre blouse vintage à un jean contemporain.




- Il allonge la jambe et souligne la taille.
- Il offre un confort et une liberté de mouvement.
- Il se marie aussi bien avec des talons qu’avec des baskets plates.
Le secret ? Un tissu avec une pointe d’élasthanne (environ 2%). Il pardonnera les petits écarts et assurera un tombé parfait sans tirer au niveau des hanches.



Pour un look authentique, le denim des années 70 était souvent plus rigide, 100% coton, et se délavait de façon unique avec le temps. Cherchez des modèles sans stretch, avec une toile épaisse (au moins 12 oz). Des marques comme Levi’s, avec ses modèles « Orange Tab » de l’époque, sont des références absolues pour retrouver ce toucher si particulier.




Selon le V&A Museum, la popularité du jean dans les années 70 a marqué un tournant, devenant un vêtement unisexe acceptable dans presque toutes les situations sociales, du campus universitaire au night-club.
Cette démocratisation a ouvert la voie à toutes les expérimentations : broderies, patches, délavages… Le jean n’était plus un simple vêtement de travail, mais une toile d’expression personnelle.




Le tailleur-pantalon pour femme, popularisé par Yves Saint Laurent avec « Le Smoking » en 1966, a explosé dans les années 70. Oubliez la version de bureau stricte. Pensez à des coupes plus audacieuses : vestes cintrées, pantalons larges, et souvent porté sans rien en dessous ou avec une blouse en soie fluide pour un look de soirée puissant et androgyne, immortalisé par des icônes comme Bianca Jagger ou Liza Minnelli.



Comment laver une chemise en polyester vintage sans l’abîmer ?
La bonne nouvelle, c’est que le polyester est robuste. Lavez-la à 30°C en cycle synthétique. Le plus grand ennemi est l’électricité statique. L’astuce ? Ajoutez une dose d’adoucissant ou, plus écologique, un demi-verre de vinaigre blanc dans le bac de rinçage. Faites sécher sur cintre à l’air libre, le repassage est presque toujours superflu.




- Cherchez des fermetures éclair de la marque Talon ou Eclair, souvent utilisées à l’époque.
- Vérifiez la solidité des coutures, surtout sur les tissus synthétiques qui peuvent devenir cassants.
- Méfiez-vous des odeurs de renfermé ou de fumée, très difficiles à faire partir.




Le kaftan : bien plus qu’une simple robe de plage. Dans les années 70, c’était une pièce de luxe, souvent en soie, en crêpe ou en velours, portée par des icônes comme Elizabeth Taylor ou Talitha Getty. Long, fluide et incroyablement confortable, c’est l’alternative parfaite à la robe de soirée classique pour un look bohème et sophistiqué.



Imprimé psychédélique : Inspiré du mouvement hippie et de l’art optique. Pensez à des motifs tourbillonnants, des couleurs vives et contrastées, des formes organiques et fluides comme celles des fameux imprimés Pucci.
Imprimé géométrique : Plus structuré, il s’inspire du design et de l’architecture. Lignes, cercles, carrés, souvent dans des palettes de couleurs plus terreuses (marron, orange, beige). Idéal pour un look plus graphique et moins exubérant.




« Le jean est l’uniforme de la jeunesse. Il a une expression, une modestie, un sex-appeal, une simplicité – tout ce que j’espère dans mes vêtements. » – Yves Saint Laurent




Pensez au-delà du marron et de l’orange. La palette seventies était aussi incroyablement riche en tons profonds et saturés. Le vert sapin, le bordeaux, le bleu canard, le violet aubergine ou le jaune moutarde étaient très présents, notamment sur les velours et les mailles. Ils apportent une touche de sophistication immédiate.



Le couturier américain Halston a bâti un empire sur une esthétique minimaliste et luxueuse. Il a été l’un des premiers à utiliser l’Ultrasuede, un suède synthétique lavable qui offrait la fluidité du jersey. Ses robes-chemises et ses silhouettes épurées ont défini le look disco chic de l’iconique Studio 54.




Pour personnaliser une simple veste en jean ou en daim, rien de tel que la broderie. Des motifs floraux sur les épaules, un soleil sur le dos… Inspirez-vous des pièces customisées de l’époque. Nul besoin d’être un expert : des kits de broderie pour débutants permettent de créer facilement des motifs simples mais efficaces pour une pièce unique.


Point crucial : La taille haute. Qu’il s’agisse d’un jean, d’un pantalon en velours ou d’une jupe, la taille qui arrive au-dessus du nombril est LA signature de la décennie. Elle gaine le ventre, allonge les jambes et crée une silhouette en sablier flatteuse, même sans talons.