Air Force 1 Édition Paris : Le Guide Complet du Collectionneur (pour la garder nickel !)

Ne manquez pas la paire de sneakers qui célèbre le premier match NBA à Paris : les Air Force 1 « NBA Paris Game » vous attendent !

Auteur Laurine Benoit

Je me souviens encore de l’effervescence autour de ce fameux match de NBA qui s’est tenu à Paris. Pour un collectionneur, un tel événement, ça sent la sortie d’une sneaker en édition spéciale à plein nez. Et évidemment, la marque au swoosh n’a pas manqué le coche. Quand j’ai enfin eu cette Air Force 1 « Paris » entre les mains, ce n’était pas juste une chaussure. C’était un symbole, un pont entre la culture basket US et une certaine élégance à la française.

Beaucoup de gens voient une simple basket blanche. Mais mon œil, habitué depuis des années à dénicher, bichonner et parfois même sauver des paires, voit tout autre chose. Il décrypte les choix de matériaux, les techniques d’assemblage et les détails qui racontent une histoire. C’est cette analyse que je veux partager avec vous aujourd’hui. Pas pour vous dire de l’acheter, mais pour vous apprendre à la regarder, à la comprendre et, si vous en avez une, à la chérir comme elle le mérite.

En prévision du matche de NBA dans la capitale, Nike dévoilé une paire de Air Force 1 NBA Paris Game

Partie 1 : Prise en main – L’inspection du passionné

Avant de parler entretien ou cote sur le marché, il faut comprendre ce qu’on a entre les mains. Une sneaker, c’est un peu comme un plat de chef : les ingrédients et l’assemblage font toute la différence.

Le cuir : plus subtil qu’il n’y paraît

La base de cette AF1 est un cuir blanc lisse. Sur le papier, c’est du classique. En réalité, tous les cuirs ne naissent pas égaux, même chez les plus grandes marques. Ici, on a affaire à un cuir qu’on appelle « pleine fleur corrigé ». Pour faire simple, la peau a été légèrement poncée pour gommer les petites imperfections, puis recouverte d’une fine couche de finition synthétique. C’est ce qui lui donne cet aspect parfaitement net et uniforme.

L’avantage ? Il est assez résistant aux taches au début et se nettoie facilement. L’inconvénient, c’est qu’il respire moins bien et, surtout, qu’il marque les plis de manière très nette. Les fameux « creases » sur l’avant de la chaussure (la toe box) apparaissent très vite. C’est inévitable avec ce type de cuir, il faut l’accepter. Au toucher, le cuir est ferme, presque raide au début, mais il s’assouplira avec le temps. L’odeur aussi est un indice : une paire neuve de ce type a une odeur chimique assez présente, un mélange de colle et de finition. C’est tout à fait normal pour une production de cette échelle.

Pour célébrer l'arrivée de la NBA à Paris, Nike sort une Air Force 1 spéciale NBA Paris Game

Les coutures et la construction

Un réflexe de collectionneur : toujours jeter un œil aux coutures en premier. C’est le squelette de la chaussure. On retrouve ici la double couture iconique de l’Air Force 1, avec un fil de polyester blanc bien costaud. Regardez de près la jonction entre la tige (le haut de la chaussure) et la semelle. C’est une construction hyper robuste, dite « cupsole », où la tige est collée PUIS cousue dans la semelle en caoutchouc. C’était pensé pour les pivots sur les parquets de basket, donc ça tient la route.

Cherchez les petits défauts : un point qui saute, un fil qui dépasse, un petit surplus de colle… C’est hyper courant et, franchement, ce n’est pas un signe de contrefaçon. C’est plutôt la signature d’une production de masse. Une paire absolument parfaite est une denrée rare.

Les détails qui changent tout

Ce sont ces petites touches qui transforment une AF1 blanche standard en une pièce de collection « Paris ».

Une paire limitée de Air Force 1 NBA Paris Game pour marquer l'évènement du match NBA à l'Accorhôtel arena le 24 janvier 2020
  • Les logos au talon : Le logo de la ligue de basket et le mot « Paris » sont embossés (en relief) et imprimés en rouge. Attention, l’impression couleur est le point faible ici. Avec les frottements, la peinture peut finir par s’écailler.
  • L’inscription latérale : L’inscription discrète est une impression très fine. Elle est super vulnérable aux produits de nettoyage agressifs. Un coup de brosse un peu trop viril peut l’effacer. Douceur avant tout !
  • Le patch de la languette : Ici, le logo est un patch cousu, un gage de qualité bien supérieur à une simple impression. La broderie du logo de la marque est d’ailleurs assez dense et propre sur ce modèle.
  • La semelle intérieure : C’est la première victime ! Les motifs imprimés à l’intérieur s’effacent en quelques ports à cause de la chaleur et de la friction. Si vous voulez les garder intacts, la seule solution est… de ne pas porter la paire. C’est un dilemme bien connu des collectionneurs.
  • Le deubré : C’est le petit nom de la pièce en métal au bas des lacets. Celui-ci est en métal émaillé. Il est solide, mais peut se rayer si vous vous accroupissez souvent.
Une paire de Air Force One hommage au basket français pour l'arrivée du NBA Paris Game dans la capitale

Partie 2 : La technique derrière le mythe

Une chaussure, ce n’est pas qu’un tas de cuir et de caoutchouc. C’est une technologie et un héritage. Comprendre ça donne une autre dimension à l’objet.

La technologie « Air » : qu’y a-t-il vraiment dedans ?

Le nom « Air » n’est pas juste du marketing. Cachée dans le talon, il y a une poche de gaz (un mélange d’azote, pour les puristes) enfermée dans une capsule en polyuréthane. C’est ça, l’amorti. Cette technologie, inspirée à l’époque par un ancien ingénieur de l’aéronautique, a tout changé. Sur une Air Force 1, on ne la voit pas, on la sent. L’amorti est ferme, stable, mais moins « bondissant » que les technologies plus récentes. Son immense avantage, c’est sa durabilité. L’unité Air ne se « dégonfle » jamais. Le vrai vieillissement vient de ce qui l’entoure.

Bon à savoir : Le nom « Air Force 1 » est un clin d’œil direct à l’avion du président américain. Ça pose le niveau de l’icône !

Le jaunissement : l’ennemi juré des semelles blanches

La semelle en caoutchouc réagit avec l’oxygène et les UV. C’est une réaction chimique inévitable : l’oxydation. C’est ce qui fait jaunir la semelle. Une semelle blanche immaculée deviendra crème, puis carrément jaune avec les années, même rangée dans sa boîte. La lumière directe ne fait qu’accélérer le processus à vitesse grand V. C’est la signature du temps qui passe. Certains détestent, d’autres trouvent que ça donne un look « vintage » plein de caractère. À vous de voir !

La silhouette moderne

Cette paire est basée sur la forme standardisée moderne de l’Air Force 1. Pour les puristes, elle est un peu différente du modèle originel, avec une pointe un peu plus arrondie et des proportions légèrement ajustées. C’est ce « shape » qui est utilisé pour la quasi-totalité des collaborations et éditions spéciales aujourd’hui, assurant une certaine cohérence.

Partie 3 : Le quotidien – Protéger, nettoyer, ranger

La grande question : la porter ou la garder en vitrine ? Il n’y a pas de bonne réponse. Mais si vous décidez de la sortir, faites-le bien.

Le traitement initial : l’étape à ne JAMAIS sauter

Avant même de faire un pas dehors, il faut la protéger. Perso, j’utilise systématiquement un spray imperméabilisant. Mais attention, pas n’importe lequel ! Il en faut un conçu pour le cuir et SANS silicone, car le silicone bouche les pores du cuir et peut, à terme, accélérer le jaunissement. L’application, c’est un petit rituel :

  1. Aérez ! Faites ça sur un balcon ou dans un garage, les vapeurs ne sont pas géniales.
  2. Bonne distance : Vaporisez à environ 20-25 cm. Trop près, ça fait des taches ; trop loin, ça ne sert à rien.
  3. Couches fines : Appliquez une première couche fine et uniforme. Laissez sécher 30 minutes.
  4. Deuxième couche : Une deuxième passe fine pour la sécurité.
  5. Patience : Laissez sécher 24 heures complètes avant de les porter. C’est crucial pour que le produit agisse.

Ce traitement, à renouveler tous les 10-15 ports, ne la rendra pas invincible, mais il créera une vraie barrière contre la pluie et les taches. Vous trouverez de très bons produits chez des marques comme Crep Protect, Jason Markk ou Saphir, disponibles en ligne ou dans les magasins de sneakers, pour un budget de 15 à 20 €.

Le nettoyage : la douceur est votre meilleure amie

Le cuir blanc, c’est un aimant à saleté. Un nettoyage régulier est donc indispensable. Oubliez tout de suite la machine à laver, c’est un arrêt de mort pour la colle et le cuir.

Votre petite liste de courses du nettoyeur :

  • Une brosse à poils souples (une vieille brosse à dents, c’est parfait).
  • Une brosse à poils durs (uniquement pour la semelle !).
  • Un chiffon microfibre.
  • Un nettoyant spécialisé pour sneakers (comptez 25 à 40 € pour un bon kit complet).

Ma méthode, testée et approuvée :

  1. Retirez les lacets (à laver à part, à la main ou dans un filet en machine).
  2. Brossez la chaussure à sec pour enlever le plus gros de la poussière.
  3. Mélangez quelques gouttes de nettoyant dans un bol d’eau tiède.
  4. Trempez la brosse souple, secouez l’excédent, et brossez le cuir par petits cercles. Allez-y molo, surtout sur les logos imprimés !
  5. Essuyez la mousse au fur et à mesure avec le microfibre.
  6. Pour la semelle, vous pouvez frotter plus fort avec la brosse dure.
  7. Laissez sécher à l’air libre, loin d’un radiateur qui craquellerait le cuir. Bourrez-la de papier journal pour qu’elle garde sa forme.

AVERTISSEMENT D’AMI : J’ai appris ça à mes dépens… N’utilisez JAMAIS d’eau de Javel, d’acétone ou de produits ménagers. J’ai un jour voulu « rattraper » une tache sur une autre paire avec une éponge magique. Résultat : j’ai bousillé le vernis protecteur du cuir, laissant une marque moche qui n’est jamais partie. Une leçon apprise à la dure.

Partie 4 : Problèmes courants et solutions de pro

Même avec le plus grand soin, des pépins arriveront. Voici comment les gérer.

La gestion des plis : accepter et minimiser

Les plis de marche sont inévitables. Pour les atténuer, utilisez des embauchoirs (ceux en cèdre sont top car ils absorbent l’humidité) entre chaque port. Certains utilisent des « crease protectors » en plastique à l’intérieur. Honnêtement, je trouve ça super inconfortable. Mieux vaut accepter les signes de vie de votre paire.

Le jaunissement de la semelle : peut-on revenir en arrière ?

Oui, on peut reblanchir une semelle jaunie. Ça s’appelle le « de-yellowing ». Le processus implique une crème spéciale et une exposition aux UV (soleil ou lampe). Le résultat peut être bluffant. Cependant, c’est délicat et temporaire. Le jaune finit toujours par revenir. C’est une bataille perdue d’avance. Pour une pièce de collection, mon conseil est de laisser faire le temps ou de confier ça à un pro. Comptez entre 30 et 60 € pour cette opération chez un spécialiste.

Repérer les contrefaçons : ouvrez l’œil !

Pour une paire spéciale comme celle-ci, les faussaires sont sur le coup. Le conseil le plus sûr : achetez sur des plateformes réputées qui proposent un service d’authentification comme StockX, Wethenew ou Kikikickz. Si une offre sur un site de petites annonces vous la propose neuve à moitié prix… fuyez, c’est trop beau pour être vrai.

Quand faire appel à un spécialiste ?

Le bricolage a ses limites. Pour une déchirure, un décollement de semelle ou une retouche peinture sur un logo, ne jouez pas à l’apprenti sorcier. Cherchez « restauration sneakers » ou « sneaker cleaner » sur Instagram. Vous y trouverez des artisans passionnés qui montrent leur travail. C’est un bon gage de confiance et ça peut sauver une paire qui vous est chère. C’est un investissement, mais bien moins cher que de devoir racheter la paire !

Bien plus qu’une simple chaussure

Cette Air Force 1 est plus qu’un produit dérivé. C’est un objet culturel, un témoin de la passion mondiale pour le basket. Sa valeur n’est pas seulement sur les sites de revente, elle est dans l’histoire qu’elle raconte et le soin que vous y mettrez. Que vous la gardiez précieusement dans sa boîte ou que vous arpentiez les rues avec, j’espère que ce guide vous aidera à l’apprécier encore plus. Une chaussure, ça s’use. Mais la passion, elle, si on l’entretient bien, peut durer très, très longtemps.

Inspirations et idées

Selon la plateforme de revente StockX, la valeur d’une édition limitée comme la Air Force 1 Paris peut augmenter de 200 à 400% par rapport à son prix d’origine, en fonction de son état et de sa rareté sur le marché.

Cela transforme la simple question de l’entretien en un véritable enjeu de préservation de patrimoine. Chaque éraflure évitée, chaque nettoyage méticuleux, contribue à maintenir non seulement son esthétique, mais aussi sa valeur pour les collectionneurs du monde entier.

Mes lacets jaunissent ou sont sales, que faire ?

C’est un détail qui trahit l’âge d’une paire. Pour leur redonner un éclat neuf, retirez-les et plongez-les dans un bol d’eau tiède avec un peu de lessive ou quelques gouttes d’un nettoyant spécialisé comme le Reshoevn8r. Frottez-les délicatement entre vos mains, rincez abondamment et laissez-les sécher à l’air libre, loin du soleil direct pour éviter qu’ils ne jaunissent.

Protection imperméable : La première étape, avant même de la porter. Une fine couche de spray protecteur est essentielle. Ne saturez pas le cuir, deux passages légers à 20 cm de distance suffisent amplement.

Brossage à sec : Après chaque port, un coup rapide de brosse douce (crin de cheval idéalement) sur la semelle et les coutures empêche la saleté de s’incruster.

Préserver la forme de la toe box (l’avant de la chaussure) est le combat de tout amateur d’AF1. Les embauchoirs en cèdre sont parfaits pour absorber l’humidité et maintenir la tension du cuir, mais pour une solution plus abordable, les simples embauchoirs en plastique ou même du papier de soie bien tassé après chaque port limitent considérablement l’apparition des plis disgracieux.

  • Une semelle extérieure qui reste nette plus longtemps.
  • Une adhérence parfaite sur le bitume parisien.
  • Une usure plus uniforme, sans points de pression marqués.

Le secret ? La conception de la semelle extérieure de l’Air Force 1, avec ses points de pivot hérités des parquets de basketball, distribue la pression de manière optimale à chaque pas.

Le cuir de cette édition est un

Option A – Le Kit Prêt-à-l’emploi : Des marques comme Jason Markk ou Crep Protect proposent des kits complets avec brosse, solution nettoyante et chiffon microfibre. Idéal pour débuter, c’est une solution sûre et efficace.

Option B – La Composition d’Expert : Le collectionneur averti assemblera son propre set : une brosse à poils durs pour la semelle, une à poils souples pour le cuir, un nettoyant premium (ex: Saphir Médaille d’Or) et une gomme à nubuck pour les petites traces.

Le choix dépend de votre niveau d’implication et de votre budget, mais les deux approches garantissent d’excellents résultats.

Au-delà de son apparence, c’est la symbolique de cette paire qui captive. Elle porte trois lettres qui changent tout pour un collectionneur :

  • PRS : Brodé en fil bleu et rouge sur le contrefort du talon, c’est la signature discrète de son lien avec la capitale française.
  • PARIS : Gravé au laser sur le deubré métallique, ce petit accessoire de lacet devient un véritable bijou.
  • NBA : Le logo sur la languette et la semelle intérieure rappelle l’événement sportif qui a justifié sa création.

Le défi du stockage : Oubliez la boîte en carton d’origine pour un stockage à long terme. Le carton absorbe l’humidité, se dégrade et peut même attirer des nuisibles. La meilleure solution reste une boîte de rangement en plastique transparent anti-UV, type

  • Une brosse à dents à poils souples (exclusivement pour cet usage !).
  • Un chiffon en microfibre blanc pour ne pas déteindre.
  • Un petit bol d’eau tiède.
  • Un nettoyant spécialisé pour sneakers.
Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.