Analyse d’une collab’ culte : Pourquoi certaines pièces ne se démodent jamais

Découvrez comment la collaboration entre Nike et Undercover redéfinit le style hivernal avec une touche futuriste et audacieuse.

Auteur Laurine Benoit

J’ai vu passer un nombre incalculable de collections et de collaborations. La plupart sont oubliées en une saison. Et puis, il y a les autres. Celles qui marquent les esprits, qui définissent une époque sans pour autant se dater. Il y a eu une collaboration entre un géant du sportswear et un créateur japonais avant-gardiste qui, pour moi, a tout changé. Beaucoup y ont vu de simples vêtements. J’y ai vu une leçon de design.

Au-delà de la hype, je veux vous montrer pourquoi ces pièces sont toujours aussi pertinentes aujourd’hui. On va toucher les matières, décortiquer les concepts et surtout, parler concret : combien ça coûte, comment ça taille, et est-ce que ça vaut vraiment le coup de chiner ça en 2024 ?

Le concept : « Chaos » et « Équilibre » sur un vêtement

Avant de foncer sur Vinted, il faut piger la philosophie derrière. Les mots « Chaos » et « Balance » imprimés sur les pièces ne sont pas juste là pour faire joli. C’est le cœur du réacteur. Le « Chaos », c’est l’énergie brute, l’esprit punk, la déconstruction. La « Balance », c’est la fonctionnalité, la coupe parfaite, l’harmonie.

Nike et Jun Takahashi collaborent une nouvelle fois pour une collection Nike X Undercover FW19

Franchement, la plupart des designers choisissent leur camp : soit l’esthétique pure, soit la fonction pure. Ici, l’idée était de faire danser les deux ensemble. Le but n’était pas de créer des vêtements pour la performance pure, comme on en voit pour le running de haut niveau, mais de concevoir une armure pour la jungle urbaine. Des pièces qui protègent, qui intriguent et qui, honnêtement, ont une âme.

La pièce maîtresse : la Parka 3-en-1 sous le microscope

La première fois que j’ai eu cette parka entre les mains, j’ai souri. Ce n’est pas un manteau, c’est un système. Inspirée des parkas militaires classiques, mais passée à la moulinette d’une vision totalement moderne.

La coque extérieure : plus qu’un simple K-Way

Au premier regard, on a une toile de nylon résistante. Classique. Mais le diable est dans les détails. Bien sûr, elle est imperméable, avec des coutures thermosoudées aux points critiques pour éviter que l’eau ne s’infiltre. C’est le B.A.-ba pour un vêtement de pluie de qualité. Mais le détail qui trahit son origine, c’est cette petite fenêtre transparente sur la manche. Elle ne sert à rien… et c’est justement ça qui est génial. C’est une touche de poésie, un peu de « chaos » dans l’ordre fonctionnel.

Nike x Undercover, une collection FW19 hivernale réalisée par Jun Takahashi et la marque à la virgule

Et puis il y a ce petit secret : des motifs qui n’apparaissent que lorsque le tissu est mouillé, grâce à une encre hydrochromique. C’est une expérience, un dialogue avec le vêtement. Les meilleurs designers jouent avec la matière comme si elle était vivante.

La doublure : un cocon de chaleur amovible

La partie « Équilibre » de l’équation, c’est la doublure. Une vraie doudoune matelassée, remplie d’un duvet au pouvoir gonflant suffisant pour un hiver en ville. Attention, on n’est pas sur une parka d’expédition pour le grand froid canadien ; sa zone de confort se situe autour de 0°C. Elle s’attache à la coque avec des pressions et des zips discrets. C’est un système bien pensé qui ne bouge pas. J’ai vu des vestes deux fois plus chères avec des systèmes de fixation bien moins efficaces. Les poches multiples sur la poitrine sont hyper pratiques pour garder son téléphone et ses clés à portée de main, même avec un sac à dos.

la collaboration Nike et Undercover revisite la Air Max 720 pour leur collection FW 19

Conseils pratiques à savoir avant d’acheter :

  • Le prix : À sa sortie, elle valait dans les 500-600€. Aujourd’hui, sur les plateformes comme Grailed ou Vinted, attendez-vous à la trouver entre 450€ et 800€ selon l’état et le vendeur. Oui, ça pique, mais c’est une pièce d’archive.
  • La taille : Attention, ça taille grand, très grand ! C’est une coupe ample typique du design japonais. Pour vous donner une idée, je fais 1m80 et le M me va comme un L standard. Si vous hésitez, prenez la taille en dessous sans sourciller.
  • L’entretien : C’est le point sensible. La coque extérieure, c’est simple : lavage à froid, programme délicat. Mais la doublure en duvet… c’est une autre histoire. Soit vous l’amenez au pressing, soit vous tentez le lavage en machine à 30°C max avec des balles de tennis pour que le duvet ne s’agglomère pas au séchage (sèche-linge obligatoire à basse température). Ne la faites JAMAIS sécher sur un radiateur.
Les React Boots, une paire de chaussures d'hiver conçue pour la collab Nike X Jun Takahashi Undercover

La sneaker qui faisait du bruit : une histoire de bulle

La collection incluait une sneaker avec la plus grosse bulle d’air jamais vue à l’époque. Le défi technique était énorme : rendre cette bulle stable et confortable. Le résultat, c’est cette sensation unique de rebond, presque de flottement. Le designer n’a pas touché à la structure. Il s’en est servi comme d’une toile.

Le message imprimé sur la bulle d’air disait tout : « WE MAKE NOISE NOT CLOTHES » (Nous faisons du bruit, pas des vêtements). Placer ce slogan punk sur le cœur de la technologie, c’est une déclaration forte. C’est la fusion parfaite des deux identités.

Bon à savoir : Côté confort, elles sont top pour une journée en ville, mais je ne les conseillerais pas pour une rando. Le plus grand risque, c’est la crevaison. Un clou, un bout de verre… et c’est la fin de la chaussure, il n’y a aucune réparation possible. Côté prix, elles étaient vendues autour de 180€ et se trouvent aujourd’hui entre 150€ et 250€ en bon état.

L’OVNI de la collection : la botte hybride

Peut-être la pièce la plus audacieuse. Un mélange entre une botte d’hiver, une sneaker et un accessoire de science-fiction. C’est une pièce de défilé rendue portable au quotidien, et ça, c’est une vraie prouesse.

Sa construction est complexe, avec des panneaux de cuir synthétique et de nylon ripstop (ce tissu quadrillé super résistant). Elle intègre même un clin d’œil à une vieille chaussure de basket d’archive qui avait un système de pompe pour gonfler la cheville. Ici, c’est plus esthétique que fonctionnel, mais ça montre une connaissance et un respect de l’histoire du design.

Le coup de génie ? Avoir posé cette tige futuriste sur une semelle en mousse React. C’est l’une des mousses les plus confortables du marché : douce, réactive et légère. Ça donne un confort de sneaker à une botte robuste. Attention, ce n’est pas une botte de rando, son adhérence est limitée sur la glace.

Petit conseil pro : Elle taille petit ! À cause de sa construction, je recommande de prendre une demi-taille au-dessus de votre pointure habituelle. Côté budget, elle était vendue aux alentours de 250€ et reste une pièce recherchée, souvent entre 200€ et 350€ d’occasion.

Comment chiner ces pièces sans se faire avoir ?

Aujourd’hui, cette collection est une référence pour les connaisseurs. Elle n’a pas eu l’impact médiatique d’autres collaborations ultra-médiatisées, mais sa réputation est immense. On trouve ces pièces sur des sites comme Vinted, Grailed, StockX ou Depop.

Astuce anti-arnaque : Méfiez-vous des comptes sans évaluation qui vendent une pièce « neuve » à moitié prix. C’est souvent trop beau pour être vrai. Demandez toujours des photos supplémentaires, notamment de l’étiquette intérieure du col et des semelles. Une usure non déclarée, ça arrive vite.

Si votre budget est plus serré mais que vous aimez ce style, regardez du côté de marques comme Acronym (si vous gagnez au Loto), ou plus accessible, certaines pièces techniques de The North Face ou même Uniqlo qui proposent des vêtements fonctionnels et bien pensés, même si la poésie est moins présente.

Mon avis, pour conclure

Cette collection n’était pas parfaite. Certains ont trouvé la sneaker trop clivante, d’autres la parka trop chère. Mais ce ne sont pas des défauts, ce sont des partis-pris. C’est la signature d’un vrai créateur. Pour moi, ce sont ces collections qui restent. Celles qui osent, qui racontent une histoire et qui sont fabriquées avec une intelligence rare.

Alors si vous tombez sur l’une de ces pièces, ne la voyez pas comme un simple vêtement. C’est un artefact. Un témoin de la rencontre entre l’innovation technique et une vision artistique puissante. Une collection qui se porte, mais qui se lit aussi. Et c’est là toute sa force.

Inspirations et idées

  • Les Étiquettes : Vérifiez la police de caractères sur l’étiquette de cou et de lavage. Les contrefaçons ont souvent des typos approximatives ou des fautes.
  • La Fenêtre de Manche : Sur les parkas qui en possèdent, le plastique doit être parfaitement clair et souple, jamais jauni ou rigide.
  • Les Zips : Les fermetures éclair sont souvent siglées (YKK ou logo Undercover). Leur glissement doit être fluide et sans accroc.

La palette de couleurs est une signature. Takahashi maîtrise l’art des tons neutres et profonds – kaki, bordeaux, bleu marine – qu’il vient électriser par une touche de couleur primaire. Un cordon de serrage jaune vif, une doublure rouge sang, un logo turquoise. C’est l’illustration parfaite du

Nike x Off-White : Une déconstruction littérale, axée sur la citation et le détournement des codes. L’approche est post-moderne, un commentaire sur l’objet.

Nike x Undercover : Une reconstruction fonctionnelle, où le design sert une philosophie. La pièce n’est pas un commentaire, mais une proposition, une solution poétique à un besoin urbain.

Deux visions du génie, l’une tournant autour du langage, l’autre autour de la sensation.

Ces tissus techniques peuvent-ils passer en machine ?

Absolument, mais avec précaution. Oubliez votre lessive habituelle et l’adoucissant, qui bouche les pores des membranes imper-respirantes. Optez pour un nettoyant spécialisé comme le Nikwax Tech Wash. Lavez à froid (30°C max), cycle délicat, et fermez tous les zips. Le séchage se fait à l’air libre pour préserver les coutures thermosoudées.

Le pouvoir du son : Tendez l’oreille. Le froissement d’une coque en nylon ripstop n’est pas le même que celui d’un softshell. Les pièces Nike x Undercover ont une acoustique particulière, un bruissement net et technique qui participe à l’expérience. C’est le son discret de l’armure urbaine.

  • Une silhouette qui évolue avec vos besoins.
  • Une protection totale contre les intempéries.
  • Des détails qui ne se révèlent qu’à l’usage.

Le secret ? L’influence du

Le marché de la revente de vêtements pour homme devrait atteindre 38 milliards de dollars d’ici 2027, une croissance portée par des pièces

La fusion entre outdoor et mode a un nom : le

Au-delà du vêtement, c’est une posture. Porter une de ces pièces, c’est accepter un certain anonymat fonctionnel tout en arborant un secret. Seuls ceux qui savent reconnaîtront les lignes, la coupe, la subtilité d’un logo caché. C’est un luxe discret, destiné non pas à être vu, mais à être compris.

Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.