Veste The North Face x Supreme : Le Guide pour Acheter et Entretenir sans se Faire Avoir

La collaboration Supreme X The North Face FW19 redéfinit le style hivernal. Prêt à découvrir des pièces qui allient technicité et tendance ?

Auteur Laurine Benoit

Dans mon atelier, j’en vois passer, des vêtements. Des pièces techniques conçues pour grimper des montagnes aux créations de mode les plus folles. Mon job, c’est de comprendre ce qui se cache derrière une couture, un tissu, une coupe. Alors, quand on me parle des collaborations entre une grande marque de vêtements de rue et un spécialiste de l’outdoor, je ne vois pas juste un logo. Je vois la rencontre de deux univers : la performance brute et la culture urbaine.

Beaucoup sont attirés par le style et la rareté de ces pièces, et c’est bien normal. Mais mon but ici, c’est de vous donner les clés pour regarder au-delà de la hype. On va décortiquer ensemble une de ces vestes, comme celles de la collection avec la Statue de la Liberté, pour vraiment comprendre ce que vous avez entre les mains.

D’ailleurs, pour qu’on soit sur la même longueur d’onde : on parle souvent de deux modèles phares. La Baltoro, c’est la grosse doudoune bien bouffie, celle qui vous protège du grand froid. La Mountain Jacket, elle, c’est la « coque », la veste de protection plus fine contre la pluie et le vent. Comprendre ça, c’est déjà la base.

Nouvelle collaboration Supreme X The North Face pour une collection capsule hivernale 2019, incluant la doudoune Baltoro Jacket

La science des matériaux : bien plus qu’une étiquette

Une veste de qualité, c’est d’abord des matériaux bien choisis. Et là-dessus, on ne rigole pas. C’est un mélange de savoir-faire technique et d’esthétique bien pensée.

Le secret de la chaleur : le duvet à pouvoir gonflant de 700

Vous avez sûrement déjà vu « duvet 700 » sur une étiquette. Mais qu’est-ce que ça veut dire, au juste ? Non, ce n’est pas le poids de la veste ! C’est l’indice de « fill power », qui mesure le volume qu’une once de duvet peut occuper. Plus le chiffre est haut, plus le duvet emprisonne d’air, et c’est l’air qui est le VRAI isolant. Un duvet 700, c’est un excellent équilibre entre chaleur et légèreté pour un usage quotidien en hiver. C’est parfait pour affronter le froid en ville sans porter une armure.

L’autre avantage du duvet, c’est sa capacité à se compresser. Vous pouvez la rouler en boule dans un sac, elle retrouvera son gonflant. Mais attention ! Son plus gros ennemi, c’est l’humidité. Un duvet mouillé, c’est un duvet qui n’isole plus du tout. D’où l’importance du tissu extérieur…

Supreme et North face collaborent pour une nouvelle collection capsule pour l'hiver 2019, incluant la veste Moutain Jacket

Le nylon Ripstop : une armure légère contre les accrocs

Si vous regardez le tissu de très près, vous verrez un quadrillage discret. C’est la magie du nylon « Ripstop ». Des fils plus solides sont tissés à intervalles réguliers pour qu’en cas de petite déchirure, elle ne s’agrandisse pas. C’est une technologie qui vient du monde militaire, et franchement, pour une veste qui peut coûter plusieurs centaines d’euros, c’est une sacrée assurance vie contre les petits accidents du quotidien.

La barrière contre les éléments : l’imperméabilité

Pour vous garder au sec, il y a deux lignes de défense. D’abord, un traitement déperlant (DWR) qui fait glisser les gouttes d’eau. Ce traitement s’use avec le temps, mais on peut le réactiver, on verra ça plus tard. Ensuite, il y a une membrane imper-respirante laminée à l’intérieur. Elle empêche l’eau de rentrer, mais laisse votre transpiration s’évacuer. C’est ce qui évite de se sentir comme dans un sac plastique après avoir marché un peu vite.

The North Face et supreme présentent leur nouvelle collaboration FW 19

L’œil de l’expert : les détails qui ne mentent pas

Les matériaux, c’est bien, mais la façon de les assembler, c’est encore plus important. C’est là qu’on sépare une pièce d’exception d’une simple copie.

La construction de la doudoune

Les compartiments d’une doune, ou cloisons, ne sont pas juste là pour le style. Ils maintiennent le duvet en place pour éviter qu’il ne s’accumule en bas. Sur ce type de veste, on utilise souvent des « coutures traversantes ». C’est une méthode simple et légère, suffisante pour un usage urbain. Chaque couture est un petit point froid, mais pour se balader en ville, c’est largement assez performant.

L’étanchéité des coutures

Une veste imperméable avec des coutures qui fuient, c’est comme une barque trouée. Inutile. À l’intérieur d’une bonne veste, toutes les coutures sont recouvertes de bandes d’étanchéité. Quand vous checkez une veste d’occasion, retournez-la ! Ces bandes doivent être lisses et bien collées. Si elles se décollent ou font des bulles, c’est un signe de mauvaise qualité ou d’usure avancée.

La collection The North Face Supreme contient deux vestes Baltoro et Moutain, ainsi qu'un sac à dos imprimé de la statue de la Liberté

Les finitions qui tuent (ou qui trahissent)

Voici ma checklist perso pour ne pas se tromper :

  • Les fermetures Éclair : La référence, c’est la marque YKK. Leurs zips sont des tanks. Cherchez le petit logo sur la tirette. Les contrefaçons ont souvent des fermetures bas de gamme qui coincent après trois utilisations.
  • Les réglages : La capuche, les poignets, le bas de la veste… tout doit être ajustable pour bloquer les courants d’air froid. C’est la base d’une bonne isolation.
  • La broderie des logos : Sur une pièce authentique, la broderie est dense, nette, sans fil qui dépasse. Les fausses ont souvent des logos qui semblent « maigres », avec des lettres mal formées. Je me souviens d’un jeune qui est arrivé à l’atelier, dévasté. Il avait payé près de 900 € pour une contrefaçon. Ce qui l’a trahi ? Une broderie baveuse et un zip en plastique qui semblait prêt à casser. Ça fend le cœur.

Le marché de la revente : un guide de survie

On arrive au point sensible : le prix. Ces collaborations sont des objets de collection. Pour vous donner une idée, une doudoune qui valait environ 450-500 € à sa sortie peut facilement se négocier aujourd’hui entre 800 € et plus de 1 500 € selon son état et sa rareté. Ce marché attire donc les bonnes affaires… et les arnaques.

Alors, comment on fait pour repérer un faux ?

  1. Le prix, évidemment : Si une offre semble trop belle pour être vraie, c’est qu’elle l’est. Personne ne brade une pièce aussi recherchée. Fuyez.
  2. Les étiquettes intérieures : C’est la carte d’identité de la veste. Cherchez l’étiquette avec l’hologramme de la marque technique. Sur une vraie, il est brillant et net. Sur une fausse, c’est souvent un autocollant grisâtre et flou.
  3. Le gonflant du duvet : Une vraie doudoune est généreusement remplie, légère et « bouffie ». Les contrefaçons utilisent du duvet de mauvaise qualité ou des plumes, ce qui les rend plus plates, plus lourdes. Parfois, on peut même sentir les tiges des plumes à travers le tissu.
  4. La qualité de l’imprimé : Sur la collection avec la Statue de la Liberté, l’impression doit être nette, avec des couleurs vives. Les copies ont souvent un rendu plus terne, un peu baveux.
  5. Votre meilleure arme : Comparez ! Avant d’acheter, passez du temps sur des plateformes comme Grailed, StockX, ou des forums de fans. Regardez des dizaines de photos de modèles authentiques. Zoomez, analysez les coutures, les étiquettes, la texture du tissu. Entraînez votre œil. Un vendeur honnête n’hésitera jamais à vous envoyer des photos détaillées si vous les demandez.

Prendre soin de son investissement : le guide d’entretien

Mettre une doudoune de cette valeur à la machine sans réfléchir, c’est un crime. Voici la bonne méthode pour qu’elle dure des années.

Petit conseil de pro : avant de commencer, préparez votre kit. Il vous faudra un nettoyant spécial duvet (on en trouve de très bons chez Nikwax ou Grangers pour environ 10-15 €) et l’arme secrète… deux ou trois balles de tennis propres !

ATTENTION : N’utilisez JAMAIS d’adoucissant ou de lessive classique. Ces produits sont trop agressifs, ils « cassent » le duvet et détruisent le traitement déperlant.

  1. Lavage : Fermez tous les zips, mettez la veste seule dans la machine (à chargement frontal, c’est mieux), cycle délicat à 30°C avec votre nettoyant spécial. Un rinçage supplémentaire est une bonne idée pour bien tout éliminer.
  2. Séchage : C’est l’étape cruciale. Mettez la veste au sèche-linge à la température la plus basse possible avec les balles de tennis. Elles vont taper la veste et aider le duvet à se séparer et à retrouver son gonflant. Soyez patient, ça peut prendre 3, voire 4 heures. Sortez-la toutes les 30-45 minutes pour la secouer un peu. Elle est prête quand elle est complètement sèche, légère et bien gonflée.

LE TRUC À NE JAMAIS FAIRE : La faire sécher sur un radiateur ! La chaleur directe va griller le tissu et endommager le duvet de manière irréversible.

SOS : Mon petit guide des problèmes courants

Parfois, des accidents arrivent. Pas de panique, voici quelques solutions.

  • « Au secours, j’ai utilisé la mauvaise lessive ! » : Ce n’est pas la fin du monde. Relavez simplement la veste en suivant la bonne méthode (nettoyant spécifique, double rinçage) pour éliminer les résidus.
  • « Ma doudoune est toute plate après le lavage ! » : C’est 99% du temps un problème de séchage. Elle n’est pas assez sèche. Retour au sèche-linge avec les balles de tennis. Patience, elle va regonfler !
  • « J’ai fait un petit accroc ! » : Pour les petits trous, des patchs de réparation autocollants pour textiles techniques (comme ceux de la marque Tenacious Tape) font des merveilles. C’est solide, presque invisible et ça vous coûtera moins de 10 € en magasin de sport.

Pour conclure : une pièce de mode avant tout

Soyons honnêtes. Même si les matériaux sont excellents, ces vestes sont conçues pour le style. Elles vous tiendront très chaud en ville, c’est une certitude. Mais ce ne sont pas des équipements pour une expédition polaire. La coupe est plus ample, pensée pour être portée sur un sweat, et les grands imprimés peuvent légèrement réduire la respirabilité.

Acheter une de ces pièces, c’est s’offrir un bout d’histoire de la mode qui bénéficie d’une superbe qualité de fabrication. J’espère que ce guide vous aidera à faire un choix éclairé et à prendre soin de votre veste comme elle le mérite. Car au fond, comprendre ce qu’on porte, c’est la meilleure façon de l’apprécier.

Inspirations et idées

Comment repérer une contrefaçon rapidement ?

Observez l’étiquette intérieure. Sur une pièce authentique, le petit hologramme The North Face est net, précis et change d’aspect selon l’angle. Les fausses étiquettes ont souvent un hologramme flou, une simple image brillante sans relief. C’est un détail que les contrefacteurs peinent à reproduire parfaitement et qui doit être votre premier point de contrôle sur des plateformes comme Vinted ou Grailed.

Plus de 80% de la performance d’une veste technique repose sur un entretien adapté. L’utilisation d’un détergent classique peut boucher les pores de la membrane imper-respirante et la rendre inefficace.

Concrètement, cela signifie que votre veste à 800€ ne vous protégera plus de la pluie. Investissez dans un nettoyant spécifique comme ceux de la marque Nikwax ou Grangers, conçus pour préserver les propriétés techniques des tissus sans les endommager.

Baltoro Jacket : La doudoune épaisse, gonflante, pensée pour l’isolation thermique maximale avec son duvet 700. C’est votre bouclier contre le froid glacial.

Mountain Jacket : La coque de protection (shell), plus fine, souvent en GORE-TEX ou DryVent. Elle est conçue pour être imperméable et coupe-vent, idéale pour la superposition.

Votre choix dépend de votre besoin : chaleur brute ou protection contre les intempéries.

La tendance

  • Les gouttes de pluie ne perlent plus sur votre veste ?
  • Le tissu semble s’imbiber d’eau rapidement ?

Le secret ? Après un lavage avec un produit adapté, un passage de 20 minutes au sèche-linge à chaleur douce suffit à réactiver le traitement déperlant d’origine (DWR). Une astuce simple pour retrouver une performance quasi neuve sans utiliser de spray ré-imperméabilisant.

Le détail qui ne trompe pas : Les fermetures Éclair. Une authentique veste Supreme x TNF utilise presque toujours des zips de haute qualité de la marque YKK, souvent des modèles AquaGuard® pour l’étanchéité. Ils sont robustes, fluides et le logo YKK est gravé finement sur la tirette. Les contrefaçons utilisent des zips bas de gamme, qui accrochent ou semblent fragiles.

La collaboration Supreme x The North Face a débuté en 2007, bien avant que le mélange du luxe et du streetwear ne devienne une évidence.

Au-delà du style, la Mountain Jacket est une prouesse technique. Sa membrane GORE-TEX est un bouclier multi-fonctions.

  • Totalement imperméable : La structure de la membrane possède des pores 20 000 fois plus petits qu’une goutte d’eau, bloquant toute infiltration.
  • Parfaitement respirante : Ces mêmes pores sont 700 fois plus larges qu’une molécule de vapeur d’eau, permettant à la transpiration de s’évacuer efficacement.

Une déchirure ? Pas de panique. Évitez la couture qui percerait la membrane imperméable. La meilleure solution est un patch de réparation adhésif transparent spécialement conçu pour les textiles techniques, comme les Tenacious Tape de Gear Aid. Appliqué sur le tissu propre et sec, il assure une réparation quasi invisible, durable et qui préserve l’étanchéité de votre veste.

  • Associez le volume de la veste avec un bas plus structuré, comme un jean droit ou un pantalon cargo slim.
  • Laissez la veste être la pièce maîtresse en optant pour des couleurs neutres (noir, gris, blanc) pour le reste de votre tenue.
  • Évitez la surenchère de logos. Un simple bonnet et des sneakers classiques suffisent à compléter le look sans le surcharger.
Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.