Peaky Blinders : Le Vrai du Faux Derrière le Style Iconique

La saison 5 de Peaky Blinders arrive enfin sur Netflix ! Préparez-vous à plonger dans un monde de pouvoir, de trahisons et de révoltes.

Auteur Laurine Benoit

On est tous un peu fascinés par l’univers de Peaky Blinders, pas vrai ? Ce mélange de brutalité, de style impeccable et de stratégie… c’est franchement addictif. Mais en regardant la série, on se pose tous la même question : est-ce que tout ça est vrai ?

La réponse courte : c’est un savant mélange. Et c’est justement ce qui est génial. Loin d’être un documentaire ennuyeux, la série utilise des bribes d’histoire pour peindre un tableau beaucoup plus vaste et captivant. Alors, aujourd’hui, on va décortiquer tout ça. Pas pour gâcher le plaisir, mais pour l’enrichir. Vous verrez, comprendre les coulisses rend le visionnage encore plus savoureux.

Les vrais Peaky Blinders : mythe contre réalité

Premier point, et pas des moindres : oui, un gang appelé les Peaky Blinders a bien existé à Birmingham. Mais… ce ne sont pas ceux que vous croyez. C’est là que la série prend sa première grande liberté créative.

La saison 5 de Peaky Blinders sera disponible sur Netflix à partir du 4 octobre prochain

Franchement, la réalité est un peu moins glamour. Les vrais Peaky Blinders sévissaient bien avant l’époque de la série, plutôt vers la fin du 19ème siècle et au tout début du 20ème. C’étaient des jeunes de la classe ouvrière, connus pour leur style soigné (déjà !) et leur violence. Mais leur « empire » se limitait à quelques rues, et leur violence consistait surtout en vols à l’arraché, en racket sur les bookmakers locaux et en bagarres de rue brutales. Rien à voir avec l’organisation criminelle internationale des Shelby.

D’ailleurs, la fameuse histoire des lames de rasoir cousues dans la visière des casquettes ? C’est probablement un mythe. À l’époque, les lames de rasoir jetables étaient un produit de luxe, pas vraiment à la portée de jeunes voyous. Le nom viendrait plus simplement de la forme pointue de leur casquette, surnommée « peaky » en argot.

Alors, que leur est-il arrivé ? Au moment où la série commence, après la Première Guerre mondiale, les Peaky Blinders originels avaient déjà été largement éclipsés par des gangs plus organisés et plus puissants, comme les « Birmingham Boys ». Les créateurs de la série ont donc eu une idée de génie : prendre ce nom incroyablement stylé et l’image forte de ce gang pour raconter une histoire dans une période bien plus trouble et fascinante.

Peaky Blinders saison sera diffusée à partir du 25 août sur la BBC et du 4 octobre sur Netflix

L’ombre de la guerre : le cœur brisé de la série

Le véritable moteur de la série, son âme, c’est le traumatisme de la Grande Guerre. Et sur ce point, c’est d’une justesse historique bluffante. Des millions de jeunes hommes sont revenus des tranchées complètement anéantis, physiquement et mentalement. On ne parlait pas encore de syndrome de stress post-traumatique ; on les qualifiait de faibles ou de simulateurs.

Les frères Shelby incarnent à la perfection cette génération sacrifiée. Leurs cauchemars, leur dépendance à l’opium, leur violence soudaine… tout ça est terriblement authentique. Ils ont vu des horreurs en France, et de retour au pays, ils se retrouvent dans un monde qui ne les comprend plus. Leurs compétences de soldat (tuer sans hésiter, creuser des tunnels) sont inutiles dans la vie civile. Alors, ils les transposent dans le monde du crime. C’est leur seule façon de reprendre le contrôle.

On ne peut pas comprendre la violence de cette époque sans comprendre la brutalité des tranchées. C’est aussi simple que ça.

Peaky Blinders saison 5 avec Cillian Murphy et Sam Claflin sera disponible le 4 octobre sur Netflix

L’art de créer un monde : l’esthétique Peaky Blinders

Une série, ce n’est pas que du scénario. C’est une ambiance. Et celle de Peaky Blinders est unique. C’est un véritable travail d’orfèvre.

Une photographie froide comme l’acier

Faites attention aux couleurs la prochaine fois que vous regardez. La palette est très limitée : des bleus glacials, des gris industriels, des bruns boueux. La seule chaleur vient souvent du feu. Celui des usines, la lueur d’un verre de whisky, l’éclat d’une explosion. C’est un choix puissant qui nous plonge dans un monde dur, où la vie et la chaleur sont des denrées rares.

Et cette fumée omniprésente ! Elle crée une atmosphère mystérieuse, mais elle est aussi historiquement juste. Birmingham était une ville incroyablement polluée par le charbon. Les fameux ralentis, surtout quand les Shelby marchent en groupe, leur donnent une allure quasi mythologique. Ils ne se déplacent pas, ils avancent comme une force inarrêtable.

Les aventures de Tommy Shelby des Peaky Blinders continueront dès le 4 octobre sur Netflix, le 25 août sur BBC

Le look Shelby : bien plus qu’un costume

Le style vestimentaire est au cœur de l’identité du gang. Le costume trois-pièces, le lourd manteau en laine, la chemise à col rond et, bien sûr, la casquette gavroche. C’est leur uniforme. Dans un monde qui les méprise, leur apparence est une déclaration : « Nous sommes peut-être des marginaux, mais nous avons des standards. »

Petit conseil pour les fans : Envie d’adopter le style (sans la violence, bien sûr) ? Pas besoin de se ruiner ! On trouve de superbes casquettes en tweed de style gavroche sur des sites comme Vinted ou dans des chapelleries spécialisées, pour un budget allant de 30€ à 70€ selon la qualité. Pour le manteau, cherchez un modèle long en laine épaisse dans les friperies ou les surplus militaires, c’est là qu’on fait les meilleures affaires.

D’ailleurs, la fameuse coupe de cheveux, très courte sur les côtés (l' »undercut »), était bien populaire à l’époque, car elle était pratique. La série l’a simplement rendue iconique au point d’influencer la mode d’aujourd’hui !

La musique : un anachronisme génial

Utiliser du rock moderne dans une série historique ? Sur le papier, ça semble être une hérésie. En pratique, c’est un coup de maître. La musique n’est pas là pour être fidèle à l’époque, mais pour traduire l’énergie brute des personnages. Le jazz des années 20 n’aurait jamais pu transmettre cette rage, cette arrogance.

L’hymne rock qui ouvre chaque épisode est devenu la bande-son parfaite de l’arrivée d’un homme sombre et dangereux venu prendre le pouvoir. Ça crée un pont incroyable entre le passé et le présent, et ça nous rappelle que les thèmes de la série – l’ambition, le trauma, la violence – sont finalement intemporels.

Guide de visionnage : repérer les détails qui tuent

Pour votre prochain marathon Peaky Blinders, voici quelques repères historiques à garder en tête. Ça transforme le visionnage en jeu de piste !

  • Saison 1 : L’ambiance est à la sortie de guerre. Votre mission : repérez les tensions avec l’IRA et les allusions à la grève de la police, un événement bien réel qui a secoué le pays.
  • Saison 2 : On plonge dans les « années folles » et la guerre d’indépendance irlandaise. Le défi : observez le contraste entre le Birmingham industriel et la vie nocturne exubérante de Londres.
  • Saison 3 : Le scénario s’aventure dans le monde de l’espionnage avec des aristocrates russes. C’est la partie la plus romancée, mais elle s’appuie sur une vraie paranoïa de l’époque : la peur du communisme.
  • Saison 4 : L’intrigue tourne autour de la Grève Générale, un événement historique majeur. Tendez l’oreille dans les scènes de pub : vous entendrez la tension sociale monter en flèche.
  • Saison 5 : Le point de départ est le krach boursier. La série introduit une véritable figure politique, un leader fasciste britannique. Le danger n’est plus seulement criminel, il devient idéologique.

Au fait, petite astuce : vous voulez entendre à quoi ressemble le vrai accent de Birmingham, le « Brummie » ? Cherchez « Brummie accent » sur YouTube. C’est un accent très particulier et très difficile à imiter, et comprendre ça ajoute une couche de profondeur aux interactions de Tommy quand il quitte sa ville.

Pour conclure : ne pas confondre le style et la réalité

Il est crucial de garder une chose en tête. Peaky Blinders est une œuvre de fiction brillante, pas un cours d’histoire. Les libertés prises avec la réalité sont nécessaires pour créer un drame aussi puissant. S’ils avaient été fidèles à 100%, l’histoire se serait arrêtée avant même de commencer.

Attention, donc, à la romantisation de la violence. Tommy Shelby est charismatique, intelligent et stylé, c’est un fait. Mais n’oublions jamais le fond : c’est un criminel violent et impitoyable. La série est si bien réalisée qu’on peut parfois l’oublier, mais la réalité de la violence des gangs était sordide et destructrice, loin de l’esthétique des ralentis.

Au final, le plus grand succès de la série est peut-être de nous donner envie d’en savoir plus. Et ça, c’est inestimable.

Pour aller plus loin…

Si le sujet vous passionne, voici quelques pistes pour creuser :

  • Les livres : Il existe un excellent ouvrage écrit par l’historien de référence sur le sujet, un spécialiste de l’histoire de Birmingham qui a consacré sa vie à étudier ces gangs. Une recherche rapide sur « le vrai Peaky Blinders » vous mettra sur la bonne voie.
  • Les documentaires : YouTube regorge de documentaires de qualité sur le sujet. Cherchez simplement « The Real Peaky Blinders documentary » pour trouver des pépites.
  • La visite : Si jamais vous êtes de passage en Angleterre, une visite au Black Country Living Museum s’impose ! C’est un musée en plein air où de très nombreuses scènes de la série ont été tournées. Vous aurez l’impression de marcher dans les rues de Birmingham aux côtés des Shelby. Comptez une bonne demi-journée pour la visite, le billet coûte environ 25€. Une expérience vraiment immersive !

Inspirations et idées

Le fameux look

Le choix du manteau : L’élément clé de la silhouette Shelby est le long manteau en laine lourde. Pour un style authentique, privilégiez une coupe droite, un col large et une couleur sombre (noir, bleu marine ou gris anthracite). C’est la pièce qui impose une prestance immédiate.

La version moderne : Pour une touche plus actuelle, des marques comme The Kooples ou Sandro proposent souvent des manteaux d’inspiration vintage qui mixent coupe classique et détails contemporains.

L’important est la qualité du drap de laine, qui doit avoir un tombé lourd et impeccable.

Les Shelby fument constamment. Était-ce si courant ?

Absolument. Après la Première Guerre mondiale, le tabagisme a explosé. Les cigarettes étaient distribuées massivement aux soldats dans les tranchées pour calmer leurs nerfs. De retour à la vie civile, beaucoup ont conservé cette habitude. Dans la série, la cigarette est plus qu’un accessoire : elle souligne la tension permanente, le besoin de réconfort et le stress post-traumatique qui hantent toute une génération d’hommes.

  • Une atmosphère industrielle palpable, faite de brique, de fumée et de métal.
  • Des canaux sombres et des ruelles où chaque ombre semble menaçante.
  • Un réalisme visuel qui plonge le spectateur au cœur de l’Angleterre post-guerre.

Le secret de cette immersion ? Une grande partie du tournage n’a pas lieu dans le Birmingham moderne, mais au Black Country Living Museum, un musée à ciel ouvert qui reconstitue avec une fidélité incroyable les bâtiments et l’ambiance de l’époque.

L’univers des Peaky Blinders est loin de se limiter à la famille Shelby. La série intègre de véritables figures du crime organisé de l’époque pour densifier son récit :

  • Billy Kimber : Un vrai gangster qui, dans les années 1920, dirigeait les

    Le tweed n’est pas qu’un choix esthétique, c’est une armure. Robuste, quasi imperméable et chaud, ce lainage était le tissu de prédilection des classes laborieuses et rurales du Royaume-Uni. Le style des Shelby, avec leurs costumes trois-pièces en tweed lourd, souvent du Donegal ou du Harris Tweed, est une façon d’afficher une réussite matérielle tout en restant ancrés dans leurs origines populaires et robustes. Un vêtement qui protège du froid, de la pluie, et symboliquement, des coups.

    L’erreur à ne pas commettre pour s’inspirer du look : La caricature. Oubliez le déguisement complet. Le style Shelby repose sur l’équilibre. Associez UNE seule pièce forte – un manteau long en laine, un gilet texturé ou une belle paire de bottines en cuir de type

    La chanson

    Le détail qui tue : Vous remarquerez que les Shelby boivent presque exclusivement du whisky irlandais (Irish Whiskey), et non du Scotch. Ce n’est pas un hasard. C’est un marqueur de leur identité. Leurs racines irlandaises et leur méfiance envers l’establishment britannique se retrouvent jusque dans leur verre. Le Garrison, leur pub, sert d’ailleurs une bière

    Pour parler comme à Small Heath, quelques termes à connaître :


Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.