Carrelage Métro : Le Guide Complet Pour une Pose Parfaite, Même Pour les Débutants

Ah, le carrelage métro… Il y a des modes qui passent, et puis il y a les classiques indémodables. Le carrelage métro, c’est clairement dans la deuxième catégorie. On le voit partout, des cuisines super modernes aux salles de bains d’inspiration plus traditionnelle, en passant par les crédences de bars branchés. Et franchement, ce n’est pas juste pour son look.

Son vrai secret, c’est sa façon de jouer avec la lumière. Un mur bien carrelé avec des carreaux biseautés, ça crée une profondeur et un relief qu’aucun autre revêtement ne peut vraiment imiter. On entend souvent dire qu’il vient du métro parisien ou new-yorkais, et c’est vrai qu’il a une longue histoire derrière lui. Mais au-delà de l’anecdote, le plus important, c’est de comprendre que ce n’est pas juste un bout de céramique. C’est un matériau avec ses propres règles du jeu.

Dans ce guide, on va laisser tomber la théorie compliquée. On va parler vrai : les bons gestes, les astuces de chantier et les erreurs à ne surtout pas commettre. De la préparation du mur jusqu’au dernier coup d’éponge, je vous explique tout pour réussir votre pose comme un pro.

Avant toute chose : la liste de courses et le budget

On ne part pas à la guerre sans armes ! Une bonne préparation, c’est 50% du travail de fait, et ça évite les allers-retours agaçants au magasin de bricolage. Voici ce que vous devriez avoir dans votre caddie AVANT de commencer :

• Les carreaux : La star du projet ! Astuce de pro : calculez votre surface et achetez TOUJOURS 10 à 15% de carrelage en plus. C’est une assurance vie pour les coupes ratées et la casse. Croyez-moi, rien de pire que de manquer de trois carreaux et de ne jamais retrouver le même bain (la même nuance de couleur).
• La colle : Pour un débutant sur une petite surface (comme une crédence), la colle en pâte prête à l’emploi est super pratique. Pour des plus grands murs ou une salle de bain, le mortier-colle en poudre (type C2) est plus économique et plus performant.
• Le mortier à joint : Blanc, gris, noir… on en reparlera. Un sac suffit souvent pour une cuisine.
• L’étanchéité (SPEC) : Non négociable pour une douche ou derrière une baignoire. C’est un kit qui contient un produit liquide (souvent bleu ou vert) et des bandes de renfort pour les angles.
• Les outils : Une spatule crantée (dents de 6 mm, c’est parfait), une truelle, une raclette à joint en caoutchouc, un niveau à bulle, une carrelette manuelle de bonne qualité, et une pince perroquet pour les découpes délicates.
• Les croisillons : 2 ou 3 mm sont les standards. Petit conseil : jetez un œil aux croisillons auto-nivelants. C’est un peu plus cher, mais pour un amateur, c’est une révolution pour obtenir une surface parfaitement plane. Ça peut vraiment sauver un projet !

Et le budget, alors ? Difficile de donner un chiffre exact, mais pour vous donner une idée… Pour une crédence de cuisine de 3m², attendez-vous à dépenser entre 60€ et 150€ pour les carreaux (selon la qualité et la finition), auxquels s’ajoutent environ 25€ pour la colle, 15€ pour le joint et 40€ pour le kit d’étanchéité si nécessaire. Sans oublier le coût des outils si vous partez de zéro.

Comprendre votre matériau : plus qu’un simple carreau

Le carrelage métro est presque toujours en faïence. Ce n’est pas un détail, ça change tout ! La faïence est plus poreuse et moins dense que le grès cérame. Conséquence directe : c’est un carrelage exclusivement mural. N’imaginez même pas le poser au sol, il ne résisterait pas aux chocs et aux rayures. Son rôle est d’habiller les murs, et il le fait à merveille.

Le corps du carreau (le « biscuit ») peut absorber l’humidité, c’est l’émail en surface qui le protège. C’est pour ça que la qualité des joints et l’étanchéité du mur derrière sont si cruciales, surtout dans une douche.

Biseauté ou plat ? Brillant ou mat ?

Le choix le plus courant est le modèle biseauté. Ce petit rebord incliné capte la lumière et donne ce fameux relief si chic. C’est ce qui crée le rythme sur le mur. Le modèle plat, lui, offre un rendu plus sobre, très graphique, parfait pour un style plus épuré.

Pour la finition, c’est une question de goût et de praticité :

• Brillant : C’est la finition classique, super facile à nettoyer. Un coup d’éponge et hop, les éclaboussures de sauce tomate ont disparu. Son seul défaut : les traces de calcaire se voient plus facilement.
• Mat : Plus contemporain, l’aspect est doux et velouté. Il marque moins les traces de doigts ou les gouttes d’eau. En revanche, si vous avez mal nettoyé vos joints, la surface un peu moins lisse peut retenir la saleté.

Mon conseil perso ? Pour une crédence de cuisine très sollicitée, le brillant reste un champion de la praticité. Pour l’ambiance cosy d’une salle de bain, le mat est un excellent choix.

La préparation du support : 80% du travail (et je pèse mes mots)

C’est la règle d’or du carreleur : on passe plus de temps à préparer qu’à poser. Le carrelage métro, avec ses petits formats, ne pardonne aucune imperfection. Le mur doit être parfaitement plat, propre et sain.

Passez une grande règle de maçon sur le mur. Si vous avez des creux ou des bosses de plus de 3 mm, il faut rattraper avec un enduit de ragréage mural. Tenter de compenser avec l’épaisseur de la colle, c’est l’erreur de débutant par excellence. Ça mène à un résultat bancal et à des carreaux qui sonnent creux.

Attention au temps de séchage ! Le ragréage, c’est facile à appliquer, mais il faut compter au moins 24 heures de séchage avant de pouvoir carreler dessus. Prévoyez large : un week-end, c’est souvent trop juste si votre mur a besoin de beaucoup de préparation.

L’étanchéité : obligatoire en zones humides

C’est LE point le plus souvent zappé par les amateurs. Dans une douche, le carrelage et ses joints ne sont PAS étanches. Les règles de l’art imposent une protection à l’eau sous le carrelage. On utilise un SPEC (Système de Protection à l’Eau sous Carrelage). C’est un produit liquide qu’on applique au rouleau en deux couches croisées, en renforçant les angles avec des bandes spéciales. C’est un coût supplémentaire (environ 40-50€ le kit chez Leroy Merlin ou Castorama), mais c’est la garantie de ne pas voir votre mur pourrir de l’intérieur.

Le calepinage : dessiner avant de construire

Le calepinage, c’est simplement le plan de pose. L’objectif est d’éviter de se retrouver avec des coupes ridicules de 1 cm dans un angle. La règle : ne jamais démarrer avec un carreau entier dans un coin. On cherche à équilibrer les coupes de chaque côté du mur. Trouvez le centre de votre mur, tracez un axe, et faites une simulation à sec (sans colle) pour voir où tombent vos coupes. Si elles sont trop petites, décalez simplement votre point de départ d’un demi-carreau.

La pose dans les règles de l’art

Le support est prêt, le plan est fait, on peut enfin se salir les mains !

1. Le départ parfait : Tracez une ligne de départ parfaitement horizontale au niveau à bulle. Le plus simple est de commencer par la deuxième rangée. Vissez un tasseau de bois bien droit le long de cette ligne. Il servira de support stable pour vos premiers carreaux. Petite astuce : fixez le tasseau avec des petites pointes plantées à l’emplacement d’un futur joint. Comme ça, pas de trou à reboucher après !
2. L’encollage : Étalez la colle sur environ 1 m² avec le côté lisse de la spatule, puis « peignez » la surface avec le côté cranté, en tenant la spatule à 45°. Tous les sillons doivent être réguliers.
3. La pose : Posez le premier carreau sur votre tasseau, appuyez fermement avec un petit mouvement de torsion pour bien écraser la colle. Pas de maillet, la faïence est fragile ! Mettez vos croisillons, posez le suivant, et vérifiez le niveau toutes les deux ou trois rangées.
4. Gérer les découpes (prises, tuyaux…) : C’est le moment qui fait peur ! Pour une coupe droite, la carrelette est votre meilleure amie. Pour les découpes complexes autour d’une prise ou d’un tuyau, la pince perroquet est magique. Après avoir tracé votre découpe, vous venez « grignoter » le carreau petit à petit. Ça demande de la patience, mais le résultat est bien plus propre qu’avec une meuleuse.

Il existe plusieurs types de pose : en quinconce (le style « brique » classique, le plus tolérant), à joints alignés (très moderne, mais ne pardonne aucune erreur) ou encore en chevrons (magnifique, mais à réserver aux plus expérimentés).

Le jointoiement : la finition qui signe votre travail

Un joint raté peut gâcher tout votre travail. Attendez au moins 24h après la pose, retirez tous les croisillons, et c’est parti.

Le choix de la couleur du joint change tout. Le blanc est lumineux mais salissant. Le gris clair est le meilleur compromis, il souligne le dessin du carreau sans être trop présent. Le gris anthracite ou noir donne un style industriel très affirmé. Bon à savoir : les joints modernes sont souvent hydrofuges et anti-moisissures, un super investissement pour une salle de bain.

La technique infaillible pour des joints parfaits

Après avoir étalé le mortier à la raclette en diagonale, le plus dur est de savoir quand nettoyer. Le test du doigt : touchez le joint. S’il colle, c’est trop tôt. S’il ne marque plus, c’est le moment. Généralement entre 15 et 30 minutes.

Et là, le secret des pros : la technique des deux seaux. Un premier seau d’eau « sale » pour le premier passage grossier avec une éponge bien essorée. Un deuxième seau d’eau propre pour le rinçage final. Passez toujours l’éponge en diagonale et rincez-la TRES souvent. Cette méthode évite de laisser un voile de ciment terne sur vos beaux carreaux.

Poser du carrelage métro est totalement à la portée d’un bricoleur patient. La clé, ce n’est pas la vitesse, mais la préparation et la précision. Prenez votre temps, suivez les étapes, et vous aurez cette immense satisfaction de regarder votre mur en vous disant : « C’est moi qui l’ai fait ». Et ça, ça n’a pas de prix.

Galerie d’inspiration

Au-delà du classique blanc brillant, osez une finition mate. Moins courante, elle absorbe la lumière au lieu de la réfléchir, offrant une douceur et une modernité surprenantes. Parfaite pour un style scandinave ou pour atténuer l’éclat dans une pièce déjà très lumineuse, elle met en valeur la forme du carreau plutôt que son reflet.

• La couleur du joint : C’est LE détail qui change tout. Un joint blanc sur carreau blanc se fond pour un look épuré. Un joint foncé (gris anthracite ou noir) dessine chaque carreau et donne un style graphique, plus industriel.
• Le sens de la pose : Classiquement posé en décalé (dit « en brique »), le métro peut aussi être posé à la verticale pour donner une impression de hauteur, ou en chevrons pour un mur signature spectaculaire.

Le carreau métro original, commandé pour le métro parisien en 1900, n’était pas plat. Son fameux biseautage a été pensé par l’architecte Hector Guimard pour mieux diffuser la lumière blafarde des premières ampoules électriques dans les souterrains.

Comment gérer les angles sortants pour une finition impeccable ?

Oubliez les coupes à 45° (coupes d’onglet), difficiles à réussir sans expérience. La solution la plus simple et la plus pro est d’utiliser un profilé de finition. En alu brossé, laiton, PVC blanc ou noir, il se pose avec la colle et offre une arête nette et durable. Les marques comme Schlüter-Systems ou Profilitec en proposent de toutes les formes.

Le carrelage plat : Sobre et minimaliste, il crée une surface lisse et unifiée, idéale pour un look contemporain. Le joint devient l’élément graphique principal.

Le carrelage biseauté : C’est l’original. Ses bords en pente captent la lumière, créant des jeux de reflets et une impression de relief et de profondeur. Parfait pour un style vintage ou pour dynamiser un mur.

Une fois le chantier terminé, une fine pellicule de ciment (la « laitance ») peut ternir vos carreaux. Pour l’enlever sans abîmer les joints, attendez 48h après la pose du joint, puis nettoyez avec un produit spécifique

Point crucial : La toute première rangée de carreaux doit être PARFAITEMENT de niveau. Ne vous fiez jamais à votre plan de travail ou au sol. Utilisez un niveau à bulle pour tracer une ligne de départ droite sur le mur et commencez votre pose à partir de cette ligne, même si cela implique de couper la première rangée.

• Une finition nette, même sur des coupes imparfaites.
• Un style graphique assumé et très tendance.

Le secret ? L’utilisation de joints colorés. Pensez au rose poudré avec un carreau blanc pour une salle de bain douce, ou un vert forêt avec un carrelage crème pour une cuisine de caractère. Les gammes comme Mapei Kerapoxy Design ou Weber.joint design offrent une palette infinie.

Pour un look

Ne jetez pas vos chutes ! Avec quelques carreaux restants, vous pouvez facilement créer :

• Des dessous-de-plat originaux (en collant le carreau sur un carré de liège).
• Une petite étagère ou une niche murale personnalisée.
• Le plateau d’une mini-table d’appoint.

Selon les carreleurs, l’utilisation de carreaux plus grands (type 10×30 cm au lieu du classique 7,5×15 cm) peut réduire le temps de pose jusqu’à 20% sur une surface équivalente, en diminuant le nombre de joints à réaliser.

Marre du métro ? Quelle est l’alternative tendance ?

Le carrelage Zellige. Venu du Maroc, ce carreau en terre cuite émaillée est façonné à la main. Chaque pièce est unique, avec des irrégularités de surface et de couleur qui créent un mur vibrant et authentique. Plus cher et plus complexe à poser, il offre un rendu artisanal incomparable, parfait pour une esthétique

L’erreur classique : Utiliser une spatule crantée avec des dents trop petites ou trop grandes. Pour un carreau métro standard (7,5×15 cm), une spatule avec des dents en U de 6 mm est idéale. Des dents trop petites ne mettront pas assez de colle ; trop grosses, la colle débordera dans les joints et compliquera le nettoyage.

Pour les zones très exposées comme la crédence derrière la plaque de cuisson ou le mur d’une douche, pensez au joint époxy. Contrairement au joint ciment classique, il est non poreux, totalement étanche et résiste aux taches (graisse, vin…) et aux produits d’entretien agressifs. Un peu plus cher et technique à appliquer, mais sa durabilité est sans égale.

La lumière est votre meilleure alliée. Un carrelage métro blanc brillant dans une petite salle de bain sans fenêtre peut littéralement transformer la perception de l’espace. Chaque facette biseautée agit comme un petit miroir, démultipliant la lumière artificielle et donnant une sensation d’ouverture et de propreté.

Céramique : L’option la plus courante et économique. Facile à couper et à poser, elle est parfaite pour les murs de la cuisine ou de la salle de bain, hors zone de douche. Marque de référence : Fap Ceramiche.

Verre : Plus cher, le carreau de verre offre une profondeur et une brillance uniques. Sa couleur est intense et ne s’altère pas. Idéal pour une crédence spectaculaire ou une mosaïque.

Attention, la pose du carrelage en verre demande une colle blanche spécifique (type C2S1) pour ne pas voir d’ombres par transparence.

• Il protège contre l’humidité et la moisissure.
• Il empêche les taches de s’incruster (café, vin, sauce tomate).
• Il facilite grandement le nettoyage au quotidien.

La solution ? Appliquer un produit hydrofuge

Mes joints tout neufs se fissurent, pourquoi ?

Plusieurs raisons possibles. Le plus souvent, c’est un mélange trop liquide (trop d’eau dans la préparation du mortier-joint) ou un séchage trop rapide (courant d’air, forte chaleur). Il est aussi possible que le support (le mur) ne soit pas parfaitement stable. Pour réparer, grattez délicatement le joint abîmé et réappliquez un nouveau mélange bien dosé.

Pour un effet maximal dans un espace réduit, comme des toilettes ou une petite entrée, osez le carrelage métro sur tous les murs, du sol au plafond. Loin d’étouffer, l’effet

Pas envie de vous lancer dans un grand chantier ? Les carreaux adhésifs (peel and stick) de bonne qualité, comme ceux de Smart Tiles ou Beija Flor, sont une alternative bluffante pour une crédence. Ils imitent le relief et la brillance du vrai carrelage, résistent à la chaleur et à l’humidité, et se posent en une après-midi sans colle ni poussière.

Le carrelage métro est un caméléon. Pour obtenir un style précis, mariez-le judicieusement :

• Look Industriel : Associez un métro blanc à des joints noirs, des suspensions en métal, des tabourets Tolix et un plan de travail en béton ciré ou bois brut.
• Look Rétro-chic : Préférez un métro de couleur (vert d’eau, rose poudré) avec une robinetterie en laiton ou cuivrée et une baignoire îlot à pattes de lion.

Le cousin tendance : le carrelage

• Le coupe-carreaux manuel (carrelette) : Idéal pour les coupes droites. On raye le carreau puis on le
  

  
  

  DIY (crédence de 2m²) : Carreaux (env. 50€), colle et joint (env. 30€), outillage de base si non équipé (env. 40€). Total : environ 120€.

  Artisan (même surface) : Fournitures + main d’œuvre (comptez entre 40€ et 60€/m² pour la pose). Total : entre 200€ et 250€.

  Le faire soi-même est donc deux fois moins cher, mais demande du temps et de la patience !