Restaurer un Mur en Pierre : Le Guide d’un Passionné pour un Résultat Qui Dure

Drake a écrasé la concurrence aux Billboard Music Awards 2019. Qu’est-ce qui fait de lui le roi de la scène musicale ?

Auteur Laurine Benoit

Laissez-moi vous partager quelque chose qui me tient à cœur. Ça fait plus de trente ans que mes mains connaissent la chaux, la pierre et le sable. J’ai eu la chance d’apprendre avec des anciens, des gens de métier qui m’ont montré les bons gestes, ceux qui respectent le bâti ancien. Aujourd’hui, ça me fend le cœur de voir de superbes murs anciens « réparés » à la va-vite avec du ciment. Ces murs, qui ont traversé les âges, se retrouvent littéralement en train d’étouffer.

Mon objectif ici n’est pas de vous faire un cours magistral, mais de vous transmettre des clés, des astuces de terrain, pour que vous puissiez vous aussi prendre soin de ces murs avec le respect qu’ils méritent. C’est un savoir-faire qui se perd, et franchement, c’est à la portée de tous avec un peu de patience et les bonnes infos.

La règle n°1 : Comprendre pourquoi un mur doit respirer

Avant même de penser à acheter un sac de quoi que ce soit, il y a un concept fondamental à intégrer. Un mur en pierre traditionnel, c’est un peu comme une éponge : il gère l’humidité. Que ce soit l’eau de pluie, les remontées du sol ou la vapeur d’eau de l’intérieur de la maison, l’eau circule.

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Pendant des siècles, on a utilisé des mortiers à la chaux. Pourquoi ? Parce que la chaux est perméable à la vapeur d’eau. Elle laisse le mur respirer. L’humidité entre, mais surtout, elle peut en sortir. Le mur reste sec et sain. C’est aussi simple que ça.

Le ciment, à l’inverse, est quasiment étanche. Si vous l’utilisez pour rejointoyer, vous créez une sorte de barrière imperméable. L’eau s’infiltre par la pierre (qui, elle, reste poreuse) et se retrouve piégée derrière votre joint en ciment. L’hiver, cette eau gèle, augmente de volume et pousse sur les pierres. C’est la catastrophe assurée : les joints se fissurent, les pierres éclatent, et un mur qui a tenu 200 ans peut être ruiné en une décennie. C’est la première erreur de débutant à éviter absolument.

Bien démarrer le chantier : la préparation, c’est 50% du boulot !

On est souvent impatient de voir le résultat, mais négliger la prépa, c’est la garantie de devoir tout refaire plus tard. Alors on prend son temps, et on fait les choses bien.

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Observer et diagnostiquer le mur

Approchez-vous de votre mur, touchez-le. Est-il humide ? Y a-t-il des taches sombres à la base ? Ça pourrait être des remontées capillaires. Le plus important : le mur présente-t-il un « ventre », une partie bombée ?

Attention ! Si c’est le cas, on arrête tout. Un mur bombé est un signe de faiblesse structurelle grave et peut s’effondrer. Ce n’est plus du bricolage, il faut faire appel à un maçon professionnel, voire un ingénieur structure. La sécurité avant tout.

La liste de courses et la préparation du support

Pour un petit chantier, voici ce qu’il vous faudra :

  • Une massette et un burin plat pour enlever le vieux mortier.
  • Une brosse métallique pour nettoyer les joints.
  • Des truelles (une classique et une plus fine, type « langue de chat » pour les finitions).
  • Une auge ou un grand seau pour préparer le mortier.
  • Un pulvérisateur de jardin pour humidifier le mur.

La première étape, c’est le « dégarnissage ». Avec la massette et le burin, on enlève le vieux mortier friable et tout ce qui ne tient plus, sur 3 à 5 cm de profondeur. Allez-y doucement, le but n’est pas de déchausser les pierres saines. Pour environ 5 m², comptez une bonne demi-journée de travail, sans se presser.

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Ensuite, un bon coup de brosse métallique pour enlever toute la poussière. Juste avant d’appliquer le nouveau mortier, il faudra humidifier généreusement le mur avec le pulvérisateur. Un mur sec « boirait » l’eau de votre mortier trop vite, le rendant cassant.

Le secret du chef : préparer un bon mortier à la chaux

Le mortier, c’est le liant, l’âme du mur. Sa composition est essentielle. Oubliez les mélanges tout prêts des grandes surfaces, souvent à base de ciment.

Quelle chaux choisir ?

Pour la maçonnerie en pierre, on parle de chaux hydraulique naturelle (NHL). Pour faire simple, il existe plusieurs « forces » : la NHL 2 est très souple, idéale pour des enduits sur des supports tendres ; la NHL 5 est très dure, réservée aux fondations. Pour la plupart des travaux de restauration de mur, la NHL 3.5 est le couteau suisse parfait. Elle est résistante, mais reste assez souple pour laisser le mur respirer. Un sac de 25 kg de bonne qualité (les marques comme Saint-Astier ou CESA sont des références) coûte entre 15€ et 25€ chez un négociant en matériaux.

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Le sable, l’ingrédient qui change tout

On sous-estime souvent le sable, mais il est crucial pour la solidité et la couleur finale de vos joints. Au magasin de matériaux, ne demandez pas juste « du sable ». Demandez du « sable à maçonner 0/4 ». Le 0/4 indique la granulométrie, un mélange de grains de différentes tailles qui rend le mortier compact et solide.

Bon à savoir : la couleur du sable déterminera la teinte de votre joint. Un sable de rivière de la Loire donnera un beige très clair, alors qu’un sable de carrière d’une autre région pourra donner un ton ocre ou jaune. Le bon plan ? Prenez toujours un sable local. Il se mariera parfaitement avec les pierres de votre région. Faites un petit test sur une zone non visible avant de vous lancer !

La recette pour votre premier seau de mortier

Pas besoin d’une bétonnière pour commencer. Pour réparer un petit trou ou tester votre mélange, un seau suffit. La recette de base, c’est environ 1 volume de chaux pour 2,5 à 3 volumes de sable.

Commencez par mélanger la chaux et le sable à sec jusqu’à obtenir une couleur parfaitement homogène. C’est une étape clé ! Ensuite, formez un cratère et ajoutez l’eau progressivement. L’objectif est d’obtenir une consistance onctueuse, un peu comme du fromage blanc épais. Le mortier doit tenir sur la truelle sans couler. Une erreur classique est de le faire trop liquide : il sera plus faible et se fissurera en séchant.

L’art de maçonner : les gestes qui comptent

Le moment est venu. La règle d’or, c’est de toujours croiser les joints. Ça veut dire qu’une pierre doit toujours reposer sur deux pierres en dessous, jamais joint sur joint. C’est ce qui donne sa force à l’ensemble du mur. Pensez aussi à placer de temps en temps des pierres plus longues qui traversent l’épaisseur du mur (les « boutisses ») pour bien lier les deux faces. N’hésitez pas à utiliser des petites pierres de calage pour stabiliser les plus grosses.

Les finitions : la touche finale du jointoiement

Le jointoiement se fait quand le mortier de pose a commencé à « tirer ». C’est une vieille expression pour dire qu’il a un peu durci. En pratique, attendez 2 à 4 heures selon la météo. Le bon moment, c’est quand le mortier ne colle plus au doigt, mais qu’on peut encore y laisser une marque d’ongle si on appuie fort.

Avec une truelle fine (langue de chat), remplissez bien les joints. Ensuite, selon le style que vous aimez, vous pouvez les laisser pleins, les creuser un peu avec un fer à joint, ou les brosser pour un rendu plus rustique qui fait ressortir le grain du sable.

SOS Chantier : problèmes courants et leurs solutions

  • Mon mortier se fissure en séchant ! C’est souvent un séchage trop rapide (soleil, vent) ou un mélange trop liquide. Si vous travaillez en plein été, protégez votre mur avec une bâche humide pendant quelques jours.
  • Mes joints ne sont pas de la bonne couleur. C’est quasi toujours à cause du sable ! La couleur du sable mouillé donne une bonne idée du résultat final. D’où l’intérêt de faire un test.
  • Comment nettoyer les outils ? Un truc de pro peu connu : pour enlever la chaux séchée sur vos truelles, laissez-les tremper une nuit dans du vinaigre blanc. C’est radical !
  • Que faire des restes de mortier ? Ne les jetez surtout pas dans le jardin. Étalez-les en fine couche sur une bâche, laissez sécher complètement, et jetez-les avec les gravats.

Un dernier mot sur la sécurité et les règles

Je dois insister sur ce point. La chaux est caustique. Elle peut provoquer de graves brûlures, surtout aux yeux. Portez TOUJOURS des lunettes de protection, des gants étanches et des vêtements couvrants. Ce n’est pas négociable.

Aussi, avant de toucher à un mur de façade ou un mur de clôture, un petit tour à la mairie s’impose. Il faut souvent déposer une déclaration préalable de travaux. C’est une formalité simple mais obligatoire.

Restaurer un mur en pierre, c’est bien plus que du bricolage. C’est un dialogue avec le passé, un travail gratifiant qui laisse une trace durable. Un mur réparé dans les règles de l’art est là pour le siècle à venir. Et cette satisfaction, honnêtement, elle n’a pas de prix.

Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.