Captain Marvel : Génie Marketing ou Vrai Symbole ? On Décortique le Phénomène

Découvrez comment Captain Marvel redéfinit le cinéma avec une héroïne qui inspire et casse les codes. Un phénomène à ne pas manquer !

Auteur Laurine Benoit

Il y a des films qui sortent, et puis il y a des… phénomènes. Vous voyez ce que je veux dire ? Des films qui, bien avant même d’arriver en salle, cristallisent tellement d’attentes, de débats et de pression qu’ils deviennent bien plus qu’une simple sortie ciné. Le premier film solo sur cette pilote de chasse devenue super-héroïne cosmique en est l’exemple parfait.

Franchement, à l’époque, c’était la folie. Ce n’était pas juste un nouveau blockbuster de super-héros. C’était un test pour un personnage féminin en tête d’affiche, un test pour une femme aux commandes d’un budget colossal, et surtout, un test pour le public. La question n’était pas tant de savoir si le film serait bon, mais plutôt : que va signifier son succès ou son échec ? Alors, décortiquons ensemble la mécanique de ce succès monstre, mais aussi ses controverses et ce qu’il en reste aujourd’hui. Car, vous allez le voir, l’histoire a une suite un peu plus… nuancée.

affiche film Captain Marvel avec brie larson et réalisé par anna boden est le meilleur démarrage de l'histoire marvel

La recette du succès : une tempête parfaitement orchestrée

Le triomphe de ce film n’a rien d’un hasard. C’est le résultat d’une stratégie industrielle d’une précision chirurgicale, affinée pendant plus d’une décennie par le studio.

Le plus gros coup de génie, ce n’était même pas dans le film lui-même, mais dans le calendrier. Il est sorti juste entre les deux volets de la saga finale des Vengeurs. Et ça, ça change absolument tout. Le film précédent se terminait sur un cliffhanger d’anthologie : la moitié des héros anéantis. Et dans la toute dernière scène, juste avant de disparaître, un certain chef d’agence d’espionnage envoie un S.O.S. sur un vieux bipeur… affichant le logo de l’héroïne.

Petit conseil : si vous voulez garantir un carton au box-office, rendez votre film indispensable ! Le message était limpide : pour comprendre comment les survivants allaient s’en sortir, il fallait voir ce film. C’était devenu un chapitre obligatoire, pas une simple introduction. Du pur génie commercial.

Captain Marvel avec brie larson et réalisé par anna boden est un grand succès pour le cinéma féminin et les super héroines

Et puis, il y a eu le marketing, qui a joué sur deux tableaux avec une intelligence redoutable. D’un côté, la nostalgie des années 90. L’héroïne s’écrasant dans un vidéoclub Blockbuster, une bande-son blindée de tubes de l’époque (on pense à Nirvana avec « Come as You Are » ou No Doubt avec « Just a Girl »)… C’était une madeleine de Proust pour toute une génération. De l’autre, le message d’émancipation, résumé par le slogan « Plus haut, plus loin, plus vite ». Le studio a vendu un symbole, mobilisant un public qui attendait plus de diversité à l’écran.

Derrière la caméra : entre formule et vraies bonnes idées

Un film, ce n’est pas qu’un plan marketing. Confier un projet à plus de 150 millions d’euros à un duo de réalisateurs issus du cinéma indépendant, c’était un pari. Leur spécialité ? Des drames intimistes, très centrés sur les personnages. Et honnêtement, ça se sent.

photo des réalisateurs du film Captain Marvel Anna Boden et Ryan Fleck qui connait le meilleur démarrage de l'histoire marvel et du cinéma féminin

Le cœur du film, ce n’est pas tant l’action que la quête d’identité de l’héroïne. Les meilleures scènes sont souvent les plus calmes, celles où elle interagit avec son amie pilote et sa fille. C’est là qu’on sent la patte des réalisateurs, leur talent pour créer des relations crédibles.

En revanche, et c’est une critique qui revient souvent, les scènes d’action sont… fonctionnelles. Efficaces, oui, mais sans le panache ou l’inventivité d’autres films de la même maison. On n’a pas, par exemple, le même impact viscéral que dans les combats au corps-à-corps d’un Soldat de l’Hiver. C’est propre, mais ça manque un peu d’éclat.

D’ailleurs, le choix de l’actrice principale, une comédienne oscarisée, a aussi beaucoup fait jaser. Certains lui ont reproché un jeu trop stoïque. C’est une critique qui, à mon sens, passe à côté du sujet. Au début, son personnage est une soldate Kree qui a subi un lavage de cerveau. On lui a littéralement appris à réprimer ses émotions. Son évolution, c’est justement de redécouvrir son humanité. Son jeu, contenu au début, s’ouvre progressivement jusqu’à l’explosion finale. C’est un choix cohérent, même s’il est moins immédiatement séduisant que l’humour d’un milliardaire en armure.

image du film Captain Marvel qui détient le record box office du film démarrage pour un film réalisé par une femme Anna Boden et héroine de Marvel jouée par Brie Larson

Une héroïne dans la tourmente : au cœur de la polémique

Impossible de parler de ce film sans aborder la controverse. Bien avant sa sortie, il a été la cible d’une campagne de dénigrement en ligne, ce qu’on appelle le « review bombing ». Des milliers de critiques négatives ont été postées sur les sites de notation, parfois des semaines avant que quiconque ait pu voir le film.

Mais pourquoi tant de haine ? Pour remettre les choses dans leur contexte, tout est parti de déclarations de l’actrice principale. En interview, elle avait milité pour plus de diversité parmi les critiques de cinéma, expliquant qu’elle ne voulait pas que son film soit uniquement analysé par le même profil de critiques, majoritairement masculin et blanc. Ces propos ont été sortis de leur contexte et déformés par certains comme une attaque personnelle, déclenchant une vague de réactions hostiles à caractère ouvertement sexiste.

Le phénomène a été si violent que le célèbre site Rotten Tomatoes a dû changer ses règles, en interdisant les avis du public avant la sortie d’un film. Une preuve que ce n’était plus une discussion de cinéma, mais une véritable bataille culturelle.

Face à la concurrence : deux visions de l’héroïsme

Au fait, c’est super intéressant de la comparer à l’autre grande héroïne de l’époque, issue de l’univers concurrent. Les deux films ont été des succès portés par des femmes, mais leurs approches sont radicalement différentes.

  • D’un côté, on a l’héroïne de DC, une figure quasi-divine, définie par la compassion, l’amour et une certaine forme de pureté. C’est une icône mythologique dont le pouvoir est lié à son empathie.
  • De l’autre, avec l’héroïne de Marvel, on a une humaine. Une soldate têtue, parfois impulsive, dont le parcours consiste à accepter toutes les facettes de sa personnalité, y compris sa colère. C’est une approche plus ancrée dans une réalité psychologique contemporaine.

Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise vision, juste deux philosophies de l’héroïsme féminin. L’une est une source d’inspiration quasi parfaite, l’autre est peut-être plus représentative des défis et des contradictions qu’on peut rencontrer.

Et aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? L’héritage et la douche froide

Le film a incontestablement prouvé qu’un blockbuster d’action mené par une femme pouvait rapporter plus d’un milliard de dollars. Il a fait taire, pour un temps, le vieil argument fallacieux d’Hollywood selon lequel « ça ne se vend pas ». La porte s’est entrouverte pour d’autres projets, c’est un fait.

Mais… il y a un mais. Et c’est là que l’analyse devient fascinante avec le recul. L’échec commercial de sa suite, The Marvels, quelques années plus tard, vient tout nuancer. Cet échec nous force à nous poser une question cruciale : le succès monstre du premier film était-il dû à son message, à son héroïne, ou surtout à sa position de « chapitre obligatoire » avant le plus grand film de super-héros de tous les temps ? Le fait que la suite, qui n’avait pas cet avantage stratégique, n’ait pas marché, suggère que le contexte était peut-être le vrai super-pouvoir du premier opus.

C’est une leçon d’humilité pour les studios. Un symbole, aussi puissant soit-il, ne suffit pas toujours s’il n’est pas porté par une histoire qui captive le public et un timing parfait. Ah, et pour la petite anecdote amusante, sachez que le chat Goose, qui vole la vedette dans plusieurs scènes, était en réalité joué par quatre chats différents sur le tournage !

un film plus important que réussi ?

Alors, que retenir de toute cette histoire ? Artistiquement, ce n’est sans doute pas le meilleur film de son univers. Il a ses faiblesses, un rythme parfois inégal, et il manque de ce petit grain de folie qui fait les chefs-d’œuvre. C’est un film solide, efficace, mais pas révolutionnaire dans sa forme.

Mais est-ce un film important ? Absolument. Son importance culturelle et stratégique dépasse de loin ses qualités cinématographiques. Ce fut un phénomène qui a validé la place des femmes au premier plan des plus grandes franchises et qui a résisté à des attaques d’une rare violence pour prouver que le public était prêt au changement.

C’est un cas d’école parfait sur les liens entre le cinéma, le marketing et la culture. Alors, avec le recul, vous êtes plutôt team « coup de génie marketing » ou « film important qui a vraiment fait bouger les lignes » ? Franchement, j’adorerais lire vos avis en commentaires !

Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.