Carrelage de salle de bain : Le guide sans filtre pour un projet réussi (et qui dure !)
Ne laissez pas le choix de votre carrelage de salle de bain au hasard. Découvrez les critères essentiels pour un choix éclairé.

Choisir le bon carrelage, c'est comme choisir un compagnon de route pour une vie entière. J'ai appris à quel point un simple carreau peut transformer un espace, alliant esthétisme et fonctionnalité. Avec une multitude de matériaux et de styles, il est crucial de bien s'informer pour éviter les faux pas.
Ça fait plus de vingt ans que je passe mes journées les mains dans la colle à carrelage. J’ai commencé tout en bas de l’échelle, à apprendre les secrets du métier avec un ancien, un de ceux qui sentaient les chantiers. Aujourd’hui, c’est moi qui transmets ce savoir. Et s’il y a bien une pièce que je connais par cœur, c’est la salle de bain. Petite, mais c’est un concentré de tous les défis : l’eau, l’étanchéité, la précision millimétrique et, surtout, la durabilité.
Contenu de la page
- La technique d’abord : ce qui se cache sous votre carrelage est plus important que le carrelage lui-même
- Les matériaux : choisir son camp entre la raison et la passion
- La taille, ça compte ? Grands vs petits carreaux
- Le vrai budget et le temps que ça prend VRAIMENT
- Bricoleur du dimanche ou artisan qualifié ?
- Les pièges à éviter pour votre sécurité
- Inspirations et idées
Choisir son carrelage, ce n’est pas juste une histoire de coup de cœur dans un showroom. C’est un vrai pari sur l’avenir. Un mauvais choix, et c’est la porte ouverte aux infiltrations, aux moisissures, ou à un sol qui a l’air d’avoir 30 ans au bout de 3. Alors, oubliez les discours commerciaux. Je vais vous livrer mes vérités de terrain, juste des conseils pratiques pour que votre projet soit une fierté, de la préparation du mur jusqu’au dernier coup d’éponge.

La technique d’abord : ce qui se cache sous votre carrelage est plus important que le carrelage lui-même
Avant même de flasher sur un motif, il faut penser « pièce humide ». Dans une salle de bain, l’eau est une invitée permanente : les projections dans la douche, la condensation sur les murs, la petite flaque au sol en sortant… Et l’ennemi juré de votre maison, c’est l’eau qui s’infiltre là où elle ne devrait pas. Franchement, le carrelage, ce n’est qu’une jolie finition. La vraie armure, elle est en dessous.
Le jargon à connaître pour ne pas se faire avoir : le classement UPEC
En France, on a un super outil pour nous guider : le classement UPEC. Si un vendeur lève les yeux au ciel quand vous lui en parlez, fuyez ! C’est la carte d’identité technique de votre carreau. En gros, ça veut dire :
- U comme Usure : La résistance aux pas et aux frottements. Pour une salle de bain, ne descendez jamais sous U2s. Le petit « s » fait toute la différence.
- P comme Poinçonnement : La résistance aux chocs (le flacon de parfum qui tombe…). Un P2 est le minimum syndical.
- E comme Eau : La résistance à l’humidité. Ici, pas de débat : c’est E3 obligatoire. C’est non-négociable.
- C comme Chimie : La résistance aux produits ménagers. Visez un C2 pour pouvoir nettoyer sans stress.
Pour résumer, pour le sol de votre salle de bain, cherchez au minimum un carrelage classé U2s P2 E3 C2. C’est votre assurance tranquillité.

L’étanchéité : le super-héros invisible de votre salle de bain
Je le martèle sur tous mes chantiers : le carrelage décore, l’étanchéité protège. C’est une règle d’or. Pour une douche ou les murs autour d’une baignoire, on applique ce qu’on appelle un SPEC (Système de Protection à l’Eau sous Carrelage). C’est une sorte de peinture épaisse et caoutchouteuse qu’on applique en deux couches, avec des bandes de renfort dans les angles. Ça transforme votre mur en coque de bateau.
Attention, ce n’est pas une option ! Pour une douche standard, prévoyez un pot de 5 kg qui vous coûtera environ 50 euros chez Castorama ou Leroy Merlin. Il couvrira 4 à 5 m², ce qui est souvent suffisant. J’ai vu des plafonds s’effondrer à l’étage du dessous pour avoir voulu économiser cette somme… C’est le plus mauvais calcul qui soit.
Les matériaux : choisir son camp entre la raison et la passion
Une fois la technique validée, on peut enfin s’amuser un peu ! Mais chaque matériau a son caractère, ses avantages et ses (grosses) contraintes.

Le Grès Cérame : le champion incontesté
Honnêtement, c’est ce que je recommande 9 fois sur 10. C’est un produit fabriqué à partir d’argile pressée et cuite à une température infernale. Résultat : il est ultra dense et quasi imperméable (moins de 0,5% de porosité). Il ne craint ni les rayures, ni les chocs, ni les produits chimiques, ni le gel. Un coup d’éponge et c’est propre. En plus, aujourd’hui, il imite le bois, le béton ou la pierre à la perfection, sans les inconvénients.
Petit conseil : si votre budget le permet, optez pour du « grès cérame pleine masse ». Ça veut dire que le carreau a la même couleur dans toute son épaisseur. Si un jour vous faites un éclat (il faudrait vraiment y aller fort !), il sera quasi invisible.
La Faïence : belle, mais capricieuse et réservée aux murs
La faïence, c’est un peu la cousine fragile du grès cérame. Son corps est poreux, et seule la couche d’émail en surface la protège. C’est pourquoi elle est strictement interdite au sol. Elle ne supporterait ni le passage, ni la chute d’un objet. Son atout, c’est qu’elle est plus facile à couper, ce qui est pratique pour les murs avec beaucoup de prises ou de tuyaux.

La Pierre Naturelle (Marbre, Travertin…) : la beauté qui se mérite
Ah, la pierre naturelle… C’est magnifique, ça a une âme. Mais il faut être clair : c’est exigeant. La pierre est poreuse, elle boit tout. Il est donc impératif d’appliquer un produit hydrofuge et oléofuge (contre l’eau et le gras) juste après la pose, et de recommencer l’opération tous les un ou deux ans. J’ai le souvenir d’un client avec un marbre splendide dans sa douche qui a « oublié » le traitement. En six mois, des taches de calcaire et de savon étaient incrustées à vie. Avec la pierre, on signe pour un entretien régulier.
Alors, on résume comment ?
Si on devait faire un choix rapide, ce serait simple. Le grès cérame est le champion de la polyvalence : super durable, facile à nettoyer, et parfait pour le sol comme les murs. Son prix est souvent raisonnable. La faïence est une option économique et décorative, mais uniquement pour les murs, attention ! Enfin, la pierre naturelle, c’est le choix du cœur pour une esthétique unique, mais préparez-vous à un entretien constant et un budget plus élevé.

La taille, ça compte ? Grands vs petits carreaux
La tendance est aux carreaux XXL (60×60 cm, et même 60×120 cm). Ils donnent une sensation d’espace bluffante car il y a moins de joints. Mais attention, ils ne pardonnent rien.
Le support (sol ou mur) doit être absolument parfait, plat comme un miroir. Un carreau de 60×120 cm peut peser plus de 20 kg ! Pensez à votre dos et à la manipulation. Pour ces formats, le double encollage (colle sur le support ET sur le carreau) est obligatoire pour une tenue parfaite.
Les petits formats, eux, sont plus tolérants avec les petites imperfections et plus faciles à poser pour un bricoleur. L’inconvénient, c’est qu’il y a plus de joints à nettoyer.
Mon astuce de pro : Dans une petite salle de bain, un grand format au sol (60×60 cm) et un format rectangulaire sur les murs (30×60 cm) est souvent le combo gagnant. Ça agrandit l’espace sans rendre le chantier trop complexe.
Le vrai budget et le temps que ça prend VRAIMENT
Le prix au mètre carré affiché en magasin, ce n’est que la pointe de l’iceberg. Pour un budget réaliste, il faut tout additionner :
- Le carrelage : entre 30€ et 60€ le m² pour un bon grès cérame. Prévoyez toujours 10% de plus pour les coupes.
- La préparation : primaire, étanchéité (le fameux pot à 50€)…
- La colle : Une colle flexible de qualité (type C2S1), c’est environ 25€ le sac de 25kg, qui vous fera environ 5 m².
- Le joint : Prenez un joint hydrofugé et anti-moisissures, ça vaut le coup.
- La main-d’œuvre : Si vous faites appel à un pro, comptez entre 40€ et 70€ le m² pour la pose, selon la complexité.
Et le temps ? Un pro peut boucler une salle de bain standard en 3-4 jours de travail. Si vous le faites vous-même, soyez réaliste. Entre la dépose de l’ancien, la préparation qui doit sécher, la pose, le temps de séchage avant de jointoyer… Bloquez-vous une bonne semaine complète pour ne pas bâcler le travail. La salle de bain sera inutilisable pendant ce temps !
Bricoleur du dimanche ou artisan qualifié ?
Poser quelques carreaux sur un mur droit, c’est accessible. Mais certains projets sont de vrais pièges.
Appelez un pro sans hésiter si :
- Vous rêvez d’une douche à l’italienne (la gestion des pentes et de l’étanchéité est cruciale).
- Votre sol ou vos murs ne sont pas droits.
- Vous avez choisi des carreaux XXL.
- Vous avez un plancher chauffant. Ne jouez pas avec ça, une mauvaise colle et tout fissure.
D’ailleurs, si vous vous lancez, voici votre kit de survie : un coupe-carreaux (manuel ou électrique), une truelle crantée (peigne à colle), un maillet en caoutchouc, un niveau à bulle, des croisillons et une bonne spatule pour les joints.
Astuce peu connue : Vous voulez poser sur un ancien carrelage ? D’abord, vérifiez qu’il tient bien. Prenez le manche d’un tournevis et tapotez chaque carreau. Le son doit être mat. Si ça sonne creux comme un tambour, il faut l’enlever, sans discussion !
Les pièges à éviter pour votre sécurité
On termine par le plus important. Dans une salle de bain, le danger numéro un, c’est la glissade. Pour le sol, exigez un carrelage antidérapant. Regardez la norme R (un minimum de R10) et surtout la norme A/B/C pour pieds nus (visez B pour la zone de douche).
Mon test perso en magasin : je mouille mon doigt et je le passe sur la surface du carreau. Si ça agrippe un peu, c’est bon signe. Si ça reste une patinoire, même sec, je passe mon chemin. La sécurité, ça n’a pas de prix.
Enfin, un mot sur la poussière. Quand on coupe du carrelage, surtout le grès cérame, ça dégage une fine poussière de silice, très nocive pour les poumons. Si vous faites les coupes vous-même, portez un masque FFP3 (les vrais, pas les masques en papier), des lunettes, et si possible, utilisez une carrelette à eau qui limite la poussière.
Voilà, vous avez les clés. Choisir un carrelage, c’est un acte réfléchi. Investissez dans la qualité des produits invisibles et posez des questions. Un beau carrelage, c’est bien. Un carrelage beau, sûr, et qui n’a pas bougé dans 20 ans, c’est le signe d’un projet vraiment réussi.
Inspirations et idées
La couleur du joint n’est pas qu’un détail. Un joint clair (blanc, beige) agrandit visuellement l’espace mais peut se tacher dans la douche. Un joint foncé (gris anthracite, noir) crée un look graphique et masque mieux les salissures, mais peut rétrécir une petite pièce. Pour un compromis, les joints colorés (vert d’eau, terracotta) de marques comme Weber & Broutin permettent de personnaliser l’ambiance tout en étant moins salissants que le blanc.
Pour le sol de la douche, le classement antidérapant
Combien de carrelage acheter en plus pour ne pas tomber en panne ?
La règle d’or est de prévoir entre 10% et 15% de carrelage supplémentaire. Pour une pose droite classique, 10% suffisent. Pour une pose en diagonale ou en chevron qui demande plus de coupes, montez à 15% sans hésiter. Ce surplus couvrira la casse éventuelle et vous laissera quelques carreaux de rechange pour une future réparation.
- Finition brillante : Un simple chiffon microfibre avec du vinaigre blanc dilué suffit pour enlever les traces de calcaire et redonner de l’éclat.
- Finition mate : Privilégiez un balai-brosse doux et du savon noir. Sa texture retient plus facilement les impuretés.
- Finition texturée (effet bois, pierre) : Utilisez une brosse pour déloger la saleté incrustée dans les reliefs, toujours avec un détergent neutre.
Le détail qui change tout : Pensez aux carreaux grand format (60×120 cm ou même 120×240 cm). En réduisant le nombre de joints, ils créent une sensation d’espace et de luxe, tout en simplifiant radicalement l’entretien. C’est le secret des salles de bains d’hôtel. Des marques comme Porcelanosa ou Marazzi sont des références en la matière.
Envie d’une touche d’authenticité ? Le Zellige, ce petit carreau de terre cuite émaillée venu du Maroc, apporte une âme incomparable.
- Chaque carreau est unique, avec des nuances et des irrégularités qui captent la lumière.
- Parfait en crédence de vasque ou sur le mur de la douche pour un effet
Le saviez-vous ? Un carreau dit
Grès cérame : Teinté dans la masse, il est ultra-résistant aux chocs et quasi non-poreux (moins de 0,5% d’absorption d’eau). Idéal pour le sol, y compris dans la douche.
Faïence : Plus poreuse et fragile, elle est réservée aux murs, hors zone de projection d’eau directe. Son avantage : elle est plus facile à couper et offre plus de décors brillants.
Pour une salle de bain, le grès cérame est le choix de la tranquillité, au sol comme au mur.
- Une surface visuellement unifiée, qui agrandit l’espace.
- Un entretien facilité avec deux fois moins de joints à nettoyer.
- Une sensation de luxe digne d’un spa moderne.
Le secret ? Oser les carreaux XXL. Les formats 80×80 cm ou 60×120 cm ne sont plus réservés aux grands volumes et transforment radicalement une salle de bain standard.
Un carrelage noir mat dans une petite salle de bain sans fenêtre, bonne ou mauvaise idée ?
C’est un pari risqué. Si le noir mat est très tendance, il absorbe la lumière et peut vite donner une sensation d’enfermement. De plus, les traces de calcaire y sont particulièrement visibles. Si vous y tenez, réservez-le à un seul mur, idéalement celui du fond pour créer de la profondeur, et compensez avec un éclairage puissant et de grands miroirs.