Un nouveau directeur artistique nommé pour réinventer Lanvin
La restructuration de Lanvin, la plus ancienne maison de couture française existante, fondée sur les principes de la féminité classique et la force, est enfin achevée.
Lundi, le nouveau propriétaire de la marque, le conglomérat chinois Fosun International, est son nouveau directeur général, Jean-Philippe Hecquet, ont nommé leur nouveau directeur créatif : Bruno Saialelli, un relatif inconnu de la maison espagnole Loewe, dont le dernier poste occupé, était dans la mode masculine. Il serait le quatrième designer de Lanvin en quatre ans.
En choisissant M. Sialelli, 31 ans, un designer dont le savoir-faire s’étend aussi bien à la mode homme qu’à la mode féminine, et réunissant les deux secteurs sous sa direction, Fosun se prépare pour une nouvelle « orientation cruciale » chez Lanvin, a annoncé la marque de mode dans son communiqué. Une orientation qui vraisemblablement concerne le présent du genre non-binaire, par opposition au passé romanesque dans lequel les distinctions traditionnelles entre les garde-robes se sont effacées (et orientation qui correspond aux réinventions exceptionnellement réussies de marques telles que Gucci). Et ils le font sans opter pour un designer star mais au profit d’un nouveau nom.
« La vision singulière et très personnelle de M. Sialelli, son audace, sa culture, son énergie et sa capacité à former une équipe créative solide nous ont définitivement convaincus », a déclaré M. Hecquet dans cette annonce. Il était En Chine et n’était alors pas disponible pour d’autres commentaires.
Lanvin était autrefois le chouchou de la mode grâce au designer Alber Elbaz, qui, avec l’ancien propriétaire, Shaw-Lan Wang, a donné une nouvelle jeunesse à la maison qu’il avait qualifiée de la « belle au bois dormant », faisant d’elle la favorite de stars du rang de Meryl Streep et Natalie Portman. Mais la maison a récemment souffert d’une mauvaise gestion, désengagement de créateurs, revenus en baisse et conflits internes. Après un différend avec Mme Wang, M. Elbaz a été licencié en 2015 et Bouchra Jarrar l’a remplacé l’année suivante. En moins de 16 mois, il est également entré en conflit avec la direction. Son successeur, Olivier Lapidus, est parti à la moitié de ce temps.
Même si Lucas Ossendrijver (qui est parti en Novembre) a supervisé les vêtements d’homme de Lanvin pendant 14 ans, la direction féminine de M. Elbaz a en grande partie défini l’image de la maison et le chaos qui a suivi son limogeage a entraîné une perte presque totale de son identité. Lorsque Fosun a acheté l’entreprise au début de l’année dernière, le cas a été perçu comme un exemple de la rapidité avec laquelle le capital et la réputation d’une marque pouvaient être détruits, plutôt que comme un joyau du patrimoine. (Le label a été fondé par Jeanne Lanvin en 1899.)
Le seul endroit où son passé a continué d’avoir une résonance est cependant la Chine. Au moment de la vente, Joanne Cheng, président du Fosun Fashion Group, a déclaré : « La Chine devenant le principal moteur de la croissance du marché mondial du luxe, nous sommes convaincus que Fosun peut apporter une grande valeur ajoutée à Lanvin, grâce à ses ressources et à son expertise mondiale, tout en restant absolument attaché au positionnement haut de gamme de Lanvin. »
