Le Pompadour, expliqué par un barbier : Le guide pour un style impeccable
Ça fait des années que je tiens des ciseaux et une tondeuse entre les mains, et si il y a une coupe que j’ai vue traverser les modes sans jamais prendre une ride, c’est bien le Pompadour. Franchement, elle ne se démode pas, elle se réinvente. Je la réalise quasiment tous les jours, que ce soit sur des jeunes qui la découvrent ou des habitués qui ne jurent que par elle. Chaque Pompadour est unique, c’est une sorte de dialogue entre votre visage, la nature de vos cheveux et mon savoir-faire. Ce n’est pas juste une coupe, c’est une véritable construction.
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Avant de vous lancer : le Pompadour est-il fait pour vous ?
Souvent, un client arrive au salon avec une photo et me dit : « Je veux ça ». Mon premier réflexe, c’est de lui expliquer la réalité de ses propres cheveux. Un Pompadour, ce n’est pas juste une banane de cheveux sur le dessus, c’est avant tout une question de fondations solides. Si la coupe est bien faite, le coiffage devient un jeu d’enfant.

La nature de vos cheveux, ça compte ! Le volume dépend de la densité de votre chevelure et de l’épaisseur de chaque cheveu. Si vous avez les cheveux fins et peu denses, obtenir un volume XXL sans un arsenal de produits sera un combat. En revanche, des cheveux épais et denses sont une base parfaite, même s’ils demanderont un peu plus de travail pour être domptés. Il faut être réaliste pour ne pas être déçu. On ne peut pas changer la nature d’un cheveu, mais on peut totalement travailler avec.
Et la forme de votre visage ? Le Pompadour ajoute de la hauteur, ce qui est génial pour allonger les visages ronds ou carrés. Par contre, si vous avez déjà un visage long, un Pompadour trop haut pourrait l’allonger encore plus. Dans ce cas, on optera plutôt pour une version plus discrète, ou on gardera un peu plus de largeur sur les côtés pour rééquilibrer le tout. C’est la base du visagisme.

La coupe, étape par étape : bienvenue dans les coulisses
Un Pompadour réussi, ce n’est jamais un coup de chance. C’est une technique précise, affinée avec le temps. Voici comment ça se passe, en général.
1. La discussion : la clé de tout
Tout commence par une bonne discussion. Je demande toujours : « Comment vous coiffez-vous le matin ? Combien de temps êtes-vous prêt à y passer ? » Un Pompadour ultra-brillant n’est peut-être pas idéal pour quelqu’un qui travaille sur un chantier. On s’orientera alors vers un style plus naturel et mat. D’ailleurs, c’est le moment de montrer des photos, mais aussi d’être ouvert aux suggestions. Un bon barbier saura adapter le style à VOS cheveux. Après un bon shampoing pour préparer le terrain, on peut passer aux choses sérieuses.
2. Les côtés : la base du contraste
Le Pompadour moderne vit grâce au contraste entre des côtés courts et un dessus volumineux. C’est ce qui dessine la silhouette.

- La séparation : D’abord, je trace une ligne en fer à cheval pour bien séparer les cheveux longs du dessus de ceux qui seront coupés courts. C’est une étape cruciale : si la ligne est mal placée, tout l’équilibre de la coupe est fichu.
- Le dégradé à la tondeuse : On choisit ensemble le type de dégradé (très court, à blanc, ou plus long). Je commence souvent avec un sabot assez long (par exemple un n°3, soit 9 mm) et je descends progressivement avec des sabots plus courts. Bon à savoir : plus le chiffre du sabot est petit, plus la coupe est courte ! Le geste doit être précis, en basculant la tondeuse vers l’extérieur pour éviter les vilaines démarcations.
- Les finitions, l’épreuve du feu : Pour un dégradé à blanc (skin fade), on termine avec la tondeuse de finition sans sabot, et parfois même avec un rasoir. Attention ! Cette étape exige une vraie maîtrise. Au début de ma carrière, un client est reparti avec le cou tout rouge à cause d’une mauvaise pression… Depuis, je suis intraitable sur la douceur du geste et j’applique toujours une lotion apaisante après.

3. Le dessus : l’art des ciseaux
Ici, on oublie la tondeuse. Tout se joue avec la paire de ciseaux et le peigne. La clé, c’est de créer une progression : les cheveux sont plus courts à l’arrière de la tête et s’allongent progressivement vers le front. C’est ce qui permet de ramener les cheveux en arrière et de créer ce fameux volume. Ensuite, il faut connecter en douceur le dessus avec les côtés dégradés. Pour un style moderne, on ajoute de la texture en coupant dans la masse avec la pointe des ciseaux. Ça allège le cheveu et lui donne du mouvement.
Les bons outils et les bons produits : vos meilleurs alliés
On ne fait pas du bon travail avec de mauvais outils. C’est aussi simple que ça. L’hygiène est tout aussi importante : un bon pro désinfectera toujours ses instruments devant vous, souvent dans une solution spécifique (de type Barbicide).

Quel produit coiffant choisir ?
Le produit est aussi crucial que la coupe. Franchement, il n’y a pas UN produit miracle, mais LE bon produit pour vous. Pour vous y retrouver, voici un petit résumé :
- Pour un look propre et qui tient : Les pommades à base d’eau sont top. Elles offrent une bonne tenue, un peu de brillance, et surtout, elles se rincent très facilement. C’est le choix le plus courant aujourd’hui.
- Pour un style rétro et une brillance maximale : Les pommades à base d’huile (les graisses traditionnelles) sont pour les puristes. Elles ne sèchent jamais, ce qui permet de se recoiffer, mais elles sont plus tenaces au lavage.
- Pour un effet naturel et mat : Les argiles ou pâtes coiffantes sont vos amies. Elles donnent de la texture et du volume sans briller. C’est parfait pour les cheveux fins, car elles donnent de la matière sans alourdir.
Niveau budget, comptez entre 15€ et 30€ pour un pot de qualité qui vous durera plusieurs mois. Des marques comme Reuzel, American Crew ou Suavecito sont des valeurs sûres pour débuter.

L’astuce de pro : Le produit de pré-coiffage ! Un spray au sel de mer ou une lotion tonique appliquée sur cheveux humides avant le séchage, ça change TOUT. Ça prépare le cheveu, lui donne du corps et aide le volume à tenir toute la journée. C’est le secret le mieux gardé des barbiers.
Le coiffage à la maison : la routine en 10 minutes chrono
Avoir une super coupe, c’est bien. Savoir la refaire le matin, c’est mieux ! Honnêtement, une fois que vous avez le coup de main, ça ne prend pas plus de 10-15 minutes.
- Préparez : Sur cheveux propres et humides, appliquez votre produit de pré-coiffage.
- Séchez : C’est L’ÉTAPE clé pour le volume. Avec un sèche-cheveux, dirigez l’air chaud vers l’arrière et le haut tout en soulevant les racines avec une brosse. Il faut que vos cheveux soient 100% secs, sinon tout retombe.
- Appliquez le produit : Une erreur courante est d’en mettre trop. Commencez avec une noisette de produit (l’équivalent d’un petit pois), chauffez-la bien entre vos mains et appliquez-la des racines vers les pointes, de l’arrière vers l’avant. C’est plus facile d’en rajouter que d’en enlever !
- Scupltez : Au peigne pour un style classique et lisse, ou aux doigts pour un look plus moderne et texturé. Un petit coup de laque en finition si besoin, mais sans en abuser pour éviter l’effet carton.
Et le lendemain ? Pas besoin de tout relaver ! Humidifiez légèrement vos cheveux avec un vaporisateur d’eau pour « réactiver » le produit de la veille, un petit coup de sèche-cheveux pour redonner la forme, et c’est reparti.

Quelques variations à connaître
Le Pompadour n’est pas un bloc monolithique. Il existe plein de variantes pour s’adapter à votre style :
- Le Pompadour court : Plus discret et facile à entretenir, idéal pour un cadre professionnel ou si vous avez les cheveux fins.
- Le Pompadour déconnecté : Un style très affirmé où les côtés très courts contrastent violemment avec le dessus long, sans transition.
- Le Pompadour texturé : La version la plus tendance, où l’on privilégie le mouvement et l’aspect naturel mat au lieu de la brillance parfaite.
- Sur cheveux bouclés ? Absolument ! Le résultat sera plus sauvage et plein de caractère. On garde plus de longueur pour laisser les boucles s’exprimer et on utilise une crème coiffante plutôt qu’une cire dense.
Comment choisir le bon barbier (et le garder) ?
Un bon barbier, c’est un investissement. Le prix d’une coupe Pompadour, qui se situe généralement entre 25€ et 50€, ne couvre pas seulement le coup de ciseaux. Il paie aussi les années d’expérience, la qualité des outils, le conseil et le respect de l’hygiène.

Pour dénicher la perle rare, jetez un œil à son compte Instagram ou aux avis en ligne. Est-ce que son style vous plaît ? N’hésitez pas à demander une simple consultation avant de vous lancer. Un bon pro prendra le temps de vous écouter.
Enfin, n’oubliez pas l’entretien. Pour qu’un Pompadour reste impeccable, un passage chez le barbier toutes les 3 à 4 semaines est idéal pour rafraîchir le dégradé et la structure. C’est une coupe qui demande un peu d’engagement, c’est vrai. Mais le résultat, cette confiance en soi qu’elle procure… ça en vaut largement la peine.
Galerie d’inspiration


Pommade à base d’eau ou d’huile ? La première, comme la Layrite Original, offre une bonne tenue et se rince facilement à l’eau. Idéale pour un usage quotidien. La seconde, type Reuzel Pink, propose une tenue extrême et une brillance classique, mais demandera un shampoing spécifique pour l’éliminer. À réserver aux puristes ou aux occasions spéciales.


Saviez-vous que le nom de la coupe vient de la Marquise de Pompadour, maîtresse du roi Louis XV, qui coiffait ses cheveux en volume vers l’arrière ? Une origine aristocratique pour un style devenu icône rebelle.

Le secret d’un volume qui dure toute la journée ne réside pas seulement dans le produit de finition. Pensez au pré-coiffage sur cheveux humides. Un spray au sel de mer ou une mousse volumatrice appliquée avant le séchage crée une base texturée et une mémoire de forme qui changent radicalement le résultat final.


- Commencez par sécher les cheveux vers l’arrière à la chaleur maximale.
- Utilisez une brosse ronde pour soulever les racines vers le haut en continuant de sécher.
- Terminez avec un jet d’air froid pour fixer le volume avant d’appliquer la cire.
Cette routine de 3 minutes au sèche-cheveux est le geste professionnel qui fait toute la différence.

Mon Pompadour s’affaisse en milieu de journée, que faire ?
C’est souvent un problème de préparation. Assurez-vous que vos cheveux sont 100% secs avant d’appliquer le produit coiffant. L’humidité est l’ennemi numéro un du volume. Pensez aussi à utiliser un spray fixant léger, comme le Session Spray de Kevin Murphy, en finition pour une tenue longue durée sans effet


Point important : La santé de votre cuir chevelu est la base d’un beau Pompadour. L’utilisation quotidienne de cires et pommades peut l’étouffer. Une fois par semaine, utilisez un shampoing clarifiant pour éliminer tous les résidus de produits et laisser vos follicules respirer. Votre coiffe sera plus légère et plus facile à travailler.


La connexion entre votre Pompadour et votre barbe est cruciale. Un dégradé à blanc sur les côtés qui se fond parfaitement dans une barbe bien taillée crée une ligne nette et un look intentionnel. C’est un travail de précision que seul un bon barbier peut réaliser pour une transition harmonieuse et non une simple juxtaposition.

- Une finition naturelle, presque invisible.
- La possibilité de remodeler la coiffure durant la journée.
- Idéal pour ajouter de la texture sans l’effet
Selon une étude de l’industrie, le marché mondial des produits de coiffure pour hommes devrait dépasser les 45 milliards de dollars d’ici 2026.
Cette croissance explosive signifie plus d’innovation et de choix. Des marques de niche aux géants de la cosmétique, la qualité et la spécialisation des cires, pommades et sprays n’ont jamais été aussi élevées. C’est le moment idéal pour trouver le produit parfaitement adapté à votre type de cheveu.
Pour un Pompadour qui a du caractère, ne négligez pas la raie. Une raie naturelle, simplement dessinée au peigne, est parfaite pour un look de bureau. Pour une allure plus affirmée, demandez à votre barbier une
Le Pompadour Classique : Volume bombé, côtés plaqués en arrière (slicked back), et une brillance marquée. Pensez Elvis Presley. Il requiert une pommade à forte tenue et brillance.
Le Pompadour Moderne : Plus de texture, moins de rigidité, souvent associé à un dégradé (fade) sur les côtés. Le fini est généralement mat ou semi-mat, obtenu avec une cire ou une argile.
Le premier est une déclaration vintage, le second s’adapte à un style de vie contemporain.
Cheveux bouclés et Pompadour, c’est possible ?
Absolument, et le résultat est fantastique ! Au lieu de chercher un fini lisse, on travaille avec la texture naturelle. La clé est de garder de la longueur sur le dessus pour que les boucles puissent s’exprimer, tout en réalisant un dégradé très court sur les côtés pour le contraste. Utilisez une crème de coiffage pour définir les boucles sans les alourdir.
Pour entretenir la netteté de votre dégradé, un passage chez le barbier toutes les 2 à 3 semaines est idéal. Cela permet de rafraîchir les contours et le fondu, qui est la partie de la coupe qui se voit le plus vite repousser. La longueur sur le dessus, elle, peut attendre 4 à 6 semaines.
« Une bonne coupe de cheveux, c’est comme une dose de confiance instantanée. Le Pompadour, par sa hauteur et sa structure, est l’une des plus efficaces. » – Propos de barbier.
L’erreur la plus commune est de vouloir appliquer le produit coiffant d’un seul coup au centre de la coiffure. La bonne méthode : chauffez une petite noisette de produit entre vos paumes jusqu’à ce qu’il soit transparent, puis appliquez-le de manière uniforme, en commençant par l’arrière et en remontant vers l’avant, des racines jusqu’aux pointes.
- Un peigne à dents larges pour démêler et répartir le produit.
- Une brosse ronde (en poils de sanglier, idéalement) pour le volume au séchage.
- Un peigne fin pour dessiner la raie et perfectionner les détails.
Pour un look
L’astuce pour dompter les épis : Ne luttez pas contre eux, accompagnez-les. Au moment du séchage, orientez le flux d’air et la brosse dans le sens naturel de l’épi pour l’aplatir à la racine, avant de coiffer l’ensemble de la mèche dans la direction souhaitée. C’est une technique de persuasion, pas de force.
Quelle est la différence entre un Taper fade et un Skin fade ?
Le Taper Fade est un dégradé subtil qui descend jusqu’à la peau uniquement au niveau des pattes et de la nuque. Le Skin Fade (ou dégradé à blanc) est plus radical : les cheveux sont rasés à blanc sur les côtés et remontent progressivement. Le premier est plus classique, le second plus urbain et audacieux.
Nul besoin de se ruiner pour un bon coiffage. La cire-crème Forming Cream d’American Crew, trouvable facilement, est un excellent produit polyvalent. Elle offre une tenue moyenne et une brillance discrète, parfaite pour un Pompadour naturel au quotidien. Son avantage : un rapport qualité-prix quasi imbattable.
De James Dean à Bruno Mars, en passant par David Beckham, le Pompadour a su s’adapter à chaque époque. Il n’appartient pas à une seule contre-culture, mais à toutes celles qui prônent l’individualité et le style.
La finition est ce qui définit votre style. Pour un effet brillant
- Utilisez un peigne à dents fines.
- Humidifiez légèrement les cheveux avec un vaporisateur.
- Tracez la ligne en partant du coin externe de votre sourcil.
Le secret ? Un geste assuré et une main légère pour un résultat net sans paraître trop artificiel.
Le conseil du barbier : Ne sous-estimez jamais le pouvoir du peigne. Coiffer votre Pompadour avec les doigts donne un résultat texturé et décontracté. Utiliser un peigne fin après l’application du produit permet de créer des lignes nettes, de lisser la surface et d’obtenir ce look impeccable et professionnel. Variez les plaisirs !
Le Pompadour n’est pas réservé aux cheveux lisses. Sur une base ondulée (wavy), il prend une dimension plus souple et romantique. Inutile de chercher à tout lisser. Appliquez une crème coiffante légère pour contrôler les frisottis et sculptez la masse avec vos doigts pour un volume naturel et plein de mouvement.