On va être honnête, un bureau bien rangé, ça change la vie. Et au cœur de ce petit monde, il y a nos stylos, nos crayons, nos feutres… Souvent jetés en vrac dans un tiroir ou entassés dans un vieux gobelet en plastique. Franchement, ils méritent mieux ! L’idée ici, ce n’est pas de vous pousser à acheter un énième accessoire, mais de vous montrer comment fabriquer un objet qui a une âme : la vôtre.
Créer son propre pot à crayons, c’est bien plus que du simple bricolage. C’est choisir une matière, apprendre un geste, et créer un objet durable qui vous accompagnera au quotidien. Dans ce guide, je vais vous partager mes techniques préférées, des plus simples aux plus ambitieuses. Pas de panique, on va commencer en douceur avec de la récup’, avant de passer au bois pour ceux qui veulent un petit défi.
Alors, prêt à choisir votre aventure ? Voici un petit aperçu pour vous aider à décider :
Projet
Coût estimé (hors outils)
Temps nécessaire
Difficulté
Boîte de conserve décorée
0 – 15 €
1-2 heures (+ séchage)
Bocal en verre peint
0 – 10 €
1 heure (+ séchage)
Bloc de bois percé
25 – 30 € (si vous n’avez rien)
Un après-midi
Partie 1 : L’art de la récup’, pour des bases solides (et économiques)
On commence par ce qu’on a tous sous la main. Récupérer ne veut pas dire faire du bricolage bas de gamme, loin de là. Avec un peu de soin, une simple boîte de conserve devient un objet design et costaud. C’est d’ailleurs un excellent moyen de s’entraîner aux finitions.
La boîte de conserve : une seconde vie stylée
La boîte de conserve est un point de départ génial. Elle est stable, solide, et les possibilités de déco sont infinies. Mais attention, une préparation bâclée, c’est la garantie d’un résultat décevant.
Étape 1 : La sécurité avant tout !
Une fois votre boîte vide et bien lavée, le danger numéro un, c’est le bord intérieur qui est souvent aussi tranchant qu’une lame de rasoir. C’est l’erreur de débutant par excellence, et une coupure est si vite arrivée… L’idéal est d’utiliser un ouvre-boîte de sécurité qui découpe le couvercle sans laisser de bord coupant. Si vous n’en avez pas, il faut absolument neutraliser ce bord. Prenez une lime à métaux et poncez doucement l’arête jusqu’à ce qu’elle soit douce au toucher. La sécurité d’abord, surtout si des enfants sont dans les parages.
Ensuite, préparez la surface. Pour que la peinture ou la colle tienne vraiment, un petit dégraissage est indispensable. Un coup de chiffon avec du vinaigre blanc ou de l’alcool à brûler après le lavage, et c’est parfait. Ce petit geste fait TOUTE la différence sur la durée.
Étape 2 : La finition, ce qui donne du cachet
Pour la peinture : Ne peignez jamais directement sur le métal nu ! La peinture va s’écailler à la première occasion. La solution ? Une sous-couche, ou « primaire d’accrochage » pour métaux. En bombe, c’est plus simple pour avoir un rendu uniforme (une bombe coûte environ 10-15€ et vous servira pour plein d’autres projets). Appliquez-la dehors ou dans un lieu bien aéré. Une fois sèche, vous pouvez utiliser de la peinture acrylique classique. Pour un fini pro, appliquez deux couches fines plutôt qu’une seule épaisse.
Pour un habillage (tissu, corde…) : Le choix de la colle est crucial. Pour du papier ou du tissu fin, de la simple colle blanche vinylique suffit. Pour de la cordelette, du jute ou du cuir fin, le pistolet à colle chaude est votre meilleur ami. Mon conseil : déposez un fin trait de colle, posez votre corde, attendez quelques secondes, et continuez petit à petit. Attention, la colle est brûlante !
Astuce de pro : alourdir la base
Un pot à crayons léger qui se renverse sur vos documents, c’est le cauchemar. Pour éviter ça, j’alourdis toujours la base. Avant la déco, vous pouvez couler une petite épaisseur de plâtre au fond, ou plus simple encore, collez quelques galets plats ou une grosse rondelle en métal avec de la colle forte. Stabilité garantie !
Le bocal en verre : jouer avec la lumière
Le verre, c’est chic, mais plus fragile. Un pot de confiture ou de cornichons bien nettoyé peut devenir un objet magnifique.
L’ennemi juré, c’est l’étiquette et sa colle tenace. Mon astuce infaillible : faites une pâte avec de l’huile de cuisine et du bicarbonate de soude. Frottez, laissez agir 15 minutes, et tout partira comme par magie. On finit par un bon dégraissage au vinaigre, et le tour est joué.
Pour peindre sur le verre, oubliez l’acrylique classique. Il vous faut soit une peinture spéciale verre (on en trouve entre 4€ et 8€ le pot, certaines passent même au four pour une tenue impeccable), soit un apprêt pour surfaces lisses qui vous permettra d’utiliser n’importe quelle peinture ensuite. Une autre option, très sympa, est de peindre l’intérieur du pot. Le rendu est top et ça protège la peinture !
Partie 2 : Le bois, la chaleur d’un matériau noble
Travailler le bois, même un tout petit peu, c’est une expérience vraiment gratifiante. L’odeur, le toucher… On passe à un autre niveau. Pas besoin d’être ébéniste, une simple chute de bois suffit pour commencer.
Le pot à crayons taillé dans la masse
C’est la méthode la plus directe. Elle demande un peu de précision pour le perçage, mais le résultat est spectaculaire.
Le choix du bois et des outils
Pour débuter, un bois tendre comme le pin ou le sapin est idéal. Vous trouverez des tasseaux ou des petits blocs dans n’importe quel magasin de bricolage. N’hésitez pas à demander les chutes chez un menuisier, on y trouve parfois des trésors (hêtre, chêne…). Pour le perçage, il faut la bonne mèche. Pour des trous de grand diamètre (plus de 1 cm), une mèche plate ou, encore mieux, une mèche Forstner, donnera un résultat impeccable avec un fond plat.
Bon à savoir : Pour les stylos fins, une mèche de 10 à 12 mm est parfaite. Pour des marqueurs ou même une paire de ciseaux, passez sur du 20 ou 25 mm pour être à l’aise.
La liste de courses pour le pot en bois :
Si vous partez de zéro, voici une idée du budget à prévoir :
Bloc de pin (environ 10x10x12 cm) : entre 3€ et 7€ chez Castorama ou Leroy Merlin.
Mèche Forstner 20mm : environ 10-12€. Un bon investissement !
Assortiment de papier de verre : 4€ le pack.
Petit bidon d’huile de lin : environ 7€.
Total estimé : entre 24€ et 30€ pour un objet unique qui vous suivra des années.
Le perçage : l’étape clé
Le secret pour des trous bien droits sans perceuse à colonne ? La patience. Surtout, fixez votre pièce ! Ne tenez jamais le bloc à la main. Un serre-joint est votre meilleur ami pour éviter les accidents. Marquez l’emplacement des trous, et percez par étapes en retirant la mèche régulièrement pour évacuer les copeaux. Ça évite que le bois ne chauffe trop.
Le ponçage et la finition
Un bon ponçage, c’est ce qui transforme un bout de bois en objet déco. Poncez toujours dans le sens des fibres, en commençant par un grain moyen (120) pour finir avec un grain fin (240). L’astuce de pro : passez un chiffon humide sur le bois après le ponçage, laissez sécher, puis repassez un dernier coup de papier fin. La surface sera incroyablement douce.
Pour la finition, l’huile de lin est parfaite pour un rendu naturel et mat. Le vernis, lui, formera un film protecteur très résistant aux taches. Pour un bureau d’enfant, vérifiez la norme Jouet EN 71-3 sur le pot de vernis, c’est un gage de sécurité.
ATTENTION ! POINT SÉCURITÉ ESSENTIEL : Les chiffons imbibés d’huile de lin peuvent s’enflammer tout seuls en séchant (oui, oui !). Après usage, plongez-les dans l’eau avant de les jeter, ou étalez-les bien à plat sur une surface non inflammable, loin de tout, jusqu’à ce qu’ils soient complètement secs. Ne prenez aucun risque avec ça.
Partie 3 : Pour aller plus loin…
Le pot à crayons assemblé
Plutôt que de percer un bloc, on peut assembler un pot avec des planchettes. C’est un super exercice de menuiserie. La découpe vous fait peur ? Astuce peu connue : investissez dans une boîte à onglets et une scie à dos. L’ensemble coûte moins de 20€ et c’est le secret pour des coupes parfaitement droites sans machine professionnelle. Un peu de colle à bois, quelques serre-joints (ou même du gros scotch bien tendu) pendant le séchage, et vous aurez un superbe pot carré ou rectangulaire.
SOS Bricolage : que faire si je rate ?
Le bricolage, ce n’est pas une science exacte, et c’est ce qui fait son charme ! Pas de panique si tout n’est pas parfait.
Mon trou dans le bois n’est pas droit ? Assumez ! C’est le charme du fait-main. Ça donne un côté plus organique et unique à votre création.
J’ai mis de la colle sur mon tissu ? Laissez sécher complètement. Souvent, vous pouvez gratter délicatement l’excédent. Sinon, c’est l’occasion de camoufler la petite misère avec un ruban décoratif ou un bouton !
Ma peinture a coulé ? Surtout, n’y touchez pas tant que c’est frais. Laissez sécher, poncez très légèrement la coulure avec un papier de verre très fin (grain 400), puis repassez une fine couche de peinture. Ni vu, ni connu.
Un dernier mot sur la sécurité
Le bricolage doit rester un plaisir. Alors, on pense à sa sécurité : des lunettes quand on perce ou ponce, un masque si on travaille longtemps le bois, et on lit toujours les étiquettes des produits (colles, vernis…). Travaillez dans un espace propre, bien éclairé, et tout se passera bien.
La vraie valeur du fait-main
Vous avez maintenant toutes les cartes en main. Que vous choisissiez de donner une nouvelle vie à une boîte de conserve ou de sculpter un bloc de bois, le plus important est le chemin parcouru. Chaque fois que vous attraperez un stylo dans ce pot, vous vous souviendrez du plaisir de l’avoir créé vous-même. Et ça, honnêtement, ça n’a pas de prix.
Galerie d’inspiration
Pour une finition parfaitement lisse sur une boîte de conserve, le secret est une préparation minutieuse. Après avoir nettoyé et séché la boîte, appliquez une fine couche de Gesso. Ce primaire d’accrochage blanc unifie la surface, masque les petites imperfections et permet à la peinture acrylique de révéler toute son intensité sans nécessiter de multiples couches.
Pour un style bohème : Enroulez de la corde de jute ou du macramé autour d’un bocal en verre.
Pour une touche graphique : Utilisez du masking tape noir et blanc pour créer des motifs géométriques sur une conserve peinte en blanc.
Pour un look naturel : Collez des petites branches de bois flotté ou des rondelles de bouleau sur votre base.
Le secret ? L’harmonie des textures avec le reste de votre bureau.
Quelle colle choisir pour fixer des éléments décoratifs ?
Tout dépend du support et de l’objet à coller. Pour les tissus, papiers ou la laine sur du métal, un pistolet à colle chaude est rapide et efficace. Pour des éléments plus lourds comme des galets, des pièces de métal ou du verre, optez pour une colle époxy transparente ou un adhésif de construction type E6000, qui garantit une tenue à toute épreuve après 24h de séchage.
Le saviez-vous ? Le mot
Pour le bois : Une mèche à bois (ou foret à bois) avec une pointe de centrage est indispensable pour éviter que la perceuse ne dérape au démarrage.
Pour le métal : Un foret à métaux HSS (High-Speed Steel) est nécessaire. Commencez par un petit trou puis agrandissez-le avec le foret du diamètre final.
L’utilisation de la bonne mèche change tout : c’est la garantie d’un trou net et d’un effort minimal.
Envie de motifs précis et colorés ? Les feutres peinture de type Posca sont parfaits pour dessiner directement sur vos pots, qu’ils soient en verre, métal ou bois peint. Pour une tenue longue durée, surtout sur le verre, laissez sécher 24h puis passez une couche de vernis en bombe transparent et mat.
Pour un pot à crayons en bois percé, le choix de l’essence de bois influence grandement l’esthétique finale.
Le hêtre : clair, grain fin et homogène, il offre un look scandinave et se perce très facilement.
Le chêne : plus foncé, avec un veinage marqué, il donne un aspect noble et robuste. Il est plus dur à travailler.
Le pin : économique et léger, mais il marque facilement. Idéal pour un premier essai ou un style rustique.
L’erreur à ne pas commettre : Se lancer dans le perçage d’un bloc de bois sans le fixer solidement. Utilisez toujours un ou deux serre-joints pour immobiliser votre pièce sur un établi ou une table solide. Cela évite que le bloc ne tourne sur lui-même au contact de la mèche, garantissant des trous droits et surtout, votre sécurité.
Selon une étude de l’Université de Princeton, les environnements de travail désordonnés peuvent nuire à la capacité de se concentrer et de traiter l’information.
Un simple pot à crayons n’est donc pas qu’un objet décoratif ; c’est un premier pas vers un esprit plus clair et une productivité accrue. Chaque stylo à sa place, c’est une micro-décision en moins à prendre dans votre journée.
Pour une version ultra-nature et zéro déchet, utilisez une section de bambou de gros diamètre. Sciez simplement une longueur de 10-12 cm juste en dessous d’un nœud naturel, qui servira de fond. Un léger ponçage des bords, et vous obtenez un pot à crayons zen et organique.
Comment obtenir un effet terrazzo tendance sur un simple bocal ?
C’est plus simple qu’il n’y paraît. Peignez votre support dans une couleur de base claire. Ensuite, avec de la peinture acrylique de différentes couleurs (noir, terracotta, ocre), peignez des petites formes irrégulières avec un pinceau fin. Variez les tailles et les orientations. Pour un fini pro, utilisez de la peinture à effet granité ou des bombes de peinture spécifiques comme la
La tendance est au
Une finition durable qui résiste aux chocs et aux rayures.
Un aspect lisse et professionnel, sans traces de pinceau.
Une protection contre la rouille pour les boîtes de conserve.
Le secret ? La peinture en bombe. Choisissez une marque comme Montana Gold ou Liquitex Spray Paint qui offre une large palette de couleurs et une excellente couvrance.
Pensez à la fonctionnalité multi-compartiments. Au lieu d’un seul grand pot, assemblez plusieurs boîtes de conserve ou rouleaux de papier toilette de différentes hauteurs. Collez-les ensemble sur une base en carton ou en bois fin. Vous pourrez ainsi trier stylos, surligneurs, ciseaux et petites fournitures.
On estime que plus de 50 milliards de boîtes de conserve sont utilisées chaque année en Europe. En recycler une seule pour en faire un pot à crayons, c’est déjà un petit geste pour la planète.
Pour un projet rapide et sans peinture, le papier adhésif décoratif (type Vénilia) est votre meilleur allié. On en trouve avec des finitions incroyables : imitation marbre, bois, métal brossé ou même cuir. Prenez bien vos mesures, découpez et appliquez soigneusement en marouflant avec une petite raclette pour chasser les bulles d’air.
Point crucial pour la sécurité : Lorsque vous ouvrez une boîte de conserve pour ce projet, privilégiez un ouvre-boîte qui découpe sur le côté du sertissage et non sur le dessus. Ces modèles (marques Zyliss ou WMF par exemple) ne laissent aucun bord tranchant, ce qui rend la manipulation de la boîte beaucoup plus sûre, surtout pour un projet avec des enfants.
Pour une touche de luxe et de sensorialité, pourquoi ne pas habiller votre pot avec du cuir ?
Récupérez des chutes dans les magasins de loisirs créatifs ou sur des sites spécialisés.
Découpez une bande à la bonne dimension.
Fixez-la avec une colle néoprène ou cousez les extrémités avec un point sellier pour un look artisanal chic.
Look béton : Enduisez simplement un pot en verre ou en plastique d’un enduit de rebouchage, lissez avec une spatule humide et laissez sécher. Un coup de papier de verre fin et le tour est joué.
Look céramique : Mélangez de la peinture acrylique avec une pincée de bicarbonate de soude. La texture granuleuse obtenue donnera l’illusion d’une poterie artisanale.
Deux techniques bluffantes pour transformer un objet basique en pièce de designer.
Inspiration japonaise avec le Kintsugi, l’art de réparer les poteries brisées avec de l’or. Si vous cassez un pot en céramique, ne le jetez pas ! Recollez les morceaux avec une colle époxy puis soulignez les fissures avec un feutre doré ou de la peinture dorée appliquée au pinceau fin. Votre objet raconte désormais une histoire de résilience.
Comment créer des compartiments à l’intérieur d’un pot plus large ?
Utilisez des rouleaux de papier toilette vides ! Coupez-les à la bonne hauteur, décorez-les si vous le souhaitez, et glissez-en deux ou trois à l’intérieur de votre pot principal. C’est une solution simple et gratuite pour éviter que vos stylos ne s’éparpillent.
L’outil de perçage multifonction de type Dremel est parfait pour les projets de pots à crayons. Avec les bons accessoires, il permet non seulement de percer le bois, mais aussi de poncer les bords, de polir le métal ou même de graver des motifs sur le verre.
La couleur n’est pas qu’une question de goût. Sur un bureau, elle a un impact psychologique. Un pot à crayons dans les tons bleus ou verts peut favoriser le calme et la concentration. Des touches de jaune ou d’orange peuvent stimuler la créativité. Pensez à des teintes subtiles de marques comme Farrow & Ball (un
Facilité d’application et séchage rapide.
Rendu uniforme, sans trace de pinceau.
Vaste choix de couleurs et de finitions (mat, brillant, satiné).
Le secret ? Appliquer plusieurs couches très fines plutôt qu’une seule couche épaisse, en tenant la bombe à 20-30 cm du support.
Pour un style minimaliste, détournez des objets du quotidien. Un simple gobelet en grès d’une série comme la
Créatrice DIY & Adepte de la Récup' Ses projets favoris : Transformations créatives, Récupération stylée, Déco fait-main
Gabrielle a toujours vu le potentiel caché des objets abandonnés. Petite, elle transformait déjà les cartons en châteaux et les bouteilles en vases colorés. Cette passion ne l'a jamais quittée. Après avoir travaillé dans l'événementiel, elle s'est tournée vers le partage de ses techniques créatives. Son appartement marseillais est un véritable laboratoire où chaque meuble raconte une histoire de transformation. Elle adore dénicher des trésors dans les vide-greniers du dimanche et leur donner une seconde vie surprenante.
