En entrant dans un café, je me suis retrouvé face à un tabouret qui ne ressemblait à aucun autre. Avec ses formes organiques et son design audacieux, il m'a rappelé que le mobilier peut être bien plus qu'un simple objet fonctionnel. Philippe Starck, maître du design, nous pousse à repenser notre environnement et à embrasser l'originalité.
Laissez-moi vous raconter une petite histoire. Quand j’ai commencé dans le monde de la déco, il y avait des règles claires : le bois noble, le beau métal, les tissus riches… Le plastique, franchement ? C’était pour les jouets et les saladiers bas de gamme. Impensable dans un intérieur chic. Et puis, certains designers visionnaires sont arrivés et ont tout dynamité. Au début, j’étais plus que sceptique. Du mobilier en plastique vendu comme une pièce de luxe ? L’idée me semblait complètement folle.
Tout a basculé pour moi sur un chantier, dans un superbe appartement parisien. Un client, un peu audacieux, m’a mis au défi d’intégrer un drôle de tabouret en forme de couronne colorée dans son entrée. En l’étudiant, j’ai eu un déclic. Ce n’était pas juste un siège. C’était un rangement malin, une table d’appoint, une sculpture pleine d’humour. Ce jour-là, j’ai compris : ces créateurs ne vendaient pas du plastique, ils vendaient des idées, des pièces qui lancent des conversations.
Alors, cet article, ce n’est pas un simple catalogue. C’est le condensé de mon expérience de terrain avec ces objets devenus cultes. Mon but est simple : vous donner toutes les clés pour faire le bon choix, les utiliser au mieux et, surtout, les garder beaux pendant des années. On va parler des détails qui distinguent un vrai d’une copie, et des erreurs d’entretien qui peuvent vous coûter cher. Car oui, une belle pièce de design, c’est un petit investissement qui mérite d’être choyé.
La matière avant tout : le plastique, ce n’est pas juste du plastique
Pour bien choisir, il faut comprendre de quoi on parle. Les designers qui ont popularisé ces pièces ont fait des polymères leur signature. Mais attention, il existe plusieurs « plastiques », et chacun a ses propres règles du jeu. Connaître la différence, c’est la première étape pour ne pas se tromper.
Le Polypropylène (PP) : Le costaud du quotidien
C’est le matériau de pièces comme le fameux tabouret-couronne, qui sert aussi de rangement. Le polypropylène est un champion pour un usage de tous les jours. Son plus grand atout, c’est qu’il est « teinté dans la masse ». Traduction : la couleur fait partie intégrante de la matière. Si vous le rayez (et ça arrivera !), la rayure sera de la même couleur. C’est un avantage énorme, surtout si vous avez des enfants ou des animaux.
Au toucher, il a une finition un peu mate, presque douce, jamais froide. Il est aussi très léger, ce qui est génial pour le déplacer et s’en servir comme assise d’appoint lors d’une soirée. On les sort, on les range, c’est facile. Certains y voient un défaut, associant à tort légèreté et fragilité, mais un bon tabouret en PP supporte sans problème jusqu’à 150 kg.
Attention ! Sa grande faiblesse, ce sont les UV. Ne le laissez pas tout l’été en plein soleil sur un balcon. J’ai vu un modèle rouge vif devenir rose pâle et tout terne après quelques mois d’exposition. Pour dehors, privilégiez une terrasse couverte ou rentrez-le après usage.
Le Polycarbonate (PC) : La beauté transparente et exigeante
Ici, on entre dans une autre dimension. C’est le matériau des fameux tabourets « fantômes », ces pièces qui jouent avec la transparence. Le polycarbonate est incroyable : il est ultra résistant aux chocs (on l’utilise pour des visières de casque !) et sa clarté est quasi parfaite. C’est ce qui donne cet effet magique, presque évanescent.
Mais cette beauté a un talon d’Achille : il est TRÈS sensible aux rayures. La moindre micro-rayure se voit tout de suite sur sa surface lisse et brillante. C’est son grand paradoxe : il résiste à un coup de poing, mais pas au côté vert d’une éponge. L’erreur la plus tragique que j’ai vue ? Un client voulant enlever une petite tache sur son tabouret transparent à 300€. Un coup d’éponge abrasive et hop, une zone opaque, ruinée, irrécupérable. Une histoire que je raconte souvent pour marquer les esprits.
Bon à savoir : les modèles plus anciens, surtout s’ils sont d’occasion, peuvent parfois avoir légèrement jauni avec le temps et la lumière. Les fabricants ont bien amélioré les formules depuis, mais c’est un point à vérifier avant d’acheter en seconde main.
L’œil de l’expert : les modèles iconiques passés au crible
Chaque tabouret a son caractère et son mode d’emploi. Pour vous aider à y voir plus clair, voici un petit tableau récapitulatif, suivi de mes retours de chantier.
Modèle
Matériau
Prix indicatif (Neuf / Occasion)
Point faible
Usage idéal
Le Tabouret-Couronne (avec rangement)
Polypropylène
120-150€ / 70-90€
Sensible aux UV
Entrée, chambre d’enfant, assise d’appoint
Les Nains de Jardin Design
Technopolymère peint
300-350€ / 180-250€
Peinture fragile (s’écaille)
Touche d’humour, table d’appoint décalée
Le Tabouret-Amphore
Polycarbonate
280-320€ / 150-200€
Sensible aux rayures
Près d’une source de lumière, chevet, véranda
Le Tabouret ‘Fantôme’
Polycarbonate
250-400€ / 120-220€ (selon hauteur)
Sensible aux rayures, confort limité
Îlot de cuisine, bar, assise discrète
Le Tabouret ‘Fantôme’ et la question de la hauteur
C’est LE point crucial pour ce modèle. Il existe en trois hauteurs, et se tromper, c’est l’assurance d’un achat inutile.
Bas (46 cm) : Parfait en bout de canapé, table de chevet ou siège d’appoint.
Moyen (65 cm) : C’est la hauteur « plan de travail ». Idéale pour un îlot de cuisine classique (qui fait entre 90 et 95 cm de haut).
Haut (75 cm) : La hauteur « bar », pour un vrai comptoir qui culmine à 110-115 cm.
L’astuce infaillible pour ne pas se tromper : Sortez votre mètre ruban. La règle d’or est simple : Hauteur de l’assise = Hauteur de votre table/bar – 25 à 30 cm. Cette marge vous garantit un espace confortable pour vos jambes. Finies les erreurs coûteuses !
Et pour le confort ? Soyons honnêtes. C’est une assise ferme et sans dossier. C’est parfait pour le petit-déjeuner ou un apéritif, mais pour un dîner qui s’éternise, ce n’est pas l’idéal. Pensez-y !
Le Tabouret-Couronne et le détail qui sauve un parquet
J’adore sa polyvalence : coffre à jouets dans une chambre, rangement pour les gants dans l’entrée… Mais attention : les « pointes » de la couronne qui lui servent de pieds peuvent marquer un sol fragile comme un vieux parquet. Mon conseil pro ? Collez systématiquement des patins en feutre dessous. Prenez des modèles adhésifs de 15 mm de diamètre, ça coûte 3€ en magasin de bricolage et ça peut vous sauver un sol à plusieurs milliers d’euros.
Vrai ou copie ? Le jeu des 7 erreurs du designer
Le marché est inondé de copies plus ou moins réussies. Voici ma checklist pour débusquer les imitations, surtout si vous achetez d’occasion sur des sites comme Leboncoin.
La signature. Un original est TOUJOURS marqué. Retournez l’objet et cherchez sous l’assise. Vous devez trouver le nom du designer, le logo de l’éditeur et la mention « Made in Italy » (pour beaucoup de modèles connus), le tout MOULÉ dans la masse. Jamais un simple autocollant.
Les finitions. Passez votre doigt sur les lignes de jointure du moule. Sur un vrai, c’est lisse, quasi invisible. Sur une copie, on sent souvent une petite arête, une bavure.
La clarté du plastique. Un polycarbonate de qualité est parfaitement limpide, sans bulles ni reflets bleutés bizarres. Les copies ont souvent un aspect un peu trouble.
Le poids. Un original en polypropylène a une certaine densité, un poids qui rassure. Une copie semblera souvent plus creuse et trop légère.
Lancez-vous un défi : la prochaine fois que vous en croisez un dans un bar ou chez des amis, retournez-le discrètement (ou demandez !) et jouez à l’expert. C’est un excellent exercice !
L’entretien : les gestes qui sauvent (et ceux qui tuent)
Pour le polycarbonate transparent, il n’y a qu’une seule règle : la douceur. Bannissez à tout jamais éponges qui grattent, poudres à récurer, produits à vitres, alcool, acétone… tout ça va attaquer ou rayer le plastique de manière définitive.
Le kit de survie pour propriétaire de tabouret transparent :
Un savon liquide au pH neutre (le savon de Marseille liquide est parfait, environ 5€ en supermarché).
Un lot de 4 chiffons microfibre de bonne qualité (un bon investissement, autour de 10-12€).
Et c’est TOUT ! La méthode : on dépoussière avec une microfibre sèche, on nettoie avec une autre microfibre humide et savonneuse (bien essorée), on rince avec une troisième imbibée d’eau claire, et on sèche immédiatement avec la dernière pour éviter les traces de calcaire. C’est un petit rituel qui préserve la brillance pour des années.
Et pour les micro-rayures ? Pour les plus superficielles, il existe des pâtes à polir pour plastique (type rénovateur d’optiques de phare). Mais c’est une opération délicate à tester sur une zone cachée. Pour une rayure profonde… hélas, il n’y a pas de miracle. La prévention reste votre meilleure arme.
Comment l’intégrer chez soi ? Le conseil du décorateur
Une pièce de design comme celle-ci n’est pas un meuble passe-partout. Elle dialogue avec son environnement. La pire erreur ? Le total look « plastique ». Ces objets sont magnifiés par le contraste.
Un tabouret transparent devient sublime devant un mur en vieilles pierres ou à côté d’une lourde table en bois. Une pièce colorée vient réveiller et moderniser un sol en béton ciré ou un intérieur très classique. C’est ce mariage entre le technologique et le naturel, le lisse et le texturé, qui crée une déco avec du caractère.
Au final, inviter un de ces tabourets chez soi, c’est plus qu’acheter un siège. C’est accueillir un objet malin, une touche de couleur ou de poésie qui a marqué son époque. En comprenant sa matière et en le traitant avec soin, vous lui permettrez de continuer à raconter son histoire. Chez vous. Et pour longtemps.
Galerie d’inspiration
Une icône au jardin ? La plupart des tabourets en polypropylène, comme les Gnomes ou le Prince AHA de Kartell, supportent très bien un usage en extérieur. Leur couleur, teintée dans la masse, ne s’écaillera pas. Pensez simplement à les rentrer durant l’hiver pour préserver l’éclat du plastique face aux cycles de gel et de dégel.
« Le plastique est un matériau noble qui n’a permis qu’une chose : la démocratisation du design. » – Philippe Starck
Cette vision résume parfaitement l’esprit de ces créations : rendre le beau, l’ingénieux et l’audacieux accessibles. Chaque tabouret n’est pas un simple objet, mais un fragment de cette philosophie démocratique et pleine d’esprit.
Reconnaître l’original : Le diable est dans les détails. Une véritable pièce Kartell porte toujours le nom de la marque, le nom du designer et la mention
Nettoyer avec un chiffon microfibre doux et de l’eau savonneuse.
Éviter absolument les éponges abrasives et les poudres à récurer.
Pour les micro-rayures sur le polycarbonate, un polish pour carrosserie automobile peut faire des merveilles.
Ne jamais utiliser de solvants comme l’acétone ou l’alcool.
Puis-je l’utiliser dans ma salle de bain ?
Absolument. C’est même l’un de ses points forts ! Contrairement au bois qui craint l’humidité ou au métal qui peut rouiller, le plastique est insensible à l’eau. Un tabouret La Bohème de Starck devient une table d’appoint parfaite près de la baignoire, ou un siège d’appoint chic et facile à nettoyer.
La magie du polycarbonate, le plastique transparent utilisé pour les fameux tabourets
Fait : Le tabouret ‘La Bohème’ de Philippe Starck, en forme de vase, pèse à peine 1,5 kg mais peut supporter jusqu’à 100 kg.
Ce ratio poids/résistance est l’une des prouesses du moulage par injection de polymères. Il permet de créer des objets à la fois aériens dans leur design et robustes à l’usage, défiant nos perceptions habituelles de la solidité.
Le défi de la couleur : Un tabouret en plastique coloré n’est pas un simple meuble, c’est une ponctuation visuelle. Pour un effet maximal, choisissez une teinte qui tranche avec votre palette existante : un Prince AHA jaune dans un salon gris, ou un La Bohème rouge dans une chambre aux tons neutres. L’impact est immédiat.
Polypropylène mat : Idéal pour un usage quotidien et familial. Il masque mieux les petites rayures et offre un toucher doux, presque velouté.
Polycarbonate brillant : Plus précieux, il capte la lumière comme du cristal. Parfait pour une pièce d’accent, il demande un peu plus de soin pour éviter les micro-rayures.
Le choix dépend de l’usage : le premier est un guerrier du quotidien, le second une sculpture lumineuse.
Comme une table de chevet inattendue dans une chambre d’amis.
En bout de canapé pour y poser un livre ou une tasse.
En porte-plante, sa matière imperméable est un atout.
Dans une entrée, pour s’asseoir le temps de mettre ses chaussures.
Le secret ? Sa polyvalence. Un tabouret design comme le Prince AHA est pensé dès sa conception pour être bien plus qu’une simple assise.
L’une des erreurs les plus courantes est de placer un tabouret en polycarbonate de couleur foncée en plein soleil derrière une vitre. L’effet de serre peut faire chauffer le plastique à des températures extrêmes, risquant de le déformer sur le long terme. Préférez-lui une place à l’abri des rayons directs et prolongés.
Saviez-vous que Kartell produit désormais des meubles à partir de matériaux recyclés ? Le projet
Focus sur les finitions métallisées : Les versions or, cuivre ou chrome des tabourets Gnomes ou La Bohème ne sont pas peintes. Il s’agit d’un procédé complexe de métallisation sous vide. Cette technique confère une brillance profonde et durable, transformant le plastique en un véritable bijou sculptural. C’est ce qui explique leur coût plus élevé et leur aspect si précieux.
Et le confort ?
Soyons honnêtes : un tabouret en plastique n’offrira jamais le confort moelleux d’un fauteuil rembourré. Il est conçu pour un usage ponctuel et dynamique : une assise d’appoint, une pause rapide, une table basse. Son confort réside dans son ergonomie et sa praticité, pas dans sa souplesse.
L’idée d’un meuble monobloc en plastique ne date pas de Starck. Dès 1967, le designer danois Verner Panton créait la
Architecte d'Intérieur & Passionnée de Rénovation Ce qui l'anime : Mobilier sur mesure, Projets cuisine & bain, Solutions gain de place
Marion a grandi entourée d'artisans – son père était ébéniste et sa mère décoratrice. Cette immersion précoce lui a donné un regard unique sur l'aménagement intérieur. Aujourd'hui, elle partage son temps entre la conception de projets pour ses clients et l'écriture. Sa spécialité ? Transformer les contraintes en opportunités créatives. Chaque petit espace cache selon elle un potentiel insoupçonné. Les week-ends, elle restaure des meubles anciens dans son atelier niçois, toujours accompagnée de son chat Picasso.
