Encadrement : Le guide pour (vraiment) protéger vos plus beaux souvenirs
Plus qu’un cadre, une armure pour vos trésors
On a tous ce petit trésor qui traîne sur une étagère ou dans un tiroir. Une vieille photo de famille un peu cornée, une gravure dénichée en brocante, le premier dessin du petit dernier… Le point commun ? On y tient plus que tout, et on aimerait bien le voir tous les jours sans qu’il finisse par se décolorer ou moisir.
Contenu de la page
- Plus qu’un cadre, une armure pour vos trésors
- 1. Connaître l’ennemi : lumière, humidité et acidité
- 2. L’anatomie d’un encadrement qui dure
- 3. Choisir un style : une question d’harmonie
- 4. Le projet concret : le faire soi-même ou passer par un pro ?
- 5. Les cas particuliers : textiles, objets et toiles
- 6. Un dernier mot sur la sécurité
- Galerie d’inspiration
Et c’est là que tout se joue. Un encadrement, ce n’est pas juste un bout de bois décoratif. C’est avant tout un abri, une armure. Sa mission première, bien avant de faire joli sur le mur, c’est de protéger l’œuvre de ses pires ennemis : la lumière, l’humidité et les matériaux de mauvaise qualité qui le dévorent de l’intérieur.
Franchement, j’ai vu des dégâts qui font mal au cœur au fil de ma carrière. Des aquarelles qui avaient perdu toutes leurs couleurs, des photos jaunies au point d’être méconnaissables… La cause ? Presque toujours un cadre bas de gamme qui, au lieu de protéger, a accéléré le désastre. Mon but ici, c’est de vous partager quelques secrets d’atelier pour que vous puissiez faire les bons choix, que vous mettiez la main à la pâte ou que vous passiez la porte d’un professionnel.

1. Connaître l’ennemi : lumière, humidité et acidité
Avant de construire un abri, il faut savoir de quoi on se protège. Une œuvre sur papier, c’est bien plus fragile qu’on ne le pense. Voici le trio infernal qui lui en veut.
La lumière : le danger invisible qui grille les couleurs
La lumière du soleil (et même de certaines ampoules) est chargée en rayons ultraviolets (UV). Ces UV, c’est un peu comme un bombardement permanent sur les pigments de votre œuvre. Ils cassent les molécules des couleurs, et le résultat est sans appel : tout devient fade, délavé. Et attention, ce dommage est totalement irréversible.
J’ai vu une fois une lithographie de valeur qui avait passé des années face à une fenêtre sans protection. La moitié gauche, qui prenait le soleil du matin, était devenue presque gris-bleu. L’autre moitié était intacte. L’œuvre était littéralement coupée en deux. C’est pour ça que la solution la plus simple et la plus efficace, c’est un verre adapté.

L’humidité : le papier gondole et la moisissure s’installe
Le papier est une matière organique, il respire. Quand l’air est humide, il absorbe l’eau et gonfle. Quand l’air est sec, il se rétracte. Si vous coincez ou collez une feuille de papier de tous les côtés, elle ne pourra plus gérer ces mouvements naturels. C’est là qu’elle gondole, ou pire, se déchire.
L’humidité invite aussi un autre ennemi : la moisissure. Ces petites taches noires ou brunes qu’on appelle « piqûres » sont en fait un champignon qui grignote le papier. Un bon encadrement doit donc permettre à l’œuvre de bouger un peu, tout en la protégeant des grosses variations d’humidité.
L’acidité : le mal qui vient de l’intérieur
C’est le plus sournois de tous. La plupart des cartons et papiers basiques sont fabriqués avec des produits acides. Avec le temps, cet acide « migre », un peu comme une tache d’huile. Si votre photo est en contact direct avec un carton de fond acide, celui-ci va littéralement la brûler chimiquement.

Petit test rapide : allez voir un de vos vieux cadres. Sortez l’image et regardez le carton qui est au dos. Il est tout jaune-marron ? Bravo, vous venez de trouver de l’acide ! C’est le signe qu’il a déjà commencé à abîmer votre souvenir. Pour un travail de qualité, on n’utilise QUE des matériaux dits « à pH neutre » ou « de conservation ». C’est non négociable.
2. L’anatomie d’un encadrement qui dure
Un encadrement pro, c’est un mille-feuille où chaque couche a un rôle précis. Oubliez les cadres du commerce où l’on glisse l’image directement contre la vitre et un fond en carton fin. Voici comment ça se passe vraiment.
La fixation : suspendre, ne jamais coller
Le piège à éviter N°1 : ne fixez JAMAIS, au grand jamais, votre œuvre avec du ruban adhésif de bureau sur les quatre côtés. C’est le meilleur moyen de la voir gondoler ou se déchirer.

La technique pro consiste à créer de petites « charnières » en haut de l’œuvre. On utilise des languettes de papier Japon (un papier très fin mais ultra-résistant) et une colle neutre (comme la colle d’amidon). Ainsi, l’œuvre est suspendue par le haut, mais ses côtés et son bas restent libres. Elle peut « vivre » sa vie et se dilater sans aucun risque.
Le passe-partout : bien plus qu’une déco
Le carton biseauté autour de l’image, le passe-partout, n’est pas qu’esthétique. Sa fonction vitale est de créer un espace de quelques millimètres entre l’œuvre et le verre. Ce vide empêche l’image de coller à la vitre avec l’humidité, un problème qui peut causer des dégâts irréparables au démontage. Bien sûr, ce passe-partout doit être en carton de conservation, sans acide.
Astuce de pro pour ne pas vous rater : Votre image fait 20×30 cm ? L’ouverture de votre passe-partout doit être LÉGÈREMENT plus petite, disons 19,5 x 29,5 cm. Ce petit chevauchement de 2-3 mm de chaque côté, c’est ce qui va maintenir votre œuvre parfaitement en place !

Le verre : le bouclier transparent
Le choix du verre est crucial et impacte directement le budget. Voici un petit tableau pour y voir plus clair :
| Type de Verre | Protection UV | Reflets | Prix indicatif (au m²) | Idéal pour… | | :— | :— | :— | :— | :— | | Verre ordinaire | Nulle (0-10%) | Très élevés | 20€ – 35€ | Affiches, posters, œuvres sans grande valeur. | | Verre anti-reflet | Faible (sauf si traité) | Très faibles | 40€ – 70€ | Photos, œuvres sombres où les reflets gênent. | | Verre de conservation (Anti-UV) | Excellente (99%) | Élevés | 80€ – 120€ | Aquarelles, photos d’art, documents anciens… | | Verre de musée (Anti-UV + Anti-reflet) | Excellente (99%) | Quasiment nuls | 150€ – 250€ | Le top du top. Pour les pièces de grande valeur. | | Verre acrylique (Plexiglas) | Variable | Assez élevés | 50€ – 150€ (selon traitement) | Très grands formats (car léger), lieux de passage. |
Le verre de conservation, c’est une véritable police d’assurance pour vos œuvres. C’est plus cher, mais les couleurs ne bougeront pas d’un iota.

Le fond et la fermeture : la dernière barrière
Derrière tout ça, on place un carton de fond rigide, lui aussi sans acide (carton plume de conservation, par exemple). Il protège des chocs et de l’humidité du mur. Enfin, on scelle tout le dos du cadre avec un ruban de papier kraft gommé. C’est la porte d’entrée pour la poussière et les petites bêtes, alors on la barricade !
3. Choisir un style : une question d’harmonie
La baguette, c’est la touche finale. Le choix dépend de l’œuvre et de votre déco, mais voici quelques grandes familles pour vous inspirer.
- Le style classique avec filets et lavis : Idéal pour les dessins, gravures et cartes anciennes. Au lieu d’un simple passe-partout, on dessine de fins traits à l’encre (« filets ») et on ajoute des bandes de couleur à l’aquarelle (« lavis ») sur un papier de haute qualité. C’est un travail d’une finesse incroyable qui prolonge l’œuvre elle-même.
- Le cadre orné, type « boîte » (cassetta) : Souvent plus large et sculpté, ce style est parfait pour donner du poids et du prestige à une peinture. La baguette est comme une boîte plate avec des moulures décoratives, souvent dorée ou peinte.
- Le cadre galerie, pur et simple : Une baguette très sobre au profil carré, en bois clair (érable, chêne) ou en métal noir. Il est parfait pour l’art contemporain et la photographie, car il s’efface pour laisser toute la place à l’image.
L’idée est de créer une harmonie. On ne mettra pas un cadre galerie ultra-moderne autour d’un portrait ancien, et inversement. La cohérence, c’est la clé.

4. Le projet concret : le faire soi-même ou passer par un pro ?
Astuce Bonus : Comment « hacker » un cadre du commerce (IKEA, etc.) ?
On l’a tous fait : on achète un joli cadre pas cher, mais on sent bien que le carton du fond est suspect. Bonne nouvelle, vous pouvez l’améliorer pour une bouchée de pain !
- Jetez l’intérieur : Le cadre en bois ou en métal est souvent correct. Ce qui est mauvais, c’est le fond en carton acide et la feuille de papier fine qui l’accompagne. On enlève tout ça.
- Remplacez le fond : Achetez une plaque de « carton de conservation » ou de « carton plume sans acide » dans un magasin de loisirs créatifs (environ 8-15€ la grande feuille). Coupez-la aux dimensions exactes du fond d’origine.
- Ajoutez un vrai passe-partout : Si besoin, achetez un passe-partout de qualité aux bonnes dimensions (ou faites-le couper).
Et voilà ! Pour moins de 20€, vous venez de transformer un cadre standard en une protection sûre et durable.

Se lancer soi-même : la liste de courses
Pour des affiches ou des photos de vacances, c’est une super option. Voici le kit de départ :
- Un bon cutter à biseau (45°) : C’est l’outil n°1. Comptez 25-40€. Ne lésinez pas dessus, un outil bas de gamme vous frustrera avec des coupes imprécises.
- Une règle lourde en métal : Indispensable pour guider la coupe (15-30€).
- Des cartons de conservation et de fond : Environ 10-15€ la grande feuille (70x100cm).
- Du ruban de montage sans acide : Moins de 10€ le rouleau, ça vous durera des années.
Quand faire appel à un artisan ?
Pour une œuvre de valeur (financière ou sentimentale), un document ancien, un format hors-norme ou un objet en 3D (médaille, textile…), n’hésitez pas. Un professionnel vous conseillera et, surtout, ne fera pas d’erreur de manipulation irréversible.
Et le budget, alors ?
Un encadrement de qualité a un coût, c’est un fait. C’est le prix des matériaux de conservation et des heures de travail qualifié. Pour vous donner un ordre d’idée concret :

Pour une œuvre format A4 (environ 21×30 cm), un encadrement sur mesure chez un artisan avec des matériaux de conservation et un verre standard vous coûtera généralement entre 80€ et 150€. Si vous optez pour le fameux verre de musée (anti-UV et anti-reflet), la note grimpera plutôt entre 180€ et 300€. C’est un investissement, mais votre œuvre est protégée pour des décennies.
5. Les cas particuliers : textiles, objets et toiles
On n’encadre pas une broderie comme on encadre une photo.
- Les textiles (broderie, soie…) : La pire chose à faire est de les coller. Il faut les tendre délicatement en les cousant avec un fil fin sur un support rigide et neutre. Un travail de patience !
- Les objets en volume (médailles, maillots…) : On crée un « boîtage » (ou shadow box), c’est-à-dire un cadre plus profond. L’objet est fixé au fond de manière invisible et réversible (fils de nylon, supports discrets), jamais avec de la colle.
- Les peintures sur toile : En général, pas de verre ! La peinture à l’huile ou acrylique est robuste et a besoin de respirer pour ne pas moisir. Le cadre habille directement le châssis.

6. Un dernier mot sur la sécurité
Si vous vous lancez, soyez prudent. Le verre est incroyablement coupant ; des gants anti-coupure ne sont pas un luxe. Pour le cutter, la règle d’or est simple : toujours couper en s’éloignant de son corps et de ses doigts. Utilisez systématiquement une règle lourde comme guide.
Bon à savoir : Quand vous nettoyez un cadre, attention au verre acrylique (Plexiglas) ! N’utilisez JAMAIS de produit à vitre ou d’essuie-tout, ça le raye à coup sûr. Un simple chiffon microfibre doux et à peine humide suffit amplement.
Enfin, soignez l’accrochage au mur. Une cheville adaptée au mur (placo, brique…) est essentielle. Un cadre qui tombe, c’est l’échec ultime du projet. Dans le doute, demandez conseil dans votre magasin de bricolage. Un bon professionnel connaît ses limites, et c’est aussi ça, un gage de confiance.
Galerie d’inspiration


L’erreur fatale : scotcher l’œuvre ! Utiliser du ruban adhésif classique au dos d’une photo ou d’un dessin est un piège. Avec le temps, sa colle acide migre dans le papier, créant des taches jaunes irréversibles. Un encadreur professionnel utilise toujours des charnières en papier japonais et de la colle d’amidon, réversibles et sans acide.

Verre Standard : Protège de la poussière mais réfléchit beaucoup et filtre moins de 50% des UV.
Verre Anti-UV / Anti-Reflet : Bloque 99% des UV et réduit les reflets pour une vision parfaite. Un must pour les pièces lumineuses. Pensez aux gammes comme Conservation Clear® de Tru Vue.
Le choix dépend de votre budget et de l’emplacement, mais ne lésinez jamais sur la protection UV pour les œuvres de valeur.

- Un passe-partout blanc ou blanc cassé illumine l’œuvre et lui donne de l’espace pour respirer. Un classique indémodable.
- Un passe-partout de couleur peut faire ressortir une teinte subtile de l’image. À utiliser avec parcimonie pour ne pas voler la vedette.
- Le double passe-partout ajoute une profondeur et une finition luxueuse, avec un fin liseré de couleur pour souligner l’œuvre.


Puis-je améliorer un cadre acheté en grande surface ?
Absolument ! Gardez la moulure si elle vous plaît et changez l’essentiel. Remplacez le carton de fond par un carton-mousse au pH neutre (disponible en magasin d’art) et commandez en ligne un passe-partout de qualité conservation découpé à vos mesures. C’est l’astuce la plus économique pour une protection digne de ce nom.

Seulement 10 ans d’exposition à une lumière indirecte peuvent suffire à causer une décoloration visible sur de nombreux types d’encres et de pigments.
Cela signifie que même un mur qui ne reçoit jamais de soleil direct reste une zone à risque. Le coupable ? Les UV, qui sont présents dans toute lumière du jour. C’est pourquoi un verre filtrant n’est pas un luxe, mais une nécessité pour la conservation à long terme.

La tendance du ‘Float Mounting’ ou montage flottant gagne en popularité. L’œuvre est subtilement surélevée sur un fond neutre, créant une ombre délicate qui lui donne une présence tridimensionnelle. C’est une option magnifique pour les œuvres avec des bords texturés ou irréguliers, comme les papiers faits main ou les gravures à bords francs.

Le cadre doit être le serviteur silencieux de l’œuvre.
Cette maxime d’atelier résume tout. Un bon encadrement sublime l’œuvre sans jamais attirer l’attention sur lui-même. Si vos invités commentent le cadre avant l’image, c’est peut-être qu’il est trop imposant ou mal assorti.


Un entretien simple pour une longue vie :
- Pour le verre, pulvérisez toujours le produit nettoyant sur un chiffon microfibre, jamais directement sur le cadre, pour éviter que le liquide ne s’infiltre sous la vitre.
- Dépoussiérez la moulure avec un plumeau ou un chiffon sec. Pour les cadres en bois sculpté, une brosse douce est idéale pour les recoins.

- Accès à une infinité de styles.
- Adaptation parfaite aux dimensions de votre œuvre.
- Qualité de conservation garantie.
Le secret d’un encadrement sur-mesure sans se ruiner ? Ne commandez que le passe-partout et le fond de protection sur-mesure, et trouvez un cadre de taille standard légèrement plus grand. Vous bénéficiez du plus important (la protection) tout en maîtrisant le coût de la moulure.

Moulure en bois : Chaleureuse, traditionnelle, et infiniment personnalisable (chêne, érable, ayous teinté…). Idéale pour les œuvres classiques, les photos de famille, et pour ajouter une touche naturelle.
Moulure en aluminium : Moderne, fine, et épurée. Parfaite pour les photographies contemporaines, les affiches graphiques et les grands formats grâce à sa rigidité et sa légèreté.


Attention à ‘l’effet tunnel’ ! Un passe-partout aux marges trop étroites (moins de 5 cm) étouffe l’œuvre et lui donne l’air d’être à l’étroit. Une marge généreuse, surtout en partie basse (une technique appelée ‘lestage’), donne de l’air à l’image et guide le regard de manière professionnelle.

Le détail qui signe un travail de pro : Un papier kraft de finition, bien tendu et collé au dos, n’est pas qu’esthétique. Il scelle l’ensemble, empêchant la poussière et les insectes de s’infiltrer et d’endommager l’œuvre au fil des décennies.

Puis-je accrocher un cadre dans une salle de bain ?
C’est très risqué pour une œuvre originale sur papier. L’humidité ambiante peut rapidement provoquer des gondolements et des moisissures. Pour ces pièces, privilégiez des supports qui ne craignent rien, comme des tirages sur plaque d’aluminium (Dibond) ou des toiles traitées, qui ne nécessitent pas de vitre.

- Mur en placo : Une cheville à expansion (type Molly) est indispensable pour tout cadre de plus de 3 kg.
- Mur en brique ou béton : Une cheville classique et une vis suffisent.
- La bonne hauteur : Le centre de l’œuvre doit se situer à environ 1,55 m du sol, soit à hauteur des yeux.


Au XVIIe siècle, les cadres hollandais étaient souvent en bois sombre, parfois d’ébène, pour attirer l’œil vers les scènes de genre intimistes.
Aujourd’hui, s’inspirer de cette époque peut donner un cachet incroyable à une nature morte ou un portrait photographique. Un cadre ‘Hollandais’ noir avec de légers détails dorés crée un contraste saisissant et une atmosphère intemporelle.

Le carton est le pire ennemi du papier.
Cette phrase, bien connue des archivistes, devrait résonner chez quiconque encadre. Le carton d’emballage standard est bourré d’acide lignine qui ‘brûle’ chimiquement le papier avec lequel il est en contact. Exigez toujours un carton de fond et un passe-partout ‘sans acide’ ou ‘qualité conservation’.

Pour une ‘gallery wall’ harmonieuse, le secret n’est pas d’avoir des cadres identiques, mais un fil conducteur. Choisissez une seule couleur de cadre (noir, bois naturel) mais variez les tailles et les épaisseurs. Ou bien, mixez les styles de cadres mais unifiez l’ensemble avec des passe-partout de la même couleur.


- Permet au papier de se dilater sans gondoler.
- Se retire sans laisser de trace, même après des décennies.
- Garantit la valeur de l’œuvre en préservant son intégrité.
Le secret ? Le montage par charnières. L’œuvre est suspendue par le haut à l’aide de languettes de papier Japon, et non collée en plein. C’est la seule méthode approuvée par les musées.

Le choix d’un cadre est aussi une décision sensorielle. Un cadre en chêne brut évoque la nature. Un cadre fin en aluminium noir suggère la précision et la modernité. Une caisse américaine en bois blanc apporte une douceur scandinave. Avant de choisir, demandez-vous quelle ambiance vous souhaitez créer.

Le pouvoir du carré : Pour une œuvre carrée, ne cédez pas à la facilité d’un passe-partout aux marges égales. Lestez légèrement la marge inférieure (10 à 15% plus large) pour donner une assise visuelle à l’image et éviter qu’elle ne paraisse ‘tomber’ dans le cadre. Un détail subtil qui change tout.

Comment encadrer un foulard en soie ou une broderie ?
Oubliez la colle ! Le textile doit être délicatement tendu et cousu avec un fil de coton neutre sur un support rigide et sans acide. L’encadrement doit prévoir un espaceur pour que le verre ne touche jamais le tissu, évitant ainsi la condensation et l’écrasement des fibres.


Pour un très grand format, le verre acrylique (Plexiglas®) est souvent préférable au verre traditionnel. Il est beaucoup plus léger, ce qui facilite l’accrochage et réduit la tension sur la moulure, et il est incassable. Optez pour une version anti-UV et anti-rayures pour un résultat optimal.

La couleur de la moulure peut radicalement changer la perception de l’œuvre.
- Noir : Graphique, il délimite l’image et intensifie ses contrastes. Idéal pour le noir et blanc.
- Blanc : Léger et contemporain, il s’efface pour laisser toute la place à l’œuvre. Parfait pour les intérieurs épurés.
- Bois naturel : Authentique et chaleureux, il complète les œuvres aux tons terreux ou les scènes de nature.

Le check-up décennal : Tous les 10-15 ans, il est sage de faire vérifier un encadrement de valeur par un professionnel. Il contrôlera l’état des charnières, s’assurera qu’aucune poussière n’a pénétré et que l’acidité des matériaux n’a pas évolué. C’est un petit geste pour une protection qui dure toute une vie.
Adaptée aux toiles sur châssis, la caisse américaine est un cadre sans vitre où l’œuvre semble flotter. Un espace est laissé entre la toile et le bord intérieur du cadre, créant un effet d’ombre qui met en valeur l’œuvre. C’est le choix privilégié des galeries d’art contemporain pour sa sobriété élégante.