Confinement et télétravail obligent, les plateformes de vidéoconférence sont devenues des outils on ne peut plus essentiels pour les particuliers, mais aussi et surtout pour les professionnels. L’une d’entre-elles, Zoom, quasiment inconnue du grand public avant la pandémie, a vu son nombre d’utilisateurs quotidiens multiplé par 20 pour atteindre les 200 millions en quelques semaines, faisant d’une une alternative au populaire Skype, mais aussi un nouveau géant aux pieds d’argile sur le plan de la cybersécurité.
Zoom, le service de télétravail connaît un boom de ses utilisateurs
Zoom, victime de son succès en période de confinement
Les mesures de confinement devenant systématiques dans une grande partie du monde jusqu’à concerner la moitié de l’humanité, le télétravail s’est imposé comme une nécessité pour ceux qui pouvent en bénéficier. Les différents programmes offrant la possibiulité d’interagir et d’oganiser réunions et visioconférences entre collègues ou clients sont donc devenus des outils indispensables à chacun. C’est ainsi que la société californienne spécialisée en services de téléconférence, Zoom, a vu sa popularité grimper en flèche ses dernières semaines, pour atteindre un plafond de verre qu’elle n’avait pas anticipé d’un point de vue sécuritaire.
Un nombre de connexions multiplié par 20 en quelques semaines
Zoom : une popularité soudaine qui met en lumière des faiblesses restées dans l’ombre
Longtemps restée confidentielle, l’application est donc la grande « gagnante » du confinement. Cependant, la multiplication de ses utilisateurs a fait émerger certaines faiblesses qui mettent à mal cette rapide success story. Certaines sources affirmaient en effet que la société partageait des données d’utilisateurs, notamment avec Facebook, sans en faire mention auprès des concernés. Plus grave, pour certains professionnels, la sécurisation des échanges ne serait pas non plus à la hauteur des attentes. Dans les faits, seules les échanges écrits bénéficieraient d’un cryptage en bonne et due forme, tandis que les discussions audio et vidéo en seraient exemptes. Ajouté à cela une faille client Windows et plusieurs bugs techniques, rien de plus pour que le FBI lui-même ainsi que la justice de l’État du Massachusetts s’intéressent de plus près le logiciel dont tout le monde parle.
Des failles de sécurité et de fiabilité mises au jour
Face à ce premier flux de critiques mettant à mal sa jeune réputation, Zoom vient de réagir en annonçant certaines mesures. Le patron de la société, Eric S. Yuan, vient donc de publier une note dans laquelle il concède que son service n’était pas destiné à une hausse de trafic aussi soudaine : » Notre produit n’a pas été conçu dans l’idée que tous les habitants de la planète se mettraient soudainement à travailler ou à étudier depuis chez eux », reconaissant « ne pas avoir répondu aux attentes des utilisateurs en terme de sécurité et de respect de la vie privée ».
Dans ce contexte, le PDG déclare que les développements de nouvelles fonctionnalités seraient gelées pendant 90 jours et ce, afin que l’intégralité des équipes d’ingénierie se consacrent à la réparation des erreurs récemment pointées du doigt. « Nous voulons tout mettre en oeuvre pour conserver votre confiance » déclarait Eric S. Yuan. Une tâche ardue au vu des cas de « Zoombombing » dont ont été victimes certaines écoles américaines. Les établissements scolaires sont actuellement 90 000 à travers le monde à utiliser quotidiennement les services de Zoom en cette période de confinement.
Zoom pourrait reperdre beaucoup de ses nouveaux utilisateurs