La Commission Européenne n’en finit pas de taper les géants du numérique au portefeuille. En attendant les suites de la plainte portée par Spotify à l’encontre d’Apple, la justice européenne vient une nouvelle fois de condamner Google à une amende d’un montant de 1,5 milliard d’euros pour abus de position dominante. La commissaire européenne chargée des affaires de concurrence, Margrethe Vestager, a indiqué par communiqué que la firme américaine avait fait « abus de sa position dominante sur le marché en mettant en place des clauses restrictives interdisant à ses clients Adsense d’accepter de la publicité venue de moteurs de recherche concurrents » et que « Cette pratique, qui a duré plus d’une décennie, a entravé le développement et l’innovation d’autres entreprises du secteur ».
Google condamné à 1 milliard et demi d’euros d’amende pour ses pratiques Adsense
Cette nouvelle sanction est la troisième infligée par l’Union Européenne à Google en trois ans. Le géant du web avait déjà été condamné l’année dernière à s’acquitter de 4,3 milliards d’euros pour une autre affaire de pratique anticoncurrentielle, dans le cadre cette fois-ci de sa plateforme mobile Android. 2,4 milliards avaient par ailleurs été demandés à Google en 2017, toujours pour un abus de position dominante concernant son service de shopping comparatif.
Avec trois condamnations en l’espace de 3 ans, Google est coutumier des procédures européennes
Au total, ce sont 8,2 milliards d’euros que Google a été condamné à verser en terme d’amende au cours des dernières années. Si les deux premiers cas ont été soumis à appel, le montant aurait toutefois pu être supérieur dans le cadre cette nouvelle décision, si Google n’avait pas coopéré en corrigeant sa politique Adsense dès le début de l’instruction en 2016. Son vice-président chargé des affaires internationales a par ailleurs déclaré : « Nous avons toujours milité pour des marchés sains et prospères dans l’intérêt de tous. Pour répondre aux exigences de la Commission Européenne, nous avons déjà modifié un certain nombre de nos produits et nous continuerons dans ce sens au cours des prochains mois, dans le but de donner plus de visibilité aux rivaux européens.
Google « interdisait à ses clients Adsense d’accepter de la publicité venue de moteurs de recherche concurrents ». Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée des affaires antitrust
Si cette décision est pour le moment la dernière qui opposait encore la Commission Européenne et Google, l’institution continue de suivre de près toutes les activités de la société et se dit prête à engager de nouvelles procédures si des plaintes venaient à se manifester. » Nous continuerons de répondre aux préoccupations liées aux bonnes pratiques des marchés, dans un but final qui est celui de toujours donner le choix aux consommateurs et utilisateurs ».