Huawei prévoit de lancer son propre OS HongMeng dès l’automne 2019
Laurine BenoitAprès que Huawei et 68 de ses filiales se soient vus interdire l’accès aux licences Android ainsi qu’à toute technologie et composants d’origine américaine, le PDG du groupe chinois vient de révéler que la marque était prête à déployer son propre OS HongMeng d’ici l’automne prochain. Richard Yu a également déclaré au média social chinois WeChat que ce nouveau système devrait être compatible avec la plupart des applications disponibles sur Android, augmentant même leur efficacité de 60%.
Huawei prévoit de lancer son système d’exploitation HongMeng d’ici la fin d’année 2019
Travaillant sur son projet de système d’exploitation maison depuis 2012, Huawei a été récemment contraint d’accélérer sa mise en application des suites des sanctions américaines lui interdisant désormais de collaborer, passé un nouveau délai de 90 jours, avec des entreprises américaines, dont Google, propriétaire d’Android. Huawei se fixe donc l’objectif de lancer son nouvel OS dans une version bêta dans un futur proche, annoncé entre la fin de l’année 2019 et le printemps 2020. « Loin d’être prêt » mais déjà avancé, ce futur concurrent d’Android nommé HongMeng, supposé couvrir smartphones, tablettes, ordinateurs, TV et autres appareils intelligents, est en gestation dans les laboratoires de Huawei depuis plusieurs années. La marque ayant semble-t-il anticipé les difficultés à venir liées aux relations de plus en plus tendues entre les Etats-Unis et la Chine, qui juge l’actuelle décision de « brimades économiques ».
Huawei planche sur son HongMeng OS depuis 2012
Si Huawei, par le biais de son fondateur et PDG Ren Zhengfei, essaie de garder la tête haute et de rassurer ses utilisateurs en annonçant détenir une solution au problème Android avec le lancement accéléré de HongMeng OS, certains spécialistes des technologies et de la sécurité ont émis des réserves quant à la faisabilité d’un tel déploiement, considérée comme « une énorme montagne à gravir, même pour un système basé sur de l’open source ». Pour ces mêmes commentateurs, la privation de Google pourrait de ce fait être « le début de la fin » pour l’empire Huawei.
D’après certains spécialistes, le déploiement de HongMeng sera « une énorme montagne à gravir » pour Huawei
Huawei, qui vient de se lancer dans un vaste projet de « super usine » en Chine visant à faire fabriquer 100 millions d’appareils par an par 16 000 travailleurs, a dû revoir ses ardeurs de devenir numéro un mondial de la vente de smartphones, dépassant ainsi son concurrent coréen Samsung. Repoussées à 90 jours, les sanctions mises en place par l’administration Trump ont d’ores et déjà eu leur lot de conséquences pour le géant chinois, privé d’Android ainsi que de plusieurs fournisseurs stratégiques comme KDDI et SoftBank, dont la filiale ARM assurait la production des puces équipant le matériel Huawei. L’opérateur britannique Vodafone est également revenu sur son intention de commercialisé les futurs téléphones 5g de la marque.