Facebook paie des ados pour les espionner via Research
Selon un rapport publié par TechCrunch, Facebook aurait lancé depuis 2016 un vaste programme de collecte de données en rémunérant certains utilisateurs. L’enquête annonce ainsi que l’entreprise de Zuckerberg payait ces volontaires parfois mineurs, jusqu’à 20 dollars par mois pour l’installation de l’application Facebook Research, visant à tracer et analyser leurs activités téléphoniques et internet. Facebook vient de confirmer l’information.
Research ou l’espionnage rémunéré
Ce procédé n’est pas une nouveauté de la part de Facebook, puisque l’entreprise a par le passé déjà eu recours au système VPN Onavo Protect, qu’elle s’était offert en 2013. Un investissement stratégique payant, car celui-ci avait été décisif dans la décision de la firme d’acquérir certains programmes concurrents comme Snapchat ou WhatsApp. Un système dont Facebook s’était ensuite débarrassé il y a quelques mois, poussé par l’invective d’Apple lui reprochant la violation de ses règles de confidentialité. FB n’a donc pas tardé à récidiver et de manière plus pernicieuse, avec ce « Atlas Project », né des cendres d’Onavo.
Research ou la récidive d’Onavo
En effet, afin de contourner les règles strictes établies par Apple et sa plateforme TestFlight, Facebook a su cette fois détourner l’attention en proposant son programme Research sous couvert d’études rémunérées, en omettant volontairement son implication dans le projet. Inclues dans trois modules de tests bêta (Applause, BetaBound et uTest), les dites recherches étaient proposées via des campagnes publicitaires diffusées sur les réseaux sociaux de son groupe et destinées majoritairement à un jeune public de 13 à 35 ans.
Facebook a su détourner les règles d’Apple
Si Facebook demande une autorisation parentale à ses cibles mineures, présentée comme ceci: « Il n’y a pas de risque connu associé au projet, mais vous reconnaissez que sa nature implique la collecte d’informations personnelles via l’utilisation d’applications par votre enfant », il semblerait toutefois que la nature de ses intentions ne soit pas des plus explicites, au vu du formulaire de téléchargement d’Applause :
« En installant ce logiciel, vous permettez à notre client de collecter des données présentes sur votre téléphone, afin de l’aider à comprendre votre façon d’utiliser Internet ainsi que les applications que vous avez installées … Autrement dit « Laisser notre client collecter des informations relatives aux applications présentes sur votre téléphone, comment et quand vous les utilisez, des données concernant vos activités et votre contenu au sein de ces applications, ainsi que sur la manière dont autrui interagit avec vous ou votre contenu au sein de ces applications. Nous permettons également à notre client de collecter des informations concernant votre navigation Internet (y compris les sites web que vous visitez et les données échangées entre ceux-ci et votre appareil) et votre utilisation d’autres services en ligne. Dans certains cas, notre client peut être amené à collecter ces informations même pour des applications cryptées, ou à partir de sessions sécurisées. »
Les adolescents, cible privilégiée de la collecte de données Research
En bref, l’installation de ces modules indirectement Research proposés par Facebook et prenant place au coeur même du certificat racine du smartphone leur laisse carte blanche quant à l’accès à toutes sortes de données. Parmi elles, les historiques GPS et internet, le contenu de certains messages et emails, jusqu’aux commandes passées chez Amazon avec capture d’écran demandée si nécéssaire…
Une nouvelle polémique vient donc s’ajouter à la réputation toujours plus en déclin de Facebook, qui semble plus que jamais prêt à jouer le tout pour le tout pour conserver son influence mondiale et lutter contre une fin de cycle annoncée.
Facebook de nouveau pris la main dans le sac du traitement de données